Le mercredi 9 mai
1945.
édition de 1985.
533/534> 159.1 – Jésus parle dans une cité que
je n'ai jamais vue .
C'est du moins ce qui me semble, car elles ont toutes à peu près le même
style et il est difficile de les différencier à première vue. Ici aussi une
rue borde le lac et les barques sont toutes près de la rive. Maisons et
maisonnettes sont sur l'autre bord de la rue, mais les collines sont ici
beaucoup plus en retrait et ainsi la petite cité se trouve dans une plaine
riante qui se prolonge sur la rive orientale du lac,
à l'abri des vents que les collines arrêtent. Elle jouit donc d'un climat
tiède qui ici, plus encore que dans les autres campagnes, favorise la
floraison des arbres.
Il semble que le discours soit commencé, car Jésus dit :
"...C'est vrai. Vous dites : "Nous ne t'abandonnerons jamais, car
t'abandonner ce serait abandonner Dieu". Mais, ô peuple de Guerguesa,
rappelle-toi que rien n'est plus changeant que la pensée humaine. Je suis
convaincu qu'en ce moment vous avez réellement cette pensée. Ma
parole et le miracle survenu vous
ont exaltés en ce sens et en ce moment vos paroles sont sincères.
159.2 – Mais, je vais vous rappeler un
épisode. Je pourrais en citer mille, lointains ou proches. Je ne vous cite
que celui-là.
Josué, serviteur du Seigneur rassembla, avant de mourir, autour de lui les
tribus, avec leurs anciens, leurs chefs, leurs juges, leurs magistrats,
et leur parla en présence du Seigneur. Il leur rappela tous les bienfaits et
les prodiges accomplis par le Seigneur par son entremise.
Après avoir énuméré toutes ces choses, il les invita à rejeter tout dieu qui
ne serait pas le Seigneur ou, du moins, à être francs dans leur foi
en choisissant avec sincérité ou le vrai Dieu, ou les dieux de Mésopotamie et
des Amorites de façon qu'il y eût une nette séparation entre les fils
d'Abraham et ceux qui s'attachent au paganisme.
Une erreur décidée vaut toujours mieux qu'une hypocrite profession de foi ou
un mélange de croyances qui est un opprobre pour Dieu et une mort pour les
esprits. Et il n'est rien de plus facile et de plus commun que ce mélange.
L'apparence est bonne, mais par-dessous la réalité ne vaut rien. Toujours,
fils. Toujours. Les fidèles qui mélangent l'observance de la Loi avec ce
qu'elle interdit, ces disgraciés qui hésitent comme des gens ivres entre la
fidélité à la Loi et l'intérêt des marchés et des compromissions avec les
gens qui ne sont pas soumis à la Loi dont ils espèrent tirer profit, ces prêtres ou scribes ou pharisiens qui ne font plus du service de
Dieu le but de leur vie, mais une politique astucieuse pour triompher des
autres et pour avoir tout pouvoir contre les autres plus honnêtes, parce
qu'ils sont les serviteurs non pas de Dieu mais d'un pouvoir qu'ils savent
fort et précieux pour les buts qu'ils poursuivent, ne sont que des hypocrites
qui mélangent notre Dieu avec des dieux étrangers.
Haut
de page.
535> Le peuple répondit
à Josué : "Qu'il n'arrive jamais que nous abandonnions le vrai Dieu pour
servir des dieux étrangers" .
Josué leur dit ce que Moi, je vous ai dit naguère sur la sainte jalousie du
Père ,
sur sa volonté d'être aimé exclusivement, avec tout nous-mêmes ,
de son équité dans la punition de ceux qui sont menteurs .
Punir ! Dieu
peut punir comme Il peut récompenser.
Il ne faut pas être mort pour avoir récompense ou châtiment. Regarde, ô peuple
hébreux, si Dieu, après t'avoir tant donné en te délivrant des pharaons, en
te conduisant sain et sauf à travers le désert et les embûches des ennemis,
en te permettant de devenir une nation grande et respectée, riche de gloires,
ne t'a-t-Il pas, par la suite, une, deux, dix fois puni pour tes fautes !
Regarde ce que tu es devenu à présent ! Et Moi qui te vois te précipiter
dans la plus sacrilège des idolâtries, je vois aussi dans quel gouffre tu vas
te précipiter pour ton obstination à retomber toujours dans les mêmes fautes.
Et c'est pour cela que je te rappelle, peuple qui est deux fois mon peuple
parce que je suis le Rédempteur et que je suis né de toi. Ce n'est pas de la
haine, pas de la rancœur, pas de l'intransigeance. Mon rappel, même s'il est
sévère, c'est encore de l'amour.
159.3 – Josué dit alors :
"Vous êtes témoins : vous avez choisi le Seigneur", et tous
répondirent : "Oui" .
Et Josué, qui était sage et pas seulement brave, sachant combien est faible
la volonté de l'homme écrivit sur un livre toutes les paroles de la Loi et de
l'alliance et il les plaça dans le temple et de plus, dans ce sanctuaire du
Seigneur, à Sichem qui contenait pour l'occasion le Tabernacle, il posa une
grande pierre en témoignage ,
disant : "Cette pierre qui a entendu les paroles que vous avez
dites au Seigneur restera ici en témoignage pour que vous ne puissiez pas
renier votre parole et mentir au Seigneur votre Dieu" .
Une pierre, si grande et si dure qu'elle soit, peut toujours être réduite en
poussière par l'homme, par la foudre ou par l'érosion des eaux et du temps.
Mais Moi, je suis la Pierre Angulaire
et Éternelle et je ne puis subir la destruction. Ne mentez pas à cette Pierre
Vivante. Ne l'aimez pas seulement parce qu'elle fait des prodiges.
Aimez-la parce que par elle vous toucherez le Ciel. Je vous voudrais plus
spirituels, plus fidèles au Seigneur.
Haut
de page.
536> Je ne dis pas à Moi. Moi, je ne
suis que parce que je suis la Voix du Père. En me piétinant, vous blessez
Celui qui m'a envoyé. Je suis l'intermédiaire. Lui est le Tout. Recueillez de
Moi et conservez en vous ce qui est saint, pour rejoindre ce Dieu. N'aimez
pas l'Homme, aimez le Messie du Seigneur, non pour les miracles qu'il fait
mais parce qu'il veut faire en vous le miracle intime et sublime de votre
sanctification."
édition de 1985.
159.4 – Jésus bénit et se dirige vers
une maison.
Il se trouve presque sur le seuil quand il est arrêté par un groupe d'hommes
âgés qui le saluent avec respect et Lui disent :
"Pouvons-nous t'interroger, Seigneur ? Nous sommes des disciples de
Jean
et puisque lui parle toujours de Toi et aussi parce que la renommée de tes
prodiges est venue jusqu'à nous, nous avons voulu te connaître. Maintenant,
en t'écoutant, il nous est venu à l'esprit une question."
"Dites-la. Si vous êtes disciples de Jean, vous êtes déjà sur le chemin de la
justice."
"Tu as dit, en parlant des idolâtries habituelles chez les fidèles,
qu'il y a parmi nous des personnes qui commercent entre la Loi et les gens
qui sont en dehors de la Loi. Toi aussi, cependant tu es leur ami. Nous
savons que tu ne dédaignes pas les romains. Alors ?"
"Je ne le nie pas. Mais, cependant, pouvez-vous dire que je le fais pour
en tirer un avantage ? Pouvez-vous dire que je les flatte pour avoir
même seulement leur protection ?"
"Non, Maître, et nous en sommes plus que certains. Mais le monde n'est
pas composé de nous seuls qui ne voulons croire qu'au mal que nous voyons et
non pas au mal dont on vient nous parler. Maintenant dis-nous les raisons qui
rendent plausible la fréquentation des gentils, pour nous guider et te
défendre, si on te calomnie en notre présence."
"Il
est mal d'avoir des contacts quand ce n'est que dans un but humain. Ce n'est
pas mal de les fréquenter pour les amener au Seigneur notre Dieu. C'est ce
que je fais. Si vous étiez des gentils, je pourrais m'attarder à vous
expliquer comment tout homme vient d'un Dieu unique. Mais vous êtes hébreux
et disciples de Jean. Vous êtes donc la fleur des hébreux et il n'est pas
nécessaire que je vous explique cela. Vous pouvez donc comprendre et croire
qu'il est de mon devoir, étant le Verbe de Dieu, de porter sa parole à tous
les hommes, fils d'un Père universel."
Haut
de page.
537> "Mais eux ne sont pas des fils
puisqu'ils sont païens..."
"Par la Grâce non, ils ne le sont pas. Pour leur foi erronée, ils ne le
sont pas. C'est vrai. Mais, jusqu'à ce que j’aie racheté l'homme, même
l'hébreu aura perdu la Grâce. Il en sera privé, parce que la tâche d'origine
fait écran au rayon ineffable de la Grâce, l'empêchant de descendre dans les
cœurs. Mais, par la création, l'homme est toujours fils de Dieu. D'Adam, chef
de l'humanité, viennent tant les hébreux que les romains, et Adam est fils du
Père qui lui a donné sa ressemblance spirituelle."
159.5 – "C'est vrai. Une autre question,
Maître. Pourquoi les disciples de Jean font-ils de grands jeûnes et pas les tiens ? Nous ne
disons pas que tu ne dois pas manger. Même le prophète Daniel fut saint aux
yeux de Dieu, tout en étant un grand de la cour de Babylone, et Toi tu es
plus que lui. Mais eux..."
"Bien souvent, ce qu'on n'obtient pas par le rigorisme, on l'obtient par
la cordialité. Il y a des êtres qui ne viendraient jamais au Maître, et c'est
le Maître qui doit aller à eux. D'autres viendraient au Maître, mais ils ont
honte d'y aller parmi la foule. Vers eux aussi le Maître doit aller. Et
puisqu'ils me disent: "Sois mon hôte pour que je puisse te
connaître" j'y vais, en tenant compte non pas de la jouissance d'une
table opulente, ni des conversations qui pour Moi sont tellement pénibles,
mais encore et toujours de l'intérêt de Dieu. Ceci pour Moi. Et puisque
souvent au moins une des âmes que j'aborde de cette façon se
convertit, et toute conversion est une fête nuptiale pour mon âme, une grande
fête à laquelle prennent part tous les anges du Ciel et que bénit le Dieu
éternel, ainsi mes disciples, les amis de Moi-l'Epoux, jubilent avec l'Époux
leur Ami. Voudriez-vous voir les amis dans la douleur pendant que Moi je
jubile ? Pendant que je suis avec eux ? Mais le temps viendra où
ils ne m'auront plus. Et alors ils feront de grands jeûnes.
159.6 – À temps nouveaux, nouvelles
méthodes. Jusqu'à hier : auprès du Baptiste, c'était la cendre de la
Pénitence. Aujourd'hui, dans mon aujourd'hui, c'est la douce manne de la
Rédemption, de la Miséricorde, de l'Amour. Les méthodes anciennes ne pourraient
se greffer sur mon action, comme mes méthodes n'auraient pu être mises en
œuvre alors, hier seulement, car la Miséricorde n'était pas encore sur la
terre, maintenant, elle y est. Non plus le Prophète, mais le Messie à qui
tout a été remis par Dieu, est sur la terre.
Haut
de page.
538> À chaque temps les choses qui lui sont
utiles. Personne ne coud un morceau d'étoffe neuve sur un vieux vêtement,
parce qu'autrement, surtout au moment du lavage, l'étoffe neuve se rétrécit
et déchire l'étoffe vieille et la déchirure s'élargit encore.
De la même façon, personne ne met du vin nouveau dans de vieilles
outres parce qu’autrement le vin fait éclater les outres incapables de
supporter le bouillonnement du vin nouveau et celui-ci se répand hors des
outres qu'il a crevées. Mais le vin vieux qui a déjà travaillé, on le met
dans de vieilles outres, et le vin nouveau dans des outres neuves. Car une
force doit s'équilibrer avec une autre qui doit lui être égale. Il en est
ainsi maintenant. La force de la nouvelle doctrine impose des méthodes
nouvelles pour sa diffusion. Et Moi, qui sais, je les emploie."
159.7 – "Merci, Seigneur.
Maintenant nous sommes contents. Prie pour nous. Nous sommes de vieilles
outres. Pourrions-nous résister à ta force ?"
"Oui, parce que le Baptiste vous a tannés et parce que ses prières,
unies aux miennes, vous donneront cette possibilité. Partez avec ma paix et
dites à Jean que je le bénis."
"Mais... selon Toi, vaut-il mieux pour nous rester avec le Baptiste ou
avec Toi ?"
"Tant qu'il y a du vin vieux, il est plus agréable de le boire parce
qu'il flatte davantage le palais. Plus tard... parce que l'eau malsaine qui
se trouve partout vous dégoûtera, vous aimerez le vin nouveau."
"Crois-tu que le Baptiste sera repris ?"
|