Le massacre qui horrifia Rome.
|
Voltaire considérait
comme un récit falsifié le massacre rapporté par Matthieu 2,16-18.
Il tenait pour nul le récit d’un historien romain qui le confirmait. Mais
on sait que, pour lui, l’Église n’était qu’un cloaque de mensonge aux
ramifications occultes.
Hors nous disposons de trois sources pour mieux comprendre le
« massacre qui horrifia Rome » :
- L’évangile de Matthieu qui nous montre un roi paranoïaque, ce que
l’Histoire confirme. D’autre part, il indique bien une période passée de
deux ans environ pour la visite des mages et non, comme la ferveur
populaire l’imagine, quelques jours après la naissance du Christ.
- Le récit de Maria Valtorta, tant dans la narration traumatisée qu’en font
les témoins, des années plus tard, que dans la dictée de Jésus qui corrige
l’exagération des chiffres sans en diminuer l’horreur.
- Un texte de Macrobe, un historien romain, chroniqueur du règne d’Auguste.
Il met en scène un empereur qui à l’audition des rapports qu’on lui
faisait sur les évènements de l’empire, commente : « Ayant appris
que, parmi les enfants de deux ans et au-dessous qu'Hérode, roi des Juifs,
avait fait massacrer en Syrie, était compris le propre fils de ce roi, il
dit – "Il vaut mieux être le porc (hys)
d'Hérode que son fils (huios). ».
On voit bien, à la lecture de ce texte, que deux évènements se mélangent
dans ce rapport d’empire : l’assassinat du fils d’Hérode le grand et celui du massacre des enfants. Le tout est résumé
par ce jeu de mot sur le porc, car cet animal n’étant pas mangé, avait la
vie sauve, lui au moins.
Ce n’est certainement pas l’assassinat du fils d’Hérode qui aurait pu
provoquer cette réflexion qui traverse l’Histoire, car Hérode le grand, roi
paranoïaque, était coutumier de l’assassinat de sa famille et de ses
enfants, sans compter ceux de la population.
Par contre le massacre gratuit de plusieurs centaines d’enfants en bas âge
en disait long sur le triste personnage qui n’allait pas tarder à mourir.
Les experts contemporains estiment que le village de Bethléem ne devait comporter
que de 800 à 2.000 habitants à l'époque. Ils en déduisent que le massacre
n'a du toucher que 20 à 30 enfants. Mais Maria Valtorta avance une
hypothèse différente plus conforme à la pyramide des âges qui devait
prévaloir à l’époque :
Un témoin du massacre rapporte à Jésus : « Plus de mille
petits dans la ville, un autre
millier dans les campagnes ». Mais le traumatisme (détail d’une vérité
psychologique étonnante) explique l’exagération que Jésus corrige dans une dictée : 320 en tout (188 à Bethléem même et 132 dans
les campagnes environnantes), ce qui est déjà une boucherie monumentale. Il
précise : « Parmi ces tués, il y eut 64 petites filles, que les
sicaires n’ont pas identifiées comme telles, car ils tuèrent dans
l’obscurité, la confusion et la frénésie d’agir vite, avant que quoi que ce
soit n’intervienne pour mettre fin au massacre ». Cette précision
confirme bien la paranoïa d’Hérode qui ne veut pas que ce « roi »
nouveau-né lui échappe, où qu’il se cache.
L’extrême cohérence des faits comme des psychologies en jeu sont les
meilleures preuves de l’authenticité du récit de Matthieu.
Quant à ce massacre d’innocents dont la population de Bethléem rendit
coupable ce « faux Messie » né chez eux, il manifeste la rage des
ténèbres contre la Lumière du Salut, rappelle l’Église. Mais « dans les Limbes, les saints
innocents font la joie des
patriarches et des justes » confie Jésus à ses apôtres.
|
Dans
"l'Évangile tel qu'il m'a été révélé".
Haut de page.
|
"Plus
de mille
petits dans la ville, un autre
millier dans les campagnes" EMV 73.
Le roi Hérode ordonna
l'extermination par jalousie à
l'égard du futur roi. Mais l'ange du Seigneur avait annoncé le danger. Les
enfants de Bethléem moururent, mais pas Lui qui s'était enfui plus loin que
Matarea. EMV 119.
Dans les Limbes, les saints
innocents font la joie des
patriarches et des justes EMV 208.
Le massacre
qui horrifia Rome... EMV
426.
Vous comprendrez que heureux, bénis en
Israël, dans l'Israël des temps du Christ, furent ceux qui ayant été exterminés
dans leur enfance, ont été préservés du plus
grand péché : celui d'être complices de la mort du Sauveur EMV
436.
Quelle angoisse de ne plus rien savoir de
vous après le massacre
! Alphée se rendit jusqu'à Bethléem... "Partis" dirent-ils. Mais comment
croire quand on vous hait à mort dans une ville encore rouge du sang
innocent et où fumaient les ruines et où on vous accusait que c'était à
cause de vous que ce sang avait été répandu ? Il alla à Hébron, et puis au
Temple, car Zacharie était de service. Élisabeth ne lui donna que des
larmes, Zacharie des paroles de réconfort. L'un et l'autre, angoissés pour
Jean, craignant de nouvelles atrocités, l'avaient caché et tremblaient pour
lui. De vous, ils ne savaient rien et Zacharie dit à Alphée : "S'ils
sont morts, leur sang est sur moi, car c'est moi qui les ai persuadés de
rester à Bethléem". EMV 577.
|
Dans les autres ouvrages de
Maria Valtorta.
Haut
de page.
Cahiers de 1943
Voir le sommaire
|
À venir.
|
Cahiers de 1944
Voir le sommaire
|
À venir.
|
Cahiers de 1945 à 1950
Voir le sommaire
|
Dictée
du 28 février 1947 -
À propos du nombre des saints Innocents qui ont péri
dans le massacre d’Hérode, Jésus dit :
"Entre ceux de Bethléem et ceux des campagnes, leur nombre s’élève à
trois cent vingt. Et je précise encore que, parmi eux, ceux de Bethléem
furent cent quatre-vingt-huit, tandis que ceux des campagnes battues dans
un vaste rayon par les envoyés d’Hérode pour exterminer les nouveau-nés
furent cent trente- deux.
Parmi ces tués, il y eut soixante-quatre petites filles, que les sicaires
n’ont pas identifiées comme telles, car ils tuèrent dans l’obscurité, la
confusion et la frénésie d’agir vite, avant que quoi que ce soit
n’intervienne pour mettre fin au massacre."
|
Livre d’Azarias
Voir le sommaire
|
À venir.
|
Leçons sur l’épître de saint Paul aux romains
Voir le sommaire
|
À venir.
|
Dans les textes fondamentaux
chrétiens.
Haut de page.
Dans la Bible
Haut de page.
|
Alors Hérode, se voyant joué par
les mages, entra dans une grande fureur et envoya tuer, dans Bethléem et
tout son territoire, tous les enfants jusqu’à deux ans, d’après l’époque
qu’il s’était fait préciser par les mages. (Matthieu
2,16-18).
|
Dans le catéchisme de
l'Église catholique
Haut de page.
|
Les mystères de l'enfance de Jésus
: La fuite en Égypte et le massacre des innocents manifestent l’opposition
des ténèbres à la lumière (§ 530).
|
Dans d'autres sources.
Haut
de page.
|
Un certain Méthodien
aurait conforté ce massacre dans sa chronique. Cette source est citée par
le Bienheureux Jacques de Voragine dans sa "Légende
Dorée". Cette œuvre très célèbre
du 13ème siècle est une recension de très nombreuses sources de l'époque.
Malheureusement nous n'avons pas pu encore trouver à quoi Jacques de
Voragine faisait allusion.
Le souvenir du massacre des innocents à Aïn Karem.
Extraits de : Les traditions de la naissance de Jean-Baptiste en
Terre Sainte, de Jean-Marie Allafort, 2007.
« Le proto-évangile de Jacques
montre Elisabeth fuyant de Jérusalem pour sauver son fils de la fureur
d’Hérode et se cache avec lui dans la montagne. Le texte apocryphe raconte
comment la montagne s’est fendue puis s’est refermée sur les réfugiés.
L’église d’Ain Karem ne devait pas être
considérée comme la maison de Zacharie mais comme l’habitation provisoire
d’Elisabeth et de Jean.
La tradition du massacre des Innocents qui aurait frappé Ain Karem est renforcée par la découverte en 1885 de deux
fosses funéraires romaines vénérées à l’époque Byzantine avec une
inscription en grecque : « Salut ! martyrs de Dieu ! » Epiphane, moine à
Constantinople à la fin du 8ème siècle, témoigne lui aussi : « Près de la
Ville Sainte, à 6 milles environ, du côté ouest, deux grottes contiennent
les restes des saints Innocents tués par Hérode. » L’époque Byzantine ne
nous laisse aucune autre tradition sur le village ».
Remarques : Si le villa de Ein Karem a été touché par
les massacres, il faut le rattacher à cette indication de Jésus, dans Maria
Valtorta : « campagnes battues dans un vaste rayon par les envoyés d’Hérode ».
Notes de Voltaire contre Macrobe
Histoire
de l'établissement du christianisme, chapitre VI, De la personnalité de
Jésus
"Quelques esprits faibles, ou
faux, ou ignorants, ou fourbes, ont prétendu trouver dans l’antiquité des
témoignages du massacre des enfants qu’on suppose égorgés par l’ordre
d’Hérode, de peur qu’un de ces enfants nés à Bethléem n’enlevât le royaume
à cet Hérode, âgé de soixante et dix ans, et attaqué d’une maladie
mortelle. Ces défenseurs d’une si étrange cause ont trouvé un passage de
Macrobe dans lequel il est dit : « Lorsque Auguste apprit qu’Hérode, roi
des Juifs en Syrie, avait compris son propre fils parmi les enfants
au-dessous de deux ans qu’il avait fait tuer: « Il vaut mieux, dit-il, être
le cochon d’Hérode que son fils."
Ceux qui abusent ainsi de ce passage ne font pas attention que Macrobe est
un auteur du Ve siècle, et par conséquent qu’il ne pouvait être regardé par
les chrétiens de ce temps-là comme un ancien.
Ils ne songent pas que l’empire romain était alors chrétien, et que
l’erreur publique avait pu aisément tromper Macrobe, qui ne s’amuse qu’à
raconter de vieilles historiettes. Ils auraient dû remarquer qu’Hérode
n’avait point alors d’enfant de deux ans.
Ils pouvaient encore observer qu’Auguste ne put
dire qu’il valait mieux être le cochon d’Hérode que son fils, puisque
Hérode n’avait point de cochon.
Enfin on pouvait aisément soupçonner qu’il y a
une falsification dans le texte de Macrobe, puisque ces mots, pueros quos infra binatuns Herodes jussit interfici (les
enfants au-dessous de deux ans qu’Hérode fit tuer), ne sont pas dans les
anciens manuscrits.
On sait assez combien les chrétiens se sont
permis d’être faussaires pour la bonne cause. Ils ont falsifié, et
maladroitement, le texte de Flavius Josèphe; ils ont fait parler ce
pharisien déterminé, comme s’il eût reconnu Jésus pour messie. Ils ont
forgé des Lettres de Pilate, des Lettres de Paul à Sénèque et de Sénèque à
Paul, des Écrits des apôtres, des vers des Sibylles. Ils ont supposé plus
de deux cents volumes. Il y a eu de siècle en siècle une suite de
faussaires. Tous les hommes instruits le savent et le disent, et cependant
l’imposture avérée prédomine. Ce sont des voleurs pris en flagrant délit, à
qui on laisse ce qu’ils ont volé".
Haut de page.
|
Retour à l'index des thématiques.
Fiche mise à jour le 03/01/2023.
|