Liste des sigles.
SS. Jean-Paul II et Maria Valtorta.
Les grands auteurs.
Les encycliques.
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Chapitre
deuxième - La tradition de la prière.
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2650
La prière ne se réduit pas au jaillissement spontané d’une impulsion
intérieure : pour prier, il faut le vouloir. Il ne suffit pas non plus
de savoir ce que les Écritures révèlent sur la prière : il faut aussi
apprendre à prier. Or, c’est par une transmission vivante (la sainte
Tradition) que l’Esprit Saint, dans " l’Église croyante et priante "
(DV 8), apprend à prier aux enfants de Dieu.
2651
La tradition de la prière chrétienne est l’une des formes de croissance de la
Tradition de la foi, en particulier par la contemplation et l’étude des
croyants qui gardent en leur cœur les événements et les paroles de l’Économie
du salut, et par la pénétration profonde des réalités spirituelles dont ils
font l’expérience (cf. DV 8).
Article
1
Aux sources de la prière.
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2652
L’Esprit Saint est "l’eau vive" qui, dans le cœur priant,
"jaillit en Vie éternelle" (Jn 4, 14).
C’est lui qui nous apprend à l’accueillir à la Source même : le Christ.
Or, il y a dans la vie chrétienne des points de source où le Christ nous
attend pour nous abreuver de l’Esprit Saint :
La Parole de Dieu.
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2653
L’Église " exhorte avec force et de façon spéciale tous les
chrétiens... à acquérir par une lecture fréquente des divines Écritures ‘la
science éminente de Jésus-Christ’... Mais la prière doit accompagner la
lecture de la Sainte Écriture pour que se noue un dialogue entre Dieu et
l’homme, car ‘c’est à lui que nous nous adressons quand nous prions, c’est
lui que nous écoutons quand nous lisons les oracles divins’ (S. Ambroise,
off. 1, 88 : PL 16, 50A) " (DV 25).
2654
Les Pères
spirituels, paraphrasant Mt 7, 7, résument ainsi les dispositions du cœur
nourri par la Parole de Dieu dans la prière : " Cherchez en
lisant, et vous trouverez en méditant ; frappez en priant, et il vous
sera ouvert par la contemplation " (cf. Guigue
le Chartreux, scala : PL 184, 476C).
La Liturgie de l’Église.
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2655
La mission du Christ et de l’Esprit Saint qui, dans la Liturgie sacramentelle
de l’Église, annonce, actualise et communique le Mystère du salut, se
poursuit dans le cœur qui prie. Les Pères spirituels comparent parfois le
cœur à un autel. La prière intériorise et assimile la Liturgie pendant et
après sa célébration. Même lorsqu’elle est vécue " dans le
secret " (Mt 6, 6), la prière est toujours prière de l’Église, elle est communion
avec la Trinité Sainte (cf. IGLH 9).
Les vertus théologales.
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2656
On entre en prière comme on entre en Liturgie : par la porte étroite de
la foi. A travers les signes
de sa Présence, c’est la Face du Seigneur que nous cherchons et désirons,
c’est sa Parole que nous voulons écouter et garder.
2657
L’Esprit
Saint qui nous apprend à célébrer la Liturgie dans l’attente du retour du
Christ, nous éduque à prier dans l’espérance.
Inversement, la prière de l’Église et la prière personnelle nourrissent en
nous l’espérance. Les psaumes tout particulièrement, avec leur langage
concret et varié, nous apprennent à fixer notre espérance en Dieu :
" J’espérais le Seigneur d’un grand espoir, il s’est penché vers
moi, il écouta mon cri " (Ps 40, 2). " Que le Dieu de
l’espérance vous donne en plénitude dans votre acte de foi la joie et la paix
afin que l’espérance surabonde en nous par la puissance de l’Esprit
Saint " (Rm 15, 13).
2658 " L’espérance ne
peut décevoir, puisque l’amour
de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous fut
donné " (Rm 5, 5). La prière, formée par
la vie liturgique, puise tout dans l’Amour dont nous sommes aimés dans le
Christ et qui nous donne d’y répondre en aimant comme Lui nous a aimés.
L’Amour est la source de la
prière ; qui y puise, atteint le sommet de la prière :
Je vous aime, ô mon Dieu, et mon
seul désir est de vous aimer jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime,
ô mon Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant, que de
vivre sans vous aimer. Je vous aime, Seigneur, et la seule grâce que je vous
demande, c’est de vous aimer éternellement... Mon Dieu, si ma langue ne peut
dire à tous moments que je vous aime, je veux que mon cœur vous le répète
autant de fois que je respire (S. Jean Marie Baptiste Vianney, prière).
"Aujourd’hui".
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2659
Nous apprenons à prier à certains moments en écoutant la Parole du Seigneur
et en participant à son Mystère pascal, mais c’est en tout temps, dans les
événements de chaque jour, que
son Esprit nous est offert pour faire jaillir la prière. L’enseignement de
Jésus sur la prière à notre Père est dans la même ligne que celui sur la
Providence (cf. Mt 6, 11. 34) : le temps est entre les mains du
Père ; c’est dans le présent que nous le rencontrons, ni hier ni demain,
mais aujourd’hui : " Aujourd’hui, puissiez vous écouter sa
voix ; n’endurcissez pas vos cœurs " (Ps 95, 7-8).
2660
Prier dans les événements de chaque jour et de chaque instant est l’un des
secrets du Royaume révélés aux " tout-petits ", aux
serviteurs du Christ, aux pauvres des béatitudes. Il est juste et bon de
prier pour que la venue du Royaume de justice et de paix influence la marche
de l’histoire, mais il est aussi important de pétrir par la prière la pâte
des humbles situations quotidiennes. Toutes les formes de prière peuvent être
ce levain auquel le Seigneur compare le Royaume (cf. Lc
13, 20-21).
En bref.
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2661
C’est par une transmission vivante, la Tradition, que, dans l’Église,
l’Esprit Saint apprend à prier aux enfants de Dieu.
2662
La Parole de Dieu, la liturgie de l’Église, les vertus de foi, d’espérance et
de charité sont des sources de la prière.
Article
2
Le chemin de la prière.
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2663
Dans la tradition vivante de la prière, chaque Église propose à ses fidèles,
selon le contexte historique, sociale et culturel,
le langage de leur prière : paroles, mélodies, gestes, iconographie. Il
appartient au magistère (cf. DV 10) de discerner la fidélité de ces chemins
de prière à la tradition de la foi apostolique, et il revient aux pasteurs et
aux catéchètes d’en expliquer le sens, toujours relatif à Jésus Christ.
La prière au Père.
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2664
Il n’est pas
d’autre chemin de la prière chrétienne que le Christ. Que notre prière soit
communautaire ou personnelle, vocale ou intérieure, elle n’a accès au Père
que si nous prions " dans le Nom " de Jésus. La sainte
Humanité de Jésus est donc le chemin par lequel l’Esprit Saint nous apprend à
prier Dieu notre Père.
La prière à Jésus.
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2665
La prière de l’Église, nourrie par la Parole de Dieu et la célébration de la
Liturgie, nous apprend à prier le Seigneur Jésus. Même si elle est surtout
adressée au Père, elle comporte, dans toutes les traditions liturgiques, des
formes de prière adressées au Christ. Certains psaumes, selon leur
actualisation dans la Prière de l’Église, et le Nouveau Testament mettent sur
nos lèvres et gravent dans nos cœurs les invocations de cette prière au Christ :
Fils de Dieu, Verbe de Dieu, Seigneur, Sauveur, Agneau de Dieu, Roi, Fils
bien-aimé, Fils de la Vierge, bon Berger, notre Vie, notre Lumière, notre
Espérance, notre Résurrection, Ami des hommes...
2666
Mais le
Nom qui contient tout est celui que le Fils de Dieu reçoit dans son
Incarnation : JÉSUS. Le Nom divin est indicible par les lèvres humaines
(cf. Ex 3,14 ; 33,19-23), mais en assumant notre humanité le Verbe de
Dieu nous le livre et nous pouvons l’invoquer : "Jésus",
"YHWH sauve" (cf. Mt 1, 21). Le Nom de Jésus contient tout :
Dieu et l’homme et toute l’Économie de la création et du salut. Prier
" Jésus ", c’est l’invoquer, l’appeler en nous. Son Nom
est le seul qui contient la Présence qu’il signifie. Jésus est Ressuscité, et
quiconque invoque son Nom accueille le Fils de Dieu qui l’a aimé et s’est
livré pour lui (cf. Rm 10, 13 ; Ac 2, 21 ; 3, 15-16 ; Ga 2, 20).
2667
Cette
invocation de foi toute simple a été développée dans la tradition de la
prière sous maintes formes en Orient et en Occident. La formulation la plus
habituelle, transmise par les spirituels du Sinaï, de Syrie et de l’Athos est
l’invocation : "Jésus, Christ, Fils de Dieu, Seigneur, aie pitié de
nous, pécheurs !" Elle conjugue l’hymne christologique de Ph 2,
6-11 avec l’appel du publicain et des mendiants de la lumière (cf. Mc 10,
46-52 ; Lc 18, 13). Par elle, le cœur est
accordé à la misère des hommes et à la Miséricorde de leur Sauveur.
2668
L’invocation
du saint Nom de Jésus est le chemin le plus simple de la prière continuelle.
Souvent répétée par un cœur humblement attentif, elle ne se disperse pas dans
un "flot de paroles" (Mt 6, 7), mais " garde la Parole et
produit du fruit par la constance " (cf. Lc
8, 15). Elle est possible " en tout temps ", car elle
n’est pas une occupation à côté d’une autre mais l’unique occupation, celle
d’aimer Dieu, qui anime et transfigure toute action dans le Christ Jésus.
2669
La prière de
l’Église vénère et honore le Cœur
de Jésus, comme elle invoque son Très saint Nom. Elle adore le Verbe
incarné et son Cœur qui par amour des hommes, s’est laissé transpercer par
nos péchés. La prière chrétienne aime suivre le chemin de la croix à la suite du Sauveur. Les stations du
Prétoire au Golgotha et au Tombeau scandent la marche de Jésus qui a racheté le
monde par sa sainte Croix.
"Viens, Esprit
Saint".
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2670
"Nul ne peut dire : ‘Jésus est Seigneur’, que sous l’action de
l’Esprit Saint " (1 Co 12, 3). Chaque fois que nous commençons à
prier Jésus, c’est l’Esprit Saint qui, par sa grâce prévenante, nous attire
sur le Chemin de la prière. Puisqu’il nous apprend à prier en nous rappelant
le Christ, comment ne pas le prier lui-même ? C’est pourquoi l’Église
nous invite à implorer chaque jour le Saint Esprit, spécialement au
commencement et au terme de toute action importante.
Si l’Esprit ne doit pas être adoré, comment me divinise-t-il par le
Baptême ? Et s’il doit être adoré, ne doit-il pas être l’objet d’un
culte particulier ? (S. Grégoire de Naz., or. theol. 5, 28 : PG 36, 165C).
2671
La forme
traditionnelle de la demande de l’Esprit est d’invoquer le Père par le Christ
notre Seigneur pour qu’il nous donne l’Esprit Consolateur (cf. Lc 11, 13). Jésus insiste sur cette demande en son Nom au
moment même où il promet le don de l’Esprit de Vérité (cf. Jn 14, 17 ; 15, 26 ; 16, 13). Mais la prière la
plus simple et la plus directe est aussi traditionnelle :
" Viens, Esprit Saint ", et chaque tradition liturgique
l’a développée dans des antiennes et des hymnes :
"Viens, Esprit Saint, emplis
les cœurs de tes fidèles, et allume en eux le feu de ton amour " (In sollemnitate Pentecostes, Antiphona
ad "Magnificat" in I Vesperis ; cf.
ad Missam in die, Sequentia).
"Roi céleste, Esprit Consolateur,
Esprit de Vérité, partout présent et emplissant tout, trésor de tout bien et
source de la Vie, viens, habite en nous, purifie-nous et sauve-nous, ô Toi
qui es Bon ! (Officium Horarum Byzantinum, Vespertinum in die Pentecostes,
Sticherum 4 [Rome 1884] p. 394).
2672
L’Esprit
Saint, dont l’Onction imprègne tout notre être, est le Maître intérieur de la
prière chrétienne. Il est l’artisan de la tradition vivante de la prière.
Certes, il y a autant de cheminements dans la prière que de priants, mais
c’est le même Esprit qui agit en tous et avec tous. C’est dans la communion
de l’Esprit Saint que la prière chrétienne est prière dans l’Église.
En communion avec la
Sainte Mère de Dieu.
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2673
Dans la prière, l’Esprit Saint nous unit à la Personne du Fils Unique, en son
Humanité glorifiée. C’est par elle et en elle que notre prière filiale
communie dans l’Église avec la Mère de Jésus (cf. Ac
1, 14).
2674
Depuis le
consentement apporté dans la foi à l’Annonciation et maintenu sans hésitation
sous la croix, la maternité de Marie s’étend désormais aux frères et aux
sœurs de son Fils " qui sont encore des pèlerins et qui sont en
butte aux dangers et aux misères " (LG 62). Jésus, l’unique
Médiateur, est le Chemin de notre prière ; Marie, sa Mère et notre Mère,
lui est toute transparente : elle " montre le
Chemin " (Hodoghitria),
elle en est " le Signe ", selon l’iconographie
traditionnelle en Orient et en Occident.
2675
C’est à
partir de cette coopération singulière de Marie à l’action de l’Esprit Saint
que les Églises ont développé la prière à la sainte Mère de Dieu, en la
centrant sur la Personne du Christ manifestée dans ses mystères. Dans les
innombrables hymnes et antiennes qui expriment cette prière, deux mouvements
alternent habituellement : l’un " magnifie " le
Seigneur pour les " grandes choses " qu’il a faites pour
son humble servante, et par elle, pour tous les humains (cf. Lc 1, 46-55) ; l’autre confie à la Mère de Jésus les
supplications et les louanges des enfants de Dieu, puisqu’elle connaît
maintenant l’humanité qui en elle est épousée par le Fils de Dieu.
2676
Ce double mouvement de la prière à Marie a trouvé une expression privilégiée
dans la prière de l’" Ave Maria " :
" Je vous salue, Marie (Réjouis-toi, Marie) ". La
salutation de l’Ange Gabriel ouvre la prière de l’Ave. C’est Dieu lui-même
qui, par l’entremise de son ange, salue Marie. Notre prière ose reprendre la
salutation de Marie avec le regard que Dieu a jeté sur son humble servante
(cf. Lc 1, 48) et à nous réjouir de la joie qu’Il
trouve en elle (cf. So 3, 17b).
" Pleine de grâce, le Seigneur est avec toi " :
Les deux paroles de la salutation de l’ange s’éclairent mutuellement. Marie
est pleine de grâce parce que le Seigneur est avec elle. La grâce dont elle
est comblée, c’est la présence de Celui qui est la source de toute grâce.
" Réjouis-toi ... fille de Jérusalem ... le Seigneur est au milieu
de toi " (So 3, 14. 17a). Marie, en qui vient habiter le Seigneur
lui-même, est en personne la fille de Sion, l’arche de l’Alliance, le lieu où
réside la gloire du Seigneur : elle est " la demeure de Dieu
parmi les hommes " (Ap 21, 3).
" Pleine de grâce ", elle est toute donnée à celui qui
vient habiter en elle et qu’elle va donner au monde.
" Tu es bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de tes
entrailles, est béni ". Après la salutation de l’ange, nous
faisons nôtre celle d’Elisabeth. " Remplie de l’Esprit
Saint " (Lc 1, 41), Elisabeth est la
première dans la longue suite des générations qui déclarent Marie
bienheureuse (cf. Lc 1, 48) :
" Bienheureuse celle qui a cru... " (Lc
1, 45) ; Marie est " bénie entre toutes les femmes "
parce qu’elle a cru en l’accomplissement de la parole du Seigneur. Abraham,
par sa foi, est devenu une bénédiction pour " toutes les nations de
la terre " (Gn 12, 3). Par sa foi, Marie
est devenue la mère des croyants grâce à laquelle toutes les nations de la
terre reçoivent Celui qui est la bénédiction même de Dieu : Jésus, le
fruit bénit de tes entrailles ".
2677
" Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous... " Avec Elisabeth nous nous
émerveillons : " Comment m’est-il donné que vienne à moi la
mère de mon Seigneur ? " (Lc 1, 43).
Parce qu’elle nous donne Jésus son fils, Marie est la mère de Dieu et notre
mère ; nous pouvons lui confier tous nos soucis et nos demandes :
elle prie pour nous comme elle a prié pour elle-même : " Qu’il
me soit fait selon ta parole " (Lc 1,
38). En nous confiant à sa prière nous nous abandonnons avec elle à la
volonté de Dieu : " Que ta volonté soit faite ".
"Prie
pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort".
En demandant à Marie de prier pour nous, nous nous reconnaissons pauvres
pécheurs et nous nous adressons à la "Mère de la miséricorde", à la
Toute Sainte. Nous nous remettons à elle "maintenant", dans
l’aujourd’hui de nos vies. Et notre confiance s’élargit pour lui abandonner
dès maintenant, "l’heure de notre mort". Qu’elle y soit présente
comme à la mort en Croix de son Fils et qu’à l’heure de notre passage elle
nous accueille comme notre mère (cf. Jn 19, 27)
pour nous conduire à son Fils Jésus, en Paradis.
2678
La piété
médiévale de l’Occident a développé la prière du Rosaire, en substitut
populaire de la Prière des Heures. En Orient, la forme litanique de
l’Acathiste et de la Paraclisis est restée plus
proche de l’office choral dans les Églises byzantines, tandis que les traditions arménienne, copte et syriaque, ont préféré
les hymnes et les cantiques populaires à la Mère de Dieu. Mais dans l’Ave Maria,
les théotokia, les hymnes de S. Ephrem ou de S.
Grégoire de Narek, la tradition de la prière est
ici fondamentalement la même.
2679
Marie est
l’Orante parfaite, figure de l’Église. Quand nous la prions, nous adhérons
avec elle au Dessein du Père, qui envoie son Fils pour sauver tous les
hommes. Comme le disciple bien-aimé, nous accueillons chez nous (cf. Jn 19, 27) la Mère de Jésus, devenue la mère de tous les
vivants. Nous pouvons prier avec elle et la prier. La prière de l’Église est
comme portée par la prière de Marie. Elle lui est unie dans l’espérance (cf.
LG 68-69).
En bref
Haut de page.
2680
La prière est principalement adressée au Père ; de même, elle se porte
vers Jésus, notamment par l’invocation de son saint Nom :
" Jésus, Christ, Fils de Dieu, Seigneur, aie pitié de nous,
pécheurs ! "
2681
"Nul ne peut dire : ‘Jésus est le Seigneur’, sinon sous l’action de
l’Esprit Saint " (1 Co 12, 3). L’Église nous invite à invoquer le
Saint Esprit comme le Maître intérieur de la prière chrétienne.
2682
En vertu de sa coopération singulière à l’action de l’Esprit Saint, l’Église
aime à prier en communion avec la Vierge Marie, pour magnifier avec elle les
grandes choses que Dieu a réalisées en elle et pour lui confier supplications
et louanges.
Article
3
Des guides pour la prière.
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Une nuée de témoins.
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2683
Les témoins qui nous ont précédés dans le Royaume (cf. He 12, 1),
spécialement ceux que l’Église reconnaît comme "saints",
participent à la tradition vivante de la prière, par le modèle de leur vie,
par la transmission de leurs écrits et par leur prière aujourd’hui. Ils
contemplent Dieu, ils le louent et ne cessent pas de prendre soin de ceux
qu’ils ont laissé sur la terre. En entrant " dans la
joie " de leur Maître, ils ont été " établis sur
beaucoup " (cf. Mt 25, 21). Leur intercession est leur plus haut service
du Dessein de Dieu. Nous pouvons et devons les prier d’intercéder pour nous
et pour le monde entier.
2684
Dans la
communion des saints se sont développées tout au long de l’histoire des
Églises diverses spiritualités.
Le charisme personnel d’un témoin de l’Amour de Dieu pour les hommes a pu
être transmis, tel " l’esprit " d’Elie à Elisée (cf. 2 R
2, 9) et à Jean-Baptiste (cf. Lc 1, 17), pour que
des disciples aient part à cet esprit (cf. PC 2). Une spiritualité est aussi
au confluent d’autres courants, liturgiques et théologiques, et témoigne de
l’inculturation de la foi dans un milieu humain et son histoire. Les
spiritualités chrétiennes participent à la tradition vivante de la prière et
sont des guides indispensables pour les fidèles. Elles réfractent, dans leur
riche diversité, la pure et unique Lumière de l’Esprit Saint.
" L’Esprit est vraiment le lieu des
saints, et le saint est pour l’Esprit un lieu propre, puisqu’il s’offre à
habiter avec Dieu et est appelé son temple " (S. Basile, Spir. 26, 62 : PG 32, 184A).
Serviteurs de la prière.
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2685
La famille chrétienne est le
premier lieu de l’éducation à la prière. Fondée sur le sacrement de Mariage,
elle est " l’Église domestique " où les enfants de Dieu
apprennent à prier " en Église " et à persévérer dans la
prière. Pour les jeunes enfants en particulier, la prière familiale
quotidienne est le premier témoin de la mémoire vivante de l’Église éveillée
patiemment par l’Esprit Saint.
2686
Les ministres ordonnés, sont aussi
responsables de la formation à la prière de leurs frères et sœurs dans le
Christ. Serviteurs du bon Pasteur, ils sont ordonnés pour guider le peuple de
Dieu aux sources vives de la prière : la Parole de Dieu, la Liturgie, la
vie théologale, l’Aujourd’hui de Dieu dans les situations concrètes (cf. PO
4-6).
2687
De nombreux religieux ont consacré toute leur
vie à la prière. Depuis le désert d’Egypte, des ermites, des moines et des
moniales ont donné leur temps à la louange de Dieu et à l’intercession pour
son peuple. La vie consacrée ne se maintient et ne se propage pas sans la
prière ; elle est une des sources vives de la contemplation et de la vie
spirituelle dans l’Église
2688
La catéchèse des enfants, des jeunes
et des adultes, vise à ce que la Parole de Dieu soit méditée dans la prière
personnelle, actualisée dans la prière liturgique, et intériorisée en tout
temps afin de porter son fruit dans une vie nouvelle. La catéchèse est aussi
le moment où la piété populaire peut être discernée et éduquée (cf. CT 54).
La mémorisation des prières fondamentales offre un support indispensable à la
vie de la prière, mais il est important d’en faire goûter le sens (cf. CT
55).
2689
Des groupes de prière, voire des
" écoles de prière ", sont aujourd’hui l’un des signes et
l’un des ressorts du renouveau de la prière dans l’Église, à condition de
s’abreuver aux sources authentiques de la prière chrétienne. Le souci de la
communion est signe de la véritable prière dans l’Église.
2690
L’Esprit
Saint donne à certains fidèles des dons de sagesse, de foi et de discernement
en vue de ce bien commun qu’est la prière (direction spirituelle). Ceux et celles qui en sont dotés sont
de véritables serviteurs de la Tradition vivante de la prière :
C’est pour cela que l’âme qui
veut avancer dans la perfection, doit, selon le conseil de S. Jean de la
Croix, " bien considérer entre quelles mains elle se remet, car tel
sera le maître, tel sera le disciple ; tel sera le père, tel sera le
fils ". Et encore : " Non seulement le directeur
doit être savant et prudent, mais encore expérimenté... Si le guide spirituel
n’a pas l’expérience de la vie spirituelle, il est incapable d’y conduire les
âmes que Dieu pourtant appelle, et il ne les comprendra même pas "
(llama strophe 3).
Des lieux favorables à la
prière.
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2691
L’église,
maison de Dieu, est le lieu propre de la prière liturgique pour la communauté
paroissiale. Elle est aussi le lieu privilégié de l’adoration de la présence
réelle du Christ dans le Saint Sacrement. Le choix d’un lieu favorable n’est
pas indifférent à la vérité de la prière :
– pour la prière personnelle, ce peut être un
" coin de prière ", avec les saintes Écritures et des
icônes, afin d’être " là, dans le secret " devant notre
Père (cf. Mt 6, 6). Dans une famille chrétienne, ce genre de petit oratoire
favorise la prière en commun.
– dans les régions où il existe des
monastères, la vocation de ces communautés est de favoriser le partage de la
Prière des Heures avec les fidèles et de permettre la solitude nécessaire à
une prière personnelle plus intense (cf. PC 7).
– les pèlerinages évoquent notre marche sur
terre vers le ciel. Ils sont traditionnellement des temps forts de renouveau de
la prière. Les sanctuaires sont, pour les pèlerins en quête de leurs sources
vives, des lieux exceptionnels pour vivre " en Église "
les formes de la prière chrétienne.
En bref.
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2692
Dans sa prière, l’Église pérégrinante est associée
à celle des saints dont elle sollicite l’intercession.
2693
Les différentes spiritualités chrétiennes participent à la tradition vivante
de la prière et sont des guides précieux pour la vie spirituelle.
2694
La famille chrétienne est le premier lieu de l’éducation à la prière.
2695
Les ministres ordonnés, la vie consacrée, la catéchèse, les groupes de
prière, la " direction spirituelle " assurent dans
l’Église une aide pour la prière.
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