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"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

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Les Textes Fondamentaux
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Accueil >> Sommaire du Site >> Index des ressources >> Index du Catéchisme

 

Catéchisme de l’Église catholique
Quatrième partie : la prière chrétienne
Première section : La prière dans la vie chrétienne



Qu'est-ce que la prière ?L'appel universel à la prière : dans l'Ancien Testament

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Liste des sigles

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SS. Jean-Paul II et Maria Valtorta


Vers la fiche Prier


Sélection de textes
de Sainte Thérèse
sur le site des carmélites


Œuvres complètes
de saint Augustin d'Hippone
sur Abbaye Saint Benoît


2558 
"Il est grand le Mystère de la foi" L’Église le professe dans le Symbole des Apôtres (Première Partie) et elle le célèbre dans la Liturgie sacramentelle (Deuxième Partie), afin que la vie des fidèles soit conformée au Christ dans l’Esprit Saint à la gloire de Dieu le Père (Troisième Partie). Ce Mystère exige donc que les fidèles y croient, le célèbrent et en vivent dans une relation vivante et personnelle avec le Dieu vivant et vrai. Cette relation est la prière.

Qu’est-ce que la prière ?   
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"Pour moi, la prière c’est un élan du cœur, c’est un simple regard jeté vers le ciel, c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie" (Sainte. Thérèse de l’Enfant-Jésus, Manuscrit C 25r).

La prière comme don de Dieu      
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2559 
"La prière est l’élévation de l’âme vers Dieu ou la demande à Dieu des biens convenables" (Saint Jean Damascène, f. o. 3, 24 : PG 94, 1089D). D’où parlons-nous en priant ? De la hauteur de notre orgueil et de notre volonté propre, ou des "profondeurs" (Ps 130, 14) d’un cœur humble et contrit ? C’est celui qui s’abaisse qui est élevé (cf. Luc 18, 9-14). L’humilité est le fondement de la prière. "Nous ne savons que demander pour prier comme il faut" (Romains 8, 26). L’humilité est la disposition pour recevoir gratuitement le don de la prière : L’homme est un mendiant de Dieu (cf. Saint Augustin, sermon 56, 6, 9 : PL 38, 381).        

2560 
"Si tu savais le don de Dieu !" (Jn 4, 10). La merveille de la prière se révèle justement là, au bord des puits où nous venons chercher notre eau : là, le Christ vient à la rencontre de tout être humain, il est le premier à nous chercher et c’est lui qui demande à boire. Jésus a soif, sa demande vient des profondeurs de Dieu qui nous désire. La prière, que nous le sachions ou non, est la rencontre de la soif de Dieu et de la nôtre. Dieu a soif que nous ayons soif de Lui (cf.
Saint Augustin, Quatre-vingt-trois questions, Chapitre 64, De la Samaritaine, § 4 : PL 40, 56).    

2561 
"C’est toi qui l’en aurais prié et il t’aurait donné de l’eau vive" (Jn 4, 10). Notre prière de demande est paradoxalement une réponse. Réponse à la plainte du Dieu vivant : "Ils m’ont abandonné, moi la Source d’eau vive, pour se creuser des citernes lézardées !" (Jr 2, 13), réponse de foi à la promesse gratuite du salut (cf. Jn 7, 37-39 ; Is 12, 3 ; 51, 1), réponse d’amour à la soif du Fils unique (cf. Jn 19, 28 ; Za 12, 10 ; 13, 1).         

La prière comme Alliance 
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2562 
D’où vient la prière de l’homme ? Quel que soit le langage de la prière (gestes et paroles), c’est tout l’homme qui prie. Mais pour désigner le lieu d’où jaillit la prière, les Écritures parlent parfois de l’âme ou de l’esprit, le plus souvent du cœur (plus de mille fois). C’est le cœur qui prie. S’il est loin de Dieu, l’expression de la prière est vaine.      

2563
Le cœur est la demeure où je suis, où j’habite (selon l’expression sémitique ou biblique : où je "descends"). Il est notre centre caché, insaisissable par notre raison et par autrui ; seul l’Esprit de Dieu peut le sonder et le connaître. Il est le lieu de la décision, au plus profond de nos tendances psychiques. Il est le lieu de la vérité, là où nous choisissons la vie ou la mort. Il est le lieu de la rencontre, puisque à l’image de Dieu, nous vivons en relation : il est le lieu de l’Alliance.

2564
La prière chrétienne est une relation d’Alliance entre Dieu et l’homme dans le Christ. Elle est action de Dieu et de l’homme ; elle jaillit de l’Esprit Saint et de nous, toute dirigée vers le Père, en union avec la volonté humaine du Fils de Dieu fait homme.        

La prière comme Communion      
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2565
Dans la nouvelle Alliance, la prière est la relation vivante des enfants de Dieu avec leur Père infiniment bon, avec son Fils Jésus Christ et avec l’Esprit Saint. La grâce du Royaume est "l’union de la Sainte Trinité tout entière avec l’esprit tout entier" (S. Grégoire de Naziance, or. 16, 9 : PG 35, 954C). La vie de prière est ainsi d’être habituellement en présence du Dieu trois fois Saint et en communion avec Lui. Cette communion de vie est toujours possible parce que, par le Baptême, nous sommes devenus un même être avec le Christ (cf. Rm 6, 5). La prière est chrétienne en tant qu’elle est communion au Christ et se dilate dans l’Église qui est son Corps. Ses dimensions sont celles de l’Amour du Christ (cf. Ep 3, 18-21).

Chapitre premier - La révélation de la prière - L’appel universel à la prière  
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2566 
L’homme est en quête de Dieu
. Par la création Dieu appelle tout être du néant à l’existence. Couronné de gloire et de splendeur (cf. Ps 8, 6), l’homme est, après les anges, capable de reconnaître qu’il est grand le Nom du Seigneur par toute la terre (cf. Ps 8, 2). Même après avoir perdu la ressemblance avec Dieu par son péché, l’homme reste à l’image de son Créateur. Il garde le désir de Celui qui l’appelle à l’existence. Toutes les religions témoignent de cette quête essentielle des hommes (cf. Ac 17, 27).        

2567
Dieu, le premier, appelle l’homme. Que l’homme oublie son Créateur ou se cache loin de sa Face, qu’il coure après ses idoles ou accuse la divinité de l’avoir abandonné, le Dieu vivant et vrai appelle inlassablement chaque personne à la rencontre mystérieuse de la prière. Cette démarche d’amour du Dieu fidèle est toujours première dans la prière, la démarche de l’homme est toujours une réponse. Au fur et à mesure que Dieu se révèle et révèle l’homme à lui-même, la prière apparaît comme un appel réciproque, un drame d’Alliance. A travers des paroles et des actes, ce drame engage le cœur. Il se dévoile à travers toute l’histoire du salut.

Article 1 : Dans l’Ancien Testament        
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2568 
La révélation de la prière dans l’Ancien Testament s’inscrit entre la chute et le relèvement de l’homme, entre l’appel douloureux de Dieu à ses premiers enfants : "Où es-tu ?... Qu’as-tu fait ?" (Gn 3, 9. 13) et la réponse du Fils unique entrant dans le monde ("Voici, je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté": He 10, 7 ; cf. 10, 5-7). La prière est ainsi liée à l’histoire des hommes, elle est la relation à Dieu dans les événements de l’histoire.     

La création – source de la prière 
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2569
C’est d’abord à partir des réalités de la création que se vit la prière. Les neuf premiers chapitres de la Genèse décrivent cette relation à Dieu comme offrande des premiers-nés du troupeau par Abel (cf. Gn 4, 4), comme invocation du Nom divin par Enosh (cf. Gn 4, 26), comme "marche avec Dieu" (Gn 5, 24). L’offrande de Noé est "agréable" à Dieu qui le bénit, et à travers lui, bénit toute la création (cf. Gn 8, 20 – 9, 17), parce que son cœur est juste et intègre : lui aussi "marche avec Dieu" (Gn 6, 9). Cette qualité de la prière est vécue par une multitude de justes dans toutes les religions.       
Dans son Alliance indéfectible avec les êtres vivants (cf. Gn 9, 8-16), Dieu appelle toujours les hommes à le prier. Mais c’est surtout à partir de notre père Abraham qu’est révélée la prière dans l’Ancien Testament. 

La Promesse et la prière de la foi 
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2570
 
Dès que Dieu l’appelle, Abraham part "comme le lui avait dit le Seigneur" (Gn 12, 4) : son cœur est tout "soumis à la Parole", il obéit. L’écoute du cœur qui se décide selon Dieu est essentielle à la prière, les paroles lui sont relatives. Mais la prière d’Abraham s’exprime d’abord par des actes : homme de silence, il construit, à chaque étape, un autel au Seigneur. Plus tard seulement apparaît sa première prière en paroles : une plainte voilée qui rappelle à Dieu ses promesses qui ne semblent pas se réaliser (cf. Gn 15, 2-3). Dès le début apparaît ainsi l’un des aspects du drame de la prière : l’épreuve de la foi en la fidélité de Dieu.  

2571
Ayant cru en Dieu (cf. Gn 15, 6), marchant en sa présence et en alliance avec lui (cf. Gn 17, 1-2), le patriarche est prêt à accueillir sous sa tente son Hôte mystérieux : c’est l’admirable hospitalité de Mambré, prélude à l’Annonciation du vrai Fils de la promesse (cf. Gn 18, 1-15 ; Lc 1, 26-38). Dès lors, Dieu lui ayant confié son Dessein, le cœur d’Abraham est accordé à la compassion de son Seigneur pour les hommes et il ose intercéder pour eux avec une confiance audacieuse (cf. Gn 18, 16-33).  

2572
Ultime purification de sa foi, il est demandé au "dépositaire des promesses" (He 11, 17) de sacrifier le fils que Dieu lui a donné. Sa foi ne faiblit pas : "C’est Dieu qui pourvoira à l’agneau pour l’holocauste" (Gn 22, 8), "car Dieu, pensait-il, est capable même de ressusciter les morts" (He 11, 19). Ainsi le père des croyants est-il conformé à la ressemblance du Père qui n’épargnera pas son propre Fils mais le livrera pour nous tous (cf. Rm 8, 32). La prière restaure l’homme à la ressemblance de Dieu et le fait participer à la puissance de l’amour de Dieu qui sauve la multitude (cf. Rm 4, 16-21).       

2573
Dieu renouvelle sa promesse à Jacob, l’ancêtre des douze tribus d’Israël (cf. Gn 28, 10-22). Avant d’affronter son frère Esaü, il lutte toute une nuit avec "quelqu’un" de mystérieux qui refuse de révéler son nom mais le bénit avant de le quitter à l’aurore. La tradition spirituelle de l’Église a retenu de ce récit le symbole de la prière comme combat de la foi et victoire de la persévérance (cf. Gn 32, 25-31 ; Lc 18, 1-8).    

Moïse et la prière du médiateur   
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2574
 
Lorsque commence à se réaliser la Promesse (la Pâque, l’Exode, le don de la Loi et la conclusion de l’Alliance), la prière de Moïse est la figure saisissante de la prière d’intercession qui s’accomplira dans "l’unique Médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus" (1 Tm 2, 5).   

2575
Ici encore, Dieu vient, le premier. Il appelle Moïse du milieu du Buisson ardent (cf. Ex 3, 1-10). Cet événement restera l’une des figures primordiales de la prière dans la tradition spirituelle juive et chrétienne. En effet, si "le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob" appelle son serviteur Moïse, c’est qu’il est le Dieu Vivant qui veut la vie des hommes. Il se révèle pour les sauver, mais pas tout seul ni malgré eux : il appelle Moïse pour l’envoyer, pour l’associer à sa compassion, à son œuvre de salut. Il y a comme une imploration divine dans cette mission et Moïse, après un long débat, ajustera sa volonté à celle du Dieu sauveur. Mais dans ce dialogue où Dieu se confie, Moïse apprend aussi à prier : il se dérobe, il objecte, surtout il demande, et c’est en réponse à sa demande que le Seigneur lui confie son Nom indicible qui se révèlera dans ses hauts faits.      

2576
Or, "Dieu parlait à Moïse face à face, comme un homme parle à son ami" (Ex 33, 11). La prière de Moïse est typique de la prière contemplative grâce à laquelle le serviteur de Dieu est fidèle à sa mission. Moïse "s’entretient" souvent et longuement avec le Seigneur, gravissant la montagne pour l’écouter et l’implorer, descendant vers le peuple pour lui redire les paroles de son Dieu et le guider. "Il est à demeure dans ma maison, je lui parle bouche à bouche, dans l’évidence" (Nb 12, 7-8), car "Moïse était un homme très humble, l’homme le plus humble que la terre ait porté" (Nb 12, 3).   

2577
Dans cette intimité avec le Dieu fidèle, lent à la colère et plein d’amour (cf. Ex 34, 6), Moïse a puisé la force et la ténacité de son intercession. Il ne prie pas pour lui mais pour le peuple que Dieu s’est acquis. Déjà durant le combat avec les Amalécites (cf. Ex 17, 8-13) ou pour obtenir la guérison de Myriam (cf. Nb 12, 13-14), Moïse intercède. Mais c’est surtout après l’apostasie du peuple qu’il "se tient sur la brèche" devant Dieu (Ps 106, 23) pour sauver le peuple (cf. Ex 32, 1 – 34, 9). Les arguments de sa prière (l’intercession est aussi un combat mystérieux) inspireront l’audace des grands priants du peuple juif comme de l’Église : Dieu est amour, il est donc juste et fidèle ; il ne peut se contredire, il doit se souvenir de ses actions merveilleuses, sa Gloire est en jeu, il ne peut abandonner ce peuple qui porte son Nom.     

David et la prière du roi   
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2578
 
La prière du peuple de Dieu va s’épanouir à l’ombre de la Demeure de Dieu, l’arche d’Alliance et plus tard le Temple. Ce sont d’abord les guides du peuple – les pasteurs et les prophètes – qui lui apprendront à prier. Samuel enfant a dû apprendre de sa mère Anne comment "se tenir devant le Seigneur" (cf. 1 S 1, 9-18) et du prêtre Eli comment écouter Sa Parole : "Parle, Seigneur, car ton serviteur écoute" (1 S 3, 9-10). Plus tard, lui aussi connaîtra le prix et le poids de l’intercession : "Pour ma part, que je me garde de pécher contre le Seigneur en cessant de prier pour vous et de vous enseigner le bon et droit chemin" (1 S 12, 23). 

2579 
David est par excellence le roi "selon le cœur de Dieu", le pasteur qui prie pour son peuple et en son nom, celui dont la soumission à la volonté de Dieu, la louange et le repentir seront le modèle de la prière du peuple. Oint de Dieu, sa prière est adhésion fidèle à la Promesse divine (cf. 2Samuel 7, 18-29), confiance aimante et joyeuse en Celui qui est le seul Roi et Seigneur. Dans les Psaumes David, inspiré par l’Esprit Saint, est le premier prophète de la prière juive et chrétienne. La prière du Christ, véritable Messie et fils de David, révèlera et accomplira le sens de cette prière.      

2580
Le Temple de Jérusalem, la maison de prière que David voulait construire, sera l’œuvre de son fils, Salomon. La prière de la Dédicace du Temple (cf. 1 R 8, 10-61) s’appuie sur la Promesse de Dieu et son Alliance, la présence agissante de son Nom parmi son Peuple et le rappel des hauts faits de l’Exode. Le roi élève alors les mains vers le ciel et supplie le Seigneur pour lui, pour tout le peuple, pour les générations à venir, pour le pardon de leurs péchés et leurs besoins de chaque jour, afin que toutes les nations sachent qu’il est le seul Dieu et que le cœur de son peuple soit tout entier à Lui.    

Élie, les prophètes et la conversion du cœur        
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2581
 
Le Temple devait être pour le peuple de Dieu le lieu de son éducation à la prière : les pèlerinages, les fêtes, les sacrifices, l’offrande du soir, l’encens, les pains de "proposition ", tous ces signes de la Sainteté et de la Gloire du Dieu Très Haut et tout Proche, étaient des appels et des chemins de la prière. Mais le ritualisme entraînait souvent le peuple vers un culte trop extérieur. Il y fallait l’éducation de la foi, la conversion du cœur. Ce fut la mission des prophètes, avant et après l’Exil.         

2582
Elie est le père des prophètes, "de la race de ceux qui cherchent Dieu, qui poursuivent sa Face" (Ps 24, 6). Son nom, "Le Seigneur est mon Dieu ", annonce le cri du peuple en réponse à sa prière sur le mont Carmel (cf. 1 R 18, 39). S. Jacques renvoie à lui pour nous inciter à la prière : "La supplication ardente du juste a beaucoup de puissance" (Jc 5, 16b-18).  

2583
Après avoir appris la miséricorde dans sa retraite au torrent de Kérit, il apprend à la veuve de Sarepta la foi en la parole de Dieu, foi qu’il confirme par sa prière instante : Dieu fait revenir à la vie l’enfant de la veuve (cf. 1 R 17, 7-24).  
Lors du sacrifice sur le mont Carmel, épreuve décisive pour la foi du peuple de Dieu, c’est à sa supplication que le feu du Seigneur consume l’holocauste, "à l’heure où l’on présente l’offrande du soir" : "Réponds-moi, Seigneur, réponds-moi !" ce sont les paroles mêmes d’Elie que les liturgies orientales reprennent dans l’épiclèse eucharistique (cf. 1 R 18, 20-39). 
Enfin, reprenant le chemin du désert vers le lieu où le Dieu vivant et vrai s’est révélé à son peuple, Elie se blottit, comme Moïse, "au creux du rocher" jusqu’à ce que "passe" la Présence mystérieuse de Dieu (cf. 1 R 19, 1-14 ; Ex 33, 19-23). Mais c’est seulement sur la montagne de la Transfiguration que se dévoilera Celui dont ils poursuivent la Face (cf. Lc 9, 30-35) : la connaissance de la Gloire de Dieu est sur la face du Christ crucifié et ressuscité (cf. 2 Co 4, 6).    

2584
Dans le "seul à seul avec Dieu" les prophètes puisent lumière et force pour leur mission. Leur prière n’est pas une fuite du monde infidèle mais une écoute de la Parole de Dieu, parfois un débat ou une plainte, toujours une intercession qui attend et prépare l’intervention du Dieu sauveur, Seigneur de l’histoire (cf. Am 7, 2. 5 ; Is 6, 5. 8. 11 ; Jr 1, 6 ; 15, 15-18 ; 20, 7-18).

Les Psaumes, prière de l’Assemblée         
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2585
 
Depuis David jusqu’à la venue du Messie, les Livres saints contiennent des textes de prière qui témoignent de l’approfondissement de la prière, pour soi-même et pour les autres (cf. Esd 9, 6-15 ; Ne 1, 4-11 ; Jon 2, 3-10 ; Tb 3, 11-16 ; Jdt 9, 2-14). Les psaumes ont été peu à peu rassemblés en un recueil de cinq livres : les Psaumes (ou "Louanges "), chef-d’œuvre de la prière dans l’Ancien Testament.           

2586 

Les Psaumes nourrissent et expriment la prière du peuple de Dieu comme Assemblée, lors des grandes fêtes à Jérusalem et chaque sabbat dans les synagogues. Cette prière est inséparablement personnelle et communautaire ; elle concerne ceux qui prient et tous les hommes ; elle monte de la Terre sainte et des communautés de la Diaspora mais elle embrasse toute la création ; elle rappelle les événements sauveurs du passé et s’étend jusqu’à la consommation de l’histoire ; elle fait mémoire des promesses de Dieu déjà réalisées et elle attend le Messie qui les accomplira définitivement. Priés et accomplis dans le Christ, les Psaumes demeurent essentiels à la prière de Son Église (cf. IGLH 100-109).           

2587 

Le Psautier est le livre où la Parole de Dieu devient prière de l’homme. Dans les autres livres de l’Ancien Testament "les paroles proclament les œuvres" (de Dieu pour les hommes) "et font découvrir le mystère qui s’y trouve contenu" (DV 2). Dans le Psautier, les paroles du psalmiste expriment, en les chantant pour Dieu, Ses œuvres de salut. Le même Esprit inspire l’œuvre de Dieu et la réponse de l’homme. Le Christ unira l’une et l’autre. En Lui, les psaumes ne cessent de nous apprendre à prier.           

2588 

Les expressions multiformes de la prière des Psaumes prennent forme à la fois dans la liturgie du temple et dans le cœur de l’homme. Qu’il s’agisse d’hymne, de prière de détresse ou d’action de grâce, de supplication individuelle ou communautaire, de chant royal ou de pèlerinage, de méditation sapientielle, les psaumes sont le miroir des merveilles de Dieu dans l’histoire de son peuple et des situations humaines vécues par le psalmiste. Un psaume peut refléter un événement du passé, mais il est d’une sobriété telle qu’il peut être prié en vérité par les hommes de toute condition et de tout temps.     

2589 
Des traits constants traversent les Psaumes : la simplicité et la spontanéité de la prière, le désir de Dieu lui-même à travers et avec tout ce qui est bon dans sa création, la situation inconfortable du croyant qui, dans son amour de préférence pour le Seigneur, est en butte à une foule d’ennemis et de tentations, et, dans l’attente de ce que fera le Dieu fidèle, la certitude de son amour et la remise à sa volonté. La prière des psaumes est toujours portée par la louange et c’est pourquoi le titre de ce recueil convient bien à ce qu’il nous livre : "Les Louanges" Recueilli pour le culte de l’Assemblée, il fait entendre l’appel à la prière et en chante la réponse : "Hallelou-Ya" ! (Alleluia), "Louez le Seigneur" !  
Qu’y a-t-il de meilleur qu’un psaume ? C’est pourquoi David dit très bien : "Louez le Seigneur, car le Psaume est une bonne chose : à notre Dieu, louange douce et belle !" Et c’est vrai. Car le psaume est bénédiction prononcée par le peuple, louange de Dieu par l’assemblée, applaudissement par tous, parole dite par l’univers, voix de l’Église, mélodieuse profession de foi... (S. Ambroise, Psal. 1, 9 : PL 14, 924).


En bref

2590 
"La prière est l’élévation de l’âme vers Dieu ou la demande à Dieu des biens convenables" (S. Jean Damascène, f. o. 3, 24 
: PG 94, 1089D).  

2591 
Dieu appelle inlassablement chaque personne à la rencontre mystérieuse avec Lui. La prière accompagne toute l’histoire du salut comme un appel réciproque entre Dieu et l’homme.     

2592 
La prière d’Abraham et de Jacob se présente comme un combat de la foi dans la confiance en la fidélité de Dieu et dans la certitude de la victoire promise à la persévérance.         

2593 
La prière de Moïse répond à l’initiative du Dieu vivant pour le salut de son peuple. Elle préfigure la prière d’intercession de l’unique médiateur, le Christ Jésus.

2594 
La prière du peuple de Dieu s’épanouit à l’ombre de la Demeure de Dieu, l’arche d’alliance et le Temple, sous la conduite des pasteurs, le roi David notamment, et des prophètes.   

2595 
Les prophètes appellent à la conversion du cœur et, tout en recherchant ardemment la face de Dieu, tel Élie, ils intercèdent pour le peuple.         

2596 
Les psaumes constituent le chef d’œuvre de la prière dans l’Ancien Testament. Ils présentent deux composantes inséparables : personnelle et communautaire. Ils s’étendent à toutes les dimensions de l’histoire, commémorant les promesses de Dieu déjà accomplies et espérant la venue du Messie.

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Liste des sigles

2597 
Priés et accomplis dans le Christ, les Psaumes sont un élément essentiel et permanent de la prière de son Église. Ils sont adaptés aux hommes de toute condition et de tout temps.