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Catéchisme de l’Église catholique
Première partie : la profession de foi
Deuxième section : La profession de Foi chrétienne

Liste des sigles


SS. Jean-Paul II et Maria Valtorta

Chapitre Deuxième : Je crois en Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu

Article 4 - Paragraphe 3. Jésus-Christ a été enseveli

624 
" Par la grâce de Dieu, au bénéfice de tout homme, il a goûté la mort " (He 2, 9). Dans son dessein de salut, Dieu a disposé que son Fils non seulement " mourrait pour nos péchés " (1Corinthiens 15, 3) mais aussi qu’il " goûterait la mort ", c’est-à-dire connaîtrait l’état de mort, l’état de séparation entre son âme et son corps, durant le temps compris entre le moment où il a expiré sur la croix et le moment où il est ressuscité. Cet état du Christ mort est le mystère du sépulcre et de la descente aux enfers. C’est le mystère du Samedi Saint où le Christ déposé au tombeau (cf. Jean 19, 42) manifeste le grand repos sabbatique de Dieu (cf. He 4, 7-9) après l’accomplissement (cf. Jean 19, 30) du salut des hommes qui met en paix l’univers entier (cf. Col 1, 18-20). 

Le Christ au sépulcre dans son corps      
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625 Le séjour du Christ au tombeau constitue le lien réel entre l’état passible du Christ avant Pâque et son actuel état glorieux de Ressuscité. C’est la même personne du " Vivant " qui peut dire : " J’ai été mort et me voici vivant pour les siècles des siècles " (Ap 1, 18) : 
Dieu [le Fils] n’a pas empêché la mort de séparer l’âme du corps, selon l’ordre nécessaire à la nature, mais il les a de nouveau réunis l’un à l’autre par la Résurrection, afin d’être lui-même dans sa personne le point de rencontre de la mort et de la vie en arrêtant en lui la décomposition de la nature produite par la mort et en devenant lui-même principe de réunion pour les parties séparées (Saint Grégoire de Nysse, or. catech. 16 : PG 45, 52B).    

626 Puisque le " Prince de la vie " qu’on a mis à mort (Actes 3, 15) est bien le même que " le Vivant qui est ressuscité " (Luc 24, 5-6), il faut que la personne divine du Fils de Dieu ait continué à assumer son âme et son corps séparés entre eux par la mort :
Du fait qu’à la mort du Christ l’âme a été séparée de la chair, la personne unique ne s’est pas trouvée divisée en deux personnes ; car le corps et l’âme du Christ ont existé au même titre dès le début dans la personne du Verbe ; et dans la mort, quoique séparés l’un de l’autre, ils sont restés chacun avec la même et unique personne du Verbe (Saint Jean Damascène, f. o. 3, 27 : PG 94, 1098A).       

"Tu ne laisseras pas ton saint voir la corruption"          
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627 La mort du Christ a été une vraie mort en tant qu’elle a mis fin à son existence humaine terrestre. Mais à cause de l’union que la Personne du Fils a gardé avec son Corps, il n’est pas devenu une dépouille mortelle comme les autres car " il n’était pas possible qu’il fût retenu en son pouvoir (de la mort) " (Actes 2, 24). C’est pourquoi " la vertu divine a préservé le corps du Christ de la corruption " (Saint Thomas d’A., s. th. 3, 51, 3). Du Christ on peut dire à la fois : " Il a été retranché de la terre des vivants " (Isaïe 53, 8) ; et : " Ma chair reposera dans l’espérance que tu n’abandonneras pas mon âme aux enfers et ne laisseras pas ton saint voir la corruption " (Actes 2, 26-27 ; cf. Psaume 16, 9-10). La Résurrection de Jésus " le troisième jour " (1Corinthiens 15, 4 ; Luc 24, 46 ; cf. Mt 12, 40 ; Jon 2, 1 ; Os 6, 2) en était la preuve car la corruption était censée se manifester à partir du quatrième jour (cf. Jean 11, 39).     

"Ensevelis avec le Christ..."         
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628 Le Baptême, dont le signe originel et plénier est l’immersion, signifie efficacement la descente au tombeau du chrétien qui meurt au péché avec le Christ en vue d’une vie nouvelle : " Nous avons été ensevelis avec le Christ par le Baptême dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle " (Romains 6, 4 ; cf. Col 2, 12 ; Éphésiens 5, 26).


En bref       

629 
Au bénéfice de tout homme Jésus a goûté la mort (cf. He 2, 9). C’est vraiment le Fils de Dieu fait homme qui est mort et qui a été enseveli.     

630 
Pendant le séjour du Christ au tombeau sa Personne divine a continué à assumer tant son âme que son corps séparés pourtant entre eux par la mort. C’est pourquoi le corps du Christ mort " n’a pas vu la corruption " (Actes 12, 37).


Article 5     
Jésus-Christ est descendu aux enfers, est ressuscité des morts le troisième jour          
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631 
" Jésus est descendu dans les régions inférieures de la terre. Celui qui est descendu est le même que celui qui est aussi monté " (Éphésiens 4, 9-10). Le Symbole des apôtres confesse en un même article de foi la descente du Christ aux enfers et sa Résurrection des morts le troisième jour, parce que dans sa Pâque c’est du fond de la mort qu’il a fait jaillir la vie :

Le Christ, ton Fils   
qui, remonté des Enfers,     
répandit sur le genre humain sa sereine clarté,       
et vit et règne pour les siècles des siècles. Amen   
(Missale Romanum, Vigile Pascale 18 : Exsultet)

Paragraphe 1. Le Christ est descendu aux enfers
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632 
Les fréquentes affirmations du Nouveau Testament selon lesquelles Jésus " est ressuscité d’entre les morts " (Actes 3, 15 ; Romains 8, 11 ; 1 Co 15, 20) présupposent, préalablement à la résurrection, que celui-ci soit demeuré dans le séjour des morts (cf. He 13, 20). C’est le sens premier que la prédication apostolique a donné à la descente de Jésus aux enfers : Jésus a connu la mort comme tous les hommes et les a rejoints par son âme au séjour des morts. Mais il y est descendu en Sauveur, proclamant la bonne nouvelle aux esprits qui y étaient détenus (cf. 1 P 3, 18-19).        

633 
Le séjour des morts où le Christ mort est descendu, l’Écriture l’appelle les enfers, le Shéol ou l’Hadès (cf. Ph 2, 10 ; Actes 2, 24 ; Ap 1, 18 ; Éphésiens 4, 9) parce que ceux qui s’y trouvent sont privés de la vision de Dieu (cf. Psaume 6, 6 ; 88, 11-13). Tel est en effet, en attendant le Rédempteur, le cas de tous les morts, méchants ou justes (cf. Psaume 89, 49 ; 1 S 28, 19 ; Ez 32, 17-32) ce qui ne veut pas dire que leur sort soit identique comme le montre Jésus dans la parabole du pauvre Lazare reçu dans " le sein d’Abraham " (cf. Luc 16, 22-26). " Ce sont précisément ces âmes saintes, qui attendaient leur Libérateur dans le sein d’Abraham, que Jésus-Christ délivra lorsqu’il descendit aux enfers " (Catech. R. 1, 6, 3). Jésus n’est pas descendu aux enfers pour y délivrer les damnés (cf. Cc. Rome de 745 : DS 587) ni pour détruire l’enfer de la damnation (cf. DS 1011 ; 1077) mais pour libérer les justes qui l’avaient précédé (cf. Cc. Tolède IV en 625 : DS 485 ; Mt 27, 52-53).        

634
" La Bonne Nouvelle a été également annoncée aux morts... " (1 P 4, 6). La descente aux enfers est l’accomplissement, jusqu’à la plénitude, de l’annonce évangélique du salut. Elle est la phase ultime de la mission messianique de Jésus, phase condensée dans le temps mais immensément vaste dans sa signification réelle d’extension de l’œuvre rédemptrice à tous les hommes de tous les temps et de tous les lieux, car tous ceux qui sont sauvés ont été rendus participants de la Rédemption.

635 
Le Christ est donc descendu dans la profondeur de la mort (cf. Mt 12, 24 ; Romains 10, 7 ; Éphésiens 4, 9) afin que " les morts entendent la voix du Fils de Dieu et que ceux qui l’auront entendue vivent " (Jean 5, 25). Jésus, " le Prince de la vie " (Actes 3, 15), a " réduit à l’impuissance, par sa mort, celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable, et a affranchi tous ceux qui, leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort " (He 2, 14-15). Désormais le Christ ressuscité " détient la clef de la mort et de l’Hadès " (Ap 1, 18) et " au nom de Jésus tout genou fléchit au ciel, sur terre et aux enfers " (Ph 2, 10).   
Un grand silence règne aujourd’hui sur la terre, un grand silence et une grande solitude. Un grand silence parce que le Roi dort. La terre a tremblé et s’est calmée parce que Dieu s’est endormi dans la chair et qu’il est allé réveiller ceux qui dormaient depuis des siècles (...). Il va chercher Adam, notre premier Père, la brebis perdue. Il veut aller visiter tous ceux qui sont assis dans les ténèbres et à l’ombre de la mort. Il va pour délivrer de leurs douleurs Adam dans les liens et Ève, captive avec lui, lui qui est en même temps leur Dieu et leur Fils (...) ‘Je suis ton Dieu, et à cause de toi je suis devenu ton Fils. Lève-toi, toi qui dormais, car je ne t’ai pas créé pour que tu séjournes ici enchaîné dans l’enfer. Relève-toi d’entre les morts, je suis la Vie des morts’ (Ancienne homélie pour le Samedi Saint : PG 43, 440A. 452C. 461).


En bref        

636 
Dans l’expression " Jésus est descendu aux enfers ", le symbole confesse que Jésus est mort réellement, et que, par sa mort pour nous, il a vaincu la mort et le diable " qui a la puissance de la mort " (He 2, 14).
        

637 
Le Christ mort, dans son âme unie à sa personne divine, est descendu au séjour des morts. Il a ouvert aux justes qui l’avaient précédé les portes du ciel.


Paragraphe 2. Le troisième jour il est ressuscité des morts
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638 
" Nous vous annonçons la Bonne Nouvelle : la promesse faite à nos pères, Dieu l’a accomplie en notre faveur à nous, leurs enfants : Il a ressuscité Jésus " (Actes 13, 32-33). La Résurrection de Jésus est la vérité culminante de notre foi dans le Christ, crue et vécue comme vérité centrale par la première communauté chrétienne, transmise comme fondamentale par la Tradition, établie par les documents du Nouveau Testament, prêchée comme partie essentielle du mystère pascal en même temps que la Croix :         

Le Christ est ressuscité des morts.  
Par sa mort Il a vaincu la mort,       
Aux morts Il a donné la vie.           
(Liturgie byzantine, Tropaire de Pâques)

I. L’événement historique et transcendant          
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639 
Le mystère de la résurrection du Christ est un événement réel qui a eu des manifestations historiquement constatées comme l’atteste le Nouveau Testament. Déjà Saint Paul peut écrire aux Corinthiens vers l’an 56 : " Je vous ai donc transmis ce que j’avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu’il a été mis au tombeau, qu’il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, qu’il est apparu à Céphas, puis aux Douze " (1Corinthiens 15, 3-4). L’apôtre parle ici de la vivante tradition de la Résurrection qu’il avait apprise après sa conversion aux portes de Damas (cf. Actes 9, 3-18).   

Le tombeau vide    
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640
"Pourquoi chercher le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, mais il est ressuscité " (Luc 24, 5-6). Dans le cadre des événements de Pâques, le premier élément que l’on rencontre est le sépulcre vide. Il n’est pas en soi une preuve directe. L’absence du corps du Christ dans le tombeau pourrait s’expliquer autrement (cf. Jean 20, 13 ; Mt 28, 11-15). Malgré cela, le sépulcre vide a constitué pour tous un signe essentiel. Sa découverte par les disciples a été le premier pas vers la reconnaissance du fait de la Résurrection. C’est le cas des saintes femmes d’abord (cf. Luc 24, 3. 22-23), puis de Pierre (cf. Luc 24, 12). " Le disciple que Jésus aimait " (Jean 20, 2) affirme qu’en entrant dans le tombeau vide et en découvrant " les linges gisant " (Jean 20, 6) " il vit et il crut " (Jean 20, 8). Cela suppose qu’il ait constaté dans l’état du sépulcre vide (cf. Jean 20, 5-7) que l’absence du corps de Jésus n’a pas pu être une œuvre humaine et que Jésus n’était pas simplement revenu à une vie terrestre comme cela avait été le cas de Lazare (cf. Jean 11, 44). 

Les apparitions du Ressuscité       
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641
Marie de Magdala et les saintes femmes, qui venaient achever d’embaumer le corps de Jésus (cf. Marc 16, 1 ; Luc 24, 1) enseveli à la hâte à cause de l’arrivée du Sabbat le soir du Vendredi Saint (cf. Jean 19, 31. 42), ont été les premières à rencontrer le Ressuscité (cf. Mt 28, 9-10 ; Jean 20, 11-18). Ainsi les femmes furent les premières messagères de la Résurrection du Christ pour les apôtres eux-mêmes (cf. Luc 24, 9-10). C’est à eux que Jésus apparaît ensuite, d’abord à Pierre, puis aux Douze (cf. 1 Co 15, 5). Pierre, appelé à confirmer la foi de ses frères (cf. Luc 22, 31-32), voit donc le Ressuscité avant eux et c’est sur son témoignage que la communauté s’écrie : " C’est bien vrai ! Le Seigneur est ressuscité et il est apparu à Simon " (Luc 24, 34. 36).       

642
Tout ce qui est arrivé dans ces journées Pascales engage chacun des apôtres – et Pierre tout particulièrement – dans la construction de l’ère nouvelle qui a débuté au matin de Pâques. Comme témoins du Ressuscité ils demeurent les pierres de fondation de son Église. La foi de la première communauté des croyants est fondée sur le témoignage d’hommes concrets, connus des chrétiens et, pour la plupart, vivant encore parmi eux. Ces "témoins de la Résurrection du Christ" (cf. Actes 1,22) sont avant tout Pierre et les Douze, mais pas seulement eux : Paul parle clairement de plus de cinq cents personnes auxquelles Jésus est apparu en une seule fois, en plus de Jacques et de tous les apôtres (cf. 1 Co 15, 4-8).   

643 
Devant ces témoignages il est impossible d’interpréter la Résurrection du Christ en-dehors de l’ordre physique, et de ne pas la reconnaître comme un fait historique. Il résulte des faits que la foi des disciples a été soumise à l’épreuve radicale de la passion et de la mort en croix de leur maître annoncée par celui-ci à l’avance (cf. Luc 22, 31-32). La secousse provoquée par la passion fut si grande que les disciples (tout au moins certains d’entre eux) ne crurent pas aussitôt à la nouvelle de la résurrection. Loin de nous montrer une communauté saisie par une exaltation mystique, les Évangiles nous présentent les disciples abattus ("le visage sombre" : Luc 24, 17) et effrayés (cf. Jean 20, 19). C’est pourquoi ils n’ont pas cru les saintes femmes de retour du tombeau et "leurs propos leur ont semblé du radotage" (Luc 24, 11 ; cf. Marc 16, 11. 13). Quand Jésus se manifeste aux onze au soir de Pâques, "il leur reproche leur incrédulité et leur obstination à ne pas ajouter foi à ceux qui l’avaient vu ressuscité" (Marc 16,14).            

644 
Même mis devant la réalité de Jésus ressuscité, les disciples doutent encore (cf. Luc 24, 38), tellement la chose leur paraît impossible : ils croient voir un esprit (cf. Luc 24, 39). " Dans leur joie ils ne croient pas encore et demeurent saisis d’étonnement " (Luc 24, 41). Thomas connaîtra la même épreuve du doute (cf. Jean 20, 24-27) et, lors de la dernière apparition en Galilée rapportée par Matthieu, " certains cependant doutèrent " (Mt 28, 17). C’est pourquoi l’hypothèse selon laquelle la résurrection aurait été un " produit " de la foi (ou de la crédulité) des apôtres est sans consistance. Bien au contraire, leur foi dans la Résurrection est née – sous l’action de la grâce divine – de l’expérience directe de la réalité de Jésus ressuscité.

L’état de l’humanité ressuscitée du Christ
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645
Jésus ressuscité établit avec ses disciples des rapports directs, à travers le toucher (cf. Luc 24, 39 ; Jean 20, 27) et le partage du repas (cf. Luc 24, 30. 41-43 ; Jean 21, 9. 13-15). Il les invite par là à reconnaître qu’il n’est pas un esprit (cf. Luc 24, 39) mais surtout à constater que le corps ressuscité avec lequel il se présente à eux est le même qui a été martyrisé et crucifié puisqu’il porte encore les traces de sa passion (cf. Luc 24, 40 ; Jean 20, 20. 27). Ce corps authentique et réel possède pourtant en même temps les propriétés nouvelles d’un corps glorieux : il n’est plus situé dans l’espace et le temps, mais peut se rendre présent à sa guise où et quand il veut (cf. Mt 28, 9. 16-17 ; Luc 24, 15. 36 ; Jean 20, 14. 19. 26 ; 21, 4) car son humanité ne peut plus être retenue sur terre et n’appartient plus qu’au domaine divin du Père (cf. Jean 20, 17). Pour cette raison aussi Jésus ressuscité est souverainement libre d’apparaître comme il veut : sous l’apparence d’un jardinier (cf. Jean 20, 14-15) ou " sous d’autres traits " (Marc 16, 12) que ceux qui étaient familiers aux disciples, et cela pour susciter leur foi (cf. Jean 20, 14. 16 ; 21, 4. 7).   

646 La Résurrection du Christ ne fut pas un retour à la vie terrestre, comme ce fut le cas pour les résurrections qu’il avait accomplies avant Pâques : la fille de Jaïre, le jeune de Naïm, Lazare. Ces faits étaient des événements miraculeux, mais les personnes miraculées retrouvaient, par le pouvoir de Jésus, une vie terrestre " ordinaire ". A un certain moment, ils mourront de nouveau. La Résurrection du Christ est essentiellement différente. Dans son corps ressuscité, il passe de l’état de mort à une autre vie au-delà du temps et de l’espace. Le corps de Jésus est, dans la Résurrection, rempli de la puissance du Saint-Esprit ; il participe à la vie divine dans l’état de sa gloire, si bien que Saint Paul peut dire du Christ qu’il est " l’homme céleste " (cf. 1 Co 15, 35-50).

La Résurrection comme événement transcendant
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647 "O nuit, chante l’‘Exsultet’ de Pâques, toi seule as pu connaître le moment où le Christ est sorti vivant du séjour des morts " (Missale Romanum, Vigile Pascale). En effet, personne n’a été le témoin oculaire de l’événement même de la Résurrection et aucun évangéliste ne le décrit. Personne n’a pu dire comment elle s’était faite physiquement. Moins encore son essence la plus intime, le passage à une autre vie, fut perceptible aux sens. Événement historique constatable par le signe du tombeau vide et par la réalité des rencontres des apôtres avec le Christ ressuscité, la Résurrection n’en demeure pas moins, en ce qu’elle transcende et dépasse l’histoire, au cœur du mystère de la foi. C’est pourquoi le Christ ressuscité ne se manifeste pas au monde (cf. Jean 14, 22) mais à ses disciples, " à ceux qui étaient montés avec lui de Galilée à Jérusalem, ceux-là mêmes qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple " (Actes 13, 31).

II. La Résurrection – œuvre de la Sainte Trinité
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648 
La Résurrection du Christ est objet de foi en tant qu’elle est une intervention transcendante de Dieu lui-même dans la création et dans l’histoire. En elle, les trois Personnes divines à la fois agissent ensemble et manifestent leur originalité propre. Elle s’est fait par la puissance du Père qui " a ressuscité " (cf. Actes 2, 24) le Christ, son Fils, et a de cette façon introduit de manière parfaite son humanité – avec son corps – dans la Trinité. Jésus est définitivement révélé " Fils de Dieu avec puissance selon l’Esprit, par sa Résurrection d’entre les morts " (Romains 1, 3-4). Saint Paul insiste sur la manifestation de la puissance de Dieu (cf. Romains 6, 4 ; 2 Co 13, 4 ; Ph 3, 10 ; Éphésiens 1, 19-22 ; He 7, 16) par l’œuvre de l’Esprit qui a vivifié l’humanité morte de Jésus et l’a appelée à l’état glorieux de Seigneur.   

649 Quant au Fils, il opère sa propre Résurrection en vertu de sa puissance divine. Jésus annonce que le Fils de l’homme devra beaucoup souffrir, mourir, et ensuite ressusciter (sens actif du mot) (cf. Marc 8, 31 ; 9, 9-31 ; 10, 34). Ailleurs, il affirme explicitement : " Je donne ma vie pour la reprendre. (...) J’ai pouvoir de la donner et pouvoir de la reprendre " (Jean 10, 17-18). " Nous croyons (...) que Jésus est mort, puis est ressuscité " (1 Th 4, 14).           

650 Les Pères contemplent la Résurrection à partir de la personne divine du Christ qui est restée unie à son âme et à son corps séparés entre eux par la mort : " Par l’unité de la nature divine qui demeure présente dans chacune des deux parties de l’homme, celles-ci s’unissent à nouveau. Ainsi la mort se produit par la séparation du composé humain, et la Résurrection par l’union des deux parties séparées " (Saint Grégoire de Nysse, res. 1 : PG 46, 617B) ; cf. aussi DS 325 ; 359 ; 369 ; 539).

III. Sens et portée salvifique de la Résurrection.
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651 
" Si le Christ n’est pas ressuscité, alors notre prédication est vaine et vaine aussi notre foi " (1Corinthiens 15, 14). La Résurrection constitue avant tout la confirmation de tout ce que le Christ lui-même a fait et enseigné. Toutes les vérités, même les plus inaccessibles à l’esprit humain, trouvent leur justification si en ressuscitant le Christ a donné la preuve définitive qu’il avait promise, de son autorité divine.     

652
La Résurrection du Christ est accomplissement des promesses de l’Ancien Testament (cf. Luc 24, 26-27. 44-48) et de Jésus lui-même durant sa vie terrestre (cf. Mt 28, 6 ; Marc 16, 7 ; Luc 24, 6-7). L’expression " selon les Écritures " (cf. 1 Co 15, 3-4 et le Symbole de Nicée-Constantinople) indique que la Résurrection du Christ accomplit ces prédictions.

653
La vérité de la divinité de Jésus est confirmée par sa Résurrection. Il avait dit : "Quand vous aurez élevé le Fils de l’Homme, alors vous saurez que Je Suis" (Jean 8,28). La Résurrection du Crucifié démontra qu’il était vraiment "Je Suis", le Fils de Dieu et Dieu Lui-même. Saint Paul a pu déclarer aux Juifs : "La promesse faite à nos pères, Dieu l’a accomplie en notre faveur (...) ; il a ressuscité Jésus, ainsi qu’il était écrit au Psaume premier : Tu es mon Fils, moi-même aujourd’hui je t’ai engendré" (Actes 13,32. 34 ; cf. Psaume 2,7). La Résurrection du Christ est étroitement liée au mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu. Elle en est l’accomplissement selon le dessein éternel de Dieu.  

654
Il y a un double aspect dans le mystère Pascal : par sa mort il nous libère du péché, par sa Résurrection il nous ouvre l’accès à une nouvelle vie. Celle-ci est d’abord la justification qui nous remet dans la grâce de Dieu (cf. Romains 4, 25) " afin que, comme le Christ est ressuscité des morts, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle " (Romains 6, 4). Elle consiste en la victoire sur la mort du péché et dans la nouvelle participation à la grâce (cf. Éphésiens 2, 4-5 ; 1 P 1, 3). Elle accomplit l’adoption filiale car les hommes deviennent frères du Christ, comme Jésus lui-même appelle ses disciples après sa Résurrection : " Allez annoncer à mes frères " (Mt 28, 10 ; Jean 20, 17). Frères non par nature, mais par don de la grâce, parce que cette filiation adoptive procure une participation réelle à la vie du Fils unique, qui s’est pleinement révélée dans sa Résurrection.          

655 
Enfin, la Résurrection du Christ – et le Christ ressuscité lui-même – est principe et source de notre résurrection future : " Le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis (...), de même que tous meurent en Adam, tous aussi revivront dans le Christ " (1Corinthiens 15, 20-22). Dans l’attente de cet accomplissement, le Christ ressuscité vit dans le cœur de ses fidèles. En Lui les chrétiens " goûtent aux forces du monde à venir " (He 6, 5) et leur vie est entraînée par le Christ au sein de la vie divine (cf. Col 3, 1-3) " afin qu’ils ne vivent plus pour eux-mêmes mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour eux " (2 Co 5, 15).


En bref       

656 
La foi en la Résurrection a pour objet un événement à la fois historiquement attesté par les disciples qui ont réellement rencontré le Ressuscité, et mystérieusement transcendant en tant qu’entrée de l’humanité du Christ dans la gloire de Dieu.


657 
Le tombeau vide et les linges gisants signifient par eux-mêmes que le corps du Christ a échappé aux liens de la mort et de la corruption par la puissance de Dieu. Ils préparent les disciples à la rencontre du Ressuscité.


658 
Le Christ, " premier né d’entre les morts " (Col 1, 18), est le principe de notre propre résurrection, dès maintenant par la justification de notre âme (cf. Romains 6, 4), plus tard par la vivification de notre corps (cf. Romains 8, 11).


Article 6     
"Jésus est monté aux cieux, il siège à la droite de Dieu, le Père tout-puissant"
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659 
" Or le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et il s’assit à la droite de Dieu " (Marc 16, 19). Le Corps du Christ a été glorifiée dès l’instant de sa Résurrection comme le prouvent les propriétés nouvelles et surnaturelles dont jouit désormais son corps en permanence (cf. Luc 24, 31 ; Jean 20, 19. 26). Mais pendant les quarante jours où il va manger et boire familièrement avec ses disciples (cf. Actes 10, 41) et les instruire sur le Royaume (cf. Actes 1, 3), sa gloire reste encore voilée sous les traits d’une humanité ordinaire (cf. Marc 16, 12 ; Luc 24, 15 ; Jean 20, 14-15 ; 21, 4). La dernière apparition de Jésus se termine par l’entrée irréversible de son humanité dans la gloire divine symbolisée par la nuée (cf. Actes 1, 9 ; cf. aussi Luc 9, 34-35 ; Ex 13, 22) et par le ciel (cf. Luc 24, 51) où il siège désormais à la droite de Dieu (cf. Marc 16, 19 ; Actes 2, 33 ; 7, 56 ; cf. aussi Psaume 110, 1). Ce n’est que de manière tout à fait exceptionnelle et unique qu’il se montrera à Paul " comme à l’avorton " (1Corinthiens 15, 8) en une dernière apparition qui le constitue apôtre (cf. 1 Co 9, 1 ; Ga 1, 16).         

660 Le caractère voilé de la gloire du Ressuscité pendant ce temps transparaît dans sa parole mystérieuse à Marie-Madeleine : " Je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu " (Jean 20, 17). Ceci indique une différence de manifestation entre la gloire du Christ ressuscité et celle du Christ exalté à la droite du Père. L’événement à la fois historique et transcendant de l’Ascension marque la transition de l’une à l’autre.            

661
Cette dernière étape demeure étroitement unie à la première, c’est-à-dire à la descente du ciel réalisée dans l’Incarnation. Seul celui qui est "sorti du Père" peut "retourner au Père" : le Christ (cf. Jean 16,28). "Personne n’est jamais monté aux cieux sinon le Fils de l’Homme qui est descendu des cieux" (Jean 3,13 ; cf. Éphésiens 4,8-10). Laissée à ses forces naturelles, l’humanité n’a pas accès à la "Maison du Père" (Jean 14,2), à la vie et à la félicité de Dieu. Le Christ seul a pu ouvrir cet accès à l’homme, "de sorte que nous, ses membres, nous ayons l’espérance de le rejoindre là où Lui, notre Tête et notre Principe, nous a précédés" (Missale Romanum, Préface de l’Ascension).

662
" Moi, une fois élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi " (Jean 12, 32). L’élévation sur la Croix signifie et annonce l’élévation de l’Ascension au ciel. Elle en est le début. Jésus-Christ, l’unique Prêtre de l’Alliance nouvelle et éternelle, n’est pas " entré dans un sanctuaire fait de mains d’hommes (...) mais dans le ciel, afin de paraître maintenant à la face de Dieu en notre faveur " (He 7, 24). Au ciel le Christ exerce en permanence son sacerdoce, " étant toujours vivant pour intercéder en faveur de ceux qui par lui s’avancent vers Dieu " (He 9, 25). Comme " grand prêtre des biens à venir " (He 9, 11), il est le centre et l’acteur principal de la liturgie qui honore le Père dans les cieux (cf. Ap 4, 6-11).     

663 Le Christ, désormais, siège à la droite du Père : : " Par droite du Père nous entendons la gloire et l’honneur de la divinité, où celui qui existait comme Fils de Dieu avant tous les siècles comme Dieu et consubstantiel au Père, s’est assis corporellement après qu’il s’est incarné et que sa chair a été glorifiée " (Saint Jean Damascène, f. o. 4, 2 : PG 94, 1104C).  

664 La session à la droite du Père signifie l’inauguration du règne du Messie, accomplissement de la vision du prophète Daniel concernant le Fils de l’homme : " A lui fut conféré empire, honneur et royaume, et tous les peuples, nations et langues le servirent. Son empire est un empire à jamais, qui ne passera point et son royaume ne sera point détruit " (Dn 7, 14). A partir de ce moment, les apôtres sont devenus les témoins du " Règne qui n’aura pas de fin " (Symbole de Nicée-Constantinople).


En bref       

665 
L’ascension du Christ marque l’entrée définitive de l’humanité de Jésus dans le domaine céleste de Dieu d’où il reviendra (cf. Actes 1, 11), mais qui entre-temps le cache aux yeux des hommes (cf. Col 3, 3).
   

666 
Jésus-Christ, tête de l’Église, nous précède dans le Royaume glorieux du Père pour que nous, membres de son corps, vivions dans l’espérance d’être un jour éternellement avec lui.
    

667 
Jésus-Christ, étant entré une fois pour toutes dans le sanctuaire du ciel, intercède sans cesse pour nous comme le médiateur qui nous assure en permanence l’effusion de l’Esprit Saint.


Article 7     
"D’où il viendra juger les vivants et les morts"
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I. Il reviendra dans la gloire.

Le Christ règne déjà par l’Église...

668 
" Le Christ est mort et revenu à la vie pour être le Seigneur des morts et des vivants " (Romains 14, 9). L’Ascension du Christ au Ciel signifie sa participation, dans son humanité, à la puissance et à l’autorité de Dieu lui-même. Jésus-Christ est Seigneur : il possède tout pouvoir dans les cieux et sur la terre. Il est " au-dessus de toute autorité, pouvoir, puissance et souveraineté ", car le Père " a tout mis sous ses pieds " (Éphésiens 1, 20-22). Le Christ est le Seigneur du cosmos (cf. Éphésiens 4, 10 ; 1 Co 15, 24. 27-28) et de l’histoire. En lui, l’histoire de l’homme et même toute la création trouvent leur " récapitulation " (Éphésiens 1, 10), leur achèvement transcendant.         

669 
Comme Seigneur, le Christ est aussi la tête de l’Église qui est son Corps (cf. Éphésiens 1, 22). Élevé au ciel et glorifié, ayant ainsi accompli pleinement sa mission, il demeure sur la terre dans son Église. La Rédemption est la source de l’autorité que le Christ, en vertu de l’Esprit Saint, exerce sur l’Église (cf. Éphésiens 4, 11-13). " Le règne du Christ est déjà mystérieusement présent dans l’Église ", " germe et commencement de ce Royaume sur la terre " (LG 3 ; 5).      

670 Depuis l’Ascension, le dessein de Dieu est entré dans son accomplissement. Nous sommes déjà à " la dernière heure " (1 Jean 2, 18 ; cf. 1 P 4, 7). " Ainsi donc déjà les derniers temps sont arrivés pour nous. Le renouvellement du monde est irrévocablement acquis et, en toute réalité, anticipé dès maintenant : en effet, déjà sur la terre l’Église est parée d’une sainteté imparfaite mais véritable " (LG 48). Le Royaume du Christ manifeste déjà sa présence par les signes miraculeux (cf. Marc 16, 17-18) qui accompagnent son annonce par l’Église (cf. Marc 16, 20).

... en attendant que tout Lui soit soumis
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671 Déjà présent dans son Église, le Règne du Christ n’est cependant pas encore achevé " avec puissance et grande gloire " (Luc 21, 27 ; cf. Mt 25, 31) par l’avènement du Roi sur la terre. Ce Règne est encore attaqué par les puissances mauvaises (cf. 2 Th 2, 7) même si elles ont été déjà vaincues à la base par la Pâque du Christ. Jusqu’à ce que tout lui ai été soumis (cf. 1 Co 15, 28), " jusqu’à l’heure où seront réalisés les nouveaux cieux et la nouvelle terre où la justice habite, l’Église en pèlerinage porte dans ses sacrements et ses institutions, qui relèvent de ce temps, la figure du siècle qui passe ; elle vit elle-même parmi les créatures qui gémissent présentement encore dans les douleurs de l’enfantement et attendent la manifestation des fils de Dieu " (LG 48). Pour cette raison les chrétiens prient, surtout dans l’Eucharistie (cf. 1 Co 11, 26), pour hâter le retour du Christ (cf. 2 P 3, 11-12) en lui disant : " Viens, Seigneur " (1Corinthiens 16, 22 ; Ap 22, 17. 20).            

672 
Le Christ a affirmé avant son Ascension que ce n’était pas encore l’heure de l’établissement glorieux du Royaume messianique attendu par Israël (cf. Actes 1, 6-7) qui devait apporter à tous les hommes, selon les prophètes (cf. Isaïe 11, 1-9), l’ordre définitif de la justice, de l’amour et de la paix. Le temps présent est, selon le Seigneur, le temps de l’Esprit et du témoignage (cf. Actes 1,8), mais c’est aussi un temps encore marqué par la "détresse" (1Corinthiens 7,26) et l’épreuve du mal (cf. Éphésiens 5,16) qui n’épargne pas l’Église (cf. 1 P 4, 17) et inaugure les combats des derniers jours (cf. 1 Jean 2, 18 ; 4, 3 ; 1Timothée 4,1). C’est un temps d’attente et de veille (cf.
Matthieu 25,1-13 ; Marc 13,33-37).

L’avènement glorieux du Christ, espérance d’Israël
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673
Depuis l’Ascension, l’avènement du Christ dans la gloire est imminent (cf. Ap 22, 20) même s’il ne nous " appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa seule autorité " (Actes 1, 7 ; cf. Marc 13, 32). Cet avènement eschatologique peut s’accomplir à tout moment (cf. Mt 24, 44 ; 1 Th 5, 2) même s’il est " retenu ", lui et l’épreuve finale qui le précédera (cf. 2 Th 2, 3-12).          

674 La venue du Messie glorieux est suspendue à tout moment de l’histoire (cf. Romains 11, 31) à sa reconnaissance par " tout Israël " (Romains 11, 26 ; Mt 23, 39) dont " une partie s’est endurcie " (Romains 11, 25) dans " l’incrédulité " (Romains 11, 20) envers Jésus. Saint Pierre le dit aux juifs de Jérusalem après la Pentecôte : " Repentez-vous et convertissez-vous, afin que vos péchés soient effacés et qu’ainsi le Seigneur fasse venir le temps de répit. Il enverra alors le Christ qui vous est destiné, Jésus, celui que le Ciel doit garder jusqu’au temps de la restauration universelle dont Dieu a parlé dans la bouche de ses saints prophètes " (Actes 3, 19-21). Et Saint Paul lui fait écho : " Si leur mise à l’écart fut une réconciliation pour le monde, que sera leur assomption, sinon la vie sortant des morts ? " (Romains 11, 15). L’entrée de " la plénitude des juifs " (Romains 11, 12) dans le salut messianique, à la suite de " la plénitude des païens " (Romains 11, 25 ; cf. Luc 21, 24), donnera au Peuple de Dieu de " réaliser la plénitude du Christ " (Éphésiens 4, 13) dans laquelle " Dieu sera tout en tous " (1Corinthiens 15, 28).

L’Épreuve ultime de l’Église
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675
Avant l’avènement du Christ, l’Église doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants (cf. Luc 18, 8 ; Mt 24, 12). La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre (cf. Luc 21, 12 ; Jean 15, 19-20) dévoilera le "mystère d’iniquité" sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité. L’imposture religieuse suprême est celle de l’Anti-Christ, c’est-à-dire celle d’un pseudo-messianisme où l’homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair (cf. 2 Th 2, 4-12 ; 1 Th 5, 2-3 ; 2 Jean 7 ; 1 Jean 2, 18. 22).    

676
Cette imposture antichristique se dessine déjà dans le monde chaque fois que l’on prétend accomplir dans l’histoire l’espérance messianique qui ne peut s’achever qu’au-delà d’elle à travers le jugement eschatologique : même sous sa forme mitigée, l’Église a rejeté cette falsification du Royaume à venir sous le nom de millénarisme (cf. DS 3839), surtout sous la forme politique d’un messianisme sécularisé, "intrinsèquement perverse" (cf. Pie XI, enc. "Divini Redemptoris" condamnant le "faux mysticisme" de cette "contrefaçon de la rédemption des humbles" ; GS 20-21).            

677
L’Église n’entrera dans la gloire du Royaume qu’à travers cette ultime Pâque où elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa Résurrection (cf. Ap 19, 1-9). Le Royaume ne s’accomplira donc pas par un triomphe historique de l’Église (cf. Ap 13, 8) selon un progrès ascendant mais par une victoire de Dieu sur le déchaînement ultime du mal (cf. Ap 20, 7-10) qui fera descendre du Ciel son Épouse (cf. Ap 21, 2-4). Le triomphe de Dieu sur la révolte du mal prendra la forme du Jugement dernier (cf. Ap 20, 12) après l’ultime ébranlement cosmique de ce monde qui passe (cf. 2 P 3, 12-13).

II. Pour juger les vivants et les morts
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678 
A la suite des prophètes (cf. Dn 7, 10 ; Jl 3-4 ; Ml 3, 19) et de Jean-Baptiste (cf. Mt 3, 7-12), Jésus a annoncé dans sa prédication le Jugement du dernier Jour. Alors seront mis en lumière la conduite de chacun (cf. Marc 12, 38-40) et le secret des cœurs (cf. Luc 12, 1-3 ; Jean 3, 20-21 ; Romains 2, 16 ; 1 Co 4, 5). Alors sera condamnée l’incrédulité coupable qui a tenu pour rien la grâce offerte par Dieu (cf. Mt 11, 20-24 ; 12, 41-42). L’attitude par rapport au prochain révélera l’accueil ou le refus de la grâce et de l’amour divin (cf. Mt 5, 22 ; 7, 1-5). Jésus dira au dernier jour : " Tout ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait " (Mt 25, 40).        

679
Le Christ est Seigneur de la vie éternelle. Le plein droit de juger définitivement les œuvres et les cœurs des hommes appartient à Lui en tant que Rédempteur du monde. Il a " acquis " ce droit par sa Croix. Aussi le Père a-t-il remis " le jugement tout entier au Fils " (Jean 5, 22 ; cf. Jean 5, 27 ; Mt 25, 31 ; Actes 10, 42 ; 17, 31 ; 2 Tm 4, 1). Or, le Fils n’est pas venu pour juger, mais pour sauver ( cf. Jean 3, 17) et pour donner la vie qui est en lui (cf. Jean 5, 26). C’est par le refus de la grâce en cette vie que chacun se juge déjà lui-même (cf. Jean 3, 18 ; 12, 48), reçoit selon ses œuvres (cf. 1 Co 3, 12-15) et peut même se damner pour l’éternité en refusant l’Esprit d’amour (cf. Mt 12, 32 ; He 6, 4-6 ; 10, 26-31).


En bref       

680 
Le Christ Seigneur règne déjà par l’Église, mais toutes choses de ce monde ne lui sont pas encore soumises. Le triomphe du Royaume du Christ ne se fera pas sans un dernier assaut des puissances du mal.

681 
Au Jour du Jugement, lors de la fin du monde, le Christ viendra dans la gloire pour accomplir le triomphe définitif du bien sur le mal qui, comme le grain et l’ivraie, auront grandi ensemble au cours de l’histoire.


La Résurrection


Les Derniers Temps


La résurrection des morts

 

682 
En venant à la fin des temps juger les vivants et les morts, le Christ glorieux révélera la disposition secrète des cœurs et rendra à chaque homme selon ses œuvres et selon son accueil ou son refus de la grâce.    

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