229> Je vois
se dérouler la vision suivante, dont j’ai eu un signal lors de l’apparition
de Lazare que je vous ai mentionnée de vive voix.
Un homme
s’approche du groupe des apôtres, réuni dans une maison bien pauvre, à un
endroit que l’on ne peut même pas qualifier de
village tant il est petit. C’est déjà lui faire honneur que de lui donner ce
nom. C’est une petite poignée de masures à l’aspect de bourbe (on dirait
qu’elles sont réellement construites en bourbe et en roseau) sur un seul
niveau: le sol, sans terrasse, sans rien qui soit d’aspect agréable,
disséminées le long d’une ruelle poussiéreuse qui se termine par une cannaie
bruissante, comme on en voit au bord des rivières. Ces roseaux ne ressemblent
pas aux nôtres, mais plus ou moins à ceux que l’on voit près des rizières; je
ne connais pas le nom exact de ces plantes faites d’une tige longue et cylindrique,
ornées de feuilles à ruban et d’une baie de la longueur d’un doigt, qui
deviendra la fleur ou le fruit de cette plante lacustre.
L’homme s’adresse à Pierre, et celui-ci se dirige vers une seconde pièce,
suivi par l’homme. Il entre dans la salle, où se trouve Jésus, assis sur un
pauvre lit qui est aussi l’unique meuble de la pièce, petite et basse.
L’homme salue et Jésus y répond par un sourire. Je comprends qu’il connaît
cet homme, parce qu’il lui demande:
"Quelle nouvelle m’apportes-tu?
- Mes patrons m’envoient te dire de venir immédiatement, car Lazare est très
malade et le médecin dit qu’il va mourir. Marthe et Marie t’en supplient.
Viens, parce que toi seul peut le guérir.
- Dis-leur de rester tranquilles. Ce n’est pas une maladie mortelle, mais
c’est la gloire de Dieu pour que sa puissance soit glorifiée en son Fils.
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230> - Mais
c’est très grave, Maître. Sa chair est gangrenée, et il ne se nourrit plus.
J’ai épuisé le cheval pour arriver plus vite.
- Peu importe. Il en est comme je le dis.
- Mais viendras-tu?
- Je viendrai. Dis-leur que je viendrai. Qu’elles aient foi."
L’homme salue et s’en va. Pierre le raccompagne et Jésus reste
seul.
Ici s’arrête la première partie de la vision.
Voici la
seconde partie.
Nous sommes encore dans la pauvre maison d’avant. C’est le soir. Déjà, les
premières étoiles s’allument dans le ciel et, au fond, les roseaux s’agitent
sous la brise du soir en faisant battre les uns contre les autres leurs
fruits étranges, qui claquent comme de petites castagnettes et secouent les
rubans des feuilles, qui froufroutent comme de la soie.
Les apôtres congédient les dernières personnes qui s’obstinent à rester pour
écouter Jésus plus longuement puis leur ferment la porte au nez. À l’intérieur,
une lampe à huile éclaire les murs sombres sur lesquels se reflètent les
ombres mobiles des apôtres affairés à préparer quelque chose à manger.
Jésus est assis à une table rustique et se tient le coude appuyé dessus et le
front sur la main. Il pense. Plongé dans sa méditation, il fait abstraction
des paroles et des actes des autres.
Pierre balaie la table de la poussière qui peut s’y trouver au moyen d’une
poignée de feuilles qui dégagent une odeur légèrement amère, puis il y pose
un pain, une amphore remplie d’eau, une coupe pour Jésus - qui se verse
aussitôt à boire comme s’il avait grand soif après avoir parlé toute la
journée -, et une autre coupe pour eux tous. André apporte ensuite des
poissons grillés et les pose au milieu de la table, ainsi que des pains. Jean
prend la lumière, qui était à côté du foyer, et le met au centre de la table.
Jésus se lève tandis que tous s’approchent de la table. Ils prient tous
debout. Jésus, vraiment, prie pour tous en tenant le pain sur ses paumes
levées vers le ciel, et les autres suivent mentalement cette prière. Puis ils
s’assoient comme ils le peuvent, car l’ameublement est très limité, et Jésus
distribue le pain et les poissons.
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231> Ils
mangent et discutent des événements du jour. Jean rit de bon cœur en évoquant
l’indignation de Pierre devant la prétention de l’homme qui voulait que Jésus
aille chez lui pour guérir ses brebis malades. Jésus sourit et se tait.
Vers la fin du repas, Jésus, comme s’il annonçait une décision qu’il venait
de prendre, décroise les mains qu’il tenait posées sur la table et dit en
écartant les avant-bras (comme pour dire: «Le Seigneur soit avec vous») :
"Et pourtant, il faut partir.
- Où, Maître? demande Pierre. Chez l’homme aux brebis?"
On comprend que cette histoire des brebis lui reste sur le cœur.
"Non, Simon. Chez Lazare. Nous retournons en Judée.
- Maître, rappelle-toi que les juifs te haïssent! (Pierre).
- Il y a peu, ils voulaient te lapider! (Jacques).
- Mais, Maître, c’est de l’imprudence! (Matthieu).
- Tu ne te soucies pas de nous? (Judas Iscariote).
- Oh, Maître, prends garde à ta vie! Qu’adviendrait-il de moi, de nous tous,
si nous ne t’avions plus?"
Jean est le dernier à parler ouvertement. Les sept autres murmurent entre eux
et ne cachent pas leur désapprobation.
"Paix! Paix!, répond Jésus. N’y a-t-il pas douze heures de jour? Si
quelqu’un marche de jour, il ne trébuche pas, car il voit la lumière de ce
monde; mais s’il marche de nuit, il trébuche parce qu’il n’y voit rien. Je
sais ce que je fais car la Lumière est en moi. Quant à vous, laissez-vous
guider par celui qui voit. Sachez aussi que, tant que l’heure des ténèbres
n’est pas venue, rien de ténébreux ne pourra se produire. Mais quand cette
heure arrivera, aucun éloignement ni aucune force, et pas même les armées de César,
ne pourront me sauver des juifs. Car ce qui est écrit doit arriver et les
forces du mal travaillent déjà en secret pour accomplir leur œuvre. Par
conséquent, laissez-moi agir, et faire du bien tant que je suis libre de le
faire. L’heure viendra où je ne pourrai plus remuer un doigt ni dire un mot
pour accomplir un miracle. Le monde sera vide de ma force. Ce sera l’heure
d’un terrible châtiment pour l’homme; non pas pour moi, mais pour l’homme qui
n’aura pas voulu m’aimer. Cette
heure se répètera, par la volonté de l’homme qui aura repoussé la Divinité
jusqu’à devenir un sans-Dieu, un disciple de Satan et de son fils maudit.
Cette heure viendra quand la fin de ce monde sera proche. La non-foi qui règnera annihilera mon pouvoir d’accomplir
des miracles. Ce n’est pas que je puisse le perdre, mais le miracle ne peut
être accordé là où il n’y a ni foi ni volonté de l’obtenir, là où il serait
objet de mépris et instrument du mal, en se servant d’un bien obtenu pour
faire un plus grand mal. Actuellement je peux encore faire le miracle
et cela pour glorifier Dieu. Allons donc auprès de notre ami Lazare, qui
dort. Allons le réveiller de ce sommeil, pour qu’il soit frais et prêt à
servir son Maître.
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232> - Mais
s’il dort, c’est bien. Il va finir de guérir. Le sommeil est déjà un remède.
Pourquoi le réveiller?
- Lazare est mort. J’ai attendu qu’il soit mort pour m’y rendre, non pas pour
lui ou pour ses sœurs, mais pour vous, afin que vous croyiez et que votre foi
grandisse. Allons chez Lazare.
- C’est bien. Allons-y! Nous mourrons tous comme il est mort, lui, et comme
tu veux mourir.
- Thomas, Thomas, et vous tous qui critiquez et grommelez intérieurement,
sachez que celui qui veut me suivre ne doit pas plus se soucier de sa vie que
l’oiseau du nuage qui passe. Laissez-la passer comme le vent l’entraîne. Le vent, c’est la volonté de Dieu, qui
peut vous donner ou vous enlever la vie comme il lui plaît sans que vous ayez
à vous plaindre, tout comme l’oiseau ne se plaint pas du nuage qui
passe mais chante de la même manière, sûr qu’ensuite le beau temps reviendra.
Car le nuage, c’est un incident,
alors que le ciel, c’est la réalité. Et le ciel reste toujours bleu même si
les nuages semblent le rendre gris. Il est et reste bleu par-delà les nuages.
Il en va de même de la Vie véritable. Elle est et demeure, même si la vie
humaine passe. Celui qui veut me suivre ne doit pas connaître l’angoisse de
la vie ni craindre pour elle. Je vous montrerai comment l’on conquiert
le ciel. Mais comment pourrez-vous m’imiter si vous avez peur de venir en
Judée, vous à qui on ne fera aucun mal actuellement? Redoutez-vous de vous
montrer avec moi? Vous êtes libres de m’abandonner. Mais si vous voulez rester, vous devez apprendre à défier le monde,
ses critiques, ses pièges, ses dérisions, ses tourments, pour conquérir mon
Royaume. Allons-y!
Ici prend fin la seconde partie de la vision.
Voici la
troisième.
C’est par un beau et vaste chemin qui se change sur ses côtés en verger -
comme on doit être encore en hiver il ne s’y trouve actuellement ni feuilles
ni fruits - que l’on entre dans la maison de Lazare. Beaucoup de monde va et
vient dans les allées du jardin. Ce sont de riches juifs, dont les montures
sont attachées à la clôture qui délimite la propriété, entourée d’un mur et
ornée d’une lourde grille en fer travaillé comme une grille arabe.
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233> Quand
ils voient Jésus entrer, des juifs entrent dans la maison, qui est belle et
grande et s’élève au milieu du jardin ; ils en ressortent avec une grande
femme brune au profil plutôt accentué, mais pas laid. Elle semble avoir la
quarantaine. Elle court vers Jésus et, éclatant en sanglots, s’incline et dit
: «La paix soit avec toi, Maître. Mais il n’y a plus de paix pour ta
servante. Lazare est mort. Si tu avais été là, il ne serait pas mort.
Pourquoi n’es-tu pas venu plus tôt, Maître? Lazare, notre frère, t’a
tellement appelé! Maintenant vois: je suis désolée et Marie pleure sans
trouver la paix. Et lui, il n’est plus ici. Tu sais combien nous l’aimions.
Nous attendions tout de toi. Pourtant, même maintenant j’espère, car je sais
que, quoi que tu demandes au Père, cela te sera accordé.
- Ton frère ressuscitera.
- Je le sais, Maître. Il ressuscitera au dernier jour.
- Je suis la Résurrection et la Vie. Qui croit en moi, même s’il est mort,
vivra. Et celui qui croit et vit en moi ne mourra pas éternellement. Crois-tu
tout cela?"
En prononçant ses mots, Jésus est plein de majesté et de bonté. Il garde la
main posée sur les épaules de Marthe qui, bien que grande, est beaucoup plus
petite que lui; elle le regarde, le visage légèrement levé et l’air tout
affligée.
"Oui, Seigneur, je crois cela. Je crois que tu es le Christ, le Fils du
Dieu vivant, venu dans le monde, et aussi que tu peux tout ce que tu veux. Je
crois. Maintenant, je vais avertir Marie."
Jésus attend dans le jardin. Il s’approche d’une belle fontaine dont le jet
arrose le parterre qui l’entoure et chante en retombant dans le bassin, où
des poissons frétillent avec des éclats argentés ou dorés. Il ne se soucie
pas des juifs, comme s’ils n’existaient pas. Il ne les regarde même pas.
D’ailleurs, il n’a pas dit à l’entrée comme d’habitude:
"Paix à cette maison."
Marie accourt et se jette à ses pieds, qu’elle baise en sanglotant. Bon
nombre de juifs l’ont suivie avec Marthe, et prennent part à sa douleur.
Marie, elle aussi, se lamente:
"Oh, Seigneur! Pourquoi n’es-tu pas venu plus tôt? Pourquoi être parti
si loin de nous? Tu savais bien que Lazare était malade. Si tu avais été là,
mon frère ne serait pas mort. Pourquoi n’es-tu pas venu? Il devait vivre. Je
devais lui montrer que je persévérais dans le bien. Je l’ai tant angoissé,
mon frère! Et maintenant, maintenant que je pouvais le rendre heureux, il
m’est enlevé. Tu pouvais me le laisser, donner à la pauvre Marie la joie de
le consoler après lui avoir causé tant de peine. Oh Jésus, Jésus! Mon Maître!
Mon Sauveur! Mon espérance!
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234> - Ne
pleure pas, Marie! Ton Maître, lui aussi, souffre de la mort de son ami
fidèle. Mais je te le dis : ne pleure pas. Lève-toi! Regarde-moi! Crois-tu
que moi, qui t’ai tant aimée, j’ai fait cela sans avoir une bonne raison? Peux-tu
croire que c’est inutilement que je t’ai causé cette souffrance? Viens!
Allons auprès de Lazare. Où l’avez-vous mis?
- Viens et vois."
Jésus prend Marie par le coude et l’oblige à se relever puis, la tenant
ainsi, il se met en marche à côté de Marthe, qui lui montre le chemin.
Ils vont vers l’extrémité du verger. Le terrain montre là des anfractuosités
dans la roche, car l’endroit n’est pas en plaine et le sol est fait d’une
composition calcaire comme on en voit en bien des régions de nos Apennins.
"C’est ici, Maître, que ton ami est enseveli", dit Marthe, en
larmes.
Elle désigne une pierre posée - pas exactement à plat ou debout, mais
obliquement - contre une protubérance rocheuse.
Jésus observe et pleure. En le voyant pleurer, les deux sœurs, en particulier
Marie, sanglotent plus fort.
"Enlevez cette pierre, ordonne Jésus.
- Maître, ce n’est pas possible, répond Marthe. Cela fait quatre jours qu’il
est là-dessous. Et tu sais de quelle maladie il est mort. Seul notre amour
pouvait le soigner. Maintenant il sent déjà fortement malgré les onguents.
Que veux-tu Voir? Sa pourriture?
- Ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu? Enlevez
cette pierre. Je le veux!"
Des serviteurs retirent la lourde pierre. Une sorte de galerie en pente
apparaît alors. L’on ne voit rien d’autre après avoir enlevé ce qui bouchait
cette espèce de galerie.
Jésus lève les yeux, met les bras en croix et prie d’une voix forte, pendant
que tous retiennent leur souffle:
"Père, je te rends grâce de m’avoir exaucé. Je savais que tu m’exauces
toujours. Mais je l’ai dit pour le peuple qui m’entoure. C’est pour eux que
j’ai agi comme je l’ai fait, afin qu’ils croient en toi, en moi, et que tu
m’as envoyé."
Il reste ainsi un moment, comme en extase, en communication avec le Père. Son
visage se transfigure. Il semble se spiritualiser et devenir encore plus
lumineux. On a l’impression qu’il devient encore plus grand.
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235> Puis il
s’avance jusqu’au seuil de la galerie, met ses bras en avant - alors qu’il
les gardait en croix jusque là -, et tend les mains paumes vers la terre, ses
longues mains dont tellement de bien a coulé; alors, d’une voix puissante,
les yeux brillants comme des saphirs ardents, il crie :
"Lazare, sors!"
Comme il se tient droit sur le seuil de la caverne, sa voix résonne dans la
cavité rocheuse, et l’écho s’en répercute dans tout le jardin.
Tous ressentent un frisson d’émotion et regardent, les yeux effarés mais attentifs,
le visage pâle. Même les deux sœurs regardent. Marthe est debout, Marie à
genoux; sans s’en rendre compte, elle tient un pan du manteau de Jésus dans
la main.
Quelque chose de blanc et de long se dessine dans la cavité sombre. Et bien
qu’il soit enserré dans les bandelettes et ait le visage recouvert, celui qui
était mort s’avance jusqu’au seuil tandis que Jésus recule. À chaque pas que
le mort fait un pas en avant, Jésus recule d’un pas, ce qui oblige Marie à
lâcher le pan du manteau.
Lorsque le ressuscité atteint le bord et s’arrête là, comme une momie debout,
macabre et spectral contre le noir de la grotte, Jésus ordonne:
"Déliez-le et laissez-le aller. Donnez-lui des vêtements et de la
nourriture.
- Maître..."
Marie voudrait dire quelque chose de plus.
Mais Jésus l’interrompt:
"Ici! Tout de suite! Qu’on lui apporte un vêtement! Habillez-le en
présence de tous et donnez-lui à manger."
Les serviteurs se hâtent: l’un apporte une tunique, l’autre retire les
bandelettes, d’autres encore amènent de l’eau et de la nourriture.
Les bandelettes se déroulent comme un ruban. Il y a des dizaines de mètres de
bandelettes étroites et alourdies par les aromates et les écoulements
humains. Elles tombent à terre comme un tas de pourriture. On fait descendre
le linceul qui se trouve sous les bandelettes mais que des tours restants de
bandelettes retiennent encore; puis il descend tout doucement à mesure que
les bandelettes tombent.
Lazare apparaît peu à peu de son cocon de mort : on dirait une chrysalide
qui sort de son cocon. Son visage est maigre, son teint cireux, ses cheveux
sont collés par les aromates, ses yeux encore fermés pour ha même raison.
Puis ses mains, jointes sur le ventre, sont dégagées.
Les serviteurs et Marie se dépêchent de nettoyer les membres au fur et à
mesure qu’ils apparaissent, avec une éponge imbibée d’eau chaude parfumée à
je ne sais quoi qui la rend rose et opaque.
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236> Quand Lazare
est lavé jusqu’aux côtés et qu’il apparaît à tous que son corps extrêmement
maigre respire, Marie le revêt d’une petite tunique courte qui descend
jusqu’au bassin. Puis elle le fait asseoir, avec amour, et c’est au tour des
jambes d’être déliées et lavées. Elles sont marquées partout de cicatrices
rouges-bleuâtres comme de blessures à peine guéries. Marthe et les serviteurs
poussent un "Oh!" de stupeur. Jésus sourit.
Les juifs, eux aussi, regardent. Ils s’approchent autant qu’ils l’osent pour
ne pas être souillés par les bandelettes, je crois; ils regardent, et ils
regardent Jésus, qui continue à ne pas se soucier d’eux comme s’ils
n’existaient pas.
On met à Lazare ses sandales. Il se lève, sûr de lui, et enfile tout seul la
longue tunique que Marthe lui présente. Il est désormais comme tout le monde,
excepté sa maigreur et sa pâleur. Il se lave tout seul les mains une nouvelle
fois puis, après avoir changé l’eau, se relave le visage et toute la tête. Il
s’essuie. Alors, devenu tout propre, il va se prosterner aux pieds de Jésus
et les lui baise.
"Bon retour, ami, dit Jésus. Que la paix et la joie soient avec toi. Vis
pour accomplir ton heureuse destinée. Lève-toi pour que je te donne le baiser
de salutation."
Et ils s’embrassent tous deux sur les joues.
Puis c’est Jésus en personne qui offre à Lazare un morceau de fouace,
couverte de miel à ce qu’il me semble, ainsi qu’une pomme et il lui verse du
vin blanc.
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