Douleurs et joie de la
maternité de Marie.
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584> Noël. Une nouvelle dictée de Marie.
Marie dit :
La béatitude de l’extase que j’ai éprouvée à
la naissance (de Jésus) m’a accompagnée comme l’essence d’une fleur enfermée
dans le vase vivant du cœur durant toute ma vie. Indescriptible joie. Humaine
et surhumaine. Parfaite.
Lorsque chaque soir qui tombait martelait dans mon cœur le douloureux
"mémento" (souviens-toi) : "Un jour de moins à attendre,
un jour de plus qui rapproche du Calvaire", et mon âme en était
recouverte de douleur comme si une vague de tourment l’avait balayée — flux
anticipé de cette marée qui m’engloutirait sur le Golgotha — (alors) je me
penchais en esprit sur le souvenir de cette béatitude, lequel était resté vif
dans mon cœur, tout comme quelqu’un se penche au-dessus d’une gorge en haute
montagne pour entendre de nouveau l’écho d’un chant d’amour et voir au loin
la maison de sa joie.
Cela a été ma force dans la vie. Et elle l’a
été surtout à l’heure de ma mort mystique au pied de la Croix. Afin de ne pas
en arriver à dire à Dieu — qui nous punissait, moi et mon doux Fils, pour les
péchés du monde entier — que
son châtiment était trop atroce et sa main de Justicier, trop sévère, j’ai dû
fixer, à travers un voile des larmes les plus amères que jamais femme eût
versées, ce souvenir lumineux, béatifique, saint, lequel s’élevait en cette
heure comme une vision de réconfort de l’intérieur de mon cœur pour me dire
combien Dieu m’avait aimée, s’élevait pour venir à ma rencontre sans
attendre, car il était une sainte joie, que je le cherche, puisque tout ce
qui est saint est imprégné d’amour et l’amour donne sa vie même aux choses
qui ne semblent pas avoir la vie.
Maria, voici ce qu’il faut faire quand Dieu
nous frappe.
Se souvenir des moments où Dieu nous a accordé la joie afin de pouvoir
dire, même au milieu des tourments : "Merci, mon Dieu. Tu es bon avec
moi".
Ne pas refuser le réconfort qu’apporte le souvenir d’un don que Dieu
nous a fait dans le passé, souvenir qui surgit pour nous consoler à l’heure
où la douleur nous fait plier, comme des tiges secouées par l’ouragan, vers
le désespoir, afin que nous ne désespérions pas de la bonté de Dieu.
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585> Faire en sorte que
nos joies nous viennent de Dieu, c’est-à-dire ne pas nous procurer des joies
humaines, voulues par nous et aisément contraires, comme tout ce qui est le
fruit d’actions étrangères à Dieu, à sa Loi divine et à sa Volonté, mais
n’attendre la joie que de Dieu.
En garder le souvenir même une fois que la joie est passée, car le
souvenir qui pousse à faire le bien et à bénir Dieu n’est pas un souvenir
condamnable, mais au contraire, conseillé et béni.
Baigner de la lumière de cette époque les ténèbres du présent pour les
rendre si lumineuses que nous puissions toujours y voir le saint visage de
Dieu, même dans la nuit la plus obscure.
Tempérer l’amertume du calice par la douceur dont on a joui afin de
pouvoir en supporter le goût et arriver à le boire jusqu’à la dernière
goutte.
Sentir, puisqu’on l’a conservée comme le plus précieux souvenir, la
sensation de la caresse de Dieu alors que les épines nous serrent le front.
Voilà les sept béatitudes qui s’opposent aux sept épées. Je te les donne dans
ma leçon de Noël (mets-en la date) et, avec toi, je les donne à tous mes
bien-aimés.
Ma caresse en guise de bénédiction à tous.
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L’Éternel Esprit dit :
Je suis l’Amour. Je n’ai pas ma
propre voix parce que ma voix est dans toute la création et au-delà de la
création. Comme l’éther, je me répands dans tout ce qui existe, j’embrase
comme le feu, je circule comme le sang.
Je suis dans chaque parole du Christ et je fleuris sur les lèvres de la
Vierge. Je purifie et rends lumineuse la bouche des prophètes et
des saints. Je suis Celui qui inspira les choses avant qu’elles ne fussent,
car c’est mon pouvoir qui, tel un battement, donna l’élan à la pensée
créatrice de l’Éternel.
Toutes les choses ont été faites pour le Christ, mais toutes les choses ont
été faites par Moi-Amour, car c’est moi qui, de ma force secrète, inspirai le
Créateur à opérer le prodige.
J’étais quand rien n’était et je serai quand il ne restera que le Ciel. Je
suis l’inspirateur de la création de l’être humain à qui fut donné le monde
pour son plaisir, le monde qui, des océans aux étoiles, des cimes alpines aux
tiges, est marqué de mon sceau.
C’est moi qui poserai sur les lèvres du dernier humain l’invocation suprême :
"Viens, Seigneur Jésus".
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586> Je
suis Celui qui, pour apaiser le Père, inspirai l’idée de l’Incarnation et
descendis, feu créateur, me faire germe dans les entrailles immaculées de
Marie, et remontai fait Chair sur la Croix et de la Croix au Ciel pour
resserrer en un anneau d’amour la nouvelle alliance entre Dieu et l’humanité,
tout comme j’avais serré le Père et le Fils en une étreinte d’amour,
engendrant la Trinité.
Je suis Celui qui parle sans paroles, partout et dans chaque doctrine qui a
son origine en Dieu, Celui qui sans toucher ouvre les yeux et les oreilles au
surnaturel, Celui qui, sans commandement, vous tire de la mort de cette vie
pour vous rendre à la Vie dans la Vie qui ne connaît point de limite. Le Père
est sur vous, le Fils en vous, mais moi, l’Esprit, je suis dans votre esprit
et vous sanctifie de ma présence.
Cherchez-moi partout où se trouvent l’amour, la foi
et la sagesse. Donnez-moi votre amour. La fusion de l’amour à l’Amour crée le
Christ en vous et vous ramène dans le sein du Père.
J’ai parlé en ce jour qui marque l’avènement de l’Amour sur la Terre, la plus
haute de mes manifestations, celle dont proviennent la rédemption et
l’infusion de la pentecôte à la Terre.
Que mon Feu demeure en vous et vous enflamme, vous recréant à Dieu, en Dieu
et pour Dieu, Seigneur éternel à qui, au Ciel et sur Terre, il faut rendre
toute louange.
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Pendant l’action de grâces de la Communion,
alors que je priais à haute voix pour nous tous et qu’autour de mon lit se
tenaient Auna et Paola
(Marta
s’était dirigée un moment vers la cuisine), j’ai été saisie par l’extase.
J’ai vu Marie soulever l’Enfant de ses genoux, le serrer sur son cœur et le
bercer.
Jusque-là, pas de problème. Le malheur est que j’ai vu Paola lever les yeux
de son missel (même si je lisais et que j’avais donc les yeux baissés, je
voyais quand même le livre, la Vierge et ceux qui étaient présents à la fois)
et me regarder fixement, et Marta accourir et s’approcher de moi pour voir
elle aussi.
En essayant de me dominer, je suis allée au bout de la prière de Pie XII au Cœur immaculé de Marie et
des autres prières. Mais j’eus l’impression que j’allais être complètement
submergée par la douceur bienheureuse de l’extase et je priais Dieu et Marie
de m’aider à tenir bon et à cacher mon état aux autres. Puis, des gens sont
venus, on a pris le petit déjeuner (lait et café), etc.
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587> Enfin, plus d’une heure plus tard, je
demandai à Paola : Pourquoi me regardais-tu ?
Et elle de répondre : Parce que je t’ai vue changer de visage et de voix. Ta
voix riait et pleurait en même temps et ton visage s’était transformé.
Et Marta : Moi, de la cuisine, je l’ai entendue changer de ton à un tel point
que je suis accourue, croyant qu’elle se sentait mal et je l’ai vue toute
changée.
- Changée comment ?
- Comme si tu étais hors de toi.
Je n’ai pas nié parce que les larmes des "pleurs joyeux", comme dit
Marie, me montaient du cœur et je sentais la lumière intérieure qui
transparaissait sur mon visage.
Oh ! père !
... Par la suite, je suis restée enflammée et transfigurée, embellie
pendant toute la journée.
Dans la continuation de la vision qui
m’extasiait, il me semblait voir Marie se lever du lieu où je l’ai toujours
vue ces derniers jours, au pied du lit du côté droit, et venir à mon chevet
en tenant l’Enfant dans ses bras.
Je voyais clairement le mouvement qu’elle fit pour poser au sol la main
gauche pour
la faire servir de levier au corps et le pas légèrement ondoyant qui est
habituel chez quelqu’un qui porte des sandales. Quand elle fut près de moi,
je vis le divin Petit qui dormait, beau et paisible, appuyé sur le bras droit
et sur la poitrine de Marie.
Mes larmes coulaient... Puis, Marie passa son bras gauche autour de mes
épaules, m’attirant à elle, de sorte que j’étais sous son voile et je sentais
son épaule mince et sa poitrine délicate contre ma tête et mon cœur, et je
savais que de l’autre côté se trouvait mon Jésus, appuyé comme moi contre sa
Maman.
Je suis restée longtemps comme ça. Je la vois encore ici, à mon chevet, avec
l’Enfant dans ses bras. Comme elle est belle, douce, pure, chère ! Et qu’il
est paisible le repos de l’Enfant ! Une respiration de petit oiseau...
Qu’il fait bon de rester ainsi ! Qu’est-ce que la souffrance Si elle
nous donne de telles joies ? J’ai voulu vous dire la joie qui me comble en
dedans et en dehors et qui m’embellit, car elle est trop belle pour que je la
garde pour moi seule.
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