Madame Curie : humanité parfaite et spiritualité imparfaite.
Marie Curie.
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257> (À propos de Madame Curie [1])
Jésus dit :
"Ce sont des créatures
humainement parfaites. En elles, tout a atteint à la perfection, excepté
leur esprit qui a régressé toujours plus jusqu’à devenir un embryon
d’esprit.
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258> Elles ont un génie parfait, un sérieux parfait, une honnêteté
parfaite, une humilité parfaite. Mais tout est humainement parfait. Leur
vertu est une flamme qui ne réchauffe pas. C’est un feu froid. Il n’a pas de
valeur pour moi. Je préfère une spiritualité imparfaite à une humanité
parfaite.
Une si grande splendeur de
perfection humaine est comme la luminosité de cent, de mille lampes. Elles
produisent de la lumière; c’est indéniable. Mais c’est une lumière
artificielle, laquelle, advenant une panne du moindre mécanisme, meurt
aussitôt, et il n’en reste rien. Tandis
que l’esprit, même imparfait, est toujours un petit soleil vivant de sa
propre lumière, jaillie de la Grâce qui réside en lui. Je parle de
l’esprit vivant, c’est-à-dire qui
vit en moi, vivifié par la Grâce.
Le fait de posséder une intelligence supérieure, qui leur a permis de
pénétrer les mystères de la nature, aurait dû aussi les amener à voir la
puissance de Dieu et son existence, dont l’être est inscrit dans toutes les
choses créées. Mais rien de cela ne s’est produit. Ce sont des êtres pleins de science, mais à qui il manque le fil qui
conduit à la connaissance exacte de ce qui est. Inventeurs de nouveau, mais négateurs de l’éternel; découvreurs
de forces secrètes, mais indifférents à
la Force des forces, Dieu. Ils ne le cherchent pas, mais au contraire, le
nient délibérément. Tout au moins, ils le négligent [2].
C’est pour cela que la science humaine, indéniablement avancée, ne porte pas
de bons fruits, mais des fruits empoisonnés. Il manque dans le cœur et dans
l’esprit des scientifiques le feu de l’amour qui fait respecter et aimer
Dieu, qui fait respecter et aimer le prochain.
Dans le cas particulier qui nous
intéresse, cette femme ne fit aucun tort à son prochain; au contraire, elle
lui fit du bien [3]. C’est déjà beaucoup. Mais
réfléchis un peu à l’importance de l’impulsion qu’elle aurait donnée à son
école, à ses disciples et aux disciples des disciples si, à la fascination de
son moi, elle avait uni une religiosité profonde.
Tu peux croire, ma chère âme, qu’à l’heure du jugement, de petites créatures
illettrées paraîtront plus grandes que les luminaires de la science. Les premières, allumées par l’amour seront
des étoiles vivantes dans mon ciel. Même si je ne les condamnais pas à
cause du bien qu’elles ont fait sur le plan humain, les autres seront des
corps nébuleux dans mon Paradis. Ils seront sauvés par ma miséricorde sans
aucun mérite de leur part, sauvés davantage par les prières de ceux à qui ils
ont fait du bien que par eux-mêmes.
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259> Maintenant, dis-moi : préfères-tu
être une petite nullité dans le domaine du savoir et m’appartenir, toute à
moi dans cette vie et dans l’autre, ou aurais-tu aimé être un astre ici-bas
et opaque nébuleuse là-haut ? Je connais déjà ta réponse et je te dis donc :
‘Tu as répondu sagement’. Va en paix."
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