"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 6.409 - Il dramma familiare del sinedrista Giovanni.

 3.407 - In the House of Joseph of Arimathea on a Sabbath. John, a Member of the Sanhedrin.

 4.409 - El drama familiar del Anciano Juan.

 7.455 - Sabbat im Haus des Joseph von Arimathäa, Der Synedrist Johannes.


Samedi 5 mai 29
(5 lyar ou ziv 3789)
Aux environs
d'Emmaüs de la Plaine.


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 Je jugeais Dieu inexorable...

 La jalousie maladive.

 Les paroles de réconciliation du couple.


 

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Ancienne édition : Tome 6, chapitre 98.
Nouvelle édition : Tome 6, chapitre 409.

409
Le drame familial de Jean, membre du Sanhédrin.

Le mardi 2 avril 1946

360/361>  409.1 – Joseph d'Arimathie se repose dans une pièce à demi-obscure car tous les rideaux sont descendus pour s'abriter du soleil. Un silence absolu règne dans toute la maison. Joseph sommeille sur un siège bas couvert d'une natte... Entre un serviteur qui se dirige vers son maître et le touche pour l'éveiller. Joseph ouvre les yeux encore mal éveillés et lève vers son serviteur un regard interrogatif.         

"Maître, il y a ton ami
Jean..."  

"Mon ami Jean ?! Comment est-il ici si le sabbat n'est pas fini ?!"


Joseph est réveillé sur le coup par la surprise de la visite d'un sanhédriste un jour de sabbat et il ordonne :    

"Fais-le entrer tout de suite."   

Le serviteur sort, et pendant qu'il attend, Joseph va et vient pensif, dans la pièce à demi-obscure et fraîche...      

"Dieu soit avec toi, Joseph !" dit le sanhédriste Jean.         

C’est celui que nous avons vu
[1] lors du premier banquet donné pour Jésus à Arimathie et aussi dans la maison de Lazare à la dernière Pâque, toujours en qualité, sinon de disciple, du moins de personne qui n'a pas de haine pour Jésus.        

"Et avec toi, Jean ! Mais... te sachant juste, je m'étonne de te voir avant le crépuscule..."

"C'est vrai. J'ai violé la loi du Sabbat. Et j'ai péché, sachant que
je péchais. Il est donc grand mon péché... Et grand sera le sacrifice que je consommerai pour être pardonné. Mais beaucoup plus grand encore le motif qui m'a poussé à ce péché... Jéhovah [2], qui est juste, aura pitié de son serviteur coupable, à cause du grand motif qui m'a poussé à la faute..."   

"Autrefois tu ne parlais pas ainsi. Pour toi le Très-Haut était seulement rigoureux, inflexible. Et tu étais parfait parce que tu le
craignais comme un Dieu inexorable..."       

 "Oh ! parfait !... Joseph, je ne t'ai jamais confessé mes fautes secrètes... Mais, c'est vrai, je jugeais Dieu inexorable, comme beaucoup de personnes en Israël. On nous a appris à le croire ainsi : le Dieu des vengeances..."        

"Et tu as continué de le croire même après que le Rabbi est venu
pour faire connaître à son peuple le vrai Visage de Dieu, son vrai Cœur... Un Visage, un Cœur de Père..."  

"C'est vrai. C'est vrai. Mais... je ne l'avais pas encore entendu
parler longuement... Cependant... tu te rappelleras que dès la première fois que je l'ai vu au banquet dans ta maison, j'ai eu une attitude de respect... sinon d'amour pour le Rabbi."     

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362> "C'est vrai... Mais pour le bien que je te veux, je voudrais que tu arrives à une attitude d'amour pour Lui. C'est trop peu que le respect..."    

"Toi, tu l'aimes, n'est-ce pas, Joseph ?"          

"Oui. Et je te le dis bien que je sache que les Princes des Prêtres
[3] haïssent ceux qui aiment le Rabbi. Mais tu n'es pas capable d'être un délateur..."         

"Non. Je n'en suis pas capable... Et je voudrais être comme toi. Mais y arriverai-je jamais ?"

"Je prierai pour que tu y arrives. Ce serait ton salut éternel, mon ami..."

 409.2 – Un silence plein de réflexions... Puis Joseph demande :    

"Tu m'as dit qu'un grand motif t'a poussé à violer le sabbat. Quel est-il ? Puis-je te le demander sans être trop indiscret ? Je pense que tu es venu pour avoir de l'aide de ton ami... Et pour t'aider, je dois savoir..." 

Jean se passe la main sur le front, large, légèrement dégarni d'un homme fait, il se serre le front, caresse machinalement ses cheveux qui commencent seulement à grisonner, sa barbe touffue et carrée... Puis il lève la tête et fixe Joseph en disant :

"Oui, un grand motif et un motif pénible. Et... et une grande espérance..."         

"Lesquels ?"         

"Joseph, tu penses que ma maison est un enfer et bientôt ce ne sera plus une maison mais... mais une chose dévastée, perdue, détruite, finie ?"

"Quoi ? Que dis-tu ? Tu divagues ?"    

"Non, je ne délire pas. Ma femme veut s'en aller... Cela t'étonne ?"         

"...Oui... parce que... je l'ai toujours connue bonne et... parce que votre famille me paraissait exemplaire... toi, toute bonté... elle, toute vertu..."  

Jean s'assoit, la tête dans les mains...  

Joseph poursuit :

"Maintenant... cette... cette décision... Moi... Voilà... je ne puis croire qu'elle ait manqué... ou que tu aies manqué... Mais je le crois encore moins d'elle... qui ne connaît que sa maison, ses enfants... Non !... En elle il ne peut y avoir de faute… !"   

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363> "En es-tu sûr ? Vraiment sûr ?" 

"Oh ! pauvre ami ! Moi je n'ai pas l’œil de Dieu, mais pour autant que je puisse en juger, je le juge ainsi..."        

"Tu ne penses pas qu'Anne soit... infidèle... ?"          

"Anne ?! Mais, mon ami ! Le soleil d'été t'a fait perdre la tête ? Infidèle avec qui ? Elle ne sort jamais de la maison, elle préfère la campagne à la ville. Elle travaille comme la première des servantes, elle est humble, réservée, travailleuse, affectueuse pour toi, pour les enfants. Une femme légère n'aime pas ces choses. Crois-le. Oh ! Jean, mais sur quoi fondes-tu tes soupçons ? Depuis quand ?"  

"Depuis toujours."          

"Depuis toujours ? Mais alors, c'est une maladie… !"          

"Oui. Et... Joseph, moi j'ai beaucoup de torts. Mais je ne veux pas les avouer à toi seul. Avant-hier, sont passés chez moi des disciples et des pauvres. Ils disaient que le Rabbi venait chez toi. Et hier... hier ce fut une journée de grande tempête pour ma maison... si bien qu'Anne a pris la décision que j'ai dite... Pendant la nuit, et quelle nuit, j'ai beaucoup réfléchi... Et j'ai conclu que seulement Lui, le Rabbi parfait..."        

"Divin, Jean, divin !"      

"...Comme tu veux... Que Lui seul peut me guérir et réparer... reconstruire ma maison, me rendre mon Anne... mes enfants... tout..."       

L'homme pleure et au milieu de ses larmes, il continue :   

"Parce que Lui seul voit et dit la vérité... Et je croirai à Lui...         
 409.3 – Joseph, mon ami, laisse-moi rester ici à l'attendre..."       

"Le Maître est ici. Il va partir après le crépuscule. Je vais te le chercher."

Et Joseph sort.     

Quelques minutes d'attente, puis de nouveau le rideau s'écarte pour laisser passer Jésus... Jean se lève, puis se courbe en un salut respectueux.       

"La paix à toi, Jean. Pour quel motif m'as-tu cherché ?"     

"Pour que tu m'aides à voir... et pour que tu me sauves. Je suis très malheureux. J'ai péché contre Dieu et contre ma chair jumelle. Et de péché en péché, j'en suis venu à violer la loi du sabbat. Absous-moi, Maître."

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364> "La loi du sabbat ! Grande et sainte loi ! Et loin de Moi la pensée de la juger de peu d'importance et périmée. Mais pourquoi la places-tu avant le premier des commandements ? Et quoi ? Tu demandes l'absolution pour avoir violé le sabbat et tu ne demandes pas de l'être pour avoir manqué à l'amour et avoir torturé une innocente et pour avoir amené au désespoir et au seuil du péché l'âme de ton épouse ? Mais c'est de cela que tu devais te tourmenter plus que de toute autre chose ! De la calomnie que tu as commise à son égard..."     

"Seigneur, je n'en ai parlé qu'avec Joseph, il y a un instant, avec personne d'autre, crois-le. Je tenais ma douleur tellement cachée que Joseph, mon bon ami, ne s'est aperçu de rien et qu'il en a été étonné. Maintenant, lui t'en a parlé, mais pour me venir en aide. Avec personne d'autre le juste Joseph ne parlera."

"Avec Moi, il n'a pas parlé, il m'a seulement dit que tu me cherchais."    

"Oh ! alors, comment sais-tu ?"

"Comment je sais ? Comme Dieu connaît les secrets des cœurs. Veux-tu que je te dise l'état du tien ?"... 

Joseph est sur le point de se retirer discrètement, mais Jean lui-même l'arrête en disant : 

"Oh ! reste ! Tu es pour moi un ami ! Tu peux m'aider auprès du Rabbi, toi
paranymphe de mon mariage… !"       

Joseph revient sur ses pas.        

"Veux-tu que je te le dise ? Veux-tu que je t'aide à te connaître ? Oh ! ne crains pas ! Je n'ai pas la main cruelle. Je sais découvrir les blessures, mais je ne les fais pas saigner pour les soigner. Je sais comprendre et être indulgent. Et je sais soigner et guérir, il suffit que l'on veuille être guéri. Toi tu as cette volonté, c'est pourquoi tu m'as cherché. Assois-toi ici, à côté de Moi, entre Joseph et Moi. Il a été le paranymphe de tes noces terrestres, je voudrais être Moi, le paranymphe de tes noces spirituelles
[4]... Oh ! si je le veux !... Ainsi !       
 409.4 – Et maintenant écoute bien, et réponds avec franchise à tout. Toi, que penses-tu que soit l'acte de Dieu de la création de l'homme et de la femme pour qu'ils fussent unis ? Un acte bon ou un acte mauvais ?"     

"Bon, Seigneur, comme toutes les choses faites par Dieu."

"Tu as bien répondu. Maintenant, dis-moi : si l'acte était bon, quelles devaient être ses conséquences ?"

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365> "Bonnes pareillement, ô Seigneur. Et elles furent bonnes, bien que Satan soit entré pour les troubler, car Adam eut toujours réconfort d'Eve, et Eve réconfort d'Adam, et même le réconfort fut encore plus sensible lorsque seuls, exilés sur la terre, ils furent le soutien l'un de l'autre. Et bonnes les conséquences matérielles, c'est-à-dire les enfants par lesquels se propagea l'homme, et à travers lesquels brilla la puissance et la bonté de Dieu."    

"Pourquoi ? Quelle puissance et quelle bonté ?"       

"Mais... celle qui s'exerce en faveur des hommes. Si nous regardons en arrière... oui... il y a de justes punitions mais il y a, et plus nombreuses, les bontés... et c'est une bonté infinie que le pacte conclu avec Abraham et répété à Jacob et puis, et puis... répété jusqu'au jour d'aujourd'hui et répété par des bouches sans mensonge : les prophètes... jusqu'à Jean..."   

"Et par celle du Rabbi, Jean" interrompt Joseph.     

"Celle-là n'est pas une bouche de prophète... Ce n'est pas une bouche de Maître... C'est... davantage."     

Jésus a un sourire à peine esquissé devant la... profession de foi encore implicite du sanhédriste qui n'arrive pas à dire : "C'est une bouche divine" mais qui déjà le pense.    

"Donc Dieu a bien fait d'unir l'homme et la femme. C'est dit. Mais comment veut-Il que soient homme et femme ?" demande Jésus.     

"Une seule chair."

"C'est bien. Alors la chair peut-elle se haïr elle-même ?"    

"Non."       

"Un membre peut-il haïr l'autre membre ?"  

"Non."       

"Un membre peut-il se séparer de l'autre membre ?"         

"Non. Une gangrène seule, ou une lèpre, ou un malheur peuvent couper un membre du reste du corps."      

"Très bien. Par conséquent seule une chose douloureuse ou mauvaise peut séparer ce qui de par la volonté de Dieu, n'est qu'une unité ?"      

"C'est ainsi, Maître."       

 409.5 – "Et alors, pourquoi toi, convaincu de ces choses, n'aimes-tu pas ta chair, et pourquoi la hais-tu au point de faire naître une gangrène entre l'un et l'autre membre à cause de laquelle le membre mortifié, le membre le plus faible se sépare et te laisse seul ?"

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366> Jean baisse la tête silencieusement en tordant les franges de son vêtement. 

"Je vais te dire le pourquoi. C'est que Satan est entré, perturbateur comme toujours, entre toi et ton épouse. Ou plutôt : il est entré en toi avec un amour désordonné pour ton épouse. L'amour, quand il est désordonné, devient de la haine, Jean. Satan a travaillé ta sensualité de mâle pour arriver à te faire pécher. C'est par là qu'a commencé ton péché. Par un désordre qui a produit de plus en plus de nouveaux et graves désordres. En ton épouse, tu n'as pas vu seulement la bonne compagne et la mère de tes enfants, mais aussi un objet de plaisir, et cela a fait devenir tes pupilles comme celles du bœuf qui voit tout altéré. Tu as vu comme tu voyais. C'est ainsi que tu as vu ton épouse. Objet de plaisir pour toi, tu l'as jugée telle aussi pour les autres, d'où ta jalousie fiévreuse, ta peur sans raison, ta tyrannie coupable qui a fait d'elle une apeurée, une prisonnière, une torturée, une calomniée. Et qu'importe si tu ne lui donnes pas des coups de bâton, si tu ne lui fais pas des reproches publics ? Mais ton soupçon est bâton ! Mais ton doute est calomnie ! Tu la calomnies en pensant qu'elle est capable d'arriver à te trahir. Qu'importe si tu la traites comme son rang te l'impose ? Mais elle est pour toi pire qu'une esclave dans l'intimité de la maison, à cause de ta luxure bestiale qui l'avilit plus que tout, qu'elle a toujours supporté en silence et avec docilité, espérant te calmer, te persuader, te rendre bon, et qui n'a servi qu'à t'exaspérer de plus en plus, jusqu'à faire de ta maison un enfer où rugissent les démons de la luxure et de la jalousie. La jalousie ! Mais que veux-tu qu'il y ait de plus calomnieux pour une femme que la jalousie ? Et quelle chose indique plus clairement l'état réel d'un cœur que la jalousie ? Crois bien que là où elle se niche, si sotte, si déraisonnable, si dénuée de fondements, si outrageante, si obstinée, non, il n'existe pas d'amour du prochain ni de Dieu, mais il y a l'égoïsme. C'est de cela, pas d'une fin de sabbat violée, que tu dois te tourmenter ! Pour que l'on te pardonne, tu dois remédier à la dévastation que tu as provoquée..."          

 409.6 – "Mais Anne veut s'en aller désormais... Viens la persuader, Toi... Toi seul, en l'entendant parler, tu peux juger si elle est réellement innocente et..." 

"Jean !! Tu veux guérir et tu ne veux pas croire ce que je te dis ?" 

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367> "Tu as raison, Seigneur. Change-moi le cœur. C'est vrai : je n'ai pas de motif d'un soupçon fondé. Mais je l'aime tant... luxurieusement, c'est vrai... Tu as bien vu... et tout me porte ombrage..."      

"Entre dans la Lumière, sors de la fièvre ardente des sens si atroce. Cela te coûtera au début... Mais il te coûterait beaucoup plus de perdre une bonne épouse et de gagner l'enfer pour payer ton péché de manque d'amour, de calomnie et d'adultère, et le sien, car je te rappelle que celui qui pousse une femme au divorce se met et la met sur le chemin de l'adultère. Si tu sais résister pendant une lune, au moins pendant une lune à ton démon, Moi, je te promets que ton cauchemar sera fini. Me le promets-tu ?"    

"Oh ! Seigneur ! Seigneur ! Je voudrais... mais c'est un feu... Éteins-le-moi, Toi, Toi qui es puissant… !"   

Le sanhédriste Jean est glissé à genoux devant Jésus et il pleure la tête dans ses mains qu'il appuie au sol.          

"Je vais te l'apaiser, te le circonscrire. Je vais mettre un frein et des limites à ce démon. Mais tu as beaucoup péché, Jean, et tu dois travailler par toi-même à te relever. Ceux que j'ai convertis sont venus à Moi avec une volonté entière de devenir nouveaux, libres... Ils avaient déjà opéré, par leurs seules forces, le commencement de leur rédemption. Ainsi Mathieu, ainsi Marie de Lazare et d'autres encore. Tu es venu ici seulement pour savoir si elle était coupable et pour que je t'aide à ne pas perdre la source où s'abreuvait ton plaisir. Je circonscrirai le pouvoir de ton démon, non pendant une lune mais pendant trois lunes. Pendant ce temps, médite et élève-toi. Propose-toi de prendre une nouvelle vie d'époux, une vie d'homme doté d'une âme, et non la vie de brute que tu as menée
jusqu'à présent. Et fortifie-toi par la prière et par la méditation, par la paix que je te donne pour trois mois, sache lutter et te conquérir la Vie éternelle et te reconquérir l'amour et la paix de ton épouse et de ta maison. Va !"        

 409.7 – "Mais que vais-je dire à Anne ? Peut-être je vais la trouver déjà prête à partir... Quelles paroles après tant d'années... d'offenses, pour la persuader que je l'aime et que je ne veux pas la perdre ? Viens, Toi..."       

"Je ne puis. Mais c'est si simple... Sois humble. Prends-la à part et avoue ton tourment. Dis-lui que tu es venu à Moi parce que tu veux que Dieu te pardonne. Et dis-lui de te pardonner car le pardon de Dieu te sera donné seulement si elle le demande pour toi et d'abord te le donne... 

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368> Oh ! malheureux ! Quel bien, quelle paix tu as perdus avec ta fièvre ! Quel mal crée l'indiscipline des sens, le désordre dans les affections ! Allons, lève-toi, et va tranquille. Mais ne comprends-tu pas qu'elle, parce qu'elle est bonne et qu'elle t'est fidèle, est plus déchirée que toi à la pensée de te quitter et qu'elle n'attend qu'une parole de toi pour te dire : "Tout est pardonné" ? Allons, va. Le crépuscule est accompli désormais. Tu ne commets donc pas de péché en retournant à la maison... Et de l'avoir fait pour venir à ton Sauveur, ton Sauveur t'en absout. Va en paix, et ne pèche plus."      

"Oh ! Maître ! Maître... je ne mérite pas ces paroles !... Maître... moi... Je voudrais t'aimer désormais..." 

"Oui, oui. Va. Ne tarde pas. Et souviens-toi de cette heure, à l'heure où je serai l'Innocent calomnié
[5]."



"Que veux-tu dire ?"       

"Rien. Va. Adieu."

Et Jésus se retire en quittant les deux sanhédristes émus et enflammés de le juger vraiment saint et sage, comme Dieu seul peut l'être.
 

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Fiche mise à jour le 28/11/2023.

 



[1] Vu en EMV 114.4/6 et en EMV 375.5.  

[2] Le texte original emploie " Jaavè". Jéhovah se prononçait différemment selon les accents : les galiléens plus proche de Jéhovah et les judéens, comme ici, plus proche de Yavhé. Voir l’article dédié.          

[3] La classe dirigeante du Sanhédrin, appelée souvent les sadducéens en raison de leur filiation au grand prêtre Saddoq.    

[4] Comme indiqué dans la fiche en lien ci-dessus, le paranymphe est l’ami du marié qui va le chercher pour le conduire à la chambre nuptiale.          

[5] Jean refusera, comme quelques autres, de tremper dans la machination tramée lors du procès de Jésus. Cf. EMV 604.10.