"L'Évangile tel qu'il m'a été
révélé" |
aucun accent |
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Samedi 11
novembre 28 (5 Kisleu)
- Les parents de Margziam sont sauvés 534 - Margziam est révolté contre leur genre de mort 535 - Sa haine pour Doras 535 - Margziam réfléchit en sage 536 - Dieu fait de même 537 |
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534> Jésus sort de la maison, tenant l'enfant par la main. Ils
n'entrent pas dans le centre de Nazareth, mais au contraire en sortent par le
même chemin suivi par Jésus la première fois qu'il quitta sa maison pour sa
vie publique et, arrivés aux premières oliveraies, ils quittent la route
principale pour prendre des sentiers à travers les arbres, en cherchant le
faible soleil qui a succédé aux jours de bourrasque. Jésus invite l'enfant à
courir et à sauter. Mais Margziam répond : "Je préfère rester près
de Toi. Je suis grand, maintenant, et je suis un disciple." 535> Jésus sourit de cette...
profession sérieuse d'âge et de dignité. Il est vrai que c'est un bien petit
adulte qui chemine à ses côtés. Personne ne lui donnerait plus de dix
ans. Mais personne ne peut dire qu'il n'est pas un disciple, et moins que
tous Jésus, qui se borne à dire : "Tu vas t'ennuyer à rester
silencieux pendant que je fais oraison. Je t'avais amené avec Moi pour te
faire amuser." "Je ne pourrais
pas me divertir ces jours-ci... Mais rester près de Toi me soulage tant... Je
t'ai tant désiré ces temps-ci... parce que... parce que..."
L'enfant serre ses lèvres tremblantes et ne parle plus. Jésus lui met la main
sur la tête en disant : "Mais ils sont
morts sans t'avoir vu, Seigneur... Et morts de quelle manière... Je les ai
vus, tu sais, quand ils ont dégagé de la terre tous les morts du pays... Ma
mère, mon père... mes petits frères... Que m'importe si pour me consoler ils
me disaient : "Les tiens ne sont pas ainsi. Ils n'ont pas
souffert" Oh ! ils n'ont pas souffert ! C'étaient donc des
plumes, les pierres qui sont tombées sur eux ? C'était de l'air la terre
et l'eau qui les ont suffoqués ? Et leur raison n'aura pas réagi quand
ils se sentaient mourir, en pensant à moi ?.." L'enfant est très
agité par la douleur. Il gesticule debout devant Jésus, quasi agressif... Mais Jésus comprend
cette douleur, ce besoin de parler et il le laisse dire. Jésus n'est pas de
ceux qui disent : "Tais-toi. Tu me scandalises" à ceux qui
délirent à cause d'une douleur vraie. L'enfant
continue : "Et après ? Qu'est-ce qui est arrivé après ?
Tu le sais ce qui est arrivé après ! Si tu n'étais pas venu, je serais
devenu une bête fauve, ou bien je serais mort comme un serpent dans le bois.
Et je ne serais plus allé vers maman, vers mon père, mes petits frères car je
haïssais Doras et... et je n'aimais plus Dieu comme avant, quand maman était
là pour m'aimer, pour me faire aimer le prochain. 536> J'avais presque de
la haine pour les oiseaux qui se remplissaient le jabot, qui avaient des
plumes chaudes, qui refaisaient leurs nids, moi qui avais faim, qui avais un
vêtement déchiré, qui n'avais plus de maison... Je les chassais, moi qui aime
les oiseaux, à cause de la colère qui montait en moi quand je me comparais
avec eux, et puis je pleurais parce je me rendais compte que j'avais été
méchant et que je méritais l'Enfer…" "Ah ! tu te
repentais donc d'avoir été méchant ?" "Oui, Seigneur.
Mais comment faire pour être bon ? Le vieux père l'était. Mais lui
disait : "Bientôt tout finira. Je suis vieux..." Mais moi, je
n'étais pas vieux ! Combien d'années encore avant de pouvoir travailler
et manger comme un homme et non comme un chien errant ? Je serais devenu
un voleur, moi, si tu n'étais pas venu." "Tu ne le serais
pas devenu, car ta mère priait pour toi. Tu vois que je suis venu et que je
t'ai pris ? Cela prouve que Dieu t'aimait et que ta mère veillait sur
toi." L'enfant se tait et réfléchit.
il semble demander une lumière au sol qu'il piétine, tant il le regarde, en
marchant à côté de Jésus sur l'herbe un peu roussie par la tramontane des
jours précédents. Puis il lève la tête en demandant : "Mais est-ce
que ce n'aurait pas été une preuve plus belle s'Il n'avait pas fait mourir ma
mère ?" Jésus sourit pour la
logique humaine de cette petite intelligence. Mais il explique avec sérieux
et bonté : "Voici, Margziam, je vais te faire comprendre les choses
par une comparaison. Tu m'as dit que tu aimés les oiseaux, n'est-ce
pas ? Maintenant écoute un peu. Les oiseaux sont-ils faits pour voler ou
pour rester en cage ?" "Pour
voler." "C'est bien. Et
les mères des oiseaux, comment font-elles pour les nourrir quand ils sont
petits ?" "Elles leur
donnent la becquée." "Oui, mais avec
quoi ?" "Avec des
graines, des mouches, des chenilles, des miettes de pain, ou des morceaux de
fruit qu'elles trouvent en volant ça et là." "Très bien.
Maintenant écoute. Si en ce printemps tu trouvais un nid par terre, avec les
petits dedans et la mère dessus, que ferais- tu ?" "Je le
prendrais." "Tout
entier ? Comme il est ? La mère comprise ?" "Tout entier,
car c'est trop vilain qu'il y ait des petits sans mère." "En réalité,
dans le Deutéronome, il est dit de prendre seulement les petits en laissant
libre la mère qui est sacrée pour la prolification."[1] 537> "Mais si c'est une bonne mère, elle ne s'en va pas, elle
court là où sont ses petits. C'est ainsi qu'aurait fait ma mère. Elle ne m'aurait
pas donné pour toujours, même à Toi, car je suis encore enfant, Elle n'aurait
pas pu venir non plus elle avec moi, car mes petits frères étaient encore
plus petits que moi. Et alors, elle ne m'aurait pas laissé aller." "C'est bien,
mais écoute : selon toi, aimerais-tu mieux la mère de ces oiseaux et
eux-mêmes si tu tenais la cage ouverte pour les allées et venues de la mère
leur apportant une nourriture appropriée, ou bien en la gardant
prisonnière ?" "Hé !... je
l'aimerais mieux en la laissant aller et venir jusqu'à ce que les petits
aient grandi... et je l'aimerais tout à fait si, en gardant les petits, une
fois devenus grands, je la laissais libre, elle, car l'oiseau est fait pour
voler... Vraiment... pour être tout à fait bon... je devrais laisser les
petits s'envoler une fois devenus grands et les rendre à la liberté... Ce
serait le plus véritable amour que je pourrais avoir pour eux. Et le plus
juste,… Hé ! oui ! Le plus juste, car je ne ferais que permettre
que s'accomplisse ce que Dieu a voulu pour les oiseaux..." "Mais brave
Margziam ! Tu as vraiment parlé en sage. Tu seras un grand maître de ton
Seigneur, et celui qui t'écoutera te croira parce que tu parleras en
sage !" "Est-ce vrai,
Jésus ?" Le petit visage, d'abord inquiet et triste, puis rendu
sombre par la réflexion, fermé par l'effort de juger ce qui était le
meilleur, s'épanouit et s'éclaire dans la joie de la louange. "C'est vrai.
Maintenant vois un peu ! Toi, seulement parce que tu es un brave garçon,
tu juges ainsi. Réfléchis comment Dieu jugera, Lui qui est la Perfection en
tout, en ce qui concerne les âmes et leur vrai bien.
"Si,
Seigneur." "Maintenant,
réfléchis un peu. Ta mère sera libérée par Moi et n'aura pas besoin de tes
suffrages. Mais toi, si elle était morte après la Rédemption, et qu'elle
aurait eu besoin de suffrages, aurais-tu pu les lui procurer comme prêtre.
Réfléchis : tu n'aurais pu que faire les frais d'une offrande à un
prêtre du Temple pour qu'il fasse pour elle un sacrifice de victimes telles
que des agneaux ou des colombes ou des produits de la terre. Cela seulement,
si tu étais resté le petit paysan Jabé près de ta
mère. Au contraire toi, Margziam, prêtre du Christ, tu pourrais célébrer
directement pour elle le Sacrifice vrai de la Victime Parfaite, au nom de
laquelle tous les pardons sont accordés !" "Et je ne
pourrai plus le faire ?" "Non pour ton
père, ta mère et tes petits frères. Mais tu pourras le faire pour des amis et
tes disciples. N'est-ce pas beau tout cela ?" "Oui,
Seigneur." "Alors
retournons à la maison, rassérénés." "Oui... mais je
ne t'ai pas laissé faire oraison !... Cela me déplaît..."
Et il entonne :
"Un beau chant m'est sorti du cœur..." Margziam unit sa voix
argentine au bronze et or de celle de Jésus. |
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