Le lundi 21 août
1944.
30> 298.8 - Marie
dit :
"Maria (Valtorta), c'est la Mère qui parle. Mon Jésus t'a parlé de
l'enfance de l'esprit, nécessairement requise pour conquérir le Royaume. Hier
il t'a montré une page de sa vie de Maître. Tu as vu des enfants, de pauvres
enfants. N'y aurait-il rien d'autre à dire ? Si, et c'est moi qui le
dis. À toi que je veux rendre toujours plus chère à Jésus. C'est une nuance
dans le tableau qui a parlé à ton esprit pour l'esprit d'un grand nombre de
gens. Mais ce sont les nuances qui font la beauté du tableau, ce sont elles
qui révèlent les talents du peintre et la sagesse de l'observateur. Je veux
te faire remarquer l'humilité de mon Jésus.
Cette pauvre fillette, dans la simplicité de son ignorance, ne traite pas
autrement le pécheur au cœur de pierre que mon Fils. Elle ne sait rien du
Rabbi ni du Messie. Un peu moins qu'une petite sauvagesse, ayant vécu dans
les champs, dans une maison où l'on méprisait le Maître, car le pharisien Ismaël méprisait mon Jésus,
elle n'a jamais entendu parler de Lui et ne l'a jamais vu.
Le père et la mère, brisés par un travail épuisant qu'exigeait le maître
cruel, n'avaient pas le temps et la possibilité de lever la tête de la terre
qu'ils défrichaient. Peut-être avaient-ils entendu, pendant qu'ils fauchaient
les moissons, ou pendant la cueillette des fruits et des grappes, ou pendant
qu'ils écrasaient les olives à la dure meule, une clameur d'hosannas et
peut-être avaient-ils levé un moment leur tête fatiguée. Mais la peur et la
fatigue avaient tout de suite rabaissé leur tête sous le joug. Et ils étaient
morts, en pensant que le monde n'était que haine et souffrance, alors qu'au
contraire le monde était amour et bien, depuis le moment où mon Jésus le
foulait sous ses très saints pieds. Esclaves d'un maître sans pitié, ils sont
morts sans avoir rencontré une seule fois le regard et le sourire de mon
Jésus, ni entendu sa
parole qui donnait à l'esprit une richesse grâce à laquelle les indigents se
sentaient riches, les affamés rassasiés, les malades en bonne santé, ceux qui
souffraient consolés.
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31> Eh bien, Jésus ne dit pas : "Moi, qui suis le
Seigneur, je te dis : fais cela". Il garde son anonymat.
Et la petite, ignorante au point de ne pas comprendre même devant le miracle
du pommier dépouillé même de ses feuilles qui charge une de ses branches de
fruits pour apaiser leur faim, continue de l'appeler :
"Seigneur" comme elle appelait Ismaël son maître et le cruel Jacob. Elle
se sent attirée vers le bon Seigneur parce que la bonté attire toujours. Mais
rien de plus. Elle le suit avec confiance. Elle l'aime tout de suite, par
instinct, pauvre petit être perdu dans le monde et dans l'ignorance voulue
par le monde, "par le grand monde des puissants et des jouisseurs"
qui veulent tenir dans l'ignorance les inférieurs pour pouvoir les torturer
plus à leur aise et les exploiter plus odieusement.
298.9 - Elle
saura ensuite qui était ce "Seigneur" qui, pauvre comme elle, sans
maison ni nourriture, sans mère, parce qu'il avait tout quitté pour l'amour
de l'homme, même pour ce petit bout d'homme qu'elle était, pauvre créature de
fillette, ce Seigneur qui lui avait donné les fruits miraculeux en voulant
enlever de ses lèvres et de son cœur l'amertume de la méchanceté humaine qui
crée la haine des malheureux contre les puissants, avec un fruit du Père, pas
avec un quignon de pain offert tardivement et qui pour elle aurait toujours
eu le goût de la dureté et des pleurs.
Vraiment ces pommes rappelaient les fruits du Paradis Terrestre. Fruit venu
sur la branche pour le Bien et pour le Mal, il aurait marqué la rédemption de
toutes les misères, d'abord celle de l'ignorance de Dieu, pour les deux
orphelins, et marqué le châtiment pour celui qui, connaissait déjà la Parole,
avait agi comme s'il ne la connaissait pas. Elle saura ensuite, par la femme
de bien qui l'accueillit au nom de Jésus, qui était Jésus. Pour
elle plusieurs fois Sauveur. De la faim, des intempéries, des périls du
monde, de la faute d'origine.
Mais pour elle, elle a toujours vu Jésus dans la lumière de ce jour et il est
toujours apparu comme le Seigneur bon, d'une bonté de conte de fée, le
Seigneur qui donnait des caresses et des cadeaux, le Seigneur qui lui avait
fait oublier qu'elle était sans père ni mère, sans toit et sans vêtements,
parce qu'il avait été bon comme le père et doux comme la mère et qu'il avait
donné un nid à leur fatigue et une couverture à leur nudité avec sa poitrine
et son manteau et celui des autres gens de bien qui étaient avec Lui.
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32> Une lumière paternelle et suave qui n'a pas péri sous le
flot de ses larmes même lorsqu'elle a su qu'il était
mort tourmenté sur une croix, ni, non plus lorsque, petite fidèle de la
première Église, elle a vu ce qu'était devenu le visage de son
"Seigneur" sous les coups et les épines et après avoir réfléchi comment
il est maintenant, au Ciel, à la droite du Père. Une lumière qui lui a souri
à sa dernière heure sur la terre, l'amenant sans crainte vers son Sauveur,
une lumière qui lui a souri encore, si ineffablement douce, dans la splendeur
du Paradis.
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