TEXTES DE LA MESSE.
Missel de saint
Pie X en usage à l’époque.
Introït : Regardez-moi et ayez pitié de
moi, Seigneur, car je suis pauvre et délaissé ; considérez mon
humiliation et ma peine, et pardonnez-moi tous mes péchés, ô mon Dieu. Ps Vers vous, Seigneur, j’élève mon
âme ; mon Dieu, je me confie en vous, que je n’ai pas de confusion.
Gloire au Père … Psaume
24 (Hébreu 25), 16.18.1.2.
Collecte : O Dieu, protecteur
de ceux qui espèrent en vous, sans lequel il n’y a ni force, ni sainteté,
multipliez sur nous votre miséricorde afin que, guidés et conduits par vous,
nous passions par les biens temporels de façon à ne pas perdre les biens
éternels. Par N.S.J.C…
Épître : 1
Pierre 5, 6 -11.
Graduel : Remets ton sort au Seigneur, et il te soutiendra.
Quand j’adressais ma plainte au Seigneur, il a entendu ma voix en me
délivrant de ceux qui m’assiègent. Psaume
54 (Hébreu 55), 23.17.19.
Alléluia : Dieu est un juge
équitable, fort et patient ; est-ce qu’il s’irrite tous les jours ?. Psaume 7, 12.
Évangile : Luc
15, 1-10.
Offertoire : Qu’ils espèrent en vous,
Seigneur, tous ceux qui connaissent votre nom ; car vous n’abandonnez
pas ceux qui vous cherchent. Chantez au Seigneur qui réside en Sion ;
car il n’a point oublié la prière du pauvre. Psaume 9,
11.12.13.
Secrète : Regardez, Seigneur, ces dons de l’Église qui
vous prie, et faites que les croyants les reçoivent toujours saintement pour
leur salut. Par N.S.J.C…
Communion : Je vous le dit : il y a de
la joie chez les Anges de Dieu pour un seul pécheur qui fait pénitence. Luc 15,
10.
Postcommunion : Seigneur, que la réception de
votre sacrement nous vivifie et nous ayant purifiés, nous rende dignes de
votre éternelle miséricorde. Par N.S.J.C…
COMMÉMORATION DE SAINT PAUL, APÔTRE.
Introït : Je sais en qui j’ai mis
ma confiance, et j’ai la conviction qu’il a le pouvoir de garder mon dépôt
jusqu’à ce jour où il me jugera en juste juge. Ps. Seigneur, bous m’avez éprouvé et vous me connaissez ;
vous savez mon humiliation et ma résurrection. Gloire au Père… 2 Timothée 1,
12 ; Psaume
138 (Hébreu 139), 1-2.
Collecte : O Dieu, qui avez
instruit la multitude des nations par la prédication du B. Apôtre Paul,
faites, s’il vous plaît, qu’en célébrant sa naissance, nous éprouvions son
patronage auprès de vous. Par N.S.J.C.
Épître : Galates 1, 11-20.
Graduel : Celui qui a fait de
Pierre l’Apôtre des circoncis, a aussi fait de moi l’Apôtre des gentils, et
ils ont reconnu la grâce qui m’avait été accordée. La grâce de Dieu n’a pas
été stérile en moi, mais elle demeure toujours en moi. Galates 2,
8-9 ; 1 Corinthiens
15, 10.
Évangile: Matthieu
10, 16-22.
Offertoire : Je vois, ô Dieu, que vous
avez honoré souverainement vos amis, que leur empire s’est extrêmement
fortifié. Psaume
138 (Hébreu 139), 17.
Secrète : Par les prières de votre
Apôtre Paul, sanctifiez, Seigneur, les dons de votre peuple, afin que vous
agréant par votre institution, ils vous agréent plus par le patronage de sa
supplication. Par N.S.J.C.
Communion : En vérité, je vous le
dis, vous qui avez tout abandonné pour me suivre, vous recevrez le centuple,
et vous posséderez la vie éternelle. Matthieu 19,
28.29.
Postcommunion : Ayant reçu vos
mystères, Seigneur, nous vous demandons par l’intercession du Bienheureux
Paul, votre Apôtre, que ceux-ci ayant été célébrés pour vous glorifier, nous
servent de remède. Par N.S.J.C. "
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Dimanche 23 juin 1946.
168> Azarias dit :
"La confiance ne doit pas annuler l'humilité, tout comme
la reconnaissance de vos faiblesses ne doit pas annuler votre confiance dans la
bonté du Seigneur. Une âme qui ne posséderait que l'une de ces deux vertus
serait imparfaite et s'avancerait périlleusement sur les voies de la
perfection.
Hier, c'est le Seigneur qui parlait et je me suis tu . Si j'avais pu te parler, je t'aurais fait considérer que
Pierre est un parfait exemple de l'âme dont la sainteté est équilibrée entre
la confiance qui annule la crainte et l'humilité qui maintient l'âme dans les
conditions nécessaires pour servir le Seigneur et obtenir son aide.
Pierre avait péché comme homme et comme apôtre. Mais ses péchés d'homme,
avant qu'il soit élu apôtre, ne lui furent pas un obstacle pour devenir
apôtre puisque, grâce à eux, au contraire, il fortifia son humilité; alors sa
confiance dans la justice divine qui le voulait apôtre se manifesta.
L'un des pièges de l'âme est très souvent la fausse humilité et
le manque de confiance. La fausse humilité va jusqu'à vous faire nier les
prodiges de Dieu en vous. Mais pourquoi ? Pour vous entendre dire : "Oh
! Non ! Tu le mérites parce que tu es bon, tu en es digne" et ainsi de
suite. Le manque de confiance vous incite à douter de Dieu, de sa puissance,
et à juger ses actions. N'ayez ni l'une ni l'autre de ces deux imperfections.
Soyez humbles selon la véritable humilité, celle qui se place au seuil de
tous les rapports entre vous et Dieu, qui lui confesse humblement vos propres
défaillances et vous fait vous souvenir de ce que vous êtes et de ce que
vous étiez, afin de ne jamais en arriver à vous autoproclamer saints, et
pour obliger le Seigneur à vous en récompenser. L'humilité véritable, celle
des vrais saints, reconnaît sans cesse que les mérites de la créature sont
absolument dérisoires devant la grandeur des dons que le Père lui accorde.
Cette reconnaissance produit une augmentation d'amour, et donc d'union à
Dieu.
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169> La vraie confiance s'abandonne au
Seigneur. Elle sait ce qu'elle est : un rien. Mais elle croit que les
actions de Dieu sont justes. Par conséquent, elle le sert sans juger si
l'instrument est imparfait à la tâche. Elle s'abandonne, se remet dans les
mains de Dieu et dit : "Fais de moi ce que tu veux." C'est
l'attitude qui a obtenu à la terre son Sauveur.
Marie, dans la solitude de sa maison, n'a pas été frappée de stupeur à cause
du miracle annoncé , mais
plutôt à cause de "la forme de salutation" employée par le
resplendissant Annonciateur. Mais, quand saint Gabriel lui a expliqué
pourquoi le Seigneur était avec elle et pourquoi elle était la Bénie entre
toutes les femmes, quand elle sut qu'elle serait la Vierge qui enfanterait
l'Homme, quand il lui fut révélé comment ses entrailles intactes pourraient
porter un fruit sans l'intervention d'un homme pour y déposer la semence, voici alors qu'elle, la femme humble et
confiante par excellence, dit : "Voici la servante de Dieu. Qu'il
me soit fait selon sa parole "
Alors le Verbe quitta le ciel, s'incarna par l'opération de l'Esprit Saint,
c'est-à-dire de l'Amour, habita parmi vous, souffrit et mourut sur la croix,
et l'homme fut racheté. Tout cela eut lieu grâce à l'humble et confiant
"qu'il me soit fait" (ou "Fiat") de la bienheureuse
Marie.
Est-ce donc parce que vous vous sentez "un rien", "une
misère", "une laideur", est-ce parce que vous vous souvenez
d'avoir été "péché" et "douleur de Dieu" que votre
confiance n'ose pas s'élancer ? Oh ! Non !
Voici
Paul, l'ancien Saül, injuste persécuteur du Christ dans ses serviteurs, qui
dit : "Je sais bien en qui j'ai mis ma confiance, et je suis sûr
qu'il est si puissant qu'il ne la décevra pas..." Tu entends comment
Paul se repose en confiance, en ce qui le concerne lui-même, mais aussi
l'homme passé, l'apôtre présent, la doctrine que seule la mort l'empêchera de
continuer à diffuser, tout. Il sait en qui il a placé sa confiance et il ne
craint rien. Comme Dieu l'a tiré du bourbier du passé, comme il l'a guidé sur
les voies de l'apostolat, il recueillera des mains de l'Apôtre assassiné le
trésor qu'il y avait déposé, pour le confier à d'autres afin qu'ils le
propagent, continuant ainsi le travail interrompu par la mort.
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170> Le trésor de Dieu ne périt pas,
et Dieu ne déçoit pas les bonnes volontés. Ne crains pas. Remets au Seigneur
tes anxiétés, comme dit le graduel de la sainte messe qui suit l'octave du
Sacré-Cœur. Car quand un fils "crie vers le Seigneur, il en exauce la
voix", lui qui sait quelle est la vérité des actions des hommes, et il
n'est pas besoin de longues oraisons pour lui expliquer ce qu'il faut ni de
l'étourdir afin qu'il voie. "Le Seigneur scrute et connaît ; que l'on s'assoie
ou que l'on se lève, lui le sait." Le Seigneur peut tout et, tout comme
il fit de Simon un apôtre, de même, de Saül le pharisien plein de zèle et
ennemi du christianisme, il fit Paul, l'apôtre du christianisme ; cela parce
que, en l'un comme en l'autre, "la grâce de Dieu ne fut pas vaine, elle
resta toujours active en eux", active et transformante.
Je veux
t'expliquer les épîtres des deux saintes messes. Pierre chante la puissance
de l'humilité. "Humiliez-vous sous la puissante main de Dieu pour qu'il
vous élève à l'heure de sa visite."
Pierre savait par expérience comment l'honneur d'avoir été touché par la main
de Dieu et désigné comme son serviteur peut être source d'orgueil chez
l'homme. Et il sait comment cet orgueil, assoupissant la vigilance de l'âme,
peut permettre au Tentateur d'induire l'homme au péché. Pierre l'avait
éprouvé. Il s'était cru sûr de lui. Il se sentait fort. Il était le chef des
apôtres. C'est donc que, selon lui, Dieu l'avait reconnu comme le meilleur.
Ce soir-là, donc, il se sentait comme un soldat dans une forteresse
imprenable : il avait Jésus-Eucharistie en lui. Il pouvait donc bien relâcher
sa vigilance, être content de soi, succomber à un
peu d'humanité, laissant Jésus lutter seul pour lui. Voilà un exemple de
confiance erronée. Dieu peut tout. Mais l'homme ne doit pas s'abandonner à ce
que peut Dieu, comme si son pouvoir en faveur de l'homme était pour lui une
obligation. L'homme aussi doit travailler de lui-même, et unir son travail à
celui de Dieu. C'est de cette aide mutuelle, de cette coopération, que naît
l'action sainte et parfaite.
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171> Ce soir-là, Pierre oublia de coopérer avec
Dieu et "il s'est endormi". Par trois fois. Quel sommeil
symbolique, et quel chiffre symbolique ! Les concupiscences sont au nombre de
trois : il y
eut trois sommeils de l'apôtre qui avait cédé à l'humanité et pour cela
s'était abandonné, comme quelqu'un qui dort, au Malin toujours aux aguets. À
l'instar de Samson qui, après s'être endormi sur le sein de la tentation
avait perdu l'union avec Dieu , Pierre
fut un nigaud sans force dans les mains de Satan qui le poussa à mentir, à
renier, à fuir comme un lâche .
Pierre connaissait donc le mal que sème une pensée de complaisance et qui
ensuite germe et grandit en revêtant des formes toujours plus coupables.
C'est la raison pour laquelle il dit : "Humiliez-vous sous la main
de Dieu." Que le don de Dieu ne devienne pas votre ruine, veut-il dire, mais au contraire, par l'humilité qui garde
le don et l'union à Dieu, que le Seigneur lui-même vous exalte à l'heure de
sa visite.
L'heure
de la visite de Dieu est celle de sa venue pour récompenser ou punir au
dernier jour. Il y a aussi d'autres heures : les manifestations de Dieu en
vous par des conseils, des inspirations ou des missions. Mais l'heure dont
parle Pierre, c'est le Jugement final. Chaque visite de Dieu est une
exaltation parce que c'est une élévation de la créature vers lui. Si la
créature utilise mal ces dons sans prix, elle en aura peine et douleur. Mais
tant qu'elle a la vie, elle peut toujours y remédier par des actes de
réparation, tandis que l'ultime venue est sans remède ni modification. Ou
bien c'est l'exaltation, ou bien c'est la condamnation éternelle de l'homme.
Vivez donc de sorte que Dieu puisse vous exalter quand viendra l'heure.
"Et remettez-lui chacune de vos anxiétés parce qu'il prend soin de
vous."
Dieu est Père. Quel est le fils qui, sachant que son père l'aime, n'accourt
pas vers lui lorsque quelque chose l'afflige pour le lui confier afin d'en
recevoir de l'aide, des conseils et du réconfort ? Alors, ce que vous faites
aux occasions douloureuses de la vie tant que votre père naturel est à vos
côtés, faites-le clone envers cette Paternité plus grande et plus parfaite
que celle relative et toujours imparfaite qu'est la paternité selon la chair.
Qu'est-ce qui vous fait pleurer quand la mort vous enlève votre géniteur ? Le
fait de vous savoir privés de son amour diligent. Le monde vous semble
soudain être un désert parce que celui qui avait soin de vous n'est plus.
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172> Mais Dieu ne passe pas, il est toujours
présent. Dieu ne cesse jamais
d'être Père. Ne pleurez donc pas, vous tous qui êtes
anxieux, parce qu'il y a quelqu'un qui veut apaiser vos angoisses : Dieu.
Soyez-lui toujours des fils, et il vous sera toujours un Père. Pour en être
les fils, "soyez sobres et veillez ! Votre adversaire, le Diable,
tel un lion rugissant, est là qui rôde, en cherchant qui dévorer.
Résistez-lui, fermes dans la foi, sachant que tous vos frères répandus dans
le monde endurent les mêmes souffrances."
Oh ! Pierre connaissait
ces attaques imprévisibles de l'Adversaire ! Et il savait qu'il faut
être sobre en toutes choses pour pouvoir le repousser promptement. La
sobriété ne concerne pas seulement la nourriture et la boisson. La sobriété
intellectuelle et spirituelle est aussi indispensable pour se sauver de
Satan. Même si quelqu'un ne boit ni ne mange comme un noceur, mais qu'ensuite
il satisfait sans mesure sa faim et sa soif de science, qu'il va en cherchant
à boire aux sources de tous les triomphes humains et des louanges humaines ;
même si quelqu'un n'abuse pas des plaisirs de la table et des autres
satisfactions de la nature corporelle, mais qu'ensuite, dans le domaine
spirituel, il fait dégénérer la charité en sentimentalisme, la piété en
quiétisme, ou recherche les émouvants frissons d'un mysticisme stérile parce
qu'il émeut les sens sans renouveler continuellement et toujours davantage
l'esprit dans le Bien, s'il s'enivre de ces extériorités en les entassant les
unes sur les autres pour recevoir les louanges des hommes et se féliciter
lui-même, alors il casse la belle sobriété qui ne concerne pas tant le palais
et le ventre que l'intellect et l'esprit, sobriété qui s'oppose à la triple
concupiscence qui est la raison de la ruine des âmes.
Soyez sobres. Contentez-vous du "pain quotidien", c'est-à-dire de
ce que Dieu vous donne, et n'en désirez pas plus. Il sait, lui, ce qui vous
est suffisant. En vouloir plus, vouloir obtenir davantage, produit un venin
parce que ce "plus" imprudent est composé d'une nourriture nocive et
non bénie.
N'ayez pas l'égoïsme de
dire que vous êtes les seuls à qui il arrive des choses aussi pénibles. Tout
homme porte sa croix et ce n'est certainement pas un signe de prédilection
que d'en être privé ou d'en avoir une insignifiante. Plus l'esprit est formé
et plus Dieu l'identifie au modèle : à l'Homme-Dieu dont la Passion fut
complète.
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173> Sachez souffrir et souffrir avec joie, en
pensant que votre souffrance, unie à celle de vos frères, se fond dans la
souffrance du Christ pour le salut du monde et la victoire sur Satan. Sachez
souffrir, et avec joie, sachant que, "avec un peu de souffrance le Dieu
de toute grâce vous perfectionnera, vous réconfortera et vous conformera,
vous donnant à la fin la gloire éternelle pour avoir su souffrir en union aux
mérites infinis de Jésus."
Après le bienheureux Pierre, qui s'adresse à tous les croyants et d'autant
plus à ceux qui, à cause de l'élection qu'ils ont reçue, doivent y
correspondre par un absolu dévouement, voici Paul qui, de même, semble parler
spécialement pour vous, les "voix". Il parle même en votre nom,
lorsqu'il répond pour vous au monde des incrédules et des hésitants. "Je
vous déclare que l'Évangile que je prêche ne vient pas des hommes, parce que
je ne l'ai pas reçu ni appris des hommes, mais par révélation de Jésus
Christ."
Pouvez-vous dire autre
chose de vous-mêmes, porte-parole du Seigneur ? Ce que vous dites vient-il de
vous ? Ou cela vous a-t-il été donné par quelqu'un qui est maître sur la
terre ? Cela vous vient du Verbe. Cela lui appartient. Vous le recevez pour
le transmettre. Vous ne pouvez ni vous en glorifier, ni le refuser. Si vous
le faisiez, vous déplairiez à Dieu qui pourrait reproduire le miracle de
Damas et vous abattre pour vous persuader qu'il n'y a pas de résistance qui
vaille contre la volonté de Dieu. Combien parmi vous, pris par la peur,
ont-ils tenté de se refuser à cet éclat surnaturel qui vous tombe dessus
comme une foudre céleste ? Combien, avant d'être des "voix", ont
presque ou carrément tourné en dérision ou nié le surnaturel qui vient chercher
une "nullité" en disant : "Cela ne peut être."
Eh bien ? Vous sentez maintenant que cela "peut être" ? En
revanche, puisque la crainte d'avoir péché par une telle pensée ou par votre
résistance vous assaille parfois, je vous dis qu'il est préférable qu'il en
soit ainsi plutôt que d'être impatient de posséder certains dons, impatient
au point de tomber dans le piège satanique et le favoriser par le violent
désir d'endosser des vêtements que seul Dieu peut donner.
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174> Je vous dis que vous feriez bien
mal de vous en glorifier, car c'est un don gratuit donné à des fins divines,
non pour ce que vous êtes, mais parce qu'on a besoin de vous. Ce pouvoir
n'est pas le vôtre. Ne volez jamais à Dieu sa propre gloire. Vous seriez bien
vite démasqués et punis par les moqueries du monde et par le jugement de
Dieu.
Certains, comme saint Paul, ont repoussé le don en croyant bien faire ? Ils
l'ont appelé folie en le voyant dans le cœur des autres ? Qu'ils
s'examinent ! Pourquoi ? Avec quelle pensée l'ont-ils repoussé ? Si
c'est avec celle de nier que Dieu peut tout, ils ont péché. Si c'est en
pensant que ce que possède déjà l'Église est suffisant et qu'il est inutile
de vouloir perfectionner ce qui est parfait, alors ils n'ont pas péché car
c'est un amour respectueux et zélé "de la tradition des Pères" qui
les a conduits.
Mais
quand Dieu appelle, ne faites pas de résistance. Imitez saint Paul. Ecoutez
ce qu'il dit : "...moi, aussitôt, sans tenir compte de la chair et du
sang... je me retirai... et ensuite... je retournai à Damas...",
c'est-à-dire qu'il obéit au Seigneur.
Parfois, un ensemble complexe de choses vous épouvante, pauvres âmes, et
vous désirez résister par peur de désobéir à la "tradition des
Pères". Non, chères âmes, non ! Ecoutez : quel est le plus fort ? Dieu.
Qui vous appelle ? Dieu. C'est pourquoi, sans tenir compte ni de ceci ni de
cela, obéissez à celui qui est au-dessus de tous, et avancez en toute
confiance. Satan est à l'origine de vos peurs pour vous faire désobéir à Dieu
et lui dérober un instrument. Les insinuations du monde sont un bruit sans
valeur qui retombe après avoir retenti. Laissez faire. Retirez-vous en Dieu
et servez-le, lui seul.
Que la grâce du Seigneur soit toujours avec vous.
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