TEXTES DELA MESSE.
Introït : Je suis ressuscité et je suis
encore avec vous, alléluia : vous avez étendu
votre main sur moi, alléluia : votre sagesse s’est montré admirable,
alléluia, alléluia. Ps :
Seigneur, vous m’avez mis à l’épreuve et vous connaissez mon repos et ma
résurrection. Gloire au Père …
Collecte :
Dieu qui, sous un sacrement admirable, nous as laissé le mémorial de ta
Passion, accorde-nous une telle vénération pour les mystères sacrés de ton
Corps et de ton Sang que nous ressentions sans cesse en nous les effets de ta
rédemption. Par N.S.J.C.
Épître : 1 Corinthiens
5,7-8.
Graduel : Psaume 117
(Hébreu 118), 24.1.
Alléluia : 1 Corinthiens
5,7.
Séquence:
Victimae paschali laudes immolent christiani.
Évangile: Marc 16,1-7.
Offertoire : Psaume 75 (Hébreu
76), 9-10.
Secrète : " Accueille, Seigneur, les prières de ton peuple
avec l'offrande de ce sacrifice, afin que ce qui a trouvé un commencement
dans les mystères de Pâques devienne pour nous, sous l'action de ta grâce,
remède d'éternité. Par N.S.J.C. "
Communion : 1 Corinthiens
5,7-8.
Postcommunion : "
Pénètre-nous, Seigneur, de ton esprit d'amour ; et de tes fidèles, que tu as
rassasiés du sacrement de Pâques, fais, par ta bonté, un seul corps uni dans
la charité. Par N.S.J.C. "
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Dimanche 21 avril 1946.
67> Azarias dit :
Mon Seigneur m'ordonne de te dire : «Je te
dis la parole de l'introït (voir ci-contre) pour ton réconfort, comme si je
la disais à mon Père. Crois ma parole. Je suis ressuscité et je suis encore avec toi».
Avoir le Seigneur avec soi, c'est avoir la certitude d'être aidé et la paix
de ne pas avoir démérité. Reste dans cette union et ne crains pas.
Cela fait plus de deux mois que, dans nos saintes messes, je te dis :
"Ne crains pas".
Un ange ne donne pas de vains espoirs. Il dit ce qui est vrai. Au nom de
Dieu, moi, ton ange gardien, je t'assure que tu n'as pas à craindre parce que
Jésus très saint est avec toi, sa main transpercée est posée sur toi pour te
défendre et lui, la Sagesse incarnée, t'instruit et te parle avec la
merveilleuse sagesse qui surpasse toute sagesse.
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68> Pour conserver ces dons tu n'as qu'à te
garder de manière à toujours pouvoir dire en vérité devant celui qui ne peut
être trompé : "Seigneur tu me scrutes et me connais : que je
m'assoie ou que je me lève, tu le sais.
Tu sais, ô Dieu, si je m'assieds, c'est-à-dire si je me laisse envahir par la
paresse spirituelle, ou bien si je me dresse pour la continuelle bataille
contre les forces du Mal qui voudraient t'éteindre en moi, et éteindre ma
lumière qui vient de toi pour faire de moi une 'ténèbre'. Tu sais la vérité
de mes actions et de mes souffrances, et, au nom et par le souvenir de toutes
les fois où ton Verbe incarné fut mal jugé parce que méconnu, je te prie de
me soutenir et de me défendre contre les tribulations qui viennent des hommes
obtus qui oublient le 'Ne jugez pas'
enseigné par ton Verbe, et jugent même ce qu'ils ignorent.
C'est
le destin de ceux qui sont 'mis à part', selon le mot de Paul,
que d'être incompris. Mon Seigneur
t'en a parlé il y a longtemps et, par révérence, je ne te répète pas la leçon.
Mais tu peux la lire pour comprendre et plaindre l'incapacité des hommes à
comprendre ceux qui sont mis à part par Dieu. Au ciel, où il n'y aura plus de différence car toute
l'intelligence, toute la sagesse, toute la justice, toute la charité seront
données en égale mesure à l'égale possession de Dieu, tous se comprendront, ceux qui ont été incompris parce qu'ils
parcouraient une voie extraordinaire comme ceux qui sont parvenus au même
Royaume de Dieu par une voie ordinaire.
Pour l'instant, l'incapacité de se comprendre existe et persiste encore,
comme elle exista pour le Christ et ses contemporains, et comme elle exista
entre les premiers apôtres et disciples, même s'ils étaient unis et tendus
vers un même but.
Les Actes des Apôtres en parlent.
Pourtant ils s'aimaient. Ils s'aimaient dans un unique Christ. Ils voulaient
sa gloire. Mais ils étaient de grands esprits dans des corps d'hommes et pour
cette raison encore esclaves des réactions et misères de l'homme, de cet
homme qui ne meurt jamais complètement et qui, même chez les plus saints,
prend le dessus de façon imprévisible. C'est ainsi que s'expliquent tant de
désaccords et incompatibilités qui, bien que demeurant à la superficie du
magnifique bloc de base de l'Église apostolique, l'ont rayé en donnant prise
à ses ennemis pour la critiquer et de tenter de la rabaisser.
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69> Mais l'homme est toujours homme. Et Dieu
permet que des parcelles d'humanité résistent, même chez les meilleurs et les
bien-aimés, dans le but de les stimuler à une vertu toujours plus héroïque,
provoquant ainsi des réactions non blâmables à ses yeux mais aptes à leur
attirer des critiques, des blâmes, des railleries, des offenses et des
jugements malveillants de la part du monde très imparfait, et qui se croit
plus parfait que les serviteurs de Dieu. Ces parcelles d'humanité ne nuisent
pas au dessein de Dieu et de l'âme de tendre à la perfection et de porter à
la perfection ; au contraire, en l'humiliant, elles aident l'âme car elles
l'émondent de la branche toxique, la plus toxique, née de la plus mauvaise
plante de Lucifer : l'orgueil.
L'union des mérites infinis de Jésus à la
bonne volonté de l'homme et à l'humilité que vos faiblesses et imperfections
mêmes nourrissent, vous accorde de pouvoir accomplir, par la grâce,
inspiratrice des saints désirs, et par la douloureuse mort et la glorieuse
résurrection du Fils unique de Dieu, les aspirations que Dieu vous a mises
dans le cœur. Elle vous permet aussi de parvenir à l'heureux Règne qui ne
connaît pas de fin par les portes de l'éternité, rouvertes par la Victime
immolée, par le Triomphateur éternel.
Mais, comme dit saint Paul, il faut "se
purifier du vieux levain".
Le levain des passions se renouvelle avec davantage de vivacité que le levain
mélangé à la farine par la ménagère pour faire lever le pain. L'âme de bonne
volonté l'enlève sans cesse et sans cesse le retrouve. Le monde, les
événements, les désillusions, les constatations, les joies, les peines, tout
tend à mettre clans l'âme un levain de malice, d'impureté, de mensonge, de
révolte. Non, non, chères âmes. Un seul levain doit être en vous : le saint,
le pur, le vrai levain de la Parole de Dieu, de l'amour de Dieu. Parce que la
Parole est amour. La Parole s'est immolée aussi afin de pouvoir vous
instruire à présent ; pour cela aussi, pour vous instruire ! La Parole s'est
immolée, se faisant homme pour pouvoir parler aux hommes, leur donner la
vraie Parole et relever ainsi le niveau de la véritable connaissance de la
Loi, qui est amour, au lieu de l'acide levain impur, malicieux, méchant qu'il
était désormais devenu, vieux et nocif, chez les fils de Dieu.
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70> La Parole s'est immolée, se faisant
Victime pour pouvoir faire venir le Paraclet.
Celui-ci est le levain d'amour par lequel toutes les parcelles du froment-Jésus
peuvent gonfler, avec ses innombrables paroles, et ainsi faire lever les
intelligences humaines en pureté, en vérité, en sagesse, en compréhension et
en sainteté.
Mais si le bon levain vient à être mélangé au mauvais et vieux levain, le
mauvais ne s'améliore pas mais, au contraire, corrompt le bon, et ainsi le
saint levain qui vient de Dieu a été reçu inutilement. C'est pour cela qu'il
faut enlever toute parcelle de mauvais levain et se rendre purs, nouveaux
comme des bébés à peine nés, et le faire continuellement, pour empêcher
l'œuvre de Satan et de la chair, le faire avec une surveillance assidue, sans
découragement, sans paresse, sans présomption. Il faut le faire sans relâche,
parce que Satan, la chair et le monde œuvrent tant que l'homme est sur la
terre, et toujours recevoir dans un cœur purifié le saint levain, afin que
vous soyez sans cesse une pâte nouvelle, sans moisissure ni corruption,
formée selon la forme de Dieu et digne de lui.
Ce jour, comme toute chose qui existe, a été
fait par Dieu. Mais c'est véritablement un jour parfait, un jour qui dépasse
tout autre jour créateur, si en lui resplendit dans tout leur éclat la
puissance et la miséricorde éternelles de Dieu.
Seul un Dieu pouvait pousser la miséricorde jusqu'à devenir victime pour les
pécheurs, et seul un Dieu pouvait se ressusciter lui-même pour témoigner
qu'il est vrai Dieu, et pour dire que la Vie - c'est-à-dire Dieu - est plus
forte que la mort - Satan -, que l'Auteur de tout ne peut être tué, éliminé
par une partie. Dieu, auteur de tout, ne put être tué par l'homme et le
rester. En effet, s'il est vrai qu'il a goûté à la cendre amère de la mort
par amour de l'homme, il est également vrai qu'il a vaincu la mort et pour
toujours ; toutes les forces du mal, qu'elles aient le nom du grand Satan ou
des petits satans, ne pourront jamais plus tuer le Vivant.
Maria, petite Maria de Jésus, toi aussi, avec la grande Marie de Lazare,
"tu as vu le sépulcre du Christ vivant et la gloire du Ressuscité, les
anges témoins, le suaire et le linceul" comme dit la séquence pascale.
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71> Par ce don, que te soit douce chaque peine
amère qui te vient de tous, sauf de
Dieu. Que chaque don qui t'est fait te soit une aide pour parvenir au
ciel, en n'imitant pas ceux qui utilisent un bienfait donné gratuitement avec
orgueil, désobéissance, et imprudence ; ceux-là se croient déjà assurés parce
qu'un don leur a été accordé, sans penser que le don est une épreuve et qu'il peut être enlevé comme il a été donné
si, au lieu de produire l'amour de la vérité, de l'obéissance et de la
justice, il fait fermenter le mensonge, l'orgueil et la désobéissance; si
l'ingratitude de celui qui a reçu ce don atteint la gravité, alors c'est pour
l'éternité que la possession de la récompense, c'est-à-dire Dieu lui-même,
lui sera enlevée.
Les juifs, les princes des prêtres, les scribes et les pharisiens eurent le
temps de se raviser et de se rendre propice le don infini du Verbe fait homme
en Israël, avant que la justice ne dise : "Cela suffit". Ensuite
seulement, après que la doctrine, la mort, les signes des éléments,
l'accomplissement des prophéties et le nouveau sursaut de la création au
retour du souffle dans le Corps inanimé furent inefficaces pour faire plier
les esprits orgueilleux d'Israël à la Vérité, "Dieu se leva pour faire
justice".
Patiente, la justice marqua la séparation nette des chevreaux d'avec les
boucs :
d'un côté ceux qui repoussèrent absolument le don, de l'autre ceux qui, à
l'instar de Gamaliel et d'autres, se frappèrent la poitrine après le dernier
souffle du Christ en disant: "Nous avons péché ! Il était bien ce qu'il
avait dit être ! Que Dieu ait pitié de nous".
Pas encore agneaux mais déjà prédisposés à le devenir, ils furent séparés en
toute justice, justice divine, des boucs indomptés et infernaux qui, dans
leur ruine, fluaient tourné le dos au don de Dieu.
Parmi ceux qui, de chevreaux, surent devenir agneaux et auxquels la
miséricorde accorde le pardon en raison de leur repentir, combien sont au
nombre des saints qui, avec la Vierge Mère, avec les apôtres et les martyrs
nommés dans la Préface, sont rappelés aujourd'hui et invoqués afin qu'ils
aident les vivants de la terre à devenir les "vivants" du ciel, en s'unissant par la prière et
l'offrande, afin que les jours des fidèles s'écoulent dans la paix
spirituelle, qu'ils ne soient pas frappés d'éternelle damnation, mais comptés
au nombre du troupeau des élus.
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72> Ils ont même conquis le Royaume, eux qui
étaient chevreaux ! Dieu, en effet, peut tout pourvu que l'homme y mette de
la bonne volonté. Pour cette raison,
ne craignez pas, vous, chères voix, et ne prêtez pas attention aux
insinuations du monde qui trop souvent se croit savant uniquement parce qu'il
a de nombreuses théories dans la tête, et qui se demande : "Est-il donc
possible qu'une nullité devienne quelque
chose, si nous-mêmes ne le devenons pas ?"
Cette raison, toute constituée de l'orgueil du 'moi', est déjà la réponse à
la question. Elle répond d'elle-même : «Si, il est possible que cela existe ;
d'abord parce que tout est possible et
permis à Dieu, ensuite parce que, pour confondre les orgueilleux, Dieu
choisit précisément ce qui est nullité, et il en fait ce qu'il veut, lui».
Cette vérité a été dite par Marie, pleine de grâce : «Il disperse les
superbes et élève les humbles».
Il pèche par orgueil, celui qui voudrait mettre des limites à Dieu, ou
suggérer à Dieu les actions à faire. Que ce ne soit pas l'orgueil, mais la
charité qui soit en vous, les juges, comme en vous, les jugés. Car qui perd
la charité perd Dieu. N'ayez pas en vous une pensée simplement humaine mais
de la foi dans la puissance du Seigneur. N'ayez pas d'orgueil en vous, mais
abdiquez votre jugement devant le Jugement parfait. Faites preuve de charité
dans l'acceptation, dans l'investigation, dans le besoin de supporter. Faites
preuve de charité pour ne pas augmenter le poids qui pèse sur ceux qui ont un
don extraordinaire, au point de les effrayer et de leur faire redouter de
connaître la mort de l'esprit à cause de ce don. Montrez de la charité en
pensant que celui qui dit "fou" à son frère fait un péché
; car, à vue humaine, ceux qui ne sont que des personnes "mises à
part" pour le service de Dieu apparaissent trop souvent comme des fous
ou des possédés. Montrez encore de la charité en pensant que la condamnation
que vous prononcez sans avoir de justes preuves vous serait bien fâcheuse si
elle était prononcée contre vous.
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73> Quant à vous, voix crucifiées, je vous dis :
charité ! Faites preuve de charité en pardonnant à celui qui parle sans
savoir ce qu'il dit, à celui qui juge sans en avoir le droit et pour cette
raison sans lumière spirituelle, à celui qui vous afflige de mille manières.
Charité et silence. Enfermés dans votre cœur, comme les apôtres au Cénacle,
faites grandir votre foi. Ne reniez pas le don par peur des hommes. Ainsi
vous recevrez le Paraclet qui déjà s'annonce pour vous aider à convertir les
orgueilleux et à répondre à ceux qui vous persécutent. Jésus l'a dit avant
d'aller à la mort ; il vous le répète maintenant qu'il est sorti de la mort.
Il le fera parce que Jésus, Dieu, ne ment pas.
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