TEXTES DES MESSES.
Missel de saint Pie X en usage à
l’époque.
Introït : Isaïe 66,10-11 ; Psaume 121 (Hébreu 122),1.
Collecte : Fais, Dieu
tout-puissant, qu'après les épreuves que nos fautes nous méritent, nous
puissions reprendre haleine au souffle bienfaisant de ta grâce. Par N.S.J.C.
Épître : Galates 4,22-31.
Graduel : Psaume 121 (Hébreu 122),1.7.
Trait : Psaume 124 (Hébreu 125),1-2.
Évangile: Jean 6,1-15.
Offertoire : Psaume 134 (Hébreu 135),3.6.
Secrète : Jette, Seigneur, un
regard bienveillant sur ce sacrifice, que notre ferveur s'en trouve accrue et
notre salut mieux assuré. Par N.S.J.C.
Communion : Psaume 121 (Hébreu 122),3-4.
Postcommunion : " Donne-nous,
Dieu compatissant, de traiter avec une ferveur sincère tes mystères sacrés,
dont nous sommes constamment comblés, et de les consommer toujours avec un
esprit plein de foi. Par N.S.J.C.
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Dimanche 31 mars 1946.
38> Azarias
dit :
«Pourquoi et de
quoi Jérusalem doit-t-elle se réjouir ? Peut-être de sa longue vie ? Non, mais d'être vivante
par son union avec le Christ qui la nourrit de ses dons et l'orne de ses saints.
Si elle n'avait pas une nature surnaturelle, elle n'aurait ni ces dons ni ces
saints, et elle périrait comme tout ce qui est né par œuvre d'homme, comme
tout ce qui dure un temps relatif puis, par la lutte des ennemis, s'affaiblit
et meurt.
Mais la Jérusalem terrestre n'est pas coupée de la Jérusalem céleste, et les habitants de cette dernière sont avec la
Jérusalem de la terre pour la réconforter, l'aider, la défendre contre la
rancœur du Mal qui se lance contre elle pour l'abattre... sans y parvenir,
d'ailleurs.
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39> Il n'y a pas que les aides célestes qui la maintiennent
en vie. Le Seigneur Jésus a promis que rien ne prévaudrait sur elle, et cette promesse suffirait à la défendre car les
promesses de Dieu sont toujours efficaces. Toutefois, bien que Dieu se
suffise à lui-même pour accomplir n'importe quel prodige, il ne prive pas ses
enfants du droit de coopérer aux intérêts du Père, du droit de contribuer à
la prospérité de la Maison du Père.
L'Église est la grande demeure du Père, de
Dieu, sur la terre. Il ne s'agit plus du temple sur la montagne de Jérusalem
qui, même s'il était vaste, ne représentait rien par rapport à la terre, et
encore moins au regard de la création. L'actuelle Maison du Père est bien
différente. Elle a étendu ses pavillons d'un pôle à l'autre, à l'orient et à
l'occident ; ils sont désormais parsemés sur toute la terre ; le nom de Dieu
et de Jésus Sauveur est connu partout, que ce soit avec amour ou avec haine.
Partout, il y a un autel pour sanctifier les continents, pour les réunir sous
le Signe saint.
Partout l'on célèbre un sacrifice, non de béliers ou d'agneaux, mais des
chairs très saintes de l'Agneau divin, immolé pour laver par son sang les
souches et les seuils de la terre, lieu d'exil, et en faire déjà un petit
ciel, pour que les hommes exilés soient moins éloignés du lieu éternel pour
lequel Dieu les avait créés ; pour qu'ils puissent être aidés et stimulés par
les joies qu'ils goûtent au pied d'un autel, à la table du Pain transsubstantiel. C'est ainsi que la demeure du Père s'est agrandie ! La
Jérusalem terrestre a élargi ses murs, répandu ses armées pacifiques et ses
maîtres afin que soit partout connu le Nom qui est au-dessus de tout autre
nom, et au son duquel les enfants de Dieu s'agenouillent,
quelles que soient leur race, leur langue, leur latitude et leurs coutumes.
Les habitants d'une si vaste cité ne
sont-ils pas aussi ceux qui, par leurs sacrifices et leurs prières, coopèrent
avec le Père pour son triomphe sur l'enfer et ses suppôts ? Bien sûr que oui.
Comme les eaux mystiques qu'Ezéchiel vit jaillir de dessous la porte du
temple, qui au début sont hautes comme du sol à la cheville,
puis enflent jusqu'à arriver aux genoux, et ensuite sont si hautes qu'elles
submergeraient la taille d'un homme, ainsi sont les mérites des saints sur la
terre. Au début de l'Église ils étaient peu importants, car peu nombreux
étaient les habitants de l'Église militante qui purent s'avancer pour
féconder les sables arides et les marécages amers. Mais ensuite, au cours des
siècles, les eaux se sont accrues grâce aux martyrs, aux vierges et aux
confesseurs de la foi, connus et inconnus sur la terre, mais tous connus dans
les cieux.
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40> Elles se sont déversées dans le canal initial, né sur le
Golgotha, de l'eau qui a suinté d'un cœur déchiré au-delà de la mort, et en ont augmenté la très sainte vague de leurs vagues
de mérites. Le petit torrent s'est fait grand fleuve, toujours plus grand,
capable de s'avancer et de pénétrer par la masse imposante de ses eaux jusque
dans les déserts les plus lointains, dans les marécages les plus
pestilentiels, pour les purifier et en faire des sables fertiles permettant
la naissance d'arbres fruitiers qui, puisqu'ils ne connaissent ni chute des feuilles ni stérilité
des fruits, sont capables de nourrir, de guérir, de légitimer les fils
bâtards en leur donnant le nom béni qui vient du fondateur de l'Église :
"Chrétiens de Rome, siège de la papauté fondée par le très saint Jésus
sur sa Pierre."
Voilà, ô fils bénis de la Jérusalem terrestre, ce dont vous devez vous
réjouir avec elle qui est pour vous une mère, et avec Dieu qui vous est un
père : vous êtes ceux qui, par leur fidélité et leur héroïsme, contribuent à
maintenir puissant le fleuve de son expansion bienfaisante, à le rendre actif. C'est pourquoi l'invitation de l'introït n'est pas
seulement une parole : c'est une parole de vérité, c'est déjà une récompense,
et c'est encore la promesse d'une plus grande récompense.
L'Éternel voit vos œuvres et vos cœurs. Il
compte les saintes affections et les saints sentiments. Il vous voit
impatients du triomphe maternel, tristes de la désaffection et de la
méconnaissance coupable des fils qui après avoir appartenu à la Maison
paternelle la quittent, affligés par la douloureuse ignorance qui toutefois
n'est pas coupable comme la méconnaissance de ceux qui ignorent encore le
vrai Dieu ; et il vous dit : "Vous qui aimez l'Église, réjouissez-vous
avec elle, soyez dans la joie, vous qui étiez dans la tristesse, exultez et
rassasiez-vous aux sources de sa consolation... Vous qui avez pour elle un amour agissant, vous avez
le droit de sucer à son sein tandis que, dans la Jérusalem céleste, votre
place est déjà prête au banquet de l'Agneau, au banquet des éternels
triomphateurs, méritée par votre travail spirituel et matériel au profit de notre mère l'Église, l'Épouse du
Verbe."
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41> S'il en est ainsi
pour tous les fidèles qui versent la contribution de leurs œuvres saintes
dans le fleuve de la communion des saints, ce sera dans une mesure spéciale
pour vous, "voix" de prédilection, qui ajoutez aux œuvres communes
le martyre d'être des "voix", ce martyre multiforme de la vigilance
hypersensible pour être toujours prêts à comprendre, discerner et combattre.
Comprendre les voix qui vous viennent du surnaturel, les discerner pour ne
pas confondre le langage menteur et si séducteur de Satan du langage plus
tranchant mais véridique des bonnes voix. Combattre l'orgueil qui pourrait
s'insinuer derrière l'humilité qui dit : "Dieu parle à sa
servante"; c'est une insinuation serpentine comme Lucifer dont elle est
née pour siffler en sourdine : "... parce que moi, je l'ai mérité."
Oh ! Quel martyre de continuelle vigilance, de continuelle obéissance, de
continuel effort vous devez soutenir, chères "voix" que Dieu a
comblées de bienfaits et crucifiées par cette mission ! C'est un martyre de douloureuses
contradictions de la part des hommes, aveugles et orgueilleux, qui ne veulent
pas voir Dieu ni admettre qu'il puisse accomplir ce miracle d'amour, un
martyre de dérision, de curiosité, de punitions imméritées.
C'est aussi le martyre de voir l'inertie des âmes qui ne se secouent pas, pas
même devant ces paroles qui viennent de Dieu.
C'est encore le martyre de ne pouvoir aller chez les vrais
"pauvres" chez les vrais "affamés", chez les vrais
"ignorants", en disant : Voici, ne soyez plus pauvres, affamés,
ignorants. Il y a là un trésor, de la nourriture et de la sagesse. Cela vient
de Dieu. Il vous la donne pour vos souffrances, pour vos doutes, pour vos
solitudes, parce qu'il vous aime, parce qu'il a pitié de tous les hommes et
parce qu'il est Père. Prenez et sanctifiez-vous grâce au don de Dieu."
Vous êtes les apôtres emprisonnés, vous les
"porte-parole" qui ne pouvez faire
connaître aux hommes la sainte Parole. Le trésor que vous avez dans les mains
vous conduit au ciel, du moins vous-mêmes. Quand, après avoir savouré
l'extase de la recevoir — jusqu'à y avoir fait participer votre chair, tant
est violent le doux et brûlant ouragan qui s'est abattu sur vous pour vous dépouiller de tout ce qui est humanité, vous
faire comprendre que cette humanité n'est que misère fugace, tandis que seul
ce qui est éternel et spirituel a de la valeur.
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42> Et ainsi devenus conscients, vous
ravir toujours plus dans les hauteurs, dans les sphères de la charité et de
la contemplation -, quand donc après avoir savouré cette extase vous abaissez
le regard du Feu, de la Sagesse, de la Puissance, vers la pauvre humanité qui
tâtonne, misérable, ignorante, transie de froid sur les voies de la terre et
des erreurs, vous savez ce qui la sauverait, cette humanité, et lui donnerait
sagesse, richesse, vie, chaleur. Or vous ne pouvez pas lui donner le trésor
dans lequel beaucoup trouveraient la Voie, la Vérité et la Vie qu'ils
recherchent en vain ailleurs. Alors vous subissez le martyre de la charité
envers Dieu, non connu et non aimé, envers le prochain que vous voyez mourir
sans paix et qu'il vous est impossible de secourir, emprisonnés comme vous
l'êtes par une catégorie d'hommes que la charité m'impose de ne pas
qualifier, et l'indifférence ignare et hostile de l'autre catégorie, plus
vaste : celle des hommes qui ont justement le plus besoin de la Parole et de
la connaissance, ceux qui tendent les mains vers tous les "fruits de
Sodome" de leur désert et se retrouvent toujours les mains
vides, car ces fruits, comme ceux du désert de Judée, sont vides sous leurs
trompeuses apparences. Mais ils ne tendent pas les mains vers les arbres de
la vie qui grandissent au milieu de la place de la cité céleste et sur les
berges du fleuve d'eau vive qui jaillit du trône de Dieu et de l'Agneau,
comme le vit Jean, l'angélique apôtre du Seigneur ; ces arbres portent les
douze fruits éternels et les donnent, mois après mois, aux bienheureux
habitants de la cité de la sainteté et de la joie sublime.
Alors vous pleurez, comme le Christ et avec
le Christ, en répétant ses propres paroles sur la cité hostile : "Si toi
aussi tu avais su comment trouver la paix ! Mais c'est caché à tes yeux par la croûte de tes
péchés, et tu ne veux pas l'enlever, bien qu'elle te rende aveugle et te
prive de la lumière !"
Mais consolez-vous, ô voix. Vous, vous pouvez vous réjouir parce qu'il vous
est dit : "Vous irez à la maison du Seigneur." Oui, vous y irez si
vous persévérez dans les vertus comme cela vous est enseigné. Alors, par
"vos actions" purifiées et devenues saintes, non plus humaines,
vous pourrez "respirer la consolation de sa grâce" et être
bienheureuses puisque sa grâce est béatitude.
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43> Maintenant, lisons saint Paul.
Même l'éternel Abraham a deux sortes de fils
: ceux de l'esclave et ceux de la femme libre.
Qui est l'éternel Abraham ? Beaucoup pourraient te dire ceci ou cela. Moi je
te dis de donner ici le nom d'Abraham éternel à l'Eternel, Père d'une
multitude extraordinaire et durable, de descendants en descendants, jusqu'à
la fin des siècles.
L'Abraham éternel s'est uni à l'humanité de façon métaphorique, pour engendrer des fils qui ont du Père l'image et la
ressemblance surnaturelles et, de la mère, auraient dû avoir la ressemblance
naturelle, parfaite comme le Père et Créateur l'avait donnée aux premiers
germes de l'humanité.
Dans la prolifération habituelle des races, aussi bien humaines qu'animales,
on voit que les caractères somatiques familiaux sont plus marqués quand deux
parents proches s'unissent pour engendrer des enfants qui fixent, je dirai,
fortement, les caractéristiques de leurs parents consanguins.
Cela aurait donc causé, chez les enfants du
Père Créateur et de l'Humanité qu'il a créée, une perfection de ressemblance
divine toujours susceptible de s'accentuer ! Merveilleuse ressemblance ! Mais
pour ce faire, l'humanité aurait dû garder intacte sa ressemblance avec le
Père. Au contraire, la forme parfaite fut défigurée par Lucifer, à
l'extérieur et en profondeur, de sorte que la ressemblance n'augmenta pas, ne
se perfectionna pas, mais au contraire connut des lacunes et des régressions,
prit des aspects divers chez les fils de Dieu et de l'humanité; c'est ainsi
que, du même sein qui engendra l'angélique Abel chez qui la ressemblance
divine était évidente, était né auparavant le satanique Caïn chez qui la
prostitution de l'humanité avec le Séducteur était manifeste. Il en sera
toujours, toujours ainsi dans les siècles, même après que la greffe du Christ
fut faite à la plante désormais bâtarde de l’humanité.
Donc l'éternel Abraham eut deux fils : un de la femme esclave et un de la
femme libre. Ce sont les deux branches de l'humanité. Or le fils de l'esclave
- fais bien attention - naquit selon la chair, tandis que celui de la femme
libre naquit en vertu de la promesse, c'est-à-dire selon l'esprit.
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44> Crois-tu que l'allégorie n'ait valu que pour cette époque
?
Non. C'est une réalité qui se perpétue chez
les fils du Créateur, de l'éternel Abraham. Tous les hommes sont fils du
Créateur uniquement dans le sens où lui seul donne la vie : les deux grandes
branches sont encore et toujours présentes, la branche de ceux qui sont nés
de l'esprit, et celle de ceux qui sont nés de la chair.
Ces derniers sont ennemis des premiers et ennemis de Dieu ainsi que des deux
Jérusalem, parce qu'ils ne sont ni de la religion sainte, ni du Royaume
saint, mais de l'Arabie, c'est-à-dire du peuple païen et plus encore : peuple
satanique, qui adore Satan, la chair, le monde et les concupiscences au lieu
d'adorer Dieu, qui suit les mauvaises doctrines au lieu de la religion de
Dieu, peuple qui se pervertit et descend, descend, descend toujours plus bas
; de sa bassesse, il exhale des puanteurs et lance des flèches aux fils de
l'esprit pour les dévoyer, les blesser, les torturer, pour nuire, nuire,
faire souffrir, donner la mort, priver le Père de ses fils les plus chers.
Oh ! Profanation qui pénètre partout et, telle un instrument de guerre
véritable et satanique, guerre à laquelle des hommes se prêtent tels des
instruments et des milices, désagrège, abat, submerge, éteint !
Éteint qui ?
Ceux qui ont laissé des places vides dans leur esprit, dans leur
intelligence, ceux qui croient être complets parce qu'ils sont bardés de
formules, de préjugés, d'orgueils, de rationalismes, de sectarismes et ainsi
de suite... sans savoir que tout cela n'est que fumée, nuage qui cède
aussitôt la place au tourbillon qui disperse ces vaines doctrines humaines
pour les remplacer par des formules, des axiomes, un orgueil et des doctrines
encore plus mortels, vraiment sataniques. En effet, c'est Satan qui travaille
là où il y a des lieux sans Dieu.
Priez pour ces fils de la nouvelle Agar, de l'humanité esclave de Satan. Et
pour vous-mêmes, fils de la femme libre, nés selon l'esprit, persécutés pour
cette raison mais pas vaincus dans l'éternité parce que chaque persécution
tombe aux pieds des barrières de Dieu (ces barrières sont d'une part la
possession absolue qu'a Dieu de votre cœur qui le reconnaît pour unique Seigneur
et seul digne d'être servi, d'autre part les seuils de l'au-delà), je vous
dis : ne craignez pas.
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45> Ne craignez pas !
L'homme et Satan pourront blesser la chair. Mais, vous le savez, elle est
passagère. L'esprit des fils libres est inébranlable face, aux venins
sataniques et aux flèches humaines. C'est seulement si vous vouliez, par
libre volonté, devenir des esclaves qu'ils pourraient vous nuire, mais jamais
tant que vous serez les enfants "libres" de Dieu.
Dieu éloigne de vous les ennemis, il en circonscrit les mauvaises œuvres. Comme
le dit l'Écriture, Dieu votre Père, éternel Abraham, chasse loin de ses
demeures les fils de l'humanité, esclave de tout ce qui n'est pas Dieu et
destinée à errer de punition en punition dans des déserts toujours plus
arides ; en effet, pire qu'Agar sous son châtiment mérité, elle ne se
convertit pas, ne fleure pas de repentir, mais s'abrutit et blasphème
toujours à mesure qu'elle s'éloigne davantage des puits de l'eau de Vie.
Vous êtes les enfants de la femme libre,
souvenez-vous-en, vous les chrétiens. Vous êtes par excellence les
"filles de la femme libre", souvenez-vous-en, "voix" que
le très saint Jésus a affranchies même de la relativité et de la matérialité
humaines, en vous donnant la vue et l'ouïe surnaturelles pour vous faire
connaitre les vérités les plus secrètes, les doctrines les plus parfaites,
pour voir et connaître le Seigneur
comme davantage ne se peut pour la créature sur la terre et tressaillir de la
joie qui sera la vôtre — et qui déjà est la nôtre — quand, le temps ayant
cessé pour vous, vous serez admises dans la bienheureuse éternité.
Crie, crie, toi qui es hors de toi-même depuis hier soir à cause de la joie
qui te vient du ciel, crie : "Je me suis réjoui de ce qui m'a été
dit !" Avec quelle joie je t'ai parlé, petit Jean de mon Seigneur ! Petit, petit Jean que mon Seigneur a
entouré de montagnes pour te protéger, petit Jean comblé de paix et
d'abondance! Loue ton Seigneur ! Louons-le ensemble parce qu'il est bon ;
chantons des hymnes à son nom parce qu'il est doux. Bénissons-le parce que
" tout ce qu'il a voulu faire, il l'a fait, au ciel, sur terre " et
dans le cœur de ses enfants fidèles.»
Bénissons le Seigneur !»
Grâces soient rendues à Dieu !»
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