Les circonstances de cette
conférence.
La conférence
était faite à l’occasion de la sortie du livre Prier 15 jours avec Maria
Valtorta aux éditions Nouvelle Cité.
Elle s’est déroulée dans le cadre des animations régulières de ce groupe des Focolari appelées Dimanche respir’
Elle a eu comme objectifs principaux d’aborder :
- la complémentarité masculine/féminine dans l’Église à la lueur des écrits
de Maria Valtorta,
- et de situer en quoi ses visions actualisent l’Évangile éternel dans le
contexte défaillant de son annonce.
Derrière son Œuvre, il y a la
sainteté de Maria Valtorta.
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(Présentation
de l’intervenant).
(Courte vie de Maria Valtorta).
"Je n’ai longtemps été fasciné que par l’œuvre de Maria Valtorta (L’Évangile
tel qu’il m’a été révélé principalement), réduisant celle qui la
transcrivait à sa seule biographie. Mais quand il m’a fallu parler de sa
spiritualité j’ai dû mettre au premier plan son chemin de sainteté.
J’y suis allé avec beaucoup d’appréhensions sur mes capacités personnelles à
en rendre compte, mais j’y ai découvert des trésors.
Ces trésors sembleront à beaucoup des évidences, des lieux communs mais
c’était pour moi la première fois que je pénétrais dans le secret d’une âme
capable de donner un tel amour à son Dieu.
Certes Maria Valtorta n’est pas la seule mystique à le faire, heureusement,
ce n’est peut-être pas la plus connue ni la plus grande, mais c’est à son
service que le Ciel m’a attaché. Ce n’est pas non plus la seule que j’ai étudié,
mais c’est la seule avec qui j’ai vraiment et intimement cheminé.
À l’occasion de ce livre que Nouvelle Cité m’a proposé d’écrire, j’ai
découvert notamment une phrase, qui m’a frappé au cœur.
En 1932, peu avant Noël, Maria Valtorta donne sa dernière conférence à
l’Action catholique, un mouvement promu par Pie XI, le pape de l’époque. Ses
conférences sont un succès. Celle-ci avait pour sujet Jeanne d’Arc, patronne
de la jeunesse féminine. La salle était comble. Ce sera sa dernière car dès
le début une angine de poitrine la terrasse. Elle parlera malgré cela pendant
deux heures jusqu’à l’épuisement. Elle rentrera chez elle et n’en sortira
plus. Bientôt elle sera définitivement clouée au lit pendant 27 ans. *
Dans cette conférence elle a cette réflexion :
La femme chef de tout un
peuple est bien sûr une figure rare, car son ingéniosité la conduit plus
facilement à être la conseillère de l'homme et de son cœur, intermédiaire
entre la terre et le ciel.
Cette phrase,
qui définit la médiation d’un "ange gardien", a donné sens
brusquement aux femmes qui ont structuré ma vie : ma femme, ma mère et, sur
le plan spirituel, la Vierge Marie. Toutes celles qui m’ont permis aux
moments cruciaux de mes errances, de prendre le bon chemin, par un mot, un
geste, une attitude, une prière, parfois un sanglot.
L’Homme complet créé par Dieu est
masculin et féminin.
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Il m’est
alors apparu encore plus clairement la complétude de l’humanité que définit
la Genèse : "homme et femme, il le créa" (Genèse 1,27).
Cette complétude de la masculinité et de la féminité, (plus exacte que
« l’homme et la femme » au sens strict), se retrouve aussi dans
l’Évangile.
Il y a la foi du centurion qui ne connait que les commandements sans
nuances, le clan à défendre, la mission à accomplir sans autres
questionnements. Ce centurion
avait probablement commis de nombreuses exactions mais il avait donné sa
confiance sans détours à la parole qu’il recevait.
Et puis il y a, d’un autre côté, la foi de Marie de Magdala une figure
qui fascine Maria Valtorta. Selon
l’Évangile, il lui fut beaucoup pardonné de sa vie dissolue parce qu’elle
avait beaucoup aimé (Luc 7,47). Absolue
dans ses errements, Marie Madeleine devint absolue dans son amour pour le
Maître. Pour Lui, elle passe outre les conventions et les qu’en-dira-ton. À
cause de cela elle est devenue l’apôtre de la Miséricorde et la messagère de
la Résurrection (Jean 20,11-18). Elle fut
jugée digne d’être la première à voir Jésus dans sa Gloire, si on excepte
l’apparition à sa Mère comme le supposait Jean-Paul II et le rapporte Maria
Valtorta.
L’amour de Marie de Magdala est si puissant qu’il domine la peur d’être
présente au pied de la Croix sous les quolibets, les cris de haine, les
injures et les menaces.
Cet amour qui s’identifie au Crucifié par amour des hommes, se concrétise
entre autres dans les stigmatisés qui reçoivent les signes visibles de leur
adhésion à la Passion du Christ. Passion prit dans le double sens d’amour
absolu et de souffrances offertes.
Maria Valtorta reçut, à sa demande, les stigmates mais invisibles comme
d’autres (Ste Faustine, Luisa Picaretta …). On
comprend difficilement ce scandale de la Croix choisie par amour et c’est
pour beaucoup une folie qu’on puisse dire comme Maria Valtorta :
Bénie sois-tu, ô souffrance,
qui m’as unie à Jésus sur la même croix en une unique mission, qui depuis
vingt siècles se perpétue, pour porter les âmes au Royaume de Dieu et le
Royaume de Dieu aux âmes ! Jamais je ne cesserai de te bénir, ô souffrance, ô
ma joie, car en toi j’ai trouvé la paix !
Ce n’est
pas le cadre de cette rencontre d’entrer dans le détail de cette "corédemption" dont St Paul définissait la puissance
:
Avec le Christ, je suis
crucifié. Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi.
Mais Maria
Valtorta explique très bien, dans son Autobiographie comment le corps
peut subir la rage de Satan quand l’esprit se repose dans le cœur de Jésus
car si l’âme quitte le corps, c’est la mort, mais si l’esprit s’évade de
l’âme, c’est l’extase. Dans le martyre d’Étienne on a un aperçu de ce mystère.
Au début du XXe siècle on recensait officiellement 321 stigmatisés visibles
dont 85% étaient des femmes. Ce pourcentage de femmes stigmatisées m’a
toujours semblé être l’indicateur de la relation privilégiée de la femme à
l’amour telle que j’ai pu la constater au cours de mes 78 ans de vie.
Fondamentalement, Maria Valtorta aime et plusieurs fois elle pensera avoir
goûtée à la plénitude de l’amour :
À chaque sacrifice que
j’accomplissais, je sentais grandir l’amour en moi. Je me disais pourtant
chaque fois : “J’ai atteint le sommet. On ne peut pas aller plus haut”. Ah !
Comme je me trompais ! Monter vers la perfection est une montée perpétuelle.
La soif de
perfection dans l’amour est absolue chez elle. Son ascension est perpétuelle,
elle le découvre, mais elle sait aussi, par expérience, son âpreté. L’amour,
elle l’a fait éclore dans la solitude et le dénuement affectif. Elle a su
dépasser les douleurs indélébiles des amours déçues pour n’aimer que Celui
qui ne déçoit pas. Elle a transformé la possible rancune de l’attentat en
offrande d’elle-même.
Elle aurait pu récriminer contre le sort qui la clouait au lit dans sa
solitude d’orpheline. Au lieu de cela elle demande à progresser sans limite
quand elle découvre cette Présence de Jésus qui devient jubilation et réconfort.
Elle partagera les trésors des visions tout en voulant rester anonyme pour
rendre gloire à son Auteur. Elle défendra ce don comme une mère défend sa
progéniture quand les embuches surviendront. Elle prendra sur elle les
incompréhensions, les trahisons, les privations, les menaces, les tentations.
Quand Jésus lui dira en parlant des visions et des dictées : "je t’ai
tout donné, donne-moi tout", elle cherchera ce qui lui restait à offrir
et ne trouvera que son esprit. Elle le lui donnera, finissant sa vie en
prostration, le corps sur terre et l’âme déjà au Ciel.
J’ai lu ce qu’elle a vu, mais tout cela tombe dans ma tête en gouttes éparses
qui se faufilent tant bien que mal dans le cœur. Il en est tout autrement
pour Maria Valtorta qui n’a pas cette épaisseur : son âme s’envole
immédiatement vers son unique désir : aimer Jésus.
Seigneur, je ne te demande
pas la gloire des visions, mais la grâce de t’aimer toujours plus.
La
complétude de la masculinité et de la féminité n’est pas seulement une affaire
de Genèse et d’Évangile : elle constitue aussi la marche du Peuple de Dieu,
présent ou à venir. Cette complétude se trouve bien sûr dans la relation
personnelle de chacun à Jésus ou à la Vierge Marie, mais aussi dans
l’apostolat : Il n’y a pas de Ste Thérèse d’Avila sans St Jean de la
Croix, pas de St François d’assise sans Ste Claire, pas de Marguerite-Marie Alacoque sans Claude La Colombière, pas de St Vincent de
Paul sans Ste Louise de Marillac, etc. et Ste Thérèse de Lisieux, docteure de
l’Eglise et patronne des missions sans avoir quitté l’anonymat de son couvent
justifiait cette complémentarité au Père Rouland,
un missionnaire :
Ma seule arme est l’amour et
la souffrance, votre glaive est celui de la parole et des travaux
apostoliques.
Ste Thérèse
ne fut jamais le prêtre qu’elle ambitionnait, mais on ne peut qu’être frappé
par l’immense rayonnement qu’elle a obtenu, humainement disproportionné au
regard de sa courte vie : présente dans tant d’églises, diffusant son simple
journal à un demi-milliard d’exemplaires dit-on, en influençant tant de
saints dont Maria Valtorta de qui elle fut la marraine spirituelle.
Maria Valtorta, n’eut pas la vocation religieuse qu’elle enviait pourtant. Le
monde devait être son arène de combat. Si elle fut sainte par sa vie, elle
devint évangélisatrice à partir de son grabat en n’étant qu’un
"instrument" anonyme, le porte-plume de Dieu, pour qu’aujourd’hui
existe une œuvre diffusée à millions d’exemplaires en 28 langues et qui
suscite tant de conversions et de vocations.
L’Œuvre de Maria Valtorta est une
actualisation de l’Évangile éternel.
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De tous les
écrits de Maria Valtorta, le plus important est de loin l’Évangile tel
qu’il m’a été révélé édité en 10 tomes. Il regroupe très fidèlement les
visions de la vie de Jésus qu’elle reçut.
En 652 chapitres, il recouvre intégralement tous les épisodes des évangiles,
sans omissions et sans contradictions. Mais il rajoute des épisodes qui ne
sont qu’évoqués dans les Évangiles et d’autres complètement absents.
Les scènes sont décrites minutieusement par Maria Valtorta mieux qu’une
caméra car elle le fait avec ses 5 sens. Ces descriptions sont si précises
qu’elles ont permis d’identifier sur place la maison de Philippe l’apôtre
dans les ruines de Bethsaïde. C’est un village dont on a découvert les ruines
que récemment (1987) et pourtant Jésus donne sa localisation à MV, 42 ans
avant la découverte (EMV
179.1).
Mais la véracité des récits va bien au-delà de ces exemples. Le chercheur
Jean-François Lavère a recensé et validé plus de 25.000 données historiques
et scientifiques à ce jour. Dans tous les domaines : géographique,
sociologique, zoologique, botanique, chronologique et cela interroge :
comment Maria Valtorta, sans culture, diplômes, érudition, retrouve-t-elle les
données les plus cachées d’il y a deux millénaires ? Le hasard, comme la
tricherie, sont totalement exclus.
Il est humainement impossible que Maria Valtorta soit à l’origine de ces
données. C’est pourquoi Mgr Ugo Lattanzi, doyen de
la faculté pontificale du Latran, la plus romaine des universités, a conclu
que l’Œuvre était "préternaturelle", c’est-à-dire au-delà des
possibilités humaines sans en attribuer l’origine précise.
Mais qu’est-ce que le lecteur peut trouver dans ce récit ? Comment expliquer
l’enthousiasme parfois débordant de ses lecteurs ?
On y trouve d’abord l’attention portée à des détails de l’Évangile qu’on lit
trop vite. Ainsi, si on demande quand Jésus a chassé les marchands du
Temple, la plupart répondra en citant le récit de Jean au début de la vie
publique. Mais
Jésus a chassé par deux fois les marchands du Temple : une fois au début
de sa vie publique, comme le dit Jean et une autre fois au soir du dimanche
des Rameaux comme le rapportent les synoptiques et cela
fait sens : une fois pour avertir de ne pas transformer la Maison de Dieu en
caverne de brigands, une deuxième fois pour constater l’endurcissement à le
faire.
Si on interroge pour savoir quels fidèles étaient au pied de la Croix, la
plupart citera Jean et Marie, peut-être les saintes femmes dont Marie
Madeleine, mais beaucoup oublieront les nombreux disciples qui se tiennent à
distance selon Marc. Cela fait
sens aussi.
Tous ces points se trouvent dans Maria Valtorta et dans l’Évangile.
Il y aura un autre apport : celui d’expliciter certains passages difficiles
comme la parabole de l’intendant malhonnête qui trafique les comptes ou la parabole
des talents dans laquelle
celui qui semble le plus pauvre avec un seul talent, se trouve dépouillé au
profit du plus riche qui en a reçu dix, ou l’épisode de la cananéenne qui
supplie un Jésus devenu insensible à sa détresse et qui la traite de chien,
même s’il dit "petit chien". Les récits de Maria Valtorta les
expliquent simplement et en parfaite conformité avec le reste de l’Évangile
dont ils ne détournent pas mais qu’ils élucident dans leurs contradictions
apparentes, car Dieu ne se contredit jamais.
Mais peut-être ces écrits sont-ils des amusettes pieuses pour croyants en mal
de sensation ? Voyons cela.
Le socle de l’Évangile n’est pas un carcan, mais une fondation en dehors de
laquelle rien ne tient.
Sinon, en tant que catholique, pourrais-je croire à l’Assomption qui n’y est
pas mentionnée ? Aux agrapha ou paroles
que Jésus a dites et que ne rapportent aucun évangéliste ? St Paul en
mentionne une dans les Actes des apôtres (20, 35) :
Il faut secourir les faibles
et se souvenir des paroles du Seigneur Jésus, car lui-même a dit : Il y a
plus de bonheur à donner qu’à recevoir.
Pourrais-je
honorer le voile de Véronique à la 6ème station du chemin de croix alors que
l’Évangile l’ignore ? Pourrai-je honorer Anne et Joachim comme les parents de
la Vierge Marie alors que ni Matthieu ni Luc, les évangélistes de l’enfance,
ne les nomment ? Pourrais-je fêter Ste Photine la samaritaine le 10 mars, ou
St Longin le centurion du Calvaire le 15 mars ou St Dismas le bon larron le
25 mars puisque ces noms connus de la Tradition et de Maria Valtorta ne
ressortent pas de l’Évangile ?
Oui, pour Maria Valtorta il y a effectivement des constructions au-dessus de
ce socle de l’Évangile, mais aucune qui soit à-côté.
Après l’Ascension, Dieu n’est pas devenu muet : il est avec nous tous les
jours jusqu’au temps ultime (Matthieu 28,20). D’ailleurs on en voit tout de
suite l’effet : saint Paul annonce un Évangile reçu par révélation :
Je tiens à ce que vous le
sachiez, l’Évangile que j’ai proclamé n’est pas une invention humaine. Ce n’est
pas non plus d’un homme que je l’ai reçu ou appris, mais par révélation de
Jésus Christ. (Galates 1, 11-12).
Au bout de
14 ans, il monte à la suite d’une révélation (encore) exposer son Évangile à
Pierre, Jacques et Jean afin de le valider, mais déjà, dans l’ombre, "Il
y avait les faux frères, ces intrus, qui s’étaient infiltrés comme des
espions pour voir quelle liberté nous avons dans le Christ Jésus, leur but
étant de nous réduire en esclavage (Galates 2,4).
Si on regarde l’histoire de l’Église, on retrouvera ces mêmes situations dans
la vie des plus grands docteurs de l’Eglise, hommes ou femmes, qui ont été
inquiétés, condamnés, tourmentés, persécutés, jusqu’à encore une époque
récente. On connait l’histoire de Padre Pio interdit de messe. On alla
jusqu’à poser des micros dans son confessionnal, dit un biographe, pour
tenter de percer le secret des dons qui affluait à San Giovanni Rotondo.
Ce sont les mêmes qui condamnèrent Maria Valtorta, car elle n’échappa pas à
la condamnation avant que Dieu ne brise ce fouet de la mise à l’Index des
livres interdits qui la sanctionna. Il fut supprimé en droit et en
conséquence, comme Jésus l’avait prophétisé à Maria Valtorta et dont
certains nostalgiques veulent ressusciter la dépouille.
L’Évangile ne s’est construit pas au fil des ans comme certains le disent :
c’est son dévoilement qui se déploie car même si la Révélation
publique est achevée, elle n’est pas complètement explicitée. Tout a donc
existé il y a 2000 ans. C’est ce que dit Jésus dans son adieu à l’Œuvre (EMV 652).
Le Christ n’a eu qu’une seule vie racontée complémentairement par les quatre
évangélistes. C’est ce Big-bang spirituel si condensé qui, en quelques pages,
a fondé le christianisme et fonde l’évangélisation aux dimensions du monde
dès lors qu’il est accueilli dans le cœur. "Malheur à moi si je
n’évangélise pas" dit St Paul, et les apôtres ont été envoyés dans le
monde entier proclamer l’Évangile à toute la création (Marc 16,15).
Sans Évangile, il n’y a pas
d’évangélisation.
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Mais qu’en
est-il aujourd’hui ?
Il y a des pharisiens modernes qui enfouissent l’Évangile sous un
amoncellement de "fais-pas-ci, fais-pas-çà !", de "c’est
interdit, c’est condamné !", sans plus d’explications. Mais ces
donneurs perpétuels de leçons, qui chassent ainsi des églises tous les
pécheurs, oublient le fondement même de l’Évangile : la Miséricorde. Dieu est
Miséricorde parce que Dieu est Amour. Dieu n’est pas venu pour remplir
l’Enfer ! Dieu n’est pas le salarié de Satan ! Quoique nous ayons fait
et quelques soient les chemins de nos vies, Dieu a donné sa vie parce qu’il
nous aime et que nous avons du prix à ses yeux comme il l’annonce par la
bouche d’Isaïe (43,4).
C’est ce même Isaïe qui proclame ce qu’est vraiment l’annonce de
l’Évangile, ce que confirmera Jésus :
L’esprit du Seigneur Dieu
est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé
annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé,
proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer
une année de bienfaits accordée par le Seigneur (Isaïe 61,1-2).
Ces
pharisiens, ne comprenant pas l’humanité de Jésus, ne peuvent supporter que
l’ainé d’une multitude de frères comprenne nos défaillances, nos
insuffisances, nos erreurs, nos joies. Ils ne peuvent comprendre pourquoi
Jésus-Christ a choisi comme premier racheté, un voleur et un meurtrier sauvé
par un seul acte de foi et d’amour et non par une vie vertueuse. Oui, Dieu
a pitié de nous "pauvres pécheurs".
Il y a, de l’autre côté, les sadducéens qui ne croient ni aux anges,
ni aux révélations, ni à l’Enfer. Comme leurs ancêtres, ils ne croient qu’à
la rémunération terrestre des actes et pour eux l’Église n’est pas plus
qu’une puissante ONG : "Tu ne vas pas croire aux rois mages !",
proclament-ils. "Tu ne vas pas croire que Jésus a marché sur les
eaux !", "Tu ne vas pas croire qu’un gamin de 13 ans a pu
tenir tête aux savants de son époque !" ... Autrement dit, ils
annoncent un évangile auquel il ne faut surtout pas croire !
Mais si on n’annonce plus l’Évangile, qui peut y croire ? Si on le
déforme et le transforme, qui peut le comprendre ? S’il disparait sous le
fatras des propos humains, qui peut le suivre ? Et si personne ne le suit,
qui peut empêcher les lieux de culte de se vider ?
C’est pourquoi Jésus qui s’inquiétait de savoir s’il retrouverait la Foi à
son retour, a bien prophétisé que l’Esprit suscitera l’anamnèse de son
Évangile : son rappel et son actualisation :
Je vous parle ainsi, tant
que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père
enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de
tout ce que je vous ai dit (Jean 14, 25-26).
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité
tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce
qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera
connaître. Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le
faire connaître (Jean 16,13-14).
Même si la
Révélation publique et les révélations privées n’ont pas la même autorité
elles viennent toutes de la même source : l’Esprit ! et conduisent à un
seul but : le Christ.
De plus, il n’est pas possible d’écrire un nouvel Évangile. On le voit dans
les multiples « vies de Jésus » qui peuplent les bibliothèques. La plupart
(mais pas toutes) sont critiques au nom d’une bien petite science, celle qui
ne prend que quelques épisodes, quelques sources, quelques détails, mais
aucune qui ne reprend intégralement les quatre évangiles dans tous ses
détails.
Tous ces écrits ne décrivent que l’avis de leurs auteurs, et jamais aucun n’a
pu réécrire les Évangiles modifiés de leurs découvertes. Pourquoi ? parce
qu’ils sont Parole de Dieu, une parole qu’on peut critiquer, qu’on peut
singer, qu’on peut déformer, qu’on peut occulter mais qu’on ne peut jamais
égaler. C’est vrai aussi pour Maria Valtorta et c’est une évidence pour
ses lecteurs qu’elle n’a pas pu le faire d’elle-même.
Pas possible, dira-t-on ? Mais qui croit qu’une étoile morte depuis des
millions d’années brille encore, peut croire que Dieu est capable de montrer
à des âmes choisies ce qui a existé il y a 2000 ans. "Rien ne se
perd" affirme la Science.
Paradoxalement, c’est dans le sein de l’œuvre de Maria Valtorta que l’on
trouve les données vérifiables qui authentifient objectivement l’Évangile
éternel car elles en assurent le bien-fondé et la cohérence.
Oui, cette Œuvre est signe de contradiction, mais Gamaliel, dans les Actes
des apôtres, nous indique bien ce qui sépare les œuvres des hommes, de celles
de Dieu (5, 38-41) :
Je vous le dis : ne vous
occupez plus de ces gens-là, laissez-les. En effet, si leur résolution ou
leur entreprise vient des hommes, elle tombera. Mais si elle vient de Dieu,
vous ne pourrez pas les faire tomber. Ne risquez donc pas de vous trouver en
guerre contre Dieu.
Diffusé à
millions d’exemplaires depuis 70 ans, malgré les obstacles, l’œuvre de Maria
Valtorta ne semble pas près de tomber d’elle-même.
Merci.
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