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Texte original


Commentaires de :
Apocalypse 2.
Apocalypse 3.
Apocalypse 13, 3.
Apocalypse 13, 7.


Les cahiers n° 121 et 122 comportent des commentaires de certains passages de l’Apocalypse et ferment la longue série des cahiers autographes de Maria Valtorta.

À la différence des cahiers précédents, les dates de rédaction ne sont indiquées que de façon sommaire sur le frontispice des deux cahiers.

En outre, le texte n’est pas introduit par l’habituel "Jésus dit″.

L’Auteur divin de ces commentaires n’est donc pas mentionné et ne parle pas à la première personne comme dans les "dictées″. Mais certains passages font penser aux Leçons sur l'épître de saint Paul aux romains dictées à la même époque par l'Esprit-saint. La forme et le contenu des commentaires ci-contre laissent penser qu’il s’agit, là aussi, de l’Esprit-saint.

 








 

Accueil >> Plan du site >> Index des "Cahiers" >> Sommaire des Cahiers de 1945 à 1950

Traduction automatique de cette fiche :
  -  -

Commentaires de l'Apocalypse.
Partie 3/6

extraits des "Cahiers de 1945 à 1950".

 Partie 1/6  Partie 2/6  Partie 3/6  Partie 4/6  Partie 5/6  Partie 6/6.

             

 

572> Ces comparaisons - Jésus lui-même se servait de comparaisons pour faire comprendre ses enseignements à ses disciples - permettront à beaucoup de comprendre ce qu’est la prophétie et ce que sont les prophètes, ce qu’est l’inspiré ou le voyant et combien il faut les croire, car ils annoncent ce qu’il est bon de savoir pour progresser sur une voie sûre, à condition toutefois qu’ils ne disent rien d’incompatible avec la foi et la grande Révélation.     

Les prophéties sembleront à certains, non seulement incompréhensibles car trop obscures, mais aussi obsolètes si elles se réfèrent à des événements survenus il y a plusieurs siècles de cela. C’est certain : bien des choses qui y sont mentionnées ont eu lieu et ne se répèteront pas. Mais beaucoup se reproduiront comme ce fut déjà le cas chaque fois que l’humanité s’est retrouvée dans la même condition que celle pour laquelle cette prophétie fut livrée. Ainsi, l’incarnation du Verbe et la fondation de l’Église ne se reproduiront pas, puisque l’Église fondée par Jésus, son Pontife et Chef éternel, ne peut périr en raison de la promesse divine, de sorte qu’il ne sera jamais nécessaire d’en fonder une nouvelle. En revanche, il est vrai que les punitions permises par Dieu, à la suite des abominations qui ont pénétré dans le lieu sacré et des injustices humaines, se reproduiront comme elles le font d’ores et déjà. Il en ira de même pour bien d’autres choses.          

Tout comme l’humanité connaît des cycles alternés de justice et d’injustice, de foi réelle et de foi simplement extérieure - "la lettre et non l’esprit de la foi" - ou même de non foi en ce qui concerne les cinq dixièmes de la population mondiale, elle connaît également des cycles alternés de châtiments et de pardons, déjà soufferts et obtenus sans qu’elle en devienne meilleure pour autant. Et comme les prophéties sont annoncées par des personnes qui ont pu voir "le Temps" sans limites dans le temps, elles servent souvent à être lumière et guide, voix de la vérité, conseil de miséricorde pour chaque époque.         

Prophétie de l’apôtre de la lumière et de l’amour, l’Apocalypse éclaire - et ce par amour - les temps, chaque temps, jusqu’aux derniers temps.       

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573> Dix-neuf siècles sont déjà passés depuis que Jean eut la révélation qu’on appelle "l’Apocalypse", et l’on pouvait dire que le temps de sa réalisation, comparé à l’éternité, serait "proche". Certes ce temps d’attente, mesuré à l’aune du temps terrestre, fut et demeure long, mais si l’on se réfère à l’état des sept Églises, il est actuel aujourd’hui comme hier.            

Lorsque Jean voyait les sept Églises de son époque, les sept lumières plus ou moins lumineuses d’alors, il ne voyait pas qu’elles seulement, mais aussi les autres Églises qui allaient se former au cours des siècles, tout comme il a entrevu ce qui est arrivé et ce qui doit arriver, sur terre, au ciel et aux enfers.     

Il a vu les lumières de sainteté et les ombres d’injustice, la croissance de la spiritualité et celle de l’humanité - ou plutôt du matérialisme -. Il a vu le feu de la charité et de la sagesse qui s’en nourrit flamboyer en s’élevant vers le ciel. Mais il a aussi vu les fumées brumeuses de la science privée de sagesse ramper sur le sol quand l’homme tente de se donner une explication de lui-même et de bien d’autres choses de la création par son seul savoir; les fumées nauséabondes des luxures du moi, de toutes les luxures; les fumées coupables des égoïsmes et des férocités. Fumées, fumées, rien d’autre que de la fumée, et une fumée nocive qui rampe à terre, s’insinue, souille, empoisonne et tue. Elle tue les "bonnes" choses, au sens que Dieu donne à ce mot, et que nous qualifierions de "plus belles": les trois et les quatre vertus, les rapports sociaux, les consciences, les intelligences, la paix de la famille... toutes choses que cette fumée, là où l’ardeur de la charité fait défaut, tue, empoisonne, souille et pénètre. Jean a encore vu la formation du monde nouveau, le monde de Jésus, de son Royaume. Et aussi la formation d’un monde nouveau à l’intérieur du nouveau: celui de l’Antéchrist et de son royaume.    

Il a vu les triomphes du christianisme comme ses défaites, l’admirable unité de la Bergerie du Christ comme la séparation rebelle de parties entières du troupeau. Jean a tout vu. Sa vision était si vivante qu’il lui semblait que tout devait se réaliser sur le-champ. Mais non ! Des siècles et des siècles devaient encore s’écouler avant que ne s’accomplisse tout ce que le voyant de Patmos a vu. Néanmoins tout s’accomplira comme il l’a dit et comme cela s’est déjà partiellement réalisé à différentes époques, sans atteindre cependant l’accomplissement des choses mauvaises vues d’avance par Jean.

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574> Tout cela est humain, difficilement parfait, et encore plus difficile à ne pas répéter. L’appartenance au Peuple de Dieu n’a pas empêché les Hébreux de retomber fréquemment dans les mêmes péchés. L’exemple d’Adam, des châtiments divins dont les moyens furent le déluge, la dispersion des peuples après l’orgueil de Babel, la destruction de Sodome et de Gomorrhe, l’oppression en Égypte n’empêchèrent pas le peuple de pécher. La miséricorde de Dieu qui les délivra de l’oppression du Pharaon et voulut leur donner une patrie et une loi excellentes ne conduisit pas les hommes à ne plus pécher par reconnaissance à Dieu. Ils péchèrent même pendant le voyage vers la Terre Promise, alors que Dieu, en vrai Père, les comblait de ses dons.    

L’homme restera toujours l’homme, dans l’ancienne religion comme dans la nouvelle, toutes deux divines. Qu’il appartienne à l’ancienne ou à la nouvelle Église. « Vous me cherchez, non pas parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé et que vous avez été rassasiés » (Jean 6, 26). L’humanité est toujours la même. Elle est attirée par ce qui est extérieur et prodigieux, par ce qui représente une nouveauté ou quelque jouissance matérielle, par des espérances et des promesses humaines que l’on pense pouvoir atteindre, plutôt que les choses intérieures, surnaturelles, alors que c’est plus prodigieux, plus joyeux, plus sûr et surtout plus durable, puisque éternel.  

Judas est le prototype parfait des personnes séduites par les prodiges matériels et les espoirs d’honneurs humains capables de rassasier la cupidité intellectuelle et celle des yeux. Il en est le parfait prototype, incapable de conversion.      

Cependant, les autres apôtres et disciples eux-mêmes ne furent pas vierges de cette faiblesse humaine, incomplète chez eux et dont ils se dégagèrent peu à peu jusqu’à en être si détachés qu’ils pouvaient endurer toutes sortes d’humiliations et de persécutions, au point de savoir se dépouiller de leur propre vie pour obtenir la vie éternelle. Une fois confirmés dans la foi, l’espérance et la charité, confirmés dans la grâce et la sagesse, dans la piété, la force, la sainte crainte de Dieu, dans tous les dons du Paraclet, ils devinrent autant de "maîtres" et de  "fondateurs", non pas d’une nouvelle doctrine et de nouvelles Églises, car une sont la doctrine et l’Église parfaites, mais de la doctrine et de l’Église dans d’autres peuples et d’autres régions.      

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575> Depuis, vingt siècles se sont écoulés, de nouveaux apôtres ont succédé aux premiers, de nouvelles Églises, d’autres Églises, dans de nouvelles contrées de la terre. L’activité apostolique n’a connu ni pause ni interruption même si, par la faute des hommes, et malgré ses progrès, elle régresse en étendue - d’ailleurs pas seulement en cela -. Poursuite de l’activité, propagation de l’évangélisation, expansion du Corps mystique, ce sont là des vérités indéniables et des conséquences logiques, étant donné que Jésus nourrit son Église, la guide et l’encourage; or Jésus est éternel, il est puissant, il est saint. Sa sainteté descend et circule dans le Corps tout entier, sa puissance donne des forces mystérieuses à ses serviteurs, son éternité empêche l’Église de mourir.         

Néanmoins, elle a beau progresser et s’étendre depuis vingt siècles dans de nouvelles régions, elle s’arrête, régresse, meurt même dans d’autres par la faute et la mauvaise volonté de certains hommes. Est-ce un péché particulier à notre époque ? Non, il est de tous les temps. Cela arrive plus ou moins complètement et profondément, quand des déviations, des interruptions, des séparations et jusqu’à la "mort" se produisent dans les rameaux qui constituent toute la Vigne mystique. Elles furent de natures différentes, et plus les siècles passaient plus graves furent la déviation et la défection de rameaux de la Vigne. Aujourd’hui, c’est le temps de la Négation.    

Jean a vu tout cela. Il a tout vu d’avance. Il les a vues dans les sept Églises d’alors. Il les a vues dans les Églises d’aujourd’hui, dont les sept Églises de son temps n’étaient pas seulement la vérité mais aussi la figure. Il a donc aussi vu d’avance l’horreur actuelle, celle de la Négation dans un trop grand nombre d’endroits et d’âmes. Il vit d’avance l’horreur extrême : le temps de l’Antéchrist.     

Il a tout vu à travers sa première vision. La conséquence finale est le résultat de la première conséquence. Cela se répète par cycles au cours des âges, de façon toujours plus accentuée au fur et à mesure de la croissance de l’Église. Il est logique, bien que douloureux, qu’il en soit ainsi.      

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576> Car le Christ est d’autant plus haï et combattu par l’Antéchrist que son affirmation et son triomphe dans les saints se renforcent. Le Corps mystique remporte-t-il des victoires ? L’Antéchrist augmente son pouvoir et déclenche des combats plus atroces. Effectivement, si le Christ veut triompher, comme il se doit, l’Antéchrist le veut pareillement, et sa violence augmente à mesure que le Christ triomphe davantage, pour le vaincre et l’abattre. Oh, il n’y arrivera pas ! Le Christ est le Vainqueur. Mais il l’espère et il essaie. Et comme il lui est impossible de remporter une victoire collective sur le Peuple de Dieu tout entier, il cherche des victoires individuelles ou nationales, en détournant des intelligences, en possédant des âmes, en arrachant des peuples à l’Église.      

Les sept Églises avaient été fondées peu de temps auparavant, par ceux qui avaient été envoyés dans ce but par Dieu directement : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Matthieu 28, 19). Ensuite, et conformément à la promesse divine, ils avaient reçu l’Esprit Saint qui leur "enseignera tout et leur rappellera tout" (Jean 14, 26) ce que Jésus leur avait dit de manière à être compris, c’est-à-dire en les rendant capables de comprendre les choses les plus élevées afin que, "revêtus de la force d’en haut" (Luc 24, 49), ils soient capables de devenir les fondateurs de quelque chose d’aussi élevé que le Royaume de Dieu parmi les hommes. Malgré cela, l’imperfection - et même plus que l’imperfection - s’était déjà formée dans un grand nombre de ces Églises, car l’Adversaire (ou Antéchrist) était déjà à l’œuvre spirituellement, et il travaillait déjà à la corruption et à la destruction des forteresses spirituelles du Royaume de Dieu : créer des discordes entre les membres, insinuer de subtiles hérésies, susciter des orgueils stupides, conseiller de lâches compromis entre la conscience et la loi de la chair, ainsi que des restrictions mentales odieuses à Dieu dont le langage est "oui, oui; non, non" et qui veut que ce soit celui de ses enfants et fidèles; refroidir la charité, augmenter l’amour de la vie terrestre, des richesses et des honneurs matériels.    

Voilà l’œuvre de l’Adversaire, infatigable lorsqu’il s’agit de travailler à tenter de vaincre Dieu et de détruire ce qu’il a créé, en tirant profit de tout ce qui peut le seconder et que les hommes eux-mêmes lui fournissent par leur imperfection personnelle ou par réaction à des actions injustes menées par les membres plus forts à l’égard des membres plus faibles.  

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577> Il faut dire ce qu’il est juste de dire. Manquer à la justice et à la charité - qui attirent les âmes comme du miel céleste vers la ruche mystique et les y gardent dans la fidélité - provoque des réactions chez les membres lésés, de la souffrance, du scandale, et même de la méfiance et des séparations.          

L’Église a été fondée par l’Amour, et on devrait toujours y trouver une charité parfaite. L’Église est nourrie par l’Amour et elle devrait faire preuve d’une charité parfaite à l’égard de tous ses membres, même et surtout des plus petits et des faibles, pour les nourrir et les garder en vie. L’Église a reçu le commandement d’enseigner la charité. Mais malheur si son enseignement se limitait à la lettre au lieu d’être pratiqué dans son esprit!      

Vivre dans l’amour pour permettre aux agneaux d’y vivre, c’est là le devoir des pasteurs. Malheur à l’agneau qui ne fait pas preuve d’un amour révérenciel qui va jusqu’à la renonciation de son libre jugement et de sa liberté d’action pour faire de bonnes choses que Dieu laisse à l’homme (il lui laisse même toute liberté, se bornant à lui dire ce qui est bon et ce qui ne l’est pas); or si les agneaux voient que la charité est exigée par les pasteurs alors qu’ils la refusent aux agneaux, que se passe-t-il ? À cause d’un cœur qui ne s’ouvre pas aux besoins infinis des âmes — je parle du cœur des pasteurs —, les âmes se dirigent ailleurs, vont frapper à d’autres portes; or ce sont parfois des portes qui s’ouvrent sur les besoins matériels, fournissent du pain, des vêtements, des médicaments, des conseils, une aide pour trouver un emploi, pour ne pas être chassé de chez soi par quelque riche au cœur dur, mais qui ôtent aussi la foi et la justice des cœurs. C’est bien ce qui se passe. Pour du pain, pour un vêtement, un toit, une aide pour rétablir la justice envers un persécuté, une âme — si ce n’est plusieurs — abandonnent la bergerie, le pâturage, la voie de Dieu, et s’en vont vers d’autres pâturages et d’autres voies, les premiers matériels, les secondes antichrétiennes.      

Au cours de l’évolution séculaire de la Vigne mystique, il s’est produit beaucoup de séparations, même de la part de sarments importants. Les causes en sont multiples, et toutes ne provenaient pas d’une rébellion spontanée des membres, mais aussi d’une rébellion provoquée par un rigorisme sans charité ou sans justice qui impose aux autres de porter des fardeaux qu’ils ne portent pas eux-mêmes.            

578> C’est pour cette raison qu’Israël connut guerres intestines et schismes. C’est pour cette raison que le petit peuple a suivi le Christ. C’est toujours pour cette raison que, aujourd’hui encore, des membres se séparent ou, du moins, restent perplexes, quand ils ne tombent pas dans le scandale.

Les sept églises (Apocalypse, chapitres 2 et 3 )    
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Observons maintenant les sept Églises d’alors, telles que Jean les a vues et les a entendues être jugées par le Juge éternel. Nous y reconnaîtrons déjà en œuvre ce qui, par la suite et avec une plus grande ampleur, fut et est toujours en œuvre dans les Églises ou religions qui portent le nom de "chrétiennes" sans être pour autant catholiques: les Églises séparées.   

Elles se sont donné une constitution humaine en ne conservant de la véritable Église que ce qu’elles ont bien voulu garder pour pouvoir se prétendre encore "chrétiennes". Mais être chrétien ne signifie pas seulement prier le Christ, le prêcher de telle ou telle manière, ça ne veut pas dire être encore plus rigoriste dans certains domaines que les vrais catholiques. Prier Dieu, prêcher Dieu, être rigide dans tout ce qui touche au service formaliste de Dieu, les prêtres, les scribes et les pharisiens de l’époque de Jésus le faisaient tout aussi bien parmi les hommes. Néanmoins, et à de rares exceptions près, cela n’a pas fait d’eux des "chrétiens", mais plutôt des "antichrétiens".  

Etre chrétien signifie faire partie du Corps mystique par l’appartenance à l’Église de Rome en tant que catholique, en appartenant au Christ par une vie vraiment conforme à son enseignement et à ses commandements. Autrement, on n’est pas chrétien dans les faits, pas même si l’on est catholique en ce sens qu’on a reçu le baptême selon le rite de l’Église romaine ainsi que les autres sacrements. Même si l’on n’est pas tombé ou resté dans une faute grave, même si on n’en est pas allé jusqu’à renier sa foi ou à faire partie des sept condamnations de l’Église, ou encore jusqu’à appartenir à des partis politiques condamnés pour être précisément condamnables. On n’est pas un vrai chrétien, un chrétien dans les faits, si l’on ne mène pas une vie chrétienne; il en va de même si l’on n’honore pas Dieu par un culte intérieur vivant, constant, même dans l’intimité de la maison, un culte intérieur toujours présent, même dans le travail intellectuel ou manuel, toujours actif, jusque dans les rapports sociaux qu’il faut toujours entretenir avec tous nos prochains qui nous sont plus ou moins unis par les liens du sang ou des rapports sociaux.      

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579> On n’est pas un vrai catholique ni un chrétien dans les faits lorsqu’on pratique uniquement un culte extérieur et formel pour être admiré, ou uniquement intérieur pour ne pas être tourné en dérision comme bigot, ou encore pour éviter quelque préjudice matériel. On ne l’est pas davantage tant qu’on ne cherche pas à pratiquer les vertus le plus parfaitement possible, jusqu’à l’héroïsme si l’occasion s’en présente; tant qu’on ne pratique pas ce que l’on appelle "le complément de la loi, c’est-à-dire la charité", dont les œuvres de miséricorde constituent autant de variantes; tant qu’on n’essaie pas de renoncer à l’habitude vicieuse qui est cause de péché; tant qu’on pèche contre l’Esprit Saint en doutant de la miséricorde divine qui pardonne au repenti, en présumant pouvoir se sauver tout seul, en méprisant ou en niant les vérités lumineuses de la foi — non seulement les premières et les principales, mais tout ce que contient le Credo et que les dogmes anciens et récents ont défini —, en nourrissant de l’envie à l’égard des justes, en restant des pécheurs et des impénitents obstinés; tant qu’on porte atteinte à la vie de notre prochain ou même seulement à sa santé corporelle ou à son honneur; tant qu’on foule aux pieds l’ordre de la nature par des actes abominables que les animaux eux-mêmes ne commettent pas de manière pleinement fautive puisqu’ils ne possèdent ni raison ni conscience; ou encore en opprimant les pauvres, en pratiquant l’usure pour en tirer un profit illicite, en exploitant outre mesure les travailleurs ou en leur refusant un juste salaire.         

Une telle vie mérite les jugements sévères de Jésus aux scribes, aux pharisiens et aux marchands du Temple. Puisque l’Évangile devrait être un livre lu chaque jour par tout chrétien, phrase par phrase, en méditant sur ces vérités qui apportent la Vie, il serait opportun que les passages où Jésus distingue une vie religieuse authentique d’une vie religieuse apparente ou mensongère soient fréquemment lus, relus et médités! Que chacun s’examine lui-même. Qu’il se compare au pharisien et au publicain, au pharisien et à la pécheresse, au lévite et au bon Samaritain, qu’il médite sur les riches qui jetaient le superflu de leurs richesses dans le Trésor et sur la veuve qui y mettait "tout ce qu’elle avait pour vivre", et qu’il voie à quelle catégorie il appartient.    

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580> Et s’il se rend compte qu’il appartient à la catégorie qui pratique seulement un culte extérieur, qu’il se ravise et devienne un vrai disciple du Christ, un véritable enfant de Dieu et un frère du Christ, en d’autres termes un chrétien de nom et, mieux, dans les faits.          

Sinon, de telles personnes auront beau porter le nom de chrétien, ce ne seront pas des sarments nourris par le Christ. Ils seront des sarments séparés qui, s’ils ne sont pas complètement secs parce qu’une tendance naturelle à faire le bien les pousse à agir en justes, se sont néanmoins replantés tout seuls, orgueilleusement; ils ont donné naissance à un plant à part qui produit de la piquette et non du bon vin. Pour que cela soit de nouveau possible, il leur faut se regreffer sur la vraie Vigne, la seule vraie vigne qui permette aux sarments de porter des fruits abondants et saints.  

Cela vaut aussi bien des sarments individuels que de ceux qui forment une vigne à part: les Églises séparées. Comme elles se sont séparées et se sont donné une constitution propre imaginée par leur fondateur — un homme, et non l’Homme-Dieu —, elles ne peuvent posséder la plénitude de vie spirituelle que seule l’appartenance au Corps mystique maintient et qui les préserve de séparations plus importantes, non seulement du Corps en tant que tel, mais aussi de la vérité et de la lumière qui rendent assuré le chemin de l’Église terrestre vers celle des cieux.           

En outre, ne pas appartenir au Corps mystique fait déchoir de la justice, comme on le voit plus que jamais aujourd’hui. La séparation s’approfondit. Effectivement, certaines Églises séparées ne se contentent pas de ne témoigner ni respect ni obéissance à l’égard du Pasteur suprême. Non seulement elles se permettent d’élever des protestations quand le souverain pontife définit de nouvelles vérités grâce à des lumières divines; non seulement, tout en prétendant servir le Christ, elles lui arrachent — ou du moins essaient de le faire — des personnes qui lui appartiennent, qui sont de sa Bergerie et que les séparés tentent d’amener à eux, vers d’autres pâturages où tout n’est pas bon, en particulier l’essentiel; mais — et c’est monstrueux — ils se mettent à célébrer la Bête, l’Antéchrist, et à approuver ses idéologies.

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581> Mais cela aussi est dit: "Emerveillée, la terre entière suivit la Bête" (Apocalypse 13, 3), bien qu’on voie que, par obéissance au dragon qui lui laisse tout pouvoir, "elle mène campagne contre les saints et les vainque" (Apocalypse 13, 7) (matériellement). Elle mène campagne contre les saints, c’est-à-dire contre ceux qui adorent le vrai Dieu et lui de meurent fidèles en aimant de tout leur cœur le Fils de l’Homme et de la Femme, et en aimant la Femme qui servit de tabernacle à Dieu et fut sa louange éternelle, l’image et la ressemblance parfaite de Dieu. Elle n’est pas comme nous, dès lors que l’hérédité funeste d’Adam a défiguré et affaibli cette ressemblance divine en nous. Elle n’est pas non plus comme Adam et Ève avant la faute: c’étaient deux innocents, deux enfants de Dieu, avec qui le Créateur dialoguait sous une forme, certes mystérieuse mais qu’on ne peut mettre en doute pour autant (Genèse 1, 28-30; 2, 16; 3, 9-11.13.16-19.21), deux prédestinés à vivre éternellement de et dans la béatitude de la vision de Dieu. Non. Marie, façonnée par la main divine pour servir de "forme au Dieu incarné" qui était l’image parfaite du Père — « Qui me voit, voit la Père » (Jean 14, 9) -; Marie avec qui le Dieu un et trine entretint toujours des colloques comme on le fait avec une fille, une épouse, une mère véritables; Marie, qui ne cessa de contempler son Seigneur de toutes ses facultés fut et demeure le très pur reflet de l’image de Dieu, beauté et perfection suprêmes. Il s’ensuit que celui qui contemple Marie voit ce qui constitue la beauté indescriptible qui emporte les habitants éternels du ciel à des sommets de béatitude.         

De par sa naissance humaine, Marie est une créature, notre sœur. Mais elle est aussi la créature divinisée dont nous pouvons seulement être de toutes petites sœurs spirituelles, à condition de le vouloir. Elle est le chef-d’œuvre du Dieu créateur des hommes. Elle est enfin le signe, la mesure, la forme sensible de ce que Dieu a depuis toujours destiné aux hommes qui vivent en enfants de Dieu.      

L’homme croit imparfaitement à la résurrection de la chair et à la participation de la chair ressuscitée à la joie de l’âme bien heureuse; il est incapable de croire à cette vérité - du moins, il en doute - et n’en est toujours pas persuadé par la résurrection de Jésus Christ puisqu’il dit: « Lui, il était Dieu, par conséquent... » Mais devant la vérité établie par l’assomption de Marie au ciel avec son corps et son âme, il ne peut plus douter. Son intelligence y reconnaît un moyen qui l’incite puissamment à croire à la résurrection de la chair et à sa participation à la joie éternelle de l’âme.  

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582> Jésus est celui qui nous révèle Dieu le Père. Marie est celle qui nous révèle le bienheureux destin des enfants de Dieu. Jésus est celui qui, en tant que Maître, nous a enseigné comment vivre en enfants de Dieu. Marie est celle qui nous a montré dans la pratique comment vivre pour être enfants de Dieu. Certains hommes connaissent des difficultés pour suivre l’Évangile et disent: "À lui c’était possible, parce qu’il était Dieu, et certains élus y parviendront parce que Dieu le Christ leur accorde des dons particuliers"; mais en voyant la vie, le mode de vie de Marie depuis qu’elle a ouvert les yeux à la lumière — or elle, qui est la pleine de grâce, n’a jamais connu cet état de nescience commun à tous les nouveau-nés, déclarés irresponsables de leurs actes avant l’âge de raison —, ces hommes peuvent être convaincus qu’il est possible à tous les êtres nés d’une femme, et même à toutes les créatures de Dieu de vivre en enfants de Dieu, à la seule condition de vouloir vivre en créatures divinisées.         

Que l’on n’objecte pas non plus à cette affirmation: "Mais Marie était préservée du péché originel et de ses tentations." Ève l’était pareillement. Mieux, elle était innocente dans un monde innocent, reine d’un monde qui lui était soumis, unique créature supérieure en compagnie de son époux, douée d’intelligence, de grâce, de science, maîtresse de l’univers sensible, guidée par la Voix de Dieu. Et pourtant elle céda à la première tentation, tandis que des âmes innombrables, bien que marquées par le péché originel, et beaucoup de créatures ne cédèrent pas bien qu’elles connaissent ces tentations, cette terrible "loi de la chair" qui fit gémir Paul, Augustin et bien d’autres, aujourd’hui saints et saintes au ciel.          

À l’instar de Jésus, Marie ne pécha jamais, d’aucune manière, en aucun domaine, y compris par ce qui aurait pu être la réaction logique, naturelle, juste d’une mère qui voit son fils être torturé et tué, et pas davantage contre la charité ou quelque autre vertu. Elle n’a pas voulu pécher, et n’a pas péché. Dieu a certainement agi en elle d’une manière mystérieuse, afin que pas la moindre imperfection — que dis-je, pas l’ombre, pas le germe d’une imperfection — n’altère la pureté et la sainteté parfaites de la Toute-Belle. Mais il est tout aussi certain que Marie a secondé de toutes ses facultés et de toute sa volonté la volonté que Dieu avait sur elle.      

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583> Dieu n’a pas fait de Marie une esclave qui ne peut qu’obéir au maître qui l’y oblige, mais une reine, sa Reine, à qui il envoie un archange comme ambassadeur pour lui annoncer le dessein de Dieu. Or ce dessein ne se réalise pas avant que Marie ne réponde spontanément: « Qu’il me soit fait selon ta parole. » (Luc 1, 26-38).    

Ce même archange avait révélé au prêtre Zacharie (Luc 1, 5-25) une autre maternité miraculeuse car en dehors des lois naturelles, étant donné l’âge des époux et la stérilité de la future mère. Mais bien qu’il soit prêtre et dans la plénitude de ses fonctions sacerdotales devant le Saint des Saints, il douta de la puissance et de la miséricorde de Dieu comme de la vérité des paroles de l’ange, de sorte qu’il en fut puni.         

Voilà quelle est la différence entre justice et justice parfaite. Marie possède une foi et une obéissance absolue bien que son miracle soit incomparablement plus grand. Mais pas Zacharie. Pourquoi cela? Parce que Marie était réellement la Femme et parce que la Parole du Père avait besoin de la Femme pour prendre chair humaine. Mais cette femme s’était tellement dépouillée de toute humanité naturelle, elle était si riche de nature surnaturelle, qu’elle n’avait plus aucun de ces liens et de ces obstacles qui entravent ou appesantissent les facultés de la créature à suivre la volonté de Dieu; or c’est sur un tel terrain, dans un moi dépouillé de tout ce qui fait obstacle aux actions divines, qu’il peut accomplir les œuvres les plus grandes de sa toute-puissance.            

 « La terre suivra la Bête et mettra à mort les saints qui n’adoreront pas la Bête de la terre » (Apocalypse 13, 7 ?). C’est la première des manifestations de l’Antéchrist; ce dernier est "de la terre" puisqu’il nie Dieu et tout ce qui vient de Dieu; il tombe dans l’idolâtrie de ce qui n’est pas Dieu mais au contraire contre lui; il supprime la loi divine pour y substituer la sienne — qui n’est même plus la loi morale naturelle — et va jusqu’à tenter d’en effacer le souvenir chez les créatures; enfin, il opprime et tue ceux qui ne veulent pas devenir mauvais, non-croyants et opposés à Dieu.     

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584> La Bête dévore les agneaux pour arracher à Dieu le plus grand nombre possible de ses enfants. Or voici que notre époque voit l’horreur de ministres d’Églises séparées — qui se qualifient néanmoins de "chrétiennes" — adhérer aux paroles et aux volontés de la Bête de la terre, à cette monstruosité qui combat le Christ, et vénérer cette idole idéologique, corruptrice et impitoyable, sans y être contraints comme ceux qui sont ses sujets là où elle règne et sans penser que, si elle pouvait régner partout, ils seraient eux-mêmes tôt ou tard dévorés, torturés, privés des libertés les plus sacrées de l’homme libre, jusqu’à la liberté de pensée. Mais voici vingt siècles que le Christ a indiqué ces déviations et leurs causes.  

Telle Église fait preuve d’activité et de patience mais "elle a perdu son amour d’antan"; la vie en Dieu s’est donc affaiblie, quand elle n’est pas tout à fait morte, car là où il n’y a pas d’amour, Dieu n’est pas présent, ni la vie de Dieu dans la personne, ni la vie de la personne en Dieu. Telle autre montre au contraire un amour pour les richesses de la vie — autrement dit de la santé et de la vie —, alors que ceux qui désirent servir Jésus Christ doivent ne pas s’attacher à la vie matérielle, ils doivent ne pas craindre les persécutions ni les fuir, mais les endurer si nécessaire jusqu’à la mort, car c’est ce qu’a fait le Christ; d’ailleurs, celui qui perd sa vie pour le servir le possèdera au ciel d’une manière toute spéciale.

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Ailleurs, certains font preuve de faiblesse vis-à-vis des personnes coupables d’hérésie, ou de doctrine ou de vie imparfaites, et cela pour ne pas se faire d’ennemis. Non. Lorsque, dans le jardin de l’Église militante, on voit surgir des plantes mauvaises ou malades, ou qui sont un mauvais exemple pour les autres, il convient de les purifier de leurs parties malades et de les greffer; si elles rejettent la greffe qui les rendrait bonnes, il faut savoir les couper à la base. Mieux vaut une plante de moins que des plantes toxiques pour les autres ! Mieux vaut être persécuté ou perdre tous ses amis que permettre aux ennemis et aux serviteurs inutiles de nuire aux autres âmes et que provoquer l’éloignement de Dieu à la vue d’un de ses pasteurs qui préfère l’amitié des chevreaux à sa sainte amitié.

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Fiche mise à jour le 27/04/2015