Valeur de l’obéissance, vertu qui rachète et produit des fruits de vie
éternelle.
Valeur de la prière qui obtient la miséricorde du Père pour le bien de
l’humanité.
Bonheur d’avoir été inscrite au tiers ordre de Notre-Dame des Douleurs
(Servites de Marie).
Les corédempteurs.
Acte d’offrande de Maria Valtorta et calendrier mystique.
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Hébreux 5, versets 7, 8, 12, 14 ; 6, versets 1, 4, 6, 8.
213> Jésus
dit :
«Je veux te faire examiner - et, par toi, à beaucoup d’autres - une vertu qui vous a apporté un
grand bien. Le plus grand bien, même, tandis que son contraire vous a apporté
un grand mal, le plus grand. Je t’en ai déjà parlé, mais ta souffrance ne t’a
pas permis de te rappeler ces paroles. Je te les répète car il me tient à
cœur que vous les ayez.
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214> Comme je vous avais aimés infiniment, j’ai
voulu être votre Rédempteur. Mais je ne l’ai pas été uniquement par la
Sagesse, par la Puissance pas plus que par la Charité. Ce sont là trois
caractéristiques, trois dons divins qui ont agi tous trois pour la Rédemption
du genre humain, puisqu’ils vous ont instruits, frappés par les miracles et
sauvés par le Sacrifice.
Mais j’étais l’Homme. Étant
l’Homme, je devais posséder cette vertu dont la perte avait perdu l’homme, et
vous sauver grâce à elle. La perte de l’homme était due à sa désobéissance au
désir de Dieu. Moi, l’Homme, j’ai donc dû vous sauver en obéissant au désir
de Dieu.
Paul dit que c’est moi qui "aux jours de [ma] chair,
ayant présenté, avec une violente clameur et des larmes, des implorations et
des supplications à celui qui pouvait [me] sauver de la mort, fus exaucé en
raison de [ma] piété". Et il ajoute que, après
avoir été rendu parfait pour avoir appris (en d’autres termes accompli)
l’obéissance, je suis devenu pour ceux qui m’obéissent principe de salut
éternel.
Par ces mots que l’Esprit rend vrais, Paul dit par conséquent
que moi, le Fils de Dieu fait Homme, j’ai atteint la perfection par
l’obéissance, et que c’est par elle que j’ai pu être Rédempteur. Moi, le Fils
de Dieu. C’est par l’obéissance que je vous ai sauvés.
Si vous méditez profondément cette vérité, vous devez ressentir ce qu’éprouve
un homme qui, penché sur une profonde baie marine, observe fixement la
profondeur et l’immensité de la mer: il a l’impression de sombrer dans ces
abîmes liquides dont il ne connaît ni la profondeur ni les limites.
L’obéissance ! C’est bien une mer
illimitée et abyssale dans laquelle je me suis plongé avant vous pour ramener
à la Lumière ceux qui avaient sombré dans la faute. C’est une mer dans
laquelle les véritables enfants de Dieu doivent se plonger pour devenir rédempteurs,
d’eux-mêmes comme de leurs frères. C’est une mer qui ne connaît pas seulement
de grandes profondeurs et de grosses vagues, mais aussi les plages à marée
basse et ces petites vaguelettes qui semblent s’amuser avec le sable du
rivage et sont si chères aux enfants qui jouent avec elles.
L’obéissance n’est pas seulement faite de
grands moments où obéir signifie mourir comme je l’ai fait, ou s’arracher à
une Mère comme je l’ai fait, ou encore renoncer à sa demeure comme je l’ai
fait en quittant le ciel pour vous. L’obéissance est aussi faite de choses
minuscules de tout instant, accomplies sans grogner au fur et à mesure
qu’elles se présentent.
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215> Qu’est-ce que le vent?
Est-ce toujours une tornade qui courbe les cimes des arbres séculaires et les
plie, les brise, les abat à terre ? Non. C’est
ce même vent, plus léger qu’une caresse maternelle, qui peigne les herbes des
champs et les blés qui poussent et les fait à peine
onduler, comme s’ils frissonnaient doucement sur leurs tiges vertes sous
l’effet de leur joie d’être effleurés par cette brise légère. Les petites
choses sont ce vent léger de l’obéissance. Mais que de bien elles font !
Le printemps est maintenant venu. Si elle
n’était pas entachée de sang, comme cette saison
serait belle ! Les plantes, qui savent aimer leur Créateur et lui obéir,
revêtent leur nouvelle parure faite d’émeraude et se couvrent de fleurs comme
des épousées. Les prés ressemblent à une broderie, à un velours brodé de
fleurs, les forêts à une peluche parfumée sous une voûte de cimes vertes et bruissantes. Mais si les brises légères d’avril et les
bourrasques folles de mars n’existaient pas, combien de fleurs ne seraient
pas fécondées, et combien de champs manqueraient d’eau ! Les fleurs et
les herbes seraient alors nées pour mourir, sans aucun but. Le vent pousse les
nuages et arrose de cette manière, le vent apporte les baisers aux fleurs,
porte aux éloignés le baiser de ceux qui sont loin d’eux, et sa course
joyeuse de branche en branche, d’arbre en arbre, de verger en verger permet
d’en féconder les fleurs pour qu’elles deviennent fruits.
Même votre petite obéissance à toutes les menues choses que le Seigneur vous
présente à travers les événements quotidiens agit de la même manière que le
vent à l’égard des plantes et de l’herbe des prés et des jardins: de vous,
qui êtes des fleurs, il fait des fruits, des fruits de vie éternelle.
Bienheureux ceux qui, pris dans le
tourbillon de l’Amour et de leur propre amour, font un total sacrifice
d’eux-mêmes, les petits rédempteurs qui me perpétuent et accomplissent
l’obéissance suprême en buvant à mon propre calice de douleur. Mais
bienheureux sont aussi ceux qui, sans avoir osé dire au tourbillon de
l’Amour: "Je t’aime, me voici, prends-moi", savent se plier au vent
léger de l’Amour qui sait mesurer les forces de l’homme, son fils, et donner
à chacun le niveau de pression qu’il lui est possible de supporter.
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216> Mes enfants, vous avez plus que jamais
l’impression que l’épreuve est bien supérieure à vos forces. Mais c’est parce
que vous vous raidissez. C’est parce que vous êtes orgueilleux et méfiants.
Vous voulez agir tout seuls et vous ne vous abandonnez pas à moi. Je ne suis
pas un bourreau ! Je suis celui qui vous aime. Je suis un Père bon. Et,
si je ne peux pas supprimer la Justice, j’augmente en compensation la
Miséricorde. Je l’augmente d’autant plus que la Justice croît sous la marée
des délits, des blasphèmes, des désobéissances à la Loi, qui recouvre la
terre.
Vous y faites naufrage. Que vous soyez innocents, presque innocents,
coupables ou grands coupables, tous vous y faites naufrage. Or si, pour ces
derniers, le fond de la mer sera au fond de Satan (dès cette vie, par le
déchirement d’une conscience qui les mord et ne leur permet pas d’être en
paix bien qu’ils feignent le contraire), pour les deux autres catégories le
fond de la mer se trouvera dans ma miséricorde; il l’est déjà pour les
presque innocents, et il se trouve dans mon cœur pour les innocents. Mais
miséricorde et cœur sont déjà ciel et, après les consolations sur la terre
que je ne leur refuse pas — et tu le sais —, le ciel est prêt pour ceux-ci.
J’ai dit autre chose à ton esprit, et ton
esprit n’a pu le faire écrire à ta chair exténuée ; je te le répète donc.
En tout cet enseignement, il n’est aucune leçon ou vision qui soit donnée
sans que je suive un dessein éducatif que vous ne comprenez pas, ou que vous
comprendrez en retard et partiellement. Si vous méditiez avec une intuition
lucide, vous vous apercevriez que les leçons que je vous donne pour
accompagner les dictées et les contemplations du porte-parole sont toujours
en rapport à des événements dont la venue est proche. Je fais cela pour vous
donner une aide surnaturelle. Étant donné que le monde n’est pas complètement
abruti, ces pages feront beaucoup de bien aux âmes à l’avenir aussi, car
elles contiennent des enseignements de sagesse éternelle. Mais pour vous, qui
vivez à cette époque fatale, elles sont aussi un guide et un réconfort pour
les heures que vous vivez.
Tout comme les premiers chrétiens de Paul, "vous êtes devenus lents à
comprendre... et vous avez de nouveau besoin qu’on vous enseigne les
tout premiers éléments des paroles de Dieu. Vous en êtes arrivés au point
d’avoir besoin de lait, non de nourriture solide". Vous êtes redevenus des
enfants, non en ce qui concerne l’innocence et la simplicité, ni la foi
certaine, mais par votre incapacité à marcher dans la foi et à comprendre ses
vérités.
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217> Vous avez tellement
reculé ! Les mots de la Justice ne sont qu’un son qui atteint vos
oreilles; parfois, d’ailleurs, vous ne les percevez même pas. Vous n’en
faites pas une nourriture de Vie. Vous ne le pouvez pas, puisque vous ne les
assimilez pas. Par votre attitude d’indifférence coupable, par votre
sympathie coupable pour la faute, votre esprit est frappé d’infantilisme et
ne possède plus ce suc qui le rendrait capable de s’alimenter à la nourriture
robuste des adultes dans la foi. Soit vous n’avez pas de religion, soit celle
que vous avez est faite d’une chorégraphie de pratiques et de
sentimentalisme.
Mais connaissez-vous le sens du mot
"religion" ? Cela signifie suivre Dieu et sa Loi, et non pas
seulement chanter des beaux hymnes, faire de belles processions, suivre de
beaux offices, aller entendre d’élégantes prédications, être le membre A ou B
de telle association, toutes choses qui excitent vos sentiments, rien de
plus. Religion signifie transformer l’homme animal en un homme demi-dieu.
Il faut supprimer, par la religion, l’animalité sous ses formes les plus
diverses, qui vont de la chair à l’intelligence. À bas la gloutonnerie et
la luxure, à bas l’avarice et la paresse, à mort le mensonge et l’orgueil.
Soyez chastes, charitables, humbles, honnêtes, en somme soyez tels que Dieu
le veut et comme je vous ai enseigné à être. Alors vous serez adultes dans la
religion, dans la foi; vous serez des hommes accomplis, car vous serez de
ceux "qui, par la pratique, ont les sens exercés à discerner ce qui
est bon et ce qui est mauvais".
C’est pour cette raison que, laissant de côté l’enseignement élémentaire, je
viens vous instruire de ce qui est le plus parfait, car je veux vous y
amener. Vous serez peu nombreux : ceux qui ont faim de justice, de
vérité, de sagesse. Mais à ceux-ci, à mes bénis, je donne un pain qui les
aide à savourer toujours mieux cet autre Pain que je suis, moi,
l’Eucharistie. Déjà dans ma vie publique, j’ai fait précéder le pain
du Sacrement par le pain de la Parole.
Le second doit toujours préparer au premier.
L’Église enseignante existe pour cette tâche : perpétuer mon ministère
de Maître et vous rendre capables de tirer du Sacrement le maximum de votre
puissance vitale.
Malheur cependant à ceux qui, après avoir
été illuminés, préfèrent retourner aux ténèbres. Malheur à ceux qui, après avoir
goûté cette nourriture céleste, préfèrent les bouchées de Satan. Malheur à
ceux qui, après avoir été rendus conscients de la Vérité par l’Esprit Saint,
redeviennent des bêtes, se profanant ainsi eux-mêmes. Il est impossible que,
une fois précipités, ils reviennent faire pénitence.
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218> Car si je pardonne
largement la faiblesse de l’homme, je suis inexorable pour ceux qui veulent
rester dans le Mal après l’avoir élu pour roi de leur plein gré.
Soyez donc dignes du don que je vous fais,
vous à qui je donne de goûter à la douceur de la parole de Dieu qui se répand
de nouveau pour suppléer au trop grand silence des prêtres et à
l’excès de cendres tièdes là où un feu ardent devrait brûler, qui se répand
pour neutraliser chez mes nouveaux disciples le venin de Satan qui circule
sur la terre, vous pour qui je lève même les voiles qui recouvrent les
secrets de mon existence d’Homme et les mystères de l’avenir. Devenez des
épis grenus et non de la paille sèche prête à brûler. Des épis pour le grain
éternel. Vous renaîtrez dans le ciel.
Oh ! Quelle joie d’être hors du monde! Quelle joie de se trouver là où
est Dieu ! Quand, après avoir rendu l’esprit, j’ai pu revoir le Père,
j’ai savouré une béatitude comme je n’en avais jamais savouré de toute
éternité. Et elle perdure, car je sais, désormais, ce que signifie être
séparé du ciel, de Dieu. Toutes les expériences, je les ai souffertes en moi,
pour pouvoir vous défendre auprès du Très haut. Mais en vérité je vous dis
que ma propre béatitude sera la vôtre quand vous serez ici, loin de votre
exil, avec moi, auprès du Père, dans la patrie de l’Amour.
De l’Amour, mes enfants. Là où il n’y a plus ni haine ni crime, ni larmes ni
terreur.»
Jésus me dit également ces paroles sur le
rôle de certaines âmes dans le monde. Je le fais, même si, faible et
tourmentée comme je le suis, j’ai la tête qui tourne comme une girouette.
«As-tu compris, maintenant, le but des couvents de clôture ? Leur raison
d’être ?
Tous n’ont pas le temps de prier, pris comme ils le sont dans la vie active.
Il est vrai qu’une activité honnête est déjà prière, et il s’ensuit que ceux
qui prient tout en travaillant sont justifiés. Mais les besoins de l’homme
sont grands et il y a bien des gens qui ne prient pas du tout. Les claustrés
prient pour tous ceux qui ne veulent ou ne peuvent prier de manière à obtenir
un jour ce nombre d’actes de dévotion que la Divinité requiert (pensez que,
au ciel, le "Gloire à Dieu" ne s'arrête pas). Ils prient Dieu pour l’honorer,
ils le prient pour l’apaiser, ils le prient pour l’implorer. Ils sont les bras
ouverts sur ceux qui combattent, et demandent pour tous.
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219> Dans ta maison, tu es la
petite claustrée qui prie pour tous. Mais ta charité doit être aussi vaste
que le monde. Plus encore: aussi vaste que toute la création, et envahir même
le ciel. Mieux, commencer par lui.
Prier pour louer Dieu et réparer les blasphèmes commis par tellement de gens.
Prier pour ceux qui ne prient pas.
Prier pour l’Église.
Prier pour le sacerdoce, car sans lui, s’il ne revient pas à la splendeur du
martyr Laurent, vous devenez de plus en plus idolâtres.
Prier pour la société humaine, afin qu’elle vienne à Dieu si elle veut être
sauvée.
Prier pour la patrie, afin qu’elle obtienne paix et bien.
Prier pour ceux qui souffrent, qui ont faim ou sont sans toit.
Prier pour ceux qui doutent et sentent le désespoir s’emparer d’eux.
Prier, prier, prier.
En dernier lieu, prier pour toi.
N’ayez pas peur. Même si, vous qui priez pour tous, ne priiez pas pour vous,
moi je prie le Père pour vous. Soyez tranquilles.
Les âmes qui prient à travers le monde, celles qui savent faire de leur
infirmité non pas une oisiveté forcée mais une activité sainte, celles-là
sont les petites âmes cloîtrées que je sème comme des fleurs dans le monde
pour aider les grandes clôtures et, par cette somme de prières inlassables,
apaiser le Père et réconforter l’humanité.»
Je vous dirai, mon Père, que j’ai été tout
émue de la bonté de Dieu par laquelle votre lettre m’est arrivée. C’est Jésus
qui vous l’a inspirée. Je désirais tant appartenir au tiers-ordre de
Notre-Dame des Douleurs ! Si je n’avais été une fervente de saint
François d’Assise depuis ma jeunesse, et si je n’avais pas connu beaucoup
d’expériences pénibles avec des prêtres servites de Marie lorsque j’ai
décidé, en 1926, d’entrer dans un tiers-ordre, je me serais tournée vers
celui de Notre-Dame des Douleurs ou vers celui du Carmel. Je voulais en effet
appartenir à Marie même quand... j’étais une bourrique, comme dit Jésus. Je l’aimais mal puisque je la
connaissais peu mais, instinctivement, j’allais vers elle.
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220> Maintenant, depuis que
l’ai vu souffrir, je l’aime comme j’aime son Fils : "de toutes mes forces", et mon désir
d’appartenir à Notre-Dame des Douleurs était devenu plus
intense. Je me taisais, mais j’avais l’épine du désir en travers de la gorge.
Merci à Jésus et à sa Mère qui vous l’ont dit, et merci à vous d’avoir
compris. C’est maintenant inutile. Depuis l’an dernier, je vous ai dit que
Notre-Dame des Douleurs a toujours agi avec puissance à mon égard. Elle a
voulu que je sois dirigée spirituellement par l’un de ses fils, elle a voulu pour son
autel un travail effectué pour d’autres autels, elle veut maintenant que
je meure sous son habit. Eh bien!
Espérons qu’elle voudra de la part de son Fils ce que je demande pour tous
(la paix) et ce que je demande pour moi: le salut de ma pauvre âme. Ainsi,
elle aura, elle aussi, sa Fernanda Lorenzoni.
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