"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 6.408 - Moltiplicazione del grano nelle campagne di Giuseppe d'Arimatea.

 3.406 - At the Estate of Joseph of Arimathea.

 4.408 - Multiplicación del trigo en los campos de José de Arimatea.

 7.454 - Bei Joseph von Arimathäa.

 Évangile :
-
Luc 17,5-6.

Vendredi 4 mai 29
(4 Lyar ou Ziv 3789)
Aux environs d'
Emmaüs de la Plaine.


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 Les cris du cœur des pauvres recevant l'abondance.

 Le miracle de la multiplication des gerbes.

 La puissance de la Foi.

 La guérison collective.


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Ancienne édition : Tome 6, chapitre 97.
Nouvelle édition : Tome 6, chapitre 408.

408
Dans le domaine de Joseph d’Arimathie. Multiplication du grain et puissance de la foi.

Le dimanche 31 mars 1946.

353>  408.1 – Là aussi on est en pleine moisson. Il vaudrait mieux dire : on était... maintenant les faux ne servent plus car il n'y a plus un seul épi dans ces champs encore plus proches du rivage de la Méditerranée que ceux de Nicodème. En effet Jésus n'est pas allé à Arimathie mais dans le domaine que Joseph possède dans la plaine, du côté de la mer, et qui, avant la moisson, devait être une autre petite mer d'épis tant il est étendu.   

Une maison large, basse, toute blanche se trouve là, au milieu des champs moissonnés. Une maison de campagne, mais bien tenue. Ses quatre aires sont remplies de quantité de gerbes, disposées en faisceaux comme font les soldats avec leurs armes quand ils font la pause au camp. Des nombreux chars amènent ce trésor des champs aux aires, et des hommes nombreux les déchargent et les mettent en tas.
Joseph va d'une aire à l'autre et veille à ce que tout soit fait et bien fait.

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354> Un paysan, du haut d'un tas de gerbes amoncelées sur un char, annonce :        

"Nous avons fini, maître. Tout le grain est sur tes aires. C'est le dernier char de du dernier champ."         

"C'est bien. Décharge les gerbes et puis dételle les bœufs et conduis-les aux abreuvoirs et aux étables. Ils ont bien travaillé et mérité leur repos. Vous aussi vous avez bien travaillé et mérité le repos. Mais la dernière fatigue sera légère car, pour des bons cœurs, la joie d'autrui est un soulagement.      
 408.2 – Maintenant nous allons faire venir les fils de Dieu pour leur donner le don du Père. Abraham, va les appeler" dit-il ensuite en s'adressant à un patriarche qui est peut-être le premier des serviteurs paysans de ce domaine de Joseph. 

Je le pense, en voyant le respect évident des autres serviteurs pour ce vieillard qui ne travaille pas mais qui surveille et donne des conseils pour aider le maître.      

Et le vieillard s'en va... Je le vois qui se dirige vers une construction vaste et très basse, plus semblable à un hangar qu'à une maison, pourvue de deux portails gigantesques qui montent jusqu'à la gouttière. Je pense que c'est une sorte de magasin où l'on abrite les chars et tout l'attirail agricole.
 Il entre à l'intérieur et en sort suivi d'une foule hétérogène de tous les âges... et de toutes les misères... Il y a des êtres efflanqués mais sans disgrâces physiques, et il y a des estropiés, des aveugles, des manchots, des yeux malades... Beaucoup de veuves entourées de nombreux orphelins et aussi des femmes dont le mari est malade, tristes, abattues, décharnées à cause des veilles et des sacrifices qu'elles font pour soigner le malade.  

Ils avancent avec cet aspect particulier des pauvres qui se rendent là où ils vont recevoir des bienfaits : regards timides, embarras de pauvres honnêtes, et pourtant un sourire qui affleure par dessus la tristesse que des jours de douleur ont imprimée sur les pâles visages et pourtant une petite étincelle triomphale, une sorte de réponse à l'acharnement du destin dans la longue série des jours tristes, un défi :    

"Pour nous aussi, c'est un jour de fête. Aujourd’hui, c'est fête, réjouissance, et soulagement pour nous !"         

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355> Les petits écarquillent les yeux devant les tas de gerbes plus hauts que la maison, et en les montrant disent à leurs mères :    

"Pour nous ? Oh ? c'est beau !" 

Les vieillards murmurent :       

"Que le Bénit bénisse celui qui a pitié !"         

Les mendiants, les estropiés, les aveugles, les manchots, ceux qui ont les yeux malades :   

"Nous aurons du pain, nous aussi, sans devoir tendre la main !"  

Et les malades à leurs parents :

"Au moins nous pourrons nous soigner en sachant que vous ne souffrirez pas pour nous. Les remèdes nous feront du bien, maintenant."

Et les parents aux malades :      

"Vous voyez ? Maintenant vous ne direz plus que nous jeûnons pour vous laisser une bouchée de pain. A présent, soyez donc heureux… !"  

Et les veuves aux orphelins :     

"Mes enfants, il faudra bénir beaucoup le Père des cieux qui vous tient lieu de père et le bon Joseph qui est son administrateur. Maintenant nous ne vous entendrons plus pleurer de faim, ô fils qui n'avez que vos mères pour vous donner de l'aide... Les pauvres mères qui n'ont de riche que leur cœur..."        

C'est un chœur et un spectacle réjouissant, mais qui fait venir aussi les larmes aux yeux... 

 408.3 – Joseph, qui a devant lui ces malheureux, se met à parcourir les rangs, appelant les gens un par un, leur demandant combien ils sont dans la famille, de quand date le veuvage, ou la maladie, et le reste... et il prend note. Et pour chaque cas il commande aux paysans serviteurs :    

"Donnes-en dix." 

"Donnes-en trente."
       

"Donnes-en soixante" dit-il après avoir entendu un vieillard à moitié aveugle qui vient à lui avec dix-sept petits-enfants, tous au-dessous de douze ans, enfants de ses enfants, morts l'un pendant la moisson de l'année précédente, l'autre en enfantant...     

"Et, dit le vieillard, le mari s'est consolé en se remariant au bout d'un an, me laissant les cinq fils en me disant qu'il s'en serait occupé. Jamais d'argent par contre !... Maintenant ma femme est morte, et je suis seul... avec eux..."

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356> "Donnes-en soixante au vieux père. Et toi, père. Reste pour que je te donne des vêtements pour les petits."

Le serviteur fait remarquer que s'il en donne soixante chaque fois, il n'y aura pas assez de grain pour tout le monde.

"Et où est ta foi ? Est-ce pour moi, peut-être, que j'entasse les gerbes et que je les distribue ? Non. Pour les fils les plus chers au Seigneur. Le Seigneur, Lui-même, pourvoira à ce qu'il y en ait assez pour tous" répond Joseph au serviteur.        

"Oui, maître. Mais le nombre, c'est le nombre..."     

 "Mais la foi, c'est la foi. Et moi, pour te montrer que la foi peut tout, j'ordonne de doubler la mesure déjà donnée aux premiers. Qui a eu dix en ait dix autres, et qui vingt, vingt autres, et qu'on en donne cent vingt au vieillard. Fais ! Faites !"     

Les serviteurs haussent les épaules et obéissent.     

Et la distribution continue au milieu de l'étonnement joyeux des bénéficiaires qui se voient donner une mesure dépassant leurs plus folles espérances. Et Joseph en sourit, caressant les petits qui s'affairent à aider leurs mères, ou aide les estropiés à faire leur petit tas, aide les vieux trop chancelants pour le faire, ou les femmes trop affaiblies. Il fait mettre de côté deux malades pour les faire bénéficier d'autres secours, comme il a fait pour le vieillard aux dix-sept petits-enfants. Les tas qui étaient plus hauts que la maison sont maintenant très bas, presque au sol. Mais tous ont eu leur part, et abondamment.       

Joseph demande :

"Combien de gerbes reste-t-il encore ?"         

"Cent douze, maître" disent les serviteurs après avoir compté les gerbes qui restent.      

"Bien. Vous en prendrez..."       

Joseph parcourt la liste des noms qu'il a relevés et puis il dit :      

"Vous en prendrez cinquante. Vous les emporterez pour la semence car c'est une semence sainte, et que le reste soit donné aux chefs de familles à raison d'une gerbe par tête. Ils sont exactement soixante-deux ici."        

Les serviteurs obéissent. Ils portent les cinquante gerbes et donnent le reste. Maintenant les aires n'ont plus les gros tas d'or, mais par terre il y a soixante-deux tas de tailles différentes. Leurs propriétaires s'affairent à les lier et à les charger sur des carrioles primitives, ou sur des ânes qu'ils sont allés détacher d'une palissade à l'arrière de la maison.         

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357>  408.4 – Le vieil Abraham, qui a parlé avec les principaux des paysans serviteurs, s'avance avec eux vers le maître qui leur demande :    

"Eh bien ? Vous avez vu ? Il y en a eu pour tous et il en restait !"  

"Mais, maître, ici il y a un mystère ! Nos champs ne peuvent pas donner le nombre de gerbes que tu as distribuées. Je suis né ici et j'ai soixante-dix-huit ans. Je fais la moisson depuis soixante six ans. Et je sais. Mon fils avait raison. Sans un mystère, nous n'aurions pas pu donner autant… !"          

"Mais nous les avons pourtant bien données, Abraham. Tu étais à côté de moi. Les gerbes ont été données par les serviteurs. Il n'y a pas de sortilège, ce n'est pas une irréalité. Les gerbes, on peut encore les compter. Elles sont encore là, bien que séparées en tant de lots."       

"Oui, maître. Mais... il n'est pas possible que les champs en aient donné autant !"    

"Et la foi, mes fils ? Et la foi ? Qu'en faites-vous ? Le Seigneur pouvait-il démentir son serviteur qui promettait en son Nom et pour une fin qui était sainte ?"    

"Alors tu as fait un miracle ?!" disent les serviteurs déjà prêts pour l'hosanna.        

"Je ne suis pas un homme à faire des miracles, moi. Je suis un pauvre homme. C'est le Seigneur qui a agi. Il a lu dans mon cœur et II y a vu deux désirs : le premier était de vous amener à ma propre foi. Le second était de donner tant, tant, tant à mes frères malheureux. Dieu a consenti à mes désirs... et Il a agi... Que Lui en soit béni !" dit Joseph en s'inclinant respectueusement comme s'il était devant un autel.     

"Et son serviteur avec Lui" dit Jésus qui jusqu'alors était resté caché au coin d'une maisonnette entourée d'une haie, four ou pressoir, et qui maintenant apparaît ouvertement sur l'aire où se trouve Joseph.          

"Mon Maître et mon Seigneur !!" s'écrie Joseph en tombant à genoux pour vénérer Jésus.      

"La paix à toi. Je suis venu pour te bénir au nom du Père, pour récompenser ta charité et ta foi.    
 408.5 – Je suis ton hôte, ce soir. Veux-tu ?"   

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358> "Oh ! Maître ! Tu me le demandes ? Seulement... Seulement, ici, je ne pourrai te faire honneur... Je suis au milieu des serviteurs et des paysans... dans ma maison de campagne... Je n'ai pas de nappes fines je n'ai pas de majordomes ni de serviteurs qualifiés... Je n’ai pas de mets raffinés... Je n'ai pas de vins choisis... Je n’ai pas d'amis. Ce sera une bien pauvre hospitalité... Mais tu m'excuseras. Pourquoi, Seigneur, ne m'as-tu pas fait prévenir ? J'aurais pourvu à tout... Mais. avant-hier, Hermas avec les siens était ici... Je m'en suis même servi pour prévenir ceux auxquels je voulais donner, rendre, ce qui appartient à Dieu... Mais, il ne m'a rien dit, Hermas ! Si j'avais su !... Permets-moi. Maître, de donner des ordres que je cherche à y remédier... Pourquoi souris-tu ainsi ?" demande Joseph, finalement. 

Il est tout sens dessus dessous a cause de la joie imprévue et de la situation que lui juge... désastreuse.    

"Je souris pour tes tracas inutiles. Mais, Joseph, que cherches-tu ! Ce que tu as ?"

"Ce que j'ai ? Je n'ai rien."         

"Oh ! comme tu es homme maintenant ! Pourquoi n’es-tu plus le Joseph spirituel d'il y a un instant, quand tu parlais en sage ? Quand tu promettais avec assurance à cause de ta foi, et pour donner la foi ?"    

"Oh ! Tu as entendu ?"   

"J'ai entendu et vu. Joseph. Cette haie de lauriers est très pratique pour voir que ce que j'ai semé n'est pas mort en toi, et c’est pour cela que je te dis que tu te donnes des tracas inutiles. Tu n’as pas de majordomes ni de domestiques qualifiés ? Mais ou la charité s'exerce il y a Dieu. et où il y a Dieu. il y a ses anges. Et quels majordomes veux-tu avoir qui soient plus capables qu’eux ? Tu n'as pas de mets ni de vins recherchés ? Et quelle nourriture veux-tu me donner et quelle boisson plus recherchée que l'amour que tu as eu pour eux et que celui que tu as pour Moi ? Tu n'as pas d'amis pour me faire honneur ? Et eux ? Quels amis plus chers que les pauvres et les malheureux pour le Maître qui a nom Jésus ? Allons. Joseph ! Même si
Hérode se convertissait et m'ouvrait ses appartements pour me recevoir et me faire honneur dans un palais purifié, et s'il y avait avec lui, pour m'honorer, les chefs de toutes les castes, je n'aurais pas une cour plus choisie que celle-là à laquelle je veux Moi aussi dire une parole et faire un cadeau. Permets-tu ?"      

"Oh ! Maître ! Mais tout ce que tu veux, je le veux ! Commande." 

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359> "Dis-leur qu'ils se réunissent, ainsi que les serviteurs. Pour nous il y aura toujours un pain... Il vaut mieux qu'ils écoutent ma parole que courir ça et là affairés en pauvres soins."        

Les gens s'entassent, empressés, étonnés...   

 408.6 – Jésus parle :       

"Ici vous avez déjà appris que la foi peut multiplier le grain quand ce désir vient d'un désir d'amour. Mais ne bornez pas votre foi aux besoins matériels. Dieu a créé le premier grain de froment et, depuis lors, le froment a épié pour fournir le pain des hommes. Mais Dieu a créé aussi le Paradis qui attend ses habitants. Et il a été créé pour ceux qui vivent dans la Loi et restent fidèles malgré les épreuves douloureuses de la vie. Ayez foi, et vous réussirez à vous garder saints avec l'aide du Seigneur, tout comme Joseph a réussi à vous distribuer le grain en double mesure pour vous rendre deux fois heureux et confirmer ses serviteurs dans la foi. En vérité, en vérité je vous dis que si l'homme avait foi dans le Seigneur, et s'il agissait pour un juste motif, les montagnes elles-mêmes, enracinées dans le sol par leurs viscères de roches, ne pourraient résister et, sur l'ordre de celui qui a foi dans le Seigneur, elles se déplaceraient.
[1] Avez-vous foi en Dieu ?" demande-t-il en s'adressant à tous.        

"Oui, ô Seigneur !"          

"Qui est Dieu pour vous ?"        

"Le Père très Saint, comme les disciples du Christ l'enseignent." 

"Et le Christ, qui est-il pour vous ?"    

"Le Sauveur, le Maître, le Saint !"        

"Cela seulement ?"         

"Le Fils de Dieu. Mais il ne faut pas le dire car les pharisiens nous persécutent si nous le disons."

"Mais vous, vous croyez qu'il l'est ?"   

"Oui, ô Seigneur."

"C'est bien, croissez dans votre foi. Même si vous vous taisez, les pierres, les arbres, les étoiles, le sol, toutes les choses, proclameront que le Christ est le vrai Rédempteur et Roi. Ils le proclameront à l'heure de son élévation, quand Lui sera dans la pourpre très sainte et avec la couronne de la Rédemption. Bienheureux ceux qui sauront le croire dès maintenant, et le croiront davantage à ce moment-là, et auront foi dans le Christ et par conséquent la vie éternelle. L'avez-vous cette foi inébranlable dans le Christ ?"       

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360> "Oui, ô Seigneur. Apprends-nous où Il est, et nous le prierons d'augmenter notre foi pour être heureux ainsi." Et la dernière partie de la prière, la font non seulement les pauvres, mais aussi les serviteurs, les apôtres et Joseph.  

"Si vous avez de la foi gros comme une graine de moutarde, et si cette foi qui est une perle précieuse vous la gardez dans votre cœur, sans vous la faire enlever par aucune chose humaine, ou surhumaine et mauvaise, vous pourriez tous même dire à ce mûrier puissant qui ombrage le puits de Joseph : "Déracine-toi et transplante-toi dans les flots de la mer".
[2]

 408.7 – "Mais le Christ, où est-Il ? Nous l'attendions pour être guéris. Les disciples ne nous ont pas guéris, mais ils nous ont dit : "Lui le peut". Nous, nous voudrions guérir pour travailler" disent les hommes malades ou handicapés.          

"Et croyez-vous que le Christ le puisse ?" demande Jésus en faisant signe à Joseph de ne pas dire que le Christ c'est Lui.

"Nous le croyons. Lui est le Fils de Dieu. Il peut tout."       

"Oui. Il peut tout... et il veut tout !" crie Jésus en étendant avec autorité le bras droit et en l'abaissant comme pour jurer. Et il termine par un cri puissant :        

"Et qu'il en soit ainsi, pour la gloire de Dieu !"          

Et il va s'en aller vers la maison. Mais ceux qui ont été guéris, une vingtaine, crient, accourent, et l'enserrent dans un emmêlement de mains tendues pour le toucher, le bénir, chercher ses mains, ses vêtements, pour le baiser, le caresser. Ils l'isolent de Joseph, de tout le monde...



Et Jésus sourit, caresse, bénit... Il se dégage lentement et, encore poursuivi, il disparaît dans la maison alors que les hosannas s'élèvent dans le ciel qui prend des couleurs violacées au commencement du crépuscule.  

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Fiche mise à jour le 27/11/2023.

 



[1] Cf. Matthieu 17, 20Matthieu 21, 21Marc 11, 23. 

[2] Luc 17,5-6.