Vision du lundi 6
août 1945.
127> 245.1 – Le
premier arrêt que Jésus fait à Nazareth, c'est à la maison d'Alphée. Il est sur
le point d'entrer dans le jardin, quand il rencontre Marie d'Alphée qui sort
avec deux amphores de cuivre pour aller à la fontaine.
"La paix soit avec toi, Marie !" dit Jésus et il embrasse sa
parente qui, expansive comme toujours, l'embrasse avec un cri de joie.
"Ce sera sûrement un jour de paix et de joie, mon Jésus, puisque tu es
venu ! Oh ! mes fils bien-aimés ! Quelle joie de vous voir,
pour votre maman !" et elle embrasse affectueusement ses deux fils
qui étaient immédiatement derrière Jésus. "Vous restez avec moi,
aujourd'hui, n'est-ce pas ? J'ai justement allumé le four pour le pain.
J'allais chercher l'eau pour ne plus avoir à arrêter la cuisson."
"Maman, nous y allons, nous" disent les fils en s'emparant des
cruches.
"Comme ils sont bons ! N'est-ce pas, Jésus ?"
"Tellement" confirme Jésus.
"Mais avec Toi aussi, n'est-ce pas ? Car s'ils devaient t'aimer
moins qu'ils ne m'aiment, ils me seraient moins chers."
"Ne crains pas, Marie. Ils ne sont que joie pour Moi."
"Es-tu seul ? Marie s'en est allée ainsi à l'improviste... Je
serais venue, moi aussi. Elle était avec une femme... Une
disciple ?"
"Oui, la sœur de Marthe."
"Oh ! Que Dieu en soit béni ! J'ai tant prié pour cela !
Où est-elle ?"
"La voilà qui arrive avec ma Mère, Marthe et Suzanne."
En effet les femmes sont au détour du chemin, suivies par les apôtres, Marie
d'Alphée court à leur rencontre et s'écrie :
"Comme je suis heureuse de t'avoir pour sœur ! Je devrais te dire
"fille" car tu es jeune et moi vieille. Mais je t'appelle du nom
qui m'est si cher depuis que je le donne à ma Marie. Chérie ! Viens. Tu
dois être fatiguée... Mais sûrement heureuse aussi"
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128> Et elle embrasse Marie-Madeleine,
en la tenant ensuite par la main comme pour lui faire sentir encore mieux
qu'elle l'aime.
La fraîche beauté de Marie-Madeleine semble encore plus éclatante près de la
figure fanée de la bonne Marie d'Alphée .
"Aujourd'hui, tous chez moi. Je ne vous laisse pas partir" et, avec
un soupir de l'âme qui sort involontairement, s'échappe l'aveu :
"Je suis toujours tellement seule ! Quand ma belle-sœur n'est pas
là, je passe des jours bien tristes et solitaires."
"Tes fils sont absents ?" demande Marthe.
Marie d'Alphée rougit et soupire :
"Par l'âme, oui, encore. Etre disciple unit et sépare... Mais comme toi,
Marie, tu es venue, eux aussi viendront" et elle essuie une larme. Elle
regarde Jésus qui l'observe avec pitié et s'efforce de sourire pour Lui
demander : "ce sont des choses qui demandent du temps, n'est-ce
pas ?"
"Oui, Marie, mais tu les verras."
"J'espérais... Après que Simon ...
Mais ensuite, il a su d'autres... choses et il est revenu à ses hésitations. Aime-le quand même, Jésus !"
"Peux-tu en douter ?"
Marie, tout en parlant, prépare des rafraîchissements pour les voyageurs,
sourde aux paroles de toutes les personnes qui déclarent n'avoir besoin de
rien.
"Laissons les femmes disciples en paix" dit Jésus et il
ajoute : "Et allons par le pays."
"Tu t'en vas ? Peut-être mes autres fils viendront-ils ?"
"Je reste toute la journée demain, Nous serons donc ensemble.
Maintenant, je vais trouver des amis. La paix à vous, femmes. Mère,
adieu."
245.2 – Nazareth
est déjà en émoi pour l'arrivée de Jésus et de Marie de Magdala qui le suit.
Il y en a qui se précipite vers la maison de Marie d'Alphée, d'autres vers
celle de Jésus pour voir, et trouvant cette dernière fermée, ils refluent
tous vers Jésus qui traverse Nazareth, allant vers le centre du pays. La cité
est toujours fermée au Maître. En partie ironique, en partie incrédule, avec
quelques groupes de gens manifestement méchants dont les sentiments se
révèlent par certaines phrases blessantes, la cité suit par curiosité, mais
sans amour, son grand Fils qu'elle ne comprend pas. Même dans les questions
qu'ils Lui posent, il n'y a pas d'amour mais de l'incrédulité et de la
raillerie. Mais Lui ne montre pas qu'il les relève, et il répond avec douceur
à ceux qui Lui parlent.
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129> "Tu donnes à tout le monde,
mais tu sembles un fils qui n'a aucun lien avec sa patrie, puisqu'à elle tu
ne donnes rien."
"Je suis ici pour donner ce que vous demandez."
"Mais tu préfères ne pas être ici. Nous sommes peut-être plus pécheurs
que les autres?"
"Il n'y a pas de pécheur, si grand qu'il soit, que je ne veuille
convertir. Et vous, vous ne l'êtes pas plus que les autres."
"Tu ne dis pas cependant que nous sommes meilleurs que les autres. Un
bon fils dit toujours que sa mère est meilleure que les autres, même si elle
ne l'est pas. C'est peut-être pour Toi une marâtre, Nazareth?"
"Je ne dis rien. Le silence est une règle de charité
envers les autres et envers soi-même, quand on ne peut dire que quelqu'un
est bon et qu'on ne veut pas mentir. Mais la louange à votre égard viendrait
bien vite si seulement vous veniez à ma doctrine."
"Tu veux donc qu'on t'admire ?"
"Non. Seulement que vous m’écoutiez et me croyiez pour le bien de vos
âmes."
"Et parle, alors ! Nous t'écouterons."
"Dites-moi sur quel sujet je dois vous parler."
Un homme d'environ quarante, quarante-cinq ans, dit :
"Voilà. Je voudrais que tu entres dans la synagogue et que tu
m'expliques un point."
"Je viens tout de suite, Lévi."
Et ils vont à la synagogue alors que les gens se pressent
derrière Jésus et le chef de la synagogue, remplissant subitement cette
dernière.
245.3 – Le
chef prend un rouleau et lit :
"Il fit monter la fille du Pharaon de la cité de David dans la maison qu'il
lui avait fait construire, car il disait : 'Ma femme ne doit pas habiter
dans la maison de David, roi d'Israël, qui fut sanctifiée lorsque y entra
l'arche du Seigneur ".
Voilà, je voudrais que tu me dises si tu juges que cette mesure fut juste ou
non, et pourquoi."
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130> "Sans aucun doute elle était
juste car le respect pour la maison de David sanctifiée du fait que l'arche
du Seigneur y était entrée, l'exigeait."
"Mais le fait d'être l'épouse de Salomon ne rendait-il pas la fille du
Pharaon digne d'habiter dans la maison de David ? La femme ne
devient-elle pas selon la parole d'Adam "os des os" du mari et
"chair de sa chair" ? Si elle est telle, comment peut-elle
profaner si elle ne profane pas l'époux ?"
"Il est dit dans le premier livre d'Esdras : "Vous avez péché
en épousant des femmes étrangères et ajouté ce délit aux nombreux délits
d'Israël ".
Et une des causes de l'idolâtrie de Salomon est justement due à ces mariages
avec des femmes étrangères. Dieu l'avait dit : "Elles, les
étrangères, pervertiront vos cœurs jusqu'à vous faire suivre des dieux
étrangers ".
Les conséquences, nous les connaissons."
"Mais, pourtant, il ne s'était pas perverti pour avoir épousé la fille
du Pharaon puisqu'il arrivait à juger sagement qu'elle ne devait pas rester
dans la maison sanctifiée."
"La bonté de Dieu n'a pas de commune mesure avec la nôtre. L'homme,
après une faute, ne pardonne pas, même si lui est toujours coupable. Dieu
n'est pas inexorable après une première faute, mais cependant Il ne permet
pas que l'homme s'endurcisse impunément dans le même péché. C'est pourquoi Il
ne punit pas à la première chute, Il parle alors au cœur. Mais Il punit quand
sa bonté ne sert pas à convertir et quand 1'homme la prend pour de la
faiblesse. Alors descend la punition, car on ne se moque pas de Dieu. Os de
son os et chair de sa chair, la fille du Pharaon avait déposé les premiers
germes de corruption dans le cœur du Sage, et vous savez qu'une maladie éclate
non pas quand il y a un seul germe dans le sang mais quand le sang est
corrompu par de nombreux germes qui se sont multipliés à partir du premier.
La chute de l'homme dans les bas-fonds commence toujours par une légèreté
apparemment inoffensive. Puis la complaisance pour le mal grandit. On
s'habitue aux compromissions, à la négligence des devoirs et à la
désobéissance envers Dieu, et graduellement on arrive à de grands péchés,
chez Salomon jusqu'à l'idolâtrie, en provoquant le schisme dont les conséquences
persistent encore maintenant."
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131> 245.4 – "Alors tu dis qu'il faut
apporter la plus grande attention et le plus grand respect aux choses
sacrées ?"
"Sans aucun doute."
"Maintenant, explique-moi encore ceci. Tu te dis le Verbe de Dieu.
Est-ce vrai ?"
"Je le suis. C'est Lui qui m'a envoyé pour apporter la bonne nouvelle à
tous les hommes et pour les racheter de tous leurs péchés."
"Toi donc, si tu l'es, tu es plus que l'arche. Parce que Dieu ne serait
pas sur la gloire qui domine l'arche, mais en Toi-même."
"Tu le dis, et c'est la vérité."
"Et alors, pourquoi te profanes-tu ?"
"Et c'est pour me dire cela que tu m'as amené ici ? Mais j'ai pitié
de toi, de toi et de celui qui t'a poussé à parler. Je ne devrais pas me
justifier parce que toute justification est inutile, brisée qu'elle est par
votre rancœur. Mais à vous qui me reprochez mon manque d'amour à votre égard
et de profaner ma personne, je vais vous donner, Moi, ma justification.
245.5 – Écoutez.
Je sais à quoi vous faites allusion. Mais je vous réponds : "Vous
êtes dans l'erreur". De même que j'ouvre les bras aux mourants pour les
ramener à la vie et que j'appelle les morts pour les rendre à la vie, j'ouvre
les bras à ceux qui sont davantage moribonds et j'appelle ceux qui sont les
plus réellement morts : les pécheurs, pour les ramener à la Vie
éternelle et les ressusciter s'ils sont déjà décomposés, pour qu'ils ne
meurent plus.
Mais je vais vous dire une parabole. Un
homme, par l'effet de ses nombreux vices, devint lépreux. Les hommes
l'éloignèrent de leur société et l'homme, dans une solitude atroce, réfléchit
sur son état et le péché qui 1'y a réduit. De longues années passent ainsi,
et au moment où il s'y attend le moins, le lépreux guérit. Le Seigneur a usé
envers lui de miséricorde à cause de ses nombreuses prières et de ses larmes.
Que fait alors l'homme ? Peut-il retourner chez lui parce que Dieu a usé
de miséricorde envers lui ? Non. Il doit se montrer au prêtre. Celui-ci,
après l'avoir quelque temps examiné avec attention, le fait purifier après un
premier sacrifice de deux passereaux. Et après, non pas une, mais deux lessives
de ses vêtements, l'homme guéri revient trouver le prêtre avec les agneaux
sans tache, l'agnelle et la farine et l'huile prescrits. Le prêtre le conduit
alors à la porte du Tabernacle. Voilà alors que l'homme est religieusement
admis de nouveau dans le peuple d'Israël. Mais vous, dites-moi : quand
l'homme va pour la première fois vers le prêtre, pourquoi y
va-t-il ?"
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132> "Pour être purifié une
première fois, de manière à pouvoir accomplir la plus grande purification qui
le réintroduit dans le peuple saint !"
"Vous avez bien dit. Mais alors, il n'est pas tout à fait
purifié ?"
"Oh ! non. Il lui manque encore beaucoup pour l'être matériellement
et spirituellement."
"Comment alors ose-t-il s'approcher du prêtre une première fois alors
qu'il est tout à fait immonde, et une seconde fois s'approcher même du
Tabernacle ?"
"Parce que le prêtre est le moyen nécessaire pour pouvoir être réadmis
parmi les vivants."
"Et le Tabernacle ?"
"Parce que Dieu seul peut annuler les fautes et c'est avoir foi que de
croire qu'au-delà du saint Voile, Dieu repose dans sa gloire dispensant de là
son pardon."
"Mais alors le lépreux guéri n'est pas encore sans faute quand il
s'approche du prêtre et du Tabernacle ?"
"Non. Certainement pas !"
"Hommes à la pensée retorse et au cœur sans limpidité, pourquoi alors
m'accusez-vous si Moi, Prêtre et Tabernacle, je me laisse approcher par ceux
qui sont spirituellement lépreux ? Pourquoi, pour juger, avez-vous deux
mesures ? Oui, la femme qui était perdue, comme Lévi le publicain, ici
présente maintenant avec sa nouvelle âme et sa nouvelle fonction, et avec eux
d'autres hommes et d'autres femmes déjà venus avant eux, sont maintenant à
mes côtés. Ils peuvent y être parce qu'ils sont maintenant réadmis dans le
peuple du Seigneur. Ils ont été ramenés auprès de Moi par la volonté de
Dieu qui m'a remis le pouvoir de juger et d'absoudre, de guérir et de
ressusciter. Il y aurait profanation si en eux demeurait leur idolâtrie comme
elle demeurait dans la fille du Pharaon. Mais il n'y a pas de profanation
puisqu'ils ont embrassé la doctrine que j'ai apportée sur la terre et que par
elle ils sont ressuscités à la Grâce du Seigneur.
245.6 – Hommes
de Nazareth, qui me tendez des pièges parce qu'il ne vous paraît pas possible
que réside en Moi la vraie Sagesse et la Justice du Verbe du Père, Moi, je
vous dis : "Imitez les pécheurs".
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133> En vérité ils vous sont supérieurs
quand il s'agit de venir à la Vérité. Et je vous dis aussi : "Ne
recourez pas à des manœuvres déshonorantes pour pouvoir vous opposer à
Moi". Ne le faites pas. Demandez et Moi, je vous donnerai la Parole de
vie, comme je la donne à tous ceux qui viennent à Moi. Accueillez-moi comme
un fils de cette terre qui est la nôtre. Moi, je ne vous garde pas rancune.
Mes mains sont pleines de caresses, et mon cœur du désir de vous instruire et
de vous rendre heureux. Je le suis tellement que, si vous voulez, je passerai
le sabbat parmi vous pour vous enseigner la Loi Nouvelle."
Les gens ne sont pas d'accord entre eux. Mais la curiosité prévaut ou bien
l'amour, et un grand nombre crient :
"Oui, oui. Demain viens ici. Nous t'écouterons."
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