Catéchèse du jeudi 8
juin 1944
204> 31.6 - Marie
me dit ensuite :
"Tu le comprends, je le sais. Mais tu me verras pleurer encore plus
fort.
Pour l'instant je t'élève l'esprit en te montrant la sainteté de Joseph.
C'était un homme, c'est à dire qu'il n'avait d'autre aide pour son esprit que
sa sainteté. Pour moi, j'avais tous les dons de Dieu dans ma condition
d'Immaculée. Je ne savais pas que je l'étais, mais dans mon âme il y avait
des ressources d'activité et qui me donnaient des forces spirituelles. Mais
lui, n'était pas immaculé. Il portait en lui l'humanité avec sa lourde
pesanteur et il devait, avec tout ce poids, s'élever vers la perfection, au
prix d'un effort incessant, une application de toutes ses facultés pour avoir
la volonté d'atteindre la perfection et d'être agréable à Dieu.
Ah ! mon saint époux ! Saint en toutes choses, même les plus
humbles de l'existence. Saint pour sa chasteté angélique. Saint pour son
honnêteté d'homme. Saint pour sa patience, pour son ardeur au travail, pour
sa sérénité toujours égale, pour sa modestie, pour tout.
Sa sainteté éclate aussi dans cet événement. Un prêtre lui dit :
"C'est bien que tu t'établisses ici". Et lui, qui sait pourtant
au-devant de quelles plus grandes fatigues il s'en va, il dit :
"Pour moi, ce n'est rien. Je pense à la douleur de Marie. N'était-ce pas
pour cela, je ne me tourmenterais pas pour moi, il suffit que la chose soit
utile à Jésus".
Jésus, Marie : ses angéliques amours. Il n'a rien aimé d'autre sur la
terre, mon saint époux et à cet amour il s'est voué tout entier comme
serviteur.
On l'a fait protecteur des familles chrétiennes et des travailleurs et de
tant de catégories. Mais ce n'est pas seulement des agonisants, des époux,
des travailleurs, c'est aussi des âmes consacrées dont on devrait faire le
protecteur. Qui, parmi les consacrés de ce monde au service de Dieu, quelque
il soit, s'est-il consacré, comme lui au service de son Dieu, acceptant tout,
renonçant à tout, supportant tout, accomplissant tout avec promptitude,
gaieté, bonne humeur constante, comme il l'a fait ? Il n'y en a aucun.
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205> 31.7 - Et voilà une autre
chose que je te fais remarquer, deux choses même. Zacharie est prêtre. Joseph ne l'est pas, mais regarde comme lui,
qui ne l'est pas, a l'esprit tourné vers le Ciel plus que le prêtre. Zacharie
pense humainement et c'est humainement qu'il interprète les Écritures, ce
n'est pas la première fois qu'il le fait, il se laisse trop guider par le bon
sens humain; Il en a été puni, mais il y retombe encore, bien que moins
gravement. Il avait dit pour la naissance de Jean : "Comment
sera-ce possible si moi je suis vieux et ma femme stérile ?" Il dit
maintenant : "Pour aplanir son chemin, le Christ doit grandir
ici" et avec cette racine d'orgueil qui reste chez les meilleurs, il
pense pouvoir, lui, être utile à Jésus. Non pas utile comme Joseph
veut l'être en le servant, mais utile en Lui servant de maître... Dieu lui a
pardonné pour sa bonne intention, mais "le Maître" avait-il besoin
de maîtres ?
J'ai cherché de lui faire voir la lumière dans les prophéties. Mais lui se
croyait plus savant que moi et accommodait à sa façon son interprétation.
J'aurais pu insister et vaincre. Mais - et c'est là la seconde observation
que je te fais faire - mais j'ai respecté le prêtre en raison de sa dignité,
non pas de son savoir.
31.8 – Généralement, un
prêtre est éclairé par Dieu. J'ai dit "généralement". Il l'est
quand c'est un vrai prêtre.
Ce n'est pas l'habit qui lui donne son caractère sacré, c’est l’âme. Pour juger si
quelqu'un est un vrai prêtre,
il faut juger de ce qui sort de son âme. Comme l'a dit mon Jésus, c'est de
l'âme que sortent les choses qui sanctifient ou corrompent : celles qui manifestent entièrement la
manière d'agir d'un individu. Eh bien, quand quelqu'un est un vrai prêtre, il est généralement
toujours inspiré par Dieu. Quant aux autres qui ne le sont pas, il faut avoir pour eux une surnaturelle
charité et prier pour eux.
Mais mon Fils t'a déjà mise au service de cette rédemption et je n'insiste
pas. Sois joyeuse de souffrir pour qu'augmente le nombre des vrais prêtres.
Quant à toi, repose-toi sur la parole de qui te guide, crois et obéis à ses
conseils.
31.9 – Obéir
sauve toujours. Même si le conseil que l'on reçoit n'est pas en tout point
parfait.
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206> Tu le vois : nous
avons obéi et ce fut heureux. Il est vrai qu'Hérode
se borna à faire exterminer les enfants
de Bethléem et des environs. Mais Satan n'aurait-il pu le pousser et étendre
cette marée de crimes bien plus loin et pousser à un crime pareil tous les
personnages puissants de Palestine pour faire supprimer le futur Roi des
Juifs ?
Il l'aurait pu. Et cela serait arrivé dans les premiers temps du Christ,
quand des prodiges avaient éveillé l'attention des foules et le regard des
puissants. Comment aurions-nous pu, si c'était arrivé, traverser toute la
Palestine pour venir de la lointaine Nazareth en Égypte, terre hospitalière
pour les Hébreux persécutés et faire le voyage avec un petit bébé et pendant
le déchaînement d'une persécution ? Il était plus facile, bien
qu'également douloureux de fuir de Bethléem.
L'obéissance sauve toujours. Souviens-toi de cela.
31.10 – Et
le respect à l'égard du prêtre est toujours une marque d'intégrité chrétienne.
Malheur - et Jésus l'a dit - malheur aux prêtres qui perdent leur flamme
apostolique ! Malheur aussi à qui se croit autorisé à les
mépriser ! Ce sont eux, en effet, qui consacrent et distribuent le Vrai
Pain qui descend du Ciel. Ce contact les rend saints, comme un calice sacré,
même si leur personne ne l'est pas. Ils en répondent à Dieu. Pour vous ne
voyez que leur dignité et ne vous souciez pas du reste. Ne soyez pas plus
intransigeants que votre Seigneur Jésus, qui à leur ordre laisse le Ciel et descend
pour être élevé par leurs mains. Apprenez de Lui, et s'ils sont aveugles,
s'ils sont sourds, si leur âme est paralytique et leur pensée malade, s'ils
ont la lèpre des fautes qui contrastent avec leur mission, si ce sont des
Lazare au tombeau, appelez Jésus pour qu'il leur rende la santé et la vie.
Appelez-le par votre prière et votre souffrance, ô âmes victimes.
Sauver une âme c'est prédestiner au Ciel la propre. Mais sauver une âme
sacerdotale, c'est sauver un grand nombre d'âmes, parce que tout prêtre saint
est comme un filet qui amène les âmes à Dieu. Et sauver un prêtre,
c'est-à-dire le sanctifier, le sanctifier à nouveau, est faire de lui
un filet mystique. Chaque proie à lui ajoute un nouvel éclat de lumière à
votre couronne éternelle.
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