Catéchèse du jeudi 24 août 1944.
29> 4.5 - Jésus dit :
«Après les avoir éclairés par les songes de la nuit, la Sagesse descendit
elle-même, en “effluve de la puissance de Dieu, une émanation toute pure de
la gloire du Tout-Puissant” et se fit Parole pour la femme stérile. Moi, le Christ, le
petit-fils d’Anne, qui voyais désormais s’approcher le temps de la rédemption
par la Parole – près de cinquante ans plus tard –, j’accomplirai des miracles
sur les personnes stériles ou malades, possédées, affligées, sur toutes les
misères de la terre.
En attendant, tout à la joie d’avoir une
mère, je murmure une parole cachée dans l’ombre du
Temple qui renfermait les espérances d’Israël, ce Temple qui atteignait
désormais la fin de son existence puisqu’un Temple nouveau et véritable
allait apparaître sur la terre, un Temple qui ne renfermerait plus les
espérances d’un peuple, mais l’assurance du paradis pour la population de la terre entière, pour les siècles des
siècles jusqu’à la fin du monde.
Et cette Parole accomplit ce miracle de rendre fécond le sein stérile. Elle me donne une mère qui n’eut pas seulement une perfection
naturelle, comme ce devait être le cas en naissant de deux saints ; elle
n’allait pas avoir seulement une âme bonne comme beaucoup d’autres, pas
seulement un développement continu de cette bonté grâce aux excellentes
dispositions de sa volonté, pas seulement un corps immaculé : seule entre
toutes les créatures, elle eut une âme immaculée.
4.6 - Tu as vu la génération
continuelle des âmes par Dieu. Imagine donc quelle devait être la beauté de cette âme que le
Père avait désirée dès avant l’existence du temps, de cette âme qui faisait
les délices de la Trinité qui brûlait de l’orner de ses dons pour s’en faire
don à elle-même. Ô femme toute sainte que Dieu créa pour lui-même et, en
second lieu, pour le salut des hommes ! Parce que tu devais porter le
Sauveur, tu fus l’origine du salut. Paradis vivant, par ton sourire tu as
commencé à sanctifier la terre.
L’âme créée pour être celle de la Mère de Dieu ! Lorsque cette étincelle de
vie jaillit d’un tressaillement vivant de l’Amour trinitaire, les anges en
éprouvèrent une joie extraordinaire, car jamais le Paradis n’avait vu une
lumière aussi vive.
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30> Comme un pétale de rose
céleste, un pétale immatériel et précieux qui était joyau et flamme, qui était
le souffle de Dieu , qui descendait animer une chair bien autrement que pour les
autres et dont le feu était si puissant que le péché originel
ne put l'atteindre ne put l’atteindre, elle
traversa les espaces et alla s’enfermer dans un sein sanctifié.
Sans le savoir encore, la terre possédait sa fleur, la vraie, la fleur unique
qui fleurit éternellement : lys et rose, violette et jasmin, hélianthe
et cyclamen réunis, et avec eux toutes les fleurs de la terre fondues en une
seule Fleur, Marie, en qui s’unissent toutes vertus et toutes grâces.
En avril, la terre de Palestine ressemblait à un immense jardin où parfums et
couleurs faisaient les délices du cœur des hommes. Mais la plus belle rose
était encore ignorée. Déjà elle fleurissait pour Dieu dans le secret du sein
maternel, car ma mère aima
dès le premier instant de sa conception.
C’est seulement au moment où la vigne donne son sang pour qu’on en fasse du
vin, où l’odeur sucrée et forte du moût emplit les cours de ferme
et les narines qu’elle allait sourire, d’abord à Dieu puis au monde, et dire
avec son sourire innocent : “Voilà, la Vigne est parmi vous, la Vigne
qui vous donnera la Grappe destinée à être foulée au pressoir pour devenir le
remède éternel de votre mal.”
J’ai dit : “Ma Mère aima dès le premier instant de sa conception.”
Qu’est-ce qui donne à l’esprit lumière et connaissance ? La grâce. Qu’est-ce
qui la fait disparaître ? Le péché originel et le péché mortel. Marie,
l’Immaculée, ne fut jamais privée du souvenir de Dieu, de sa proximité, de
son amour, de sa lumière, de sa sagesse. Il s’ensuit qu’elle put comprendre
et aimer quand elle n’était encore qu’une chair qui se formait autour d’une
âme immaculée qui continuait à
aimer.
4.7 - Plus tard, je te ferai
contempler en esprit la profondeur de la virginité de Marie. Tu en éprouveras
un vertige céleste comme lorsque je t’ai fait considérer notre éternité. En
attendant, considère comment le fait de porter en son sein un être exempt de
la faute originelle – qui prive de Dieu – peut procurer à sa mère qui l’a
seulement conçu naturellement, humainement, une intelligence supérieure et en
fait un prophète : le prophète de sa fille, qu’elle appelle “Fille de Dieu”.
Imagine également ce qu’il en aurait été si vos premiers
parents innocents avaient engendré des
enfants innocents, selon la volonté de Dieu.
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