"L'Évangile tel qu'il m'a été
révélé" |
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Vision du martyre de
sainte Phénicule et de la mort de Pétronille, son amie et maîtresse, fille
spirituelle de l’apôtre Pierre. Cette vision met en évidence la puissance de
la prière, les fruits d’une sainte amitié et la valeur du sacrifice. |
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Index des "Cahiers" >> Sommaire de mars 1944 Vision et dictée du 4 mars 1944 Accès direct aux rubriques : La mort de sainte Pétronille - Le martyre de sainte Phénicule - Les commentaires de Jésus |
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RETOURS AUX FICHES
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9 h. 193> Jésus me dit : "Il y a beaucoup de travail aujourd’hui
pour rattraper le temps, non pas perdu mais employé autrement selon ma
volonté [1]. Tu as appris dès les premières heures du jour
(à 1 h du matin) ce sur quoi je tiendrai ton esprit fixé, car le premier et unique
point qui s’est illuminé pour toi t’a déjà indiqué ce sur quoi tu vas poser
les yeux de ton esprit. Ce nom féminin et inconnu qui a résonné en toi comme
une cloche qui appelle et ne se calme pas avant de recevoir une réponse, ce
nom t’a dit que tu allais, toi aussi, connaître cela. Mais, entre ma vierge
et le Maître, tu dois choisir le Maître et faire précéder mon point par
celui-ci. [2] 194> Je te ferai
connaître bon nombre de créatures célestes. Chacune apporte son enseignement,
utile pour vous qui êtes devenus informés de tout, lecteurs de tout, mais non
de ce qui est connaissance pour conquérir le ciel. Écris." J’écris, ou plus exactement je décris. Cette nuit, je souffrais à en devenir folle
en me demandant comment Jésus avait fait pour supporter de telles douleurs à
la tête. Je l’interrogeais à ce sujet, car cela m’était une torture telle que
je devais serrer les dents pour ne pas hurler au moindre bruit ou mouvement
du lit. J’avais l’impression d’avoir autant de cœurs qui battaient rapidement
et douloureusement que de dents, sur la langue, les lèvres, le nez, les
oreilles, les yeux. Au milieu du front, il me semblait avoir un
enchevêtrement de clous qui m’entraient dans le crâne; une ceinture de feu et
de douleur montait de ma nuque et irradiait en m’enserrant comme une morsure;
au niveau de l’os pariétal droit, j’avais l’impression que le coup d’un objet
lourd me heurtait de temps en temps pour m’enfoncer de plus en plus cette
ceinture dans la tête, qui résonnait tout entière. Dans mon agonie, je
contemplais Jésus depuis le jardin de Gethsémani jusqu’au Calvaire. Et voilà
que, juste après sa troisième chute, j’eus une pause de repos physique et
spirituel, car il m’est apparu beau, en bonne santé, souriant sur les eaux
déchaînées de la mer de Galilée. Puis les tourments ont repris jusqu’à ce que,
vers deux heures, une fois la contemplation de la passion du Seigneur
terminée et mon terrible mal de tête un peu calmé (un tout petit peu, vous
savez), un nom a résonné en moi : sainte Phénicule. Qui est-ce ? Une inconnue. A-t-elle seulement
existé ? Bah ! Qui en a déjà entendu parler ? J’essayais de dormir. Rien à
faire : sainte Phénicule, sainte Phénicule, sainte Phénicule ! Personne ne va dormir ici, ai-je pensé, avant
de savoir de qui il s’agit. De 15 h à minuit passé la douleur m’avait abattue
et rendue inerte, je n’étais plus qu’un corps qui souffrait spasmodiquement
et ne parvenait pas même à ouvrir les yeux — Paola [3] pourra vous le dire
—. 195> Mais, grâce à la diminution de la douleur qui m’a permis
de bouger, j’ai pris une liste des saints et j’ai trouvé qu’elle cite la
vierge sainte Phélicule
en compagnie de sainte Pétronille, [4] vierge elle aussi.
J’ai entendu dire : Phénicule,
mais j’ai peut-être mal compris. En même temps que cette découverte, j’ai vu
une jeune femme nue, attachée à une colonne de manière atroce. Puis rien
d’autre. Par obéissance, j’écris maintenant ce que le
Maître me montre, sans le remettre à plus tard bien que la tête me tourne. Je vois deux jeunes femmes en prière. Une prière
très ardente qui doit sûrement pénétrer dans les cieux. L’une est plus âgée.
Elle paraît avoir la trentaine; l’autre doit avoir à peine plus de vingt ans.
Toutes deux semblent en parfaite santé. Puis elles se lèvent et préparent un
petit autel sur lequel elles disposent des toiles précieuses en lin et des
fleurs. Un homme entre, vêtu comme les Romains de
l’époque, que les deux jeunes filles saluent avec la plus grande vénération.
Il sort d’un sac, qu’il portait sur la poitrine, tout ce qu’il faut pour
célébrer une messe. Il revêt ensuite ses habits sacerdotaux et commence le
saint sacrifice. Je ne saisis pas très bien l’évangile, mais
il me semble que c’est celui de Marc :
"On lui présentait des enfants... quiconque n’accueille pas le Royaume
de Dieu en petit enfant n’y entrera pas." [5] Le prêtre consacre les saintes espèces puis
se tourne pour donner la communion aux deux fidèles, en commençant par la
plus âgée, dont le visage a une ardeur toute séraphique. Il donne ensuite la
communion à la seconde. Après avoir reçu les saintes Espèces, elles se
prosternent au sol en profonde prière; on dirait qu’elles restent ainsi par
pure dévotion. Après la célébration du rite, qui est la même
que celle de Paul dans le Tullianum [6] — sauf que, ici, le
célébrant parle plus bas, puisqu’il n’y a que deux fidèles, raison pour
laquelle j’ai moins bien compris l’évangile —, le prêtre se tourne pour bénir
et descend de l’autel, situé sur une estrade de bois. Seule l’une des jeunes
femmes se tourne. L’autre reste prosternée comme avant. Sa compagne l’appelle
et la secoue. Le prêtre se penche lui aussi. Ils la soulèvent. La pâleur de
la mort se voit déjà sur ce visage, l’œil éteint disparaît sous les
paupières, la bouche respire avec effort. Mais quelle béatitude sur ce visage
! 196> Ils l’étendent sur
une sorte de long siège qui se trouve près d’une fenêtre ouvrant sur une cour
où chante une fontaine. Ils essaient de venir à son aide. Mais elle,
rassemblant toutes ses forces, lève une main et montre le ciel; elle ne
prononce que deux mots : "Grâce... Jésus", puis elle expire sans
agonie. Tout cela ne m’explique pas ce que vient
faire la jeune fille attachée à la colonne que j’ai vue cette nuit. Bien
qu’elle soit bien plus pâle et maigre, décoiffée, torturée, j'ai l’impression
qu’elle ressemble beaucoup à la survivante qui prie maintenant près de la
morte. Et je reste ainsi, dans mon incertitude, pendant quelques heures.
C’est seulement dans la soirée que je
retrouve la jeune fille en pleurs d’avant. Elle se tient maintenant près de
la fontaine de la cour sévère dans laquelle seules quelques petites
plates-bandes de lys sont cultivées; des rosiers tout en fleurs grimpent sur
les murs.
— Tu es donc prise, toi aussi, par la stupide
frénésie de tant de disciples d’une poignée de juifs ? — J’ai décidé de ne pas contracter mariage,
et je crois ne pas être folle. — Et si je te voulais, moi ? — S’il est vrai que tu m’aimes et me
respectes, je suis sûre que tu ne voudras pas forcer ma liberté de citoyenne
romaine. Au contraire, tu me laisseras suivre mon désir en gardant à mon
égard la bonne amitié que j’ai pour toi. — Ah non ! L’une des deux m’a déjà échappé.
Toi, tu ne m’échapperas pas ! — Elle est morte, Flaccus. La mort est pour nous une force supérieure, elle
n’a pas fui une destinée pour une autre. Elle ne s’est pas suicidée. Elle est
morte... — À cause de vos
sortilèges. Je sais bien que vous êtes chrétiennes, et j’aurais dû vous
dénoncer au Tribunal de Rome. 197> Mais j’ai préféré
penser à vous comme mes épouses. Alors, je te le dis pour la dernière fois :
acceptes-tu d’être la femme du noble Flaccus ? Je
te jure qu’il te vaut mieux devenir la maîtresse de ma maison et abandonner
ton culte démoniaque, plutôt que de connaître la rigueur de Rome qui ne
tolère pas de voir ses dieux insultés. Sois mon épouse et tu seras heureuse.
Sinon... — Je ne peux pas être
ton épouse. Je suis consacrée à Dieu. À mon Dieu. Je ne peux adorer
les idoles, moi qui adore le vrai Dieu. Fais de moi ce que tu voudras. Tu
peux tout faire de mon corps. Mais mon âme appartient à Dieu, et je ne la
vends pas pour les joies de ta maison. — C’est ton dernier mot ? — Le dernier — Sais-tu que mon amour peut se transformer
en haine ? — Que Dieu te le pardonne
! Pour ma part, je t’aimerai toujours comme un frère et je prierai pour ton
bien. — Mais moi, je vais
faire ton malheur Je te dénoncerai. Tu seras torturée. Alors, tu
m’invoqueras. Alors, tu comprendras que mieux valait la maison de Flaccus que les stupides doctrines dont tu te nourris. — Je comprendrai que le monde a besoin de ces
doctrines pour ne plus avoir de tels Flaccus. Et
j'agirai pour ton bien en priant pour toi depuis le Royaume de mon Dieu. — Maudite chrétienne !
En prison ! Sois affamée ! Que ton Christ te rassasie, s’il le peut !" J’ai l’impression que les prisons sont assez
proches de la maison de la vierge car la rue est courte, et que le noble Flaccus n’est ni plus ni moins qu’un limier du Questeur
de Rome. En effet, quand la vision change d’aspect et me ramène à la salle où
j’avais déjà vu la jeune fille attachée à la colonne, je m’aperçois que c’est
un tribunal comme celui où Agnès a été jugée. [7] Les différences ne
sont pas grandes et, ici aussi, il y a un individu louche qui juge et
condamne, et à qui Flaccus sert d’assistant et
d’instigateur. Sortie de la cage où elle se trouvait,
Phénicule est amenée au centre de la salle. Elle paraît à bout de forces mais
encore empreinte d’une grande dignité. Bien que la lumière l’éblouisse, faible
comme elle l’est et accoutumée désormais à l’obscurité de son cachot, elle se
tient droite et sourit. 198 > Les questions et les
propositions habituelles sont suivies des réponses tout aussi habituelles :
"Je suis chrétienne. Je ne sacrifie à aucun autre Dieu qu’à mon Seigneur
Jésus Christ." Elle est condamnée à la colonne. On lui arrache ses vêtements et c’est nue, en
présence du peuple, qu’on lui lie les mains et les pieds derrière une des
colonnes du Tribunal. Pour ce faire, on lui disloque les hanches et les bras.
La douleur doit être atroce. Mais cela ne suffit pas : on serre les cordes
aux poignets et aux chevilles, on la frappe sur la poitrine et sur son ventre
nu avec des verges et des fouets, on lui tord les chairs avec des tenailles
et on lui fait encore d’autres atroces supplices du même genre que je n’ai
pas le courage de raconter. De temps en temps, on lui demande si elle
accepte de sacrifier aux dieux. Phénicule répond d’une voix de plus en plus
faible : "Non. Au Christ et à lui seul. Maintenant que je commence à le
voir et que toute torture me le rend plus proche, vous voulez que je le perde
? Faites votre ouvrage, afin que mon amour soit accompli. Quelles douces
noces que celles dont le Christ est l’époux et moi son épouse ! C’est le rêve
de toute ma vie !" Lorsqu’on la détache de la colonne, elle
tombe à terre, comme morte. Ses membres disloqués, peut-être même brisés, ne
la soutiennent plus, ils ne répondent plus à aucun ordre du cerveau. Ses
pauvres mains, sciées aux poignets par la corde qui lui a fait deux bracelets
de sang vif, pendent comme mortes. Ses pieds, lacérés eux aussi aux malléoles
au point de laisser apparaître les nerfs et les tendons, semblent
manifestement brisés, à voir comment ils sont repliés d’une manière qui n’est
pas naturelle. Mais son visage exprime un bonheur d’ange. Des larmes coulent
sur ses joues exsangues, mais ses yeux rient, absorbés en une vision qui la
ravit en extase. Les geôliers ou, mieux, les bourreaux lui
donnent des coups de pieds et, de leurs pieds, la poussent vers l’estrade du
Questeur comme s’il s’agissait d’un sac immonde au point de ne pouvoir être
touché. "Tu es encore vivante ? — Oui, par la volonté
de mon Seigneur — Tu insistes encore ? Veux-tu vraiment la
mort ? — Je veux la Vie. Oh ! Mon Jésus, ouvre-moi
le ciel ! Viens, Amour éternel ! — Jetez-la dans le Tibre ! L’eau calmera ses
ardeurs." 199> Les bourreaux la
soulèvent brutalement. La douleur des membres brisés doit être atroce.
Pourtant, elle sourit. Ils l’enveloppent de ses vêtements, non pas par pudeur
mais pour l’empêcher de se maintenir à la surface de l’eau. Précaution
inutile ! Avec les membres dans un tel état, on ne peut
pas nager. Seule sa tête émerge de l’enchevêtrement des vêtements. Son pauvre
corps, jeté sur les épaules d’un bourreau, pend comme si elle était déjà
morte. Mais elle sourit à la lumière des flammes, car le soir est maintenant
venu. Parvenus au Tibre, comme s'il s’agissait d’un
animal à supprimer, ils la prennent et, du haut du pont, la précipitent dans
les eaux sombres. Elle refait deux fois surface puis coule sans un cri. "J’ai voulu te faire connaître ma
martyre Phénicule pour t’apporter quelques enseignements à toi comme à tous. Tu as vu le pouvoir de la prière dans la mort
de Pétronille — la compagne et la maîtresse de Phénicule, beaucoup plus âgée
que cette dernière — ainsi que le fruit d’une sainte amitié. Pétronille, qui était une fille spirituelle
de Pierre, avait été imprégnée de l’esprit de foi grâce à la vivante parole
de mon apôtre. Pétronille faisait la joie de Pierre, elle était sa perle
romaine, sa première conquête romaine. Par sa dévotion respectueuse et
aimante de l’apôtre, elle l’a consolé de toutes les souffrances de son
évangélisation de Rome. Par amour pour moi, Pierre avait quitté sa maison
et sa famille. Mais celui qui ne ment pas lui avait fait trouver en cette
enfant réconfort, soin et douceurs féminines, et cela de manière
surabondante, débordante, pressante, conformément à mes promesses. [8] Tout comme moi à
Béthanie, il trouvait dans la maison de Pétronille aide, hospitalité et
surtout de l’amour. La femme est la même, dans le bien comme dans le mal,
sous tous les cieux et à travers toutes les époques. Pétronille fut la Marie [9] de Pierre, avec en
plus sa pureté d’enfant que le baptême, reçu alors que son innocence n’avait
pas encore connu d’outrage, avait portée à une perfection angélique. Écoute, Maria. Pétronille, dans son désir
d’aimer le Maître de tout son être sans que son charme et le monde puissent
troubler cet amour, avait prié son Dieu de faire d’elle une crucifiée. Dieu
l’a exaucée. La paralysie crucifia ses membres angéliques. 200> Pendant sa longue
infirmité, c’est sur ce sol baigné de douleur que fleurirent les plus belles
vertus et, en particulier, l’amour pour ma Mère. Écoute encore, Maria. Quand cela fut
nécessaire, sa maladie connut un répit, pour montrer que Dieu est le maître
des miracles. Puis, passé ce moment, elle revint la crucifier. Ne connais-tu pas une autre femme, Maria, à
qui son Maître dit quand cela lui est nécessaire, comme Pierre à Pétronille :
"Lève-toi, écris, sois forte" et qui, quand cesse ce besoin,
redevient une pauvre infirme en perpétuelle agonie ? Une fois l’apôtre mort et Pétronille guérie,
elle trouva que sa vie ne lui appartenait plus à elle-même, mais au Christ.
Elle n’était pas de ceux qui, une fois le miracle obtenu, s’en servent pour
offenser Dieu. Au contraire, elle mit sa santé au service des intérêts de
Dieu. Votre vie est toujours mienne. C’est moi qui
vous la donne. Vous devriez vous le rappeler. Je vous la donne comme vie
animale en vous faisant naître et en vous gardant en vie. Je vous la donne
comme vie spirituelle par la grâce et les sacrements. Vous devriez toujours
vous en souvenir et en faire bon usage. Quand ensuite je vous rends la santé,
je vous fais presque renaître après une maladie mortelle, et vous devriez
vous rappeler encore davantage que cette vie, qui refleurit alors que la
chair semblait proche de la tombe, m’appartient. Il vous incombe alors, par
reconnaissance, de l’utiliser pour le Bien. Pétronille a su le faire. Ce n’est pas en
vain qu’elle avait assimilé mon enseignement. Elle est semblable au sel qui
préserve du mal, de la corruption, elle est la flamme qui réchauffe et
éclaire, l’aliment qui nourrit et fortifie, la foi qui rend sûr. Quand
viennent l’épreuve, l’assaut des tentations, la menace du monde, Pétronille
prie. Elle invoque Dieu. Elle veut appartenir à Dieu. Le monde la veut-il ?
Que Dieu la défende contre le monde ! Le Christ l’a dit : "Si vous avez de la
foi gros comme un grain de sénevé, vous direz à cette montagne :
'Déplace-toi d’ici à là". [10] Pierre le lui a
répété bien des fois. Elle n’a pas demandé à la montagne de se déplacer. Elle
a demandé à Dieu de l’enlever du monde avant qu’elle ne soit écrasée par une
épreuve supérieure à ses forces. Et Dieu l’écoute. Il la fait mourir pendant
une extase. Pendant une extase, Maria, avant que l’épreuve ne l’écrase. Souviens-t’en, ma petite disciple ! 201> Phénicule était
[pour Pétronille] une amie, plus qu’une amie même, une fille ou une sœur,
étant donné leur petite différence d’âge d’une dizaine d’années. L’on ne vit
pas avec une sainte sans en être sanctifié. Comme l’on ne devient pas dépravé
en vivant avec un dépravé. Si le monde se rappelait cette vérité ! Au
contraire, le monde néglige les saints ou les maltraite, et il suit les satans en le devenant eux-mêmes toujours plus. Tu as vu la fermeté et la douceur de
Phénicule. Qu’est la faim pour celui qui a le Christ pour nourriture ? Qu’est
la torture pour celui qui aime le Martyr du Calvaire ? Qu’est la mort pour
celui qui sait qu’elle ouvre les portes de la Vie ? Ma martyre Phénicule est méconnue des
chrétiens d’aujourd’hui. Mais elle est bien connue des anges de Dieu qui la
voient joyeuse au ciel derrière l’Agneau divin. J’ai voulu te la faire
connaître pour pouvoir te parler également de sa maîtresse spirituelle et
pour t’encourager à souffrir. |
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Répète avec elle : "En vérité, je
commence maintenant, parmi ces douleurs, à voir Jésus, mon époux, en qui j’ai
mis tout mon amour", et pense que j’ai suscité pour toi aussi un
Nicomède, [11] pour sauver des eaux
des passions ton ‘moi’ que je voulais pour moi, et pour recueillir ce qui, en
toi, mérite d’être conservé, ce qui est mien, ce qui peut faire du bien à
l’âme de tes frères." |
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[1] Voir le troisième point
de la dictée qui précède.
[2] Avant l’épisode
évangélique de Jésus marchant sur les eaux, qui appartient à l’œuvre
"L’'Evangile tel qu’il m’a été révélé". Puis vient le martyre de
Phénicule, qui suit.
[3] Paola Belfanti. Voir le 2 janvier à 23 h, note 3.
[4], Pétronille appartenait
à la Gens Flavia Domitilla
comme descendante de Titus Flavianus Petronius, le grand-père de Vespasien. Catéchisée et
baptisée par Saint Pierre, elle est considérée comme sa fille spirituelle. Un
patricien de Rome du nom de Flaccus, séduit par sa
beauté extraordinaire, la demanda en mariage. Son refus entraîna son martyre en
compagnie de son amie, sainte Phénicule (ou Phélicule),
sainte oubliée. Saint Pétronille fut la première sainte patronne de la France.
Elle est à l'origine des multiples noms dérivés du sien : Perrette, Pierrette,
Perrine, Pernelle. Sa vie a été racontée par Jacques de Voragine
dans la "Légende Dorée".
[5] Mc 10, 13-15 Lc 18,17
[6] Vision du 29 février.
[7] Dans la vision du 13
janvier.
[8] Luc 6,38
[9] Marie de Magdala, sœur
de Lazare et de Marthe de Béthanie.
[10] Matthieu 17,20 - Marc 11,23 - Luc 17,6
[11] C’est le nom du prêtre qui récupéra le corps de
la sainte martyre Phélicule. Les notices historiques
sur lui semblent correspondre au récit sur la martyre Phénicule ici présenté.
Le "Nicomède" de l’écrivain, suscité pour son soutien spirituel, est
le P. Migliorini.