Les Béatitudes.
La diversité est
œuvre de Dieu.
Les guerres et
les révolutions, fruit de l'injustice.
Pauvres en esprit.
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195 (ancienne édition)> Jésus dit :
Dans mes diverses béatitudes j'ai énoncé ce qui était nécessairement requis pour les
atteindre, et les récompenses qui seront données à ces bienheureux. Mais si
les catégories que j'ai nommées sont différentes, la récompense est la même
si vous regardez bien : jouir des mêmes choses dont jouit Dieu.
196 (idem)> Catégories diverses. J'ai déjà montré
comment Dieu pourvoit par sa pensée à la création d'âmes de tendances
diverses pour que la Terre jouisse d'un juste équilibre en tous ses besoins
inférieurs et supérieurs. Que si par la suite, la révolte de l'homme altère
cet équilibre en voulant aller toujours à l'encontre de la Volonté divine,
qui le guide amoureusement par le juste chemin, la faute n'en est pas à Dieu.
Les humains, perpétuellement mécontents de
leur situation, ou par des injustices caractérisées, ou par des tentatives
d'injustice, envahissent ou troublent le domaine d'autrui. Que sont les
guerres mondiales et les guerres de famille, et celles des professions, sinon
des injustices en action ? Que sont les révolutions sociales, que sont
les doctrines qui se revêtent du nom de "sociales" mais qui en
réalité ne sont que violentes et opposées à la charité, car elles ne savent
pas vouloir et pratiquer la justice qu'elles préconisent, mais aboutissent à
des débordements de violences qui ne soulagent pas les opprimés, mais en
augmentent le nombre au profit d'un petit nombre de tyrans ?
Mais là où Je règne, Moi, Dieu, ces altérations n'arrivent pas. Dans les
esprits vraiment miens et dans mon Royaume, rien ne trouble l'ordre. Voilà
donc que sont vécues et récompensées les formes diverses de la multiforme
sainteté de Dieu qui est juste, pur, pacifique, miséricordieux, dégagé de
l'avidité des richesses éphémères, joyeux de la joie de son amour.
Parmi les âmes, les unes tendent vers une forme, les autres vers une forme
différente. Elles tendent d'une manière éminente
parce que dans un saint les vertus sont toutes présentes. Mais il y en a une
qui domine qui fait que ce saint est particulièrement célébré parmi les
hommes. Moi, je le bénis et le récompense cependant pour toutes, car la récompense c'est de "jouir de Dieu"
aussi bien pour les pacifiques que pour les miséricordieux, pour ceux qui
aiment la justice aussi bien que pour ceux qui sont persécutés par
l'injustice, pour les purs comme pour les affligés, pour les doux comme pour
les pauvres en esprit.
Les pauvres en esprit ! Comme elle est toujours mal comprise, même par
ceux qui la comprennent dans un sens juste, cette définition ! Pauvre en
esprit pour les humains superficiels et leur sotte ironie, et pour
l'ignorance qui se croit sagesse, cela veut dire "stupide". Les
meilleurs croient que l'esprit c'est l'intelligence, la pensée; pour les plus
matériels, c'est la fourberie et la malignité.
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197 (idem)> Non. L'esprit est
très au-dessus de l'intelligence. C'est le roi de tout ce qui est en
vous. Toutes les qualités physiques et morales sont pour ce roi des
sujettes et des servantes. Là où une
créature finalement dévouée à Dieu sait garder les choses à leur juste place.
Là où, au contraire, elle n'est pas filialement dévouée, surviennent alors
les idolâtries, et les servantes deviennent reines en détrônant l'esprit roi.
Anarchie qui produit la ruine comme toutes les anarchies.
La pauvreté en esprit consiste dans cette
liberté souveraine à l'égard de toutes les choses qui sont les délices de
l'homme, et pour lesquelles l'homme arrive même au délit matériel ou au délit
moral impuni qui échappe trop souvent à la loi humaine, mais qui ne fait pas
moins de victimes, et même en fait de plus nombreuses et avec des
conséquences qui ne se bornent pas à enlever la vie à la victime, mais
parfois enlèvent l'estime et le pain aux victimes et aux membres de leurs
familles.
Le pauvre en esprit n'est plus l'esclave des richesses. Même s'il n'arrive
pas à y renoncer matériellement, en s'en dépouillant comme de toute aisance,
en entrant dans un ordre monastique, il sait s'en servir pour son compte avec
une parcimonie qui est un double sacrifice pour en être, au contraire,
prodigue pour les pauvres du monde. Lui a compris ma phrase :
"Faites-vous des amis avec les richesses injustes". De son argent, qui pourrait être un ennemi de son
esprit en le portant à la luxure, la gourmandise et l'anticharité,
il fait son serviteur qui lui aplanit le chemin du Ciel, tout tapissé - pour
le riche : pauvre en esprit - de ses mortifications et de ses œuvres de
charité pour les misères de ses semblables.
Que d'injustices ne répare pas et ne guérit pas le pauvre en esprit !
Ses propres injustices du temps où, comme Zachée, il n'était qu'un cœur avide
et dur. Injustices de son prochain, vivant ou défunt. Injustices sociales.
Vous élevez des monuments à des gens qui n'ont été grands que par leur
puissance. Pourquoi n'élevez-vous pas des monuments aux bienfaiteurs cachés
de l'humanité besogneuse, pauvre et travailleuse, à ceux qui ont fait servir
leurs richesses non pas à faire de leur propre vie un continuel festin mais à
rendre la vie lumineuse, meilleure, plus élevée pour ceux qui sont pauvres,
souffrants, pour ceux dont sont diminuées les capacités fonctionnelles, pour
ceux que les puissants laissent dans l'ignorance parce que leur ignorance est
plus utile à leurs projets maudits ?
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198 (idem)> Combien y en a-t-il, même parmi ceux qui ne sont pas
dans l'abondance, qui au contraire sont un peu moins que pauvres et qui
pourtant savent sacrifier jusqu'aux "deux piécettes" qu'ils possèdent pour soulager une misère qui, parce
qu'elle est sans la Lumière, telle qu'ils l'ont - et qu'ils l'aient, on le
comprend par la façon dont ils agissent - est plus grande que la leur !
Ce sont des pauvres en esprit ceux qui, perdant les ressources grandes ou
modestes qu'ils possèdent, savent conserver la paix et l'espérance, ne
maudire et ne haïr personne, ni Dieu, ni les hommes.
La grande catégorie des "pauvres en esprit" que j'ai nommée en
premier lieu - car je pourrais dire que sans cette liberté de l'esprit, qui
s'élève au-dessus de toutes les délices de la vie, on ne peut avoir les
autres vertus que donnent les béatitudes - se divise et se subdivise en tant
de formes.
Humilité de la pensée qui ne se gonfle pas et ne se proclame pas
supérieure, mais use du don de Dieu en en reconnaissant l'Origine, pour le
Bien. Seulement pour cela.
Générosité dans les affections, pour laquelle il sait se dépouiller
même de celles-ci afin de suivre Dieu, même de la vie. La richesse la plus
vraie et la plus instinctivement aimée de la créature animale. Mes martyrs
ont été tous généreux en ce sens parce que leur esprit avait su se rendre
pauvre pour devenir "riche" de l'unique richesse éternelle :
Dieu.
Justice dans l'amour des choses personnelles. Les aimer, parce qu'en
tant que témoignage de la Providence, c'est un devoir. J'en ai déjà parlé
dans les dictées précédentes. Mais ne pas les aimer au point de les aimer
plus que Dieu et que sa Volonté; les aimer, mais pas au point de maudire Dieu
si une main d'homme vous les arrache.
Enfin, je le répète, liberté de l'esclavage de l'argent.
Voilà les formes diverses de cette pauvreté spirituelle dont j'ai dit
qu'avec justice elle possédera les Cieux. Sous les pieds, toutes les
richesses passagères de la vie humaine, pour posséder les richesses
éternelles. Mettre la Terre et ses fruits à la saveur trompeuse, douce à la
surface et amère au milieu, à la dernière place et vivre en travaillant pour
la conquête du Ciel. Oh ! là, il n'y a pas de fruit à la saveur
trompeuse. Là se trouve l'ineffable fruit de la jouissance de Dieu.
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