"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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Ancienne édition : Tome 6, chapitre 108.
Nouvelle édition : hors-texte.

Ce texte n’est présent que dans l’ancienne édition.
Il date probablement du 18 juillet 1944.

"Heureux les pauvres en esprit"

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 Les Béatitudes.

 La diversité est œuvre de Dieu.

 Les guerres et les révolutions, fruit de l'injustice.

 Pauvres en esprit.


 

195 (ancienne édition)> Jésus dit :      

 Dans mes diverses béatitudes[1] j'ai énoncé ce qui était nécessairement requis pour les atteindre, et les récompenses qui seront données à ces bienheureux. Mais si les catégories que j'ai nommées sont différentes, la récompense est la même si vous regardez bien : jouir des mêmes choses dont jouit Dieu.   

196 (idem)>  Catégories diverses. J'ai déjà montré comment Dieu pourvoit par sa pensée à la création d'âmes de tendances diverses pour que la Terre jouisse d'un juste équilibre en tous ses besoins inférieurs et supérieurs. Que si par la suite, la révolte de l'homme altère cet équilibre en voulant aller toujours à l'encontre de la Volonté divine, qui le guide amoureusement par le juste chemin, la faute n'en est pas à Dieu.       

 Les humains, perpétuellement mécontents de leur situation, ou par des injustices caractérisées, ou par des tentatives d'injustice, envahissent ou troublent le domaine d'autrui. Que sont les guerres mondiales et les guerres de famille, et celles des professions, sinon des injustices en action ? Que sont les révolutions sociales, que sont les doctrines qui se revêtent du nom de "sociales" mais qui en réalité ne sont que violentes et opposées à la charité, car elles ne savent pas vouloir et pratiquer la justice qu'elles préconisent, mais aboutissent à des débordements de violences qui ne soulagent pas les opprimés, mais en augmentent le nombre au profit d'un petit nombre de tyrans ?    

Mais là où Je règne, Moi, Dieu, ces altérations n'arrivent pas. Dans les esprits vraiment miens et dans mon Royaume, rien ne trouble l'ordre. Voilà donc que sont vécues et récompensées les formes diverses de la multiforme sainteté de Dieu qui est juste, pur, pacifique, miséricordieux, dégagé de l'avidité des richesses éphémères, joyeux de la joie de son amour.         

Parmi les âmes, les unes tendent vers une forme, les autres vers une forme différente. Elles tendent d'une manière éminente parce que dans un saint les vertus sont toutes présentes. Mais il y en a une qui domine qui fait que ce saint est particulièrement célébré parmi les hommes. Moi, je le bénis et le récompense cependant pour toutes, car la récompense c'est de "jouir de Dieu" aussi bien pour les pacifiques que pour les miséricordieux, pour ceux qui aiment la justice aussi bien que pour ceux qui sont persécutés par l'injustice, pour les purs comme pour les affligés, pour les doux comme pour les pauvres en esprit.

Les pauvres en esprit ! Comme elle est toujours mal comprise, même par ceux qui la comprennent dans un sens juste, cette définition ! Pauvre en esprit pour les humains superficiels et leur sotte ironie, et pour l'ignorance qui se croit sagesse, cela veut dire "stupide". Les meilleurs croient que l'esprit c'est l'intelligence, la pensée; pour les plus matériels, c'est la fourberie et la malignité.        

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197 (idem)> Non. L'esprit est très au-dessus de l'intelligence. C'est le roi de tout ce qui est en vous. Toutes les qualités physiques et morales sont pour ce roi des sujettes et des servantes. Là où une créature finalement dévouée à Dieu sait garder les choses à leur juste place. Là où, au contraire, elle n'est pas filialement dévouée, surviennent alors les idolâtries, et les servantes deviennent reines en détrônant l'esprit roi. Anarchie qui produit la ruine comme toutes les anarchies.        

 La pauvreté en esprit consiste dans cette liberté souveraine à l'égard de toutes les choses qui sont les délices de l'homme, et pour lesquelles l'homme arrive même au délit matériel ou au délit moral impuni qui échappe trop souvent à la loi humaine, mais qui ne fait pas moins de victimes, et même en fait de plus nombreuses et avec des conséquences qui ne se bornent pas à enlever la vie à la victime, mais parfois enlèvent l'estime et le pain aux victimes et aux membres de leurs familles. 

Le pauvre en esprit n'est plus l'esclave des richesses. Même s'il n'arrive pas à y renoncer matériellement, en s'en dépouillant comme de toute aisance, en entrant dans un ordre monastique, il sait s'en servir pour son compte avec une parcimonie qui est un double sacrifice pour en être, au contraire, prodigue pour les pauvres du monde. Lui a compris ma phrase : "Faites-vous des amis avec les richesses injustes"
[2]. De son argent, qui pourrait être un ennemi de son esprit en le portant à la luxure, la gourmandise et l'anticharité, il fait son serviteur qui lui aplanit le chemin du Ciel, tout tapissé - pour le riche : pauvre en esprit - de ses mortifications et de ses œuvres de charité pour les misères de ses semblables.          

Que d'injustices ne répare pas et ne guérit pas le pauvre en esprit ! Ses propres injustices du temps où, comme Zachée, il n'était qu'un cœur avide et dur. Injustices de son prochain, vivant ou défunt. Injustices sociales. 

Vous élevez des monuments à des gens qui n'ont été grands que par leur puissance. Pourquoi n'élevez-vous pas des monuments aux bienfaiteurs cachés de l'humanité besogneuse, pauvre et travailleuse, à ceux qui ont fait servir leurs richesses non pas à faire de leur propre vie un continuel festin mais à rendre la vie lumineuse, meilleure, plus élevée pour ceux qui sont pauvres, souffrants, pour ceux dont sont diminuées les capacités fonctionnelles, pour ceux que les puissants laissent dans l'ignorance parce que leur ignorance est plus utile à leurs projets maudits ?

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198 (idem)> Combien y en a-t-il, même parmi ceux qui ne sont pas dans l'abondance, qui au contraire sont un peu moins que pauvres et qui pourtant savent sacrifier jusqu'aux "deux piécettes"[3] qu'ils possèdent pour soulager une misère qui, parce qu'elle est sans la Lumière, telle qu'ils l'ont - et qu'ils l'aient, on le comprend par la façon dont ils agissent - est plus grande que la leur !       

Ce sont des pauvres en esprit ceux qui, perdant les ressources grandes ou modestes qu'ils possèdent, savent conserver la paix et l'espérance, ne maudire et ne haïr personne, ni Dieu, ni les hommes.

La grande catégorie des "pauvres en esprit" que j'ai nommée en premier lieu - car je pourrais dire que sans cette liberté de l'esprit, qui s'élève au-dessus de toutes les délices de la vie, on ne peut avoir les autres vertus que donnent les béatitudes - se divise et se subdivise en tant de formes.      

Humilité de la pensée qui ne se gonfle pas et ne se proclame pas supérieure, mais use du don de Dieu en en reconnaissant l'Origine, pour le Bien. Seulement pour cela.  

Générosité dans les affections, pour laquelle il sait se dépouiller même de celles-ci afin de suivre Dieu, même de la vie. La richesse la plus vraie et la plus instinctivement aimée de la créature animale. Mes martyrs ont été tous généreux en ce sens parce que leur esprit avait su se rendre pauvre pour devenir "riche" de l'unique richesse éternelle : Dieu. 

Justice dans l'amour des choses personnelles. Les aimer, parce qu'en tant que témoignage de la Providence, c'est un devoir. J'en ai déjà parlé dans les dictées précédentes. Mais ne pas les aimer au point de les aimer plus que Dieu et que sa Volonté; les aimer, mais pas au point de maudire Dieu si une main d'homme vous les arrache.       

Enfin, je le répète, liberté de l'esclavage de l'argent.   

Voilà les formes diverses de cette pauvreté spirituelle dont j'ai dit qu'avec justice elle possédera les Cieux. Sous les pieds, toutes les richesses passagères de la vie humaine, pour posséder les richesses éternelles. Mettre la Terre et ses fruits à la saveur trompeuse, douce à la surface et amère au milieu, à la dernière place et vivre en travaillant pour la conquête du Ciel. Oh ! là, il n'y a pas de fruit à la saveur trompeuse. Là se trouve l'ineffable fruit de la jouissance de Dieu.



Cela, Zachée l'avait compris. Cette phrase fut la flèche qui lui ouvrit le cœur à la Lumière et à la Charité, à Moi qui venais à lui pour lui dire : "Viens". Et quand je vins à lui pour l'appeler, lui était déjà "un pauvre en esprit", c'est pour cela qu'il fut capable de posséder le Ciel.    

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Fiche mise à jour le 03/12/2023.

 



[1] Cf. notamment Matthieu 5, 3.   

[2] Luc 16, 9.

[3] Marc 12, 42 - Luc 21, 2.