Le mardi 18 juillet
1944.
425> 417.7 - Jésus dit :
"Il y a levain et levain. Il y a le levain du Bien et celui du Mal. Le
levain du Mal, poison satanique, fermente plus facilement que celui du Bien
car il trouve une matière plus adaptée à son action dans le cœur de l'homme,
dans la pensée de l'homme, dans la chair de l'homme, séduits tous les trois
par une volonté égoïste, contraire par conséquent à une Volonté universelle
qui est celle de Dieu.
La volonté
de Dieu est universelle car elle ne s'arrête jamais à une pensée personnelle,
mais elle considère le bien de l'univers entier. À Dieu rien ne peut
augmenter sa perfection d'aucune façon, car Il a toujours possédé toutes les
choses d'une manière parfaite. Par conséquent il ne peut exister en Lui de
pensée d'intérêt propre pour mettre en œuvre quoi que ce soit de son action.
Quand on dit : "On accomplit ceci pour une plus grande gloire de
Dieu, dans l'intérêt de Dieu" ce n'est pas que la gloire divine soit en
elle-même susceptible de grandir, mais parce que toute chose qui se trouve
dans la Création porte une empreinte de bien et que toute personne qui
accomplit le bien, et par conséquent mérite de le posséder, se pare du signe
de la Gloire divine, en donnant ainsi gloire à la Gloire elle-même qui a
glorieusement créé toutes choses. C'est un témoignage, en somme, que personnes
et choses donnent à Dieu en donnant par leurs œuvres un témoignage de
l'Origine parfaite dont elles proviennent.
Ainsi donc Dieu, quand Il vous commande ou vous conseille ou vous inspire une
action, ne le fait pas dans un intérêt égoïste, mais dans une pensée
altruiste, charitable, pour votre bien-être. Voici la raison pour laquelle la
Volonté de Dieu n'est jamais égoïste, mais est une Volonté toute tendue vers
l'altruisme, vers l'universalité. L'unique et vraie Force du monde entier qui
ait en vue le bien universel.
Le levain du Bien, germe spirituel qui vient de Dieu, rencontre au contraire
dans sa croissance beaucoup d'oppositions et de difficultés, il a beaucoup de
mal à se développer car il a contre lui les réactions qui sont favorables à
l'autre levain : la chair, le cœur et la pensée de l'homme, envahis par
un égoïsme qui est l'antithèse du Bien qui, par son origine, ne peut être
qu'Amour. Chez la plupart des hommes, la volonté du Bien fait défaut et pour
cette raison le Bien devient stérile et meurt, ou bien il vit avec tant de
mal qu'il ne lève pas : il reste là. Il n'y a pas de faute grave, mais
il n'y a pas non plus d'effort pour faire le plus grand bien. Aussi l'esprit
gît inerte, pas mort, mais infécond.
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426> Faites attention à ceci : ne pas faire
le mal ne sert qu'à éviter l'Enfer. Pour jouir tout de suite du beau
Paradis, il faut faire le bien. Absolument, dans la mesure où on arrive à le
faire. En luttant contre soi-même et contre les autres. C'est
pour cela que j'ai dit que j'étais venu mettre la guerre et non pas la
paix entre père et enfants, entre frères et sœurs, quand cette guerre devait
défendre la Volonté de Dieu et sa Loi contre les oppositions des volontés
humaines tournées dans des directions contraires à ce que veut Dieu.
417.8 - En Zachée la petite poignée de levain du bien avait produit une grande
fermentation. En son cœur il n'en était tombé que des bribes à
l'origine : on lui avait rapporté mon discours de la Montagne.
Défectueusement même, certainement mutilé d'un grand nombre de ses parties,
comme il arrive quand on rapporte des discours.
Zachée était publicain et pécheur, mais non par mauvaise volonté. Il était
comme quelqu'un qui avec un voile de cataracte sur les pupilles voit mal les
choses. Mais il sait que l’œil, dégagé de ce voile, se retrouve en état de
bien voir et ce malade désire qu'on lui enlève ce voile. Ainsi pour Zachée.
Il n'était pas convaincu ni heureux. Pas convaincus des pratiques
pharisaïques qui désormais avaient remplacé la vraie Loi, et pas heureux de
sa manière de vivre.
Il cherchait instinctivement la Lumière, la vraie Lumière. Il en vit une
étincelle dans ce fragment de discours et il l'enferma dans son cœur comme un
trésor. Parce qu'il l'aimait, remarque cela, Marie : parce qu'il
l'aimait, l'étincelle devint de plus en plus vive, vaste et impétueuse, et
l'amena à voir nettement le Bien et le Mal et à choisir judicieusement, en
coupant généreusement les tentacules qui auparavant : des choses au
cœur, et du cœur aux choses, l'avaient enveloppé dans un filet qui avait fait
de lui perfidement un esclave.
"Parce qu'il
l'aimait" voilà le secret de la réussite ou non. On réussit quand on
aime. On ne réussit que peu quand on aime chichement. On ne réussit pas du
tout quand on n'aime pas. En n'importe quoi. À plus forte raison dans les
choses de Dieu où, bien que Dieu soit invisible pour les sens corporels, il
faut avoir un amour, j'ose dire parfait, dans la mesure où une créature peut
atteindre la perfection, pour réussir dans une entreprise. Dans la sainteté,
dans ce cas.
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427> Zachée, dégoûté du monde et de la chair, comme
il était dégoûté du caractère mesquin des pratiques pharisaïques si
vétilleuses, intransigeantes pour les autres, trop complaisantes pour eux,
aima ce petit trésor d'une de mes paroles, arrivé à lui par pur hasard,
humainement parlant. Il l'aima comme la chose la plus belle que sa vie de
quarante années eût possédée et, de ce moment, il polarisa son cœur et sa
pensée sur ce point.
Ce n'est pas seulement pour le mal que le cœur de l'homme est là où est son
trésor. Mais aussi pour le bien. Est-ce que peut-être les saints n'ont pas
eu, au cours de leur vie, leur cœur là où était Dieu, leur trésor ? Si.
Et c'est pour cela qu'en regardant seulement Dieu, ils surent passer sur la
Terre sans corrompre leur âme dans la boue de la Terre.
417.9 - Ce matin-là, si je n'avais pas paru, j'aurais pareillement fait un
prosélyte car la conversation du lépreux avait achevé la métamorphose de
Zachée. Au comptoir de la gabelle, ce n'était plus l'homme fraudeur et
vicieux, mais l'homme qui se repentait de son passé et qui avait décidé de
changer de vie. Si Moi, je n'avais pas paru à Jéricho, il aurait fermé son
comptoir, pris son argent, et serait venu me chercher, car il ne pouvait
demeurer sans l'eau de la Vérité, sans le pain de l'Amour, sans le baiser du
Pardon.
Cela les censeurs habituels qui m'observaient pour toujours me faire des
reproches, ne le voyaient pas et le comprenaient encore moins. Et ainsi ils
s'étonnaient que je mange avec un pécheur. Oh ! si vous ne jugiez
jamais, en en laissant la charge à Dieu, pauvres aveugles incapables de vous juger vous-mêmes !
Je ne suis jamais allé avec les
pécheurs pour approuver leur péché. J'allais pour les soustraire au péché,
souvent parce qu'à ce moment, ils n'avaient plus que l'extérieur du
péché : l'âme contrite était déjà changée en une âme vivante, nouvelle,
décidée à expier. Et alors, est-ce que j'étais avec un pécheur ? Non.
Avec un racheté qui avait uniquement besoin d'être guidé pour se diriger dans
sa faiblesse de ressuscité.
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428> 417.10 - Combien de choses peut vous apprendre l'épisode de Zachée ! La
puissance de l'intention droite qui suscite le désir, le vrai désir qui
pousse à chercher une connaissance toujours plus grande du Bien et à chercher
Dieu continuellement jusqu'à ce qu'on l'ait trouvé, un réel repentir qui
donne le courage du renoncement. Zachée avait l'intention sincère d'écouter
des paroles de vraie Doctrine. En ayant eu quelques-unes, la droiture de son
désir le pousse à un plus grand désir et donc à une recherche continuelle de
cette Doctrine. La recherche de Dieu, caché dans la vraie Doctrine, le
détache des dieux mesquins de l'argent et de la sensualité et en fait un
héros du renoncement.
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