"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta
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 5.351 - Il tributo al Tempio pagato con la moneta trovata in bocca al pesce.

 3.350 - The Tribute to the Temple and the Stater in the Mouth of the Fish.

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 6.396. Die Tempelabgabe und die Münze im Schlund des Fisches.

 Évangile :
Matthieu 17,24-27.

Vendredi 16 février 29 (16 Adar I 3789).
Capharnaüm.


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 L’impôt au Temple

 Le statère dans la bouche du poisson.


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Ancienne édition : Tome 5, chapitre 39.
Nouvelle édition : Tome 5, chapitre 351.

351
Le tribut payé au Temple par le statère trouvé dans la bouche du poisson.

Le mercredi 5 décembre 1945.

400>  351.1 – Les deux barques prises pour retourner à Capharnaüm glissent sur un lac invraisemblablement paisible. C'est une vraie plaque de cristal bleu clair qui se recompose immédiatement en sa lisse unité après le passage des deux barques. Ce ne sont pas pourtant les barques de Pierre et de Jacques, mais deux barques louées à Tibériade, peut-être. Et j'entends Judas qui se lamente un peu, parce qu'il est resté sans argent après cette dépense.     

"On a pensé aux autres. Mais à nous ? Comment allons-nous faire maintenant ? J'espérais que Kouza... mais rien. Nous sommes dans la situation d'un mendiant, un de ceux si nombreux qui se mettent sur les routes pour quêter les pèlerins" bougonne-t-il à voix basse à Thomas.    

Mais ce dernier, débonnaire, répond :

"Qu'y a-t-il de mal, s'il en est ainsi ? Moi, je ne me préoccupe absolument pas."        

"Oui, mais pourtant, à l'heure du repas, tu as plus d'appétit que tout le monde !"   

"Bien sûr ! J'ai faim. En cela aussi je suis vigoureux. Eh bien, aujourd'hui, au lieu de demander aux hommes le pain et la pitance, je les demanderai directement à Dieu."      

"Aujourd'hui ! Aujourd'hui ! Mais demain, nous serons dans la même situation; et de même après-demain, et nous allons vers la Décapole où nous sommes inconnus, et là les habitants sont à demi païens. Et ce n'est pas seulement le pain, mais les sandales qui s'en vont en morceaux, et les pauvres qui nous ennuient, et on pourrait se trouver mal et..."        

"Et si tu continues, d'ici peu tu m'auras fait mourir et tu devras encore penser à mon enterrement. Oh ! que de soucis ! Moi... je n'en ai vraiment aucun. Je suis joyeux, tranquille comme un enfant qui vient de naître."       

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401> Jésus, qui paraissait absorbé dans ses pensées, assis à la proue, sur le bord, se tourne et à haute voix il dit à Judas qui est à la poupe, mais il le dit comme s'il parlait à tout le monde :     

"Que l'on soit sans la moindre piécette, c'est très bien. La paternité de Dieu brillera encore davantage, même dans les choses les plus humbles."      

"Depuis quelques jours, pour Toi, tout est bien. C'est bien qu'il n'y ait pas de miracle, bien que l'on ne nous offre rien, bien d'avoir donné tout ce que nous avions, tout est bien, en somme... Mais moi, je me trouve bien mal à l'aise... Tu es un cher Maître, un saint Maître, mais pour la vie matérielle... tu ne vaux rien" dit Judas sans aigreur, comme s'il faisait des observations à un bon frère qui se glorifie même de sa bonté imprévoyante.       

Et Jésus, en souriant, lui répond :       

"C'est ma plus grande qualité d'être un homme qui ne vaut rien pour la vie matérielle... Et je répète qu'il est bien d'être sans la moindre piécette."  

Il a un sourire lumineux.

 351.2 – La barque racle le fond et s'arrête. Ils en descendent pendant que l'autre barque accoste. Jésus, avec Judas, Thomas, Jude et Jacques, Philippe et Barthélemy, se dirige vers la maison...       

Pierre débarque de l'autre avec Mathieu, les fils de Zébédée, Simon le Zélote et André. Mais alors que tous se mettent en marche, Pierre reste sur la rive à parler avec les passeurs qui les ont conduits, et que peut-être il connaît, et puis il les aide à repartir. Ensuite il remet son vêtement long et remonte la plage pour aller à la maison.   

 351.3 – Pendant qu'il traverse la place du marché, deux hommes viennent à sa rencontre et l'arrêtent en disant :        

"Écoute, Simon de Jonas."        

"J'écoute. Que voulez-vous ?"  

"Ton Maître, seulement parce qu'il est tel, paie-t-il ou ne paie-t-il pas les deux drachmes dues au Temple ?"    

"Bien sûr qu'il les paie ! Pourquoi ne les paierait-il pas ?"  

"Mais... parce qu'il se dit le Fils de Dieu et..."

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402> "Et il l'est, réplique avec décision Pierre déjà rouge d'indignation. Et il dit pour finir : Pourtant, comme il est un fils de la Loi, et le meilleur fils de la Loi, il paie ses drachmes comme tout israélite..."     

"Il n'y paraît pas. On nous a dit qu'il ne le fait pas et nous Lui conseillons de le faire."         

"Hum ! grommelle Pierre dont la patience est presque à bout. Hum !... Mon Maître n'a pas besoin de vos conseils. Allez en paix, et dites à ceux qui vous envoient que les drachmes seront payées à la première occasion."

"Payées à la première occasion !... Pourquoi pas tout de suite ? Qui nous assure qu'il le fera, s'il est toujours çà et là, sans but ?"       

"Pas tout de suite parce que, pour le moment, il ne possède pas la moindre piécette. Vous pourriez le presser et il n'en sortirait pas la moindre monnaie. Nous sommes tous sans argent, parce que nous, qui ne sommes pas des pharisiens, qui ne sommes pas des scribes, qui ne sommes pas des sadducéens, qui ne sommes pas riches, qui ne sommes pas des espions, qui ne sommes pas des aspics, nous avons coutume de donner aux pauvres ce que nous avons, au nom de sa doctrine. Avez-vous compris ? Et pour l'instant, nous avons tout donné, et tant que le Très-Haut n'y pense pas, nous pouvons mourir de faim ou nous mettre à quêter au coin de la rue. Dites aussi cela à ceux qui disent de Lui qu'il est un bambocheur. Adieu !" 

Et il les laisse en plan et s'en va en bougonnant tout rouge de colère.      

 351.4 – Il entre dans la maison et monte dans la pièce du haut où se trouve Jésus qui écoute quelqu'un qui le prie d'aller dans une maison sur la montagne derrière Magdala, où il y a quelqu'un qui meurt.     

Jésus congédie l'homme en promettant d'y aller sans tarder et, après son départ, il s'adresse à Pierre qui est assis pensif dans un coin et il lui dit :

"Qu'en dis-tu, Simon ? Régulièrement les rois de la terre, de qui reçoivent-ils les tributs et l'impôt ? De leurs propres enfants ou des étrangers ?"        

Pierre sursaute et il dit :

"Comment sais-tu, Seigneur, ce que je dois te dire ?"          

Jésus sourit en ayant l'air de dire : "Laisse tomber" puis il dit :     

"Réponds à ce que je te demande."      

"Des étrangers, Seigneur."        

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403> "Donc les enfants en sont exempts, comme de fait il est juste. Car un enfant est du sang et de la maison de son père et il ne doit payer à son père que le tribut de l'amour et de l'obéissance. Donc Moi, Fils du Père, je ne devrais pas payer le tribut au Temple qui est la maison du Père. Tu leur as bien répondu. Mais comme il y a une différence entre toi et eux, celle-ci : toi, tu crois que je suis le Fils de Dieu, et eux, comme ceux qui les ont envoyés, ne le croient pas, aussi, pour ne pas les scandaliser, je vais payer le tribut, et tout de suite pendant qu'ils sont encore sur la place pour le recevoir."     

"Et, avec quoi, si nous n'avons pas la moindre piécette ?" demande Judas qui s'est approché avec les autres. "Tu vois s'il est nécessaire d'avoir quelque chose ?"     

"Nous allons nous le faire prêter par le maître de maison
[1]" dit Philippe.

Jésus fait signe de la main de se taire et il dit :          

 "Simon de Jonas, va au rivage et jette, le plus loin que tu pourras, un filin muni d'un solide hameçon. Et dès que le poisson va mordre, tire à toi le filin. Ce sera un gros poisson. Sur la rive, ouvre-lui la bouche, tu y trouveras un statère [2]. Prends-le. Rejoins ces deux et paie pour toi et pour Moi. Puis apporte le poisson. Nous le ferons rôtir et Thomas[3] nous fera la charité d'un peu de pain. Nous mangerons et nous irons tout de suite trouver celui qui se meurt. Jacques et André, préparez les barques. Nous irons avec elles à Magdala et, le soir, nous reviendrons à pied pour ne pas empêcher de pêcher Zébédée et le beau-frère de Simon."    

 351.5 – Pierre s'en va et on le voit peu après sur la rive, qui monte sur un petit bateau qui est à l'eau. Il jette un filin fin et solide, garni d'un petit caillou ou de plomb vers le bout et qui se termine par le fil fin de la ligne proprement dite. Les eaux du lac s'ouvrent avec des éclats argentés quand le poids y plonge, et puis tout redevient tranquille pendant que l'eau revient au calme en faisant des cercles concentriques...      

Mais après un moment, le filin qui était lâche dans les mains de Pierre se tend et vibre... Pierre tire, tire, tire, alors que la corde subit des secousses de plus en plus énergiques. À la fin, il donne une saccade et le filin vole avec sa proie qui voltige en l'air en faisant un arc au-dessus de la tête du pêcheur et puis s'abat sur le sable jaunâtre où il se contorsionne par la souffrance de l'hameçon qui lui fend le palais et de l'asphyxie qui commence.          

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404> C'est un magnifique poisson, gros comme un turbot et qui pèse au moins trois kilos. Pierre enlève l'hameçon de ses lèvres charnues, lui enfonce son gros doigt dans la gueule, et il en sort une grosse pièce d'argent. Il la lève entre le pouce et l'index pour la montrer au Maître qui se trouve sur le parapet de la terrasse, puis il ramasse le filin, l'enroule, prend le poisson et court vers la place.          

Les apôtres sont stupéfaits... Jésus sourit et il dit :  

"Et ainsi nous aurons supprimé un scandale..."       

 351.6 – Pierre rentre :     

"Ils allaient venir ici, et avec Éli, le pharisien. J'ai essayé d'être gentil comme une jeune fille et je les ai appelés en disant : "Hé ! envoyés du Fisc ! Prenez ! Cela vaut quatre drachmes, n'est-ce pas ? Deux pour le Maître et deux pour moi. Et nous sommes quittes, n’est-ce pas ? Au revoir et spécialement à toi, cher ami, dans la vallée de Josaphat"
[4].          

Ils se sont fâchés parce que j'ai dit "Fisc". "Nous appartenons au Temple et non au Fisc". "Vous percevez les taxes comme les gabelous. Pour moi tout percepteur appartient au fisc" ai-je répondu. Mais Éli m'a dit : "Insolent ! Tu me souhaites la mort ?" "Non, ami ! Pas du tout. Je te souhaite un heureux voyage vers la vallée de Josaphat : Tu ne vas pas pour la Pâque à Jérusalem ? Nous pourrons donc nous rencontrer là, ami". "Je ne le désire pas, et je ne veux pas que tu te permettes de me dire ton ami". "En effet, c'est trop d'honneur" lui ai-je répondu. Et je suis parti. Le plus beau, c'est qu'il y avait la moitié de Capharnaüm pour voir que j'ai payé pour Toi et pour moi. Et ce vieux serpent ne pourra plus rien dire."



Les apôtres ont dû tous rire pour le récit et la mimique de Pierre. Jésus voulait rester impassible, mais pourtant il esquisse un léger sourire quand il dit :        

"Tu es pire que la moutarde" et il dit pour finir : "Cuisez le poisson et faisons vite. Au crépuscule je veux être revenu ici."   

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Fiche mise à jour le 15/11/23.

 



[1] Thomas de Capharnaüm, différent de Thomas l’apôtre.          

[2] Un sicle = quatre drachmes. Voir la note sur les monnaies.   

[3] Thomas, le maître de maison, cf. note n° 1.      

[4] Vallée mythique où Dieu, selon le prophète Joël, jugera les nations assemblées à la fin des temps. (Joël 4,2 et 12).