"L'Évangile tel qu'il m'a
été révélé" |
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du Tome Traduction automatique de
cette fiche : Commentaires du chapitre 217. |
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La mention perdue est retrouvée dans
Maria Valtorta. L’épisode des épis arrachés par les apôtres affamés est
rapporté par Matthieu, Marc et Luc. Dans la Vulgate, Luc mentionne un détail qui
a disparu rapidement des bibles tant il était incompréhensible et obscur.
Seules les bibles protestantes le restaurèrent sans l’expliciter. Le sabbat «second
premier». Maria Valtorta ne donne pas d'explication directe à la formule
de Luc, «un sabbat second premier» (Luc 6,1) qui intrigue tant les biblistes
depuis vingt siècles. Saint Jérôme rapporte qu'avant interrogé à ce sujet
Grégoire de Naziance, il lui avoua «qu'il n'avait rien à répondre qui put le
satisfaire». Cette expression sabbat
second premier semble indiquer un moment précis de l'année liturgique, et
beaucoup ont pensé que c'était en relation avec la Pâque. Mais alors pourquoi
pas avec la Pâque supplémentaire[3] ? La chronologie
valtortienne semble fournir un indice déterminant : d'après les
descriptions de la mystique, cet épisode des épis volés se déroule sans
conteste le samedi 6 mai 28, soit deux semaines avant la Pentecôte (ou la
fête des moissons, aussi appelée fête des Semaines - Chavouoth), et qui eut
lieu le samedi 20 mai cette année-là. Or ce samedi 6 mai 28 se trouve être le
premier sabbat après la seconde Pâque. Pour ma part l'interprétation s'impose
donc ici d'évidence. Mais laissons aux exégètes le soin d'en discuter et de
conclure... L’explication nous semble, à nous aussi, d’évidence. En voilà
les raisons. Les sept raisons qui valident
l’hypothèse. 1 – L’hypothèse est fondée par les Écritures : la seconde
Pâque est effectivement codifiée par le livre des Nombres 9,10-12 : Parle aux fils d’Israël. Tu diras : Quiconque, parmi vous ou
dans les générations futures, sera rendu impur par le contact d’un mort, ou
se trouvera en voyage au loin, célébrera néanmoins la Pâque pour le Seigneur.
C’est le deuxième mois qu’ils la célébreront, le quatorzième jour, au coucher
du soleil. 2 – Elle est fondée
liturgiquement : avec Shavouot et Soukkot, Pâque (Pessah) est l’une des
trois fêtes de pèlerinage des juifs au Temple de Jérusalem et la première
d’entre elles (Cf. Exode
23,14-17 et Deutéronome
16,1-16.). Je demandais un jour, écrit Jérôme, à Grégoire
de Naziance, qui était mon maître, ce que voulait dire saint Luc par ces
paroles : «Une fête seconde première.» — «Je vous l'apprendrai à l'église,»
me répliqua-t-il en se raillant; «car parmi les acclamations de tout le monde
si vous demeurez seul dans le silence, au moins vous passerez seul pour un
ignorant.» Il est en effet très aisé de surprendre par une facilité de
langage un peuple simple qui admire ce qu'il n'entend point[4]. 4 – Elle est fondée intellectuellement :
de nombreuses hypothèses ont effectivement fleuri pour tenter d’expliquer
l’incompréhensible «sabbat second premier». Elles s’appuient presque toutes
sur une explication qui n’est pas cohérente avec la liturgie hébraïque ou son
calendrier, les seuls qui avaient court au moment où se déroule cet épisode. D’autres détails fondent l’authenticité
de la scène. Si les apôtres sont affamés, c’est qu’ils sont
chassés de partout contre le devoir d’hospitalité régnant en Palestine[5]. L’étrange figuier final. À la fin de l’épisode, les apôtres affamés se
restaurent avec les fruits épineux du figuier d’Inde (fichi d’India). Nous le connaissons sous le
nom de figuier de Barbarie, un
cactus importé d’Amérique par Christophe Colomb. Il aurait envahi depuis le
bassin méditerranéen et d’autres contrées. Il s’agirait donc d’un
anachronisme grossier commis par Maria Valtorta. Conclusion. Outre les éléments d’authenticité que l’on
retrouve dans cet épisode comme dans d’autres, outre les connaissances rares
qui restent cependant à valider, l’épisode des épis arrachés se remarque par l’hypothèse
que Jean-François Lavère formule dans sa publication. |
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[2] L’énigme Valtorta, Tome 2, page 206.
[3] La Pâque
supplémentaire est prévue dans Nombres 9,10-11, et il est question en EMV
566.17.
[4] Jérôme
de Stridon, Traité des devoirs des prêtres et des obligations des
solitaires, partie 1, à Népotien.
[5] Voir
l’exemple d’Abraham accueillant les voyageurs (Genèse 18,2-5) ou la
prescription d’Isaïe 58,7).
[6] Voir EMV 46.14 ou la fiche
sur le sujet.