"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta

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  3.202. - Un rimprovero a Giuda Iscariota e l'arrivo dei contadini di Giocana.

 2.202. - At the Temple on the Eve of Passover.

 3.202 - Judas Iscariote es reprendido. Llegada de los campesinos de Jocanán.

 4.242 - Am Abend vor Ostern im Tempel.


jeudi 30 mars 28
(17 Nissan 3788)   
Jérusalem, au Temple


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Ancienne édition : Tome 3, chapitre 63.
Nouvelle édition : Tome 3, chapitre 202.

202
Reproche adressé à Judas et arrivée des paysans de Yokhanan (Giocana).

Le mercredi 27 juin 1945.

329>  202.1 – La veille de Pâque. Seul avec ses disciples car les femmes ne sont pas avec le groupe, Jésus attend le retour de Pierre qui a emmené l'agneau pascal à son sacrifice. Pendant qu'ils attendent et que Jésus parle à l'enfant de Salomon[1], voilà Judas qui traverse la grande cour. Il est avec un groupe de jeunes et il parle avec de grands gestes grandiloquents, en prenant des poses inspirées. Son manteau ne cesse de s'agiter et lui se drape avec des poses savantes... Je crois que Cicéron n'était pas plus pompeux quand il prononçait ses discours...       

"Regarde là-bas Judas !" dit Thaddée.

"Il est avec un groupe de saforim
[2]" observe Philippe.         

Et Thomas dit :    

"Je vais écouter ce qu'il dit" et il va sans attendre que Jésus exprime son refus prévisible. 

Jésus... oh ! quel visage a Jésus ! Il exprime une vraie souffrance et un sévère jugement. Marziam, qui le regardait jusqu'alors pendant qu'avec douceur et une légère tristesse il lui parlait du grand roi d'Israël, voit ce changement et s'en épouvante presque. Il secoue la main de Jésus pour le rappeler à lui et il dit : 

"Ne regarde pas ! Ne regarde pas ! Regarde vers moi qui t'aime bien."...

 202.2 – Thomas réussit à rejoindre Judas sans être vu de lui et le suit pendant quelques pas. Je ne sais ce qu'il lui entend dire. Je sais qu'il pousse à l'improviste une exclamation de tonnerre qui fait se retourner plusieurs personnes et spécialement Judas qui devient blême de rage :       

"Mais que de rabbins a Israël ! Je me félicite avec toi, nouvelle lumière de sagesse !"   

"Je ne suis pas une pierre, mais une éponge, et j'absorbe. Et quand le désir de ceux qui sont affamés de sagesse le réclame, voilà que je me presse pour me donner avec tous mes sucs vitaux."     

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330> La parole de Judas est ampoulée et méprisante.       

"Tu sembles un écho fidèle. Mais l'écho, pour subsister, doit rester près de la Voix. Autrement il meurt, ami. Toi, il me semble que tu t'en éloignes. Il est là. Tu ne viens pas ?"

Judas devient de toutes les couleurs avec le visage haineux et répugnant de ses pires moments. Mais il se domine et il dit :   

"Je vous salue, amis. Me voici avec toi, Thomas, mon cher ami. Allons tout de suite vers le Maître. Je ne savais pas qu'il était au Temple. Si je l'avais su, je me serais mis à sa recherche." 

Et il passe le bras au cou de Thomas, comme s'il avait pour lui une grande affection.   

Mais Thomas, tranquille mais pas niais, ne se laisse pas embobiner par ces protestations... et il demande, quelque peu sournoisement :         

"Comment ? Tu ne sais pas que c'est Pâque ? Et tu penses que le Maître n'est pas fidèle à la Loi ?"        

"Oh ! jamais ! Mais l'an passé, il se montrait, il parlait... Je me souviens justement de ce jour. Il m'a attiré par sa violence royale... Maintenant... il me semble être quelqu'un qui a perdu sa vigueur. Ne te semble-t-il pas ?"    

"À moi, non. Il me semble quelqu'un qui a perdu confiance."        

"En sa mission, voilà, tu dis bien."      

"Non, tu comprends mal. Il a perdu confiance dans les hommes. Et tu es un de ceux qui y contribuent. Honte à toi !" 

Thomas ne rit plus ! Il est sombre, et son "honte à toi" est cinglant comme un coup de fouet.      

"Attention à tes paroles !" dit l'Iscariote menaçant. 

"Attention à ta conduite. Ici, nous sommes deux juifs, sans témoins et c'est pour cela que je parle et je te redis : "Honte à toi !" Et maintenant tais-toi. Ne fais pas le tragique ni le pleurnicheur, car autrement je parle devant tous.        
 202.3 – Voilà le Maître là-bas et les compagnons. Remets-toi."    

"La paix à toi, Maître..." 

"La paix à toi, Judas de Simon."          

"Il m'est si doux de te trouver ici... J'aurais à te parler..."   

"Parle."      

"Tu sais... je voulais te dire... Ne peux-tu m'entendre à part ?"      

"Tu es parmi les compagnons."

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331> "Mais je voulais te parler à Toi seul"     

"À Béthanie, je suis seul avec qui me veut et me cherche, mais tu ne me cherches pas. Tu me fuis..."       

"Non, Maître, tu ne peux pas le dire." 

"Pourquoi hier as-tu offensé Simon et Moi avec lui, et avec nous Joseph d'Arimathie, tes compagnons, et ma Mère et les autres ?" 

"Moi ? Mais je ne vous ai pas vus !"     

"Tu n'as pas voulu nous voir. Pourquoi n'es-tu pas venu comme c'était convenu afin de bénir le Seigneur pour un innocent accueilli dans la Loi ? Réponds ! Tu n'as même pas éprouvé le besoin de prévenir que tu ne serais pas venu."

"Voici mon père !" crie Marziam qui aperçoit Pierre de retour avec son agneau égorgé, éventré, enveloppé dans sa peau. "Oh ! avec lui, il y a Michée et les autres ! J'y vais, je puis aller à leur rencontre pour avoir des nouvelles du vieux père ?"       

"Va, fils" dit Jésus en le caressant et il ajoute en touchant l'épaule de Jean d'En-Dor : 

"Je t'en prie, accompagne-le et... retiens- les un peu."        

Il se tourne de nouveau vers Judas : "Réponds donc ! J'attends." 

"Maître... une nécessité imprévue... inéluctable... J'en ai souffert... mais..."        

"Mais, il n'y avait pas dans tout Jérusalem quelqu'un qui pût apporter ton excuse, en admettant que tu en avais une ? Et c'était déjà une faute. Je te rappelle que récemment un homme s'est dispensé d'ensevelir son père pour me suivre, et que mes frères ont, au milieu des anathèmes, quitté la maison paternelle pour me suivre, et que Simon et Thomas et avec eux André, Jacques, Jean, Philippe et Nathanaël ont quitté leurs familles, et Simon le Cananéen sa fortune pour me la donner, et Matthieu le péché pour me suivre. Et je pourrais continuer en te citant cent noms. Il en est qui ont quitté la vie, la vie elle-même, pour me suivre au Royaume des Cieux. Mais, puisque tu manques à ce point de générosité, sois au moins poli. Tu n'as pas la charité, mais respecte au moins les convenances. Imite, puisqu'ils te plaisent, les pharisiens faux qui me trahissent, qui nous trahissent en se montrant polis. Ton devoir était de te réserver pour nous hier, pour ne pas offenser Pierre et j'exige qu'il soit respecté de tous. Mais au moins tu devais prévenir."  

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332> "Je me suis trompé.          
 202.4 – Mais maintenant je suis venu exprès à ta recherche pour te dire que, toujours pour la même raison, je ne puis venir demain. Tu sais... J'ai des amis de mon père et je..."        

"Assez. Va donc avec eux. Adieu."        

"Maître... Tu es en colère contre moi ? Tu m'as dit que tu me servirais de père... Je suis un étourdi, mais un père pardonne..."

"Je te pardonne, oui. Mais va-t-en. Ne fais pas attendre plus longtemps les amis de ton père, comme moi je ne fais pas attendre davantage les amis du saint Jonas
[3]."      

"Quand quitteras-tu Béthanie ?"         

"À la fin des Azymes. Adieu."   

Jésus tourne le dos et va vers les paysans qui sont en extase devant Marziam si différent. Il fait quelques pas et puis s'arrête à cause de la réflexion de Thomas :   

"Par
Jéhovah ![4] Il voulait te voir dans ta violence royale ! Tu l'as servi… !"        

"Je vous prie d'oublier tous l'incident, comme je m'efforce de le faire moi-même. Et je vous ordonne le silence avec Simon de Jonas, Jean d'En-Dor et le petit. Pour des motifs que votre intelligence est en mesure de comprendre, il convient de ne pas les contrister ni les scandaliser. Et, silence à Béthanie, avec les femmes. Il y a ma Mère. Souvenez-vous-en."      

"Sois tranquille, Maître."

"Nous ferons tout pour réparer."         

"Et pour te consoler, oui" disent tous ceux qui sont là.       

"Merci...    
 202.5 – Oh ! La paix à vous tous. Isaac vous a trouvés. J'en suis heureux. Jouissez en paix de votre Pâque. Mes bergers seront autant de bons frères avec vous. Isaac, avant qu'ils ne partent, amène-les-Moi. Je veux les bénir encore. Avez-vous vu l'enfant ?"

"Oh ! Maître, comme il est bien ! Sa santé est déjà plus florissante ! Oh ! nous le dirons au vieux père. Comme il en sera heureux ! Ce juste nous a dit que maintenant Yabeç est son fils... C'est providentiel ! Nous dirons tout, tout."        

"Et aussi que je suis fils de la Loi. Et que j'en suis heureux. Et que je pense toujours à lui. Qu'il ne pleure pas pour moi ni pour maman. Elle m'est toute proche et elle est un ange pour lui également et qu'on l'aura aussi à l'heure de la mort. Si Jésus aura déjà ouvert les portes des Cieux, voici alors que maman, plus belle qu'un ange, viendra à la rencontre du vieux père et le conduira à Jésus. Il l'a dit, Lui. Vous le lui direz ? Saurez-vous bien le dire ?"

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333> "Oui, Yabeç."         

"Non, maintenant je m'appelle Marziam. Ce nom c'est la Mère du Seigneur qui me l'a donné. C'est comme si on disait son nom. Elle m'aime tant. Elle me met au lit tous les soirs et me fait dire les prières qu'elle faisait dire à son Enfant. Et puis, elle m'éveille par un baiser, et elle m'habille, et m'enseigne tant de choses. Et Lui aussi. Mais elles pénètrent si doucement à l'intérieur qu'on apprend sans peine. Mon Maître !!!"   

L'enfant se serre contre Jésus dans un tel mouvement d'adoration que son expression vous émeut.



"Oui, vous direz tout cela et aussi que le vieil homme ne perde pas l'espoir. Cet ange prie pour lui, et Moi, je le bénis. Vous aussi, je vous bénis. Allez. La paix soit avec vous."    

Les groupes se séparent, chacun allant de son côté. 

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Fiche mise à jour le 17/01/2024.

 



[1] Peut-être celui de Salomon, le passeur.

[2] Saforim (sopherîms) : scribes.   

[3] Jonas d’Esdrelon.           

[4] Geovà dans le texte original. Voir la prononciation du Nom divin.