Le lundi 30 avril
1945
490/491> 150.1 – Jésus est seul. Il marche
rapidement sur la grand-route proche de Nazareth et
il entre dans la ville en se dirigeant vers la maison; Quand il en est
proche, il voit la
Mère qui de son côté va à la maison avec, à côté d'elle, son
neveu Simon
chargé de bois sec. Il appelle :
"Maman !"
Marie se retourne en s'écriant :
"Oh ! mon Fils bien aimé !" et les deux courent
l'un vers l'autre pendant que Simon, après avoir jeté son bois par terre,
imite Marie, en allant vers son cousin qu'il salue cordialement.
"Maman, je suis venu. Es-tu contente maintenant?"
"Tellement, mon Fils. Mais... si c'est seulement à ma prière que tu l'as
fait, je te dis qu'il ne m'est pas permis, ni à Toi, de suivre le sang plutôt
que la mission."
"Non, Maman. Je suis venu aussi pour d'autres choses."
"C'est donc bien vrai, mon Fils? Je croyais, je voulais croire que
c’étaient des paroles mensongères et que tu n'étais pas haï à ce
point..."
Il y a des larmes dans la voix et les yeux de Marie.
"Ne pleure pas, Maman. Ne me donne pas cette douleur. J'ai besoin de ton
sourire."
"Oui, Fils, oui ! C'est vrai. Tu vois tant de visages durs et hostiles
que tu as besoin de tant d'amour et de sourire. Mais ici vois-tu, il y a
quelqu'un qui t'aime pour tous..."
Marie, qui s'appuie légèrement à son Fils qui la tient par les épaules,
marche lentement vers la maison et elle essaye de sourire pour effacer toute
peine du cœur de Jésus. Simon a repris son fardeau et marche à côté de Jésus.
"Tu es pâle, Maman. Ils t'ont donné beaucoup de peine ? As-tu été
malade ? Es-tu trop fatiguée ?"
"Non, Fils, non. Je n'ai aucune peine que celle de te voir au loin et
pas aimé. Mais ici, avec moi, ils sont très bons. Je ne parle même pas de Marie
et d'Alphée : tu sais ce qu'ils sont. Mais même Simon, tu vois comme
il est bon ? C'est toujours ainsi. Il m'a rendu service, ces mois-ci.
Maintenant, il m'approvisionne de bois . Il est si bon. Et même Joseph, sais-tu ? Tant de pensées délicates pour leur
Marie."
"Dieu te bénisse, Simon, et qu'Il bénisse aussi Joseph. Que vous ne
m'aimiez pas encore comme Messie, je vous le pardonne. Oh ! à l'amour du
Christ que je suis, vous y viendrez, mais comment pourrais-je vous pardonner
de ne pas l'aimer, elle ?"
"Aimer Marie, c'est juste et c'est la paix, Jésus. Mais Toi aussi, tu es
aimé... seulement, voilà, nous avons trop de craintes pour Toi."
"Oui, vous m'aimez humainement. Vous viendrez à l'autre
amour."
"Mais, Toi aussi, mon Fils, tu es pâle et amaigri."
"Oui, tu sembles plus âgé. Je le vois moi aussi" observe Simon.
150.2 – Ils entrent dans la maison et
Simon, après avoir mis son bois en place, se retire discrètement.
"Fils, maintenant que nous sommes seuls, dis-moi la vérité, toute
entière. Pourquoi t'ont-ils chassé ?"
Marie parle, les mains sur les épaules de son Jésus et elle fixe son visage
amaigri.
Jésus a un sourire doux et las :
"Parce que je cherchais à amener l'homme à l'honnêteté, à la justice, à
la vraie religion."
"Mais qui t'accuse ? Le peuple ?"
"Non, Mère. Les pharisiens et les scribes, à l'exception de quelques
justes qui se trouvent parmi eux."
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de page.
492> "Mais,
qu'as-tu fait pour t'attirer leurs accusations ?"
"J'ai dit la vérité. Ne sais-tu pas que c'est la plus grande faute
auprès des hommes ?"
"Et qu'est-ce qu'ils ont pu dire pour justifier leurs
accusations ?"
"Des mensonges. Ceux que tu connais et d'autres encore."
"Dis-les à ta Maman. Ta douleur,
mets-la toute entière dans mon sein. Un sein de mère est habitué à la douleur
et il est heureux de la consumer pour l'enlever du cœur de son fils.
Donne-moi ta douleur, Jésus. Mets-toi ici comme quand tu étais tout petit, et
dépose toute ton amertume."
Jésus s'assoit sur un petit banc aux pieds de sa Mère et raconte tous ces
mois de Judée, sans rancœur, mais sans voile.
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