Vision du mercredi 20 décembre 1944
264> Je vois Jésus entrer avec sa Maman dans la pièce - comment dire ? - la salle à manger
de Nazareth.
Jésus à 12 ans.
Illustration de Lorenzo
Ferri,
réalisée sous les indications de Maria Valtorta.
© CEV.
Jésus est un bel enfant de douze ans,
grand, bien formé, fort sans être gras. Il
semble plus âgé qu'il ne l'est, à cause de sa complexion. Il est déjà assez
grand, pour atteindre l'épaule de sa maman . Il a encore le visage arrondi et rosé de Jésus enfant,
visage qui, par la suite avec la jeunesse et l'âge viril, s'amincira et
prendra une couleur sans couleur, de certains albâtres délicats à peine
teintés de jaune rosé.
Les yeux, les yeux aussi sont encore des yeux d'enfant. De grands yeux, bien ouverts, avec une étincelle de gaieté dans le
sérieux du regard. Plus tard, ils ne seront plus aussi grands ouverts... Les paupières
les fermeront à demi, pour voiler la trop grande perversité du monde au Pur,
au Saint.
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265> Ce ne sera qu'au moment des miracles, qu'ils seront ouverts
et étincelants, plus encore que maintenant... pour chasser les démons et la
mort, pour guérir les maladies du corps et de l'âme. Ils n'auront plus
désormais avec cette étincelle de gaieté mêlée au sérieux du regard... La
mort et le péché lui seront toujours plus présents et proches et avec eux la
connaissance vécue de l'inutilité de son sacrifice à cause des oppositions
volontaires de l'homme. Ce n'est que dans de très rares moments de joie et
parce qu'il se trouvera avec des âmes rachetées, spécialement avec des êtres
purs, des enfants surtout, que cette ambiance fera briller de joie son saint
regard plein de bonté.
Mais maintenant il est avec sa Maman, dans sa maison, et en face de lui est Saint Joseph qui lui sourit avec amour, et il y a les cousins qui l'admirent et la tante Marie d'Alphée qui le caresse... Il est heureux. Il a besoin d'amour,
mon Jésus, pour être heureux. Et en ce moment il a cet amour.
Il porte un vêtement souple de laine rouge rubis clair. Il est moelleux parfaitement tissé d'une étoffe fine et serrée.
Au cou, par devant, au bout des manches longues et amples et de l'habit qui
descend jusqu'à terre, court une grecque. Elle n'est pas brodée, mais elle
est tissée en couleur plus foncée sur le rouge clair du vêtement. Il laisse dégagé tout juste, les pieds chaussés de sandales neuves
et bien confectionnées. Ce ne sont plus les semelles habituelles avec leurs
deux courroies croisées. Le vêtement doit être le travail de la Maman, parce
que sa belle-sœur l'admire et le loue. Les beaux cheveux blonds sont déjà de
teinte plus foncée que lorsque Jésus était un tout jeune garçon, avec des
reflets de cuivre dans les volutes que font les boucles en descendant jusqu'au-dessous
des oreilles. Ce ne sont plus les frisures courtes et vaporeuses de
l'enfance. Ce n'est pas encore la chevelure ondulée de l'âge adulte,
descendant jusqu'aux épaules où elle se termine en souples rouleaux, mais les
cheveux ont tendance à s'orienter vers cette couleur et cette forme.
39.5 -
"Voilà notre Fils" dit Marie. En même temps elle lève sa main
droite qui tient la gauche de Jésus. Elle semble le présenter à tous et
confirmer la paternité du Juste qui sourit. Et elle ajoute :
"Bénis-le, Joseph, avant de partir pour Jérusalem. La bénédiction
rituelle n'a pas été nécessaire pour aller à l'école, premier pas de la vie.
Mais maintenant qu'il va au Temple pour être déclaré majeur, fais-le et
bénis-moi avec lui. Ta bénédiction... (Marie étouffe un sanglot) ça lui
donnera la force et à moi le courage de m'en séparer un peu plus..."
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de page.
266>
"Marie, Jésus sera toujours à toi. La formule ne changera pas nos
relations. Je ne te le disputerai pas, ce Fils qui nous est si cher. Personne
ne mérite comme toi de le guider dans la vie, ô ma Sainte."
Marie se penche, prend la main de Joseph et l'embrasse. C'est l'épouse, et
combien affectueuse et respectueuse pour son compagnon !
Joseph accueille avec dignité ce signe de respect et d'amour,
mais ensuite il lève cette main qu'elle vient de baiser, la met
sur la tête de son épouse et lui dit : "Oui, je te bénis, Bénie, et
Jésus avec toi. Venez, mes seules joies, mon honneur et le but de ma
vie." Joseph est solennel. Étendant les bras, les paumes tournées vers
la terre, sur les deux têtes inclinées, également blondes et saintes, il
prononce la bénédiction :
"Que le Seigneur vous garde et vous bénisse. Qu'il ait pitié de vous et
vous donne la paix. Que le Seigneur vous donne sa bénédiction."
Et puis il dit:
39.6 -
"Il est temps, partons. C'est l'heure favorable pour le voyage."
Marie prend une ample couverture de couleur grenat foncé et la drape sur le
corps de son Fils. Comme elle le caresse, en le faisant !
On sort, on ferme, on se met en route. D'autres pèlerins vont dans la même direction. Hors du pays, les femmes se
séparent des hommes. Les enfants vont avec qui ils veulent. Jésus reste avec
la Maman.
Les pèlerins s'en vont, psalmodiant le plus souvent , à travers les
campagnes toutes belles aux plus joyeux jours du printemps. Fraîcheur des
prairies, des blés, des frondaisons où viennent d'éclore les fleurs.
Cantiques des hommes à travers les champs et sur les chemins. Cantiques des
oiseaux énamourés dans les feuillages. Ruisseaux limpides où se mirent les fleurs
des rives. Agneaux bondissants auprès de leurs mères... Paix et joie sous le
plus beau ciel d'avril .
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