Catéchèse du vendredi
9 juin 1944
235> 35.7 -
Jésus dit :
"Ainsi se termine toute cette série de visions. Sans vouloir
contredire les hommes de science pointilleux, ma Mère et moi avons continué à
te montrer les scènes qui ont précédé, accompagné et suivi mon arrivée en ce
monde, non pour elles-mêmes, car elles sont suffisamment connues, mais surtout
parce qu’elles ont été déformées par des éléments surajoutés au cours des
siècles.
236> Cette façon qu’ont
les hommes de voir les choses sous prétexte de rendre davantage gloire à Dieu
– cette raison leur vaut d’être pardonnés – rend irréel ce qu’il aurait été
si beau de laisser réel. Parce que mon Humanité et celle de Marie ne sortent
pas amoindries, et de même ma Divinité et la Majesté du Père et l'Amour de la
Trinité Très Sainte de cette façon de voir les choses en leur réalité, mais,
au contraire, les mérites de ma Mère et mon humilité parfaite en
resplendissent et tout aussi bien la toute puissante bonté de l'Éternel
Seigneur.
Mais nous t'avons montré ces scènes pour pouvoir appliquer à
toi-même et aux autres le sens surnaturel qui en découle et vous le donner
comme règle de vie.
Le Décalogue, c'est la Loi. Mon Évangile, c'est la Doctrine qui vous rend
plus claire cette Loi et plus aimable à la suivre. Il suffirait de cette Loi
et de cette Doctrine pour faire des hommes des saints.
Mais vous êtes tellement empêtrés par votre humanité, qui domine exagérément
en vous l'esprit, que vous ne pouvez suivre ces chemins qu'ils vous indiquent
et vous tombez, ou bien vous vous arrêtez, découragés. Vous vous dites à
vous-mêmes et à ceux qui voudraient vous faire progresser en citant les
exemples de l'Évangile : "Mais Jésus,
mais Marie, mais Joseph (et ainsi de suite pour les saints) n'étaient pas comme
nous : ils étaient forts. Ils ont été tout de suite consolés dans leurs
douleurs et même en ce peu de douleurs qu'ils ont supporté. Ils ne sentaient
pas les passions. C'était déjà des êtres étrangers à la terre".
Ce peu de douleur ! Hors d'atteinte des passions !
35.8 -
La douleur a été pour nous l'amie fidèle. Elle eut tous les aspects et noms
les plus différents.
Les passions.., N'employez pas des mots mal appropriés en appelant
"passions " les vices qui vous égarent, Appelez-les carrément
"vices", et capitaux par-dessus le marché.
Ceux-là ce n'est pas dit que nous les ignorions. Nous avions des yeux et des
oreilles pour voir et entendre, et Satan faisait miroiter ces vices devant
nous et autour de nous, en les montrant en action avec leur ordure, ou en
nous tentant par ses insinuations. Mais, la volonté étant tendue dans
l'intention d'être agréables à Dieu, cette ordure et ces insinuations, au
lieu d'atteindre le but que Satan se proposait, amenaient l'effet contraire.
Et plus il s'acharnait, et plus nous nous réfugiions dans la lumière de Dieu
par dégoût des ténèbres fangeuses qu'il présentait à nos yeux du corps et de
l'esprit.
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237>
Mais, les passions - au sens
philosophique - nous ne les ignorions pas en nous. Nous avons aimé
notre patrie, notre petite ville de Nazareth, plus que les autres cités de la
Palestine. Nous avons senti des sentiments d'affection pour notre maison,
pour les parents, pour les amis. Pourquoi n'aurions-nous pas dû les
éprouver ? Mais nous ne nous en sommes pas rendus
esclaves parce que rien ne pouvait nous être un maître en dehors de Dieu. Mais nous nous en sommes faits de bons compagnons.
Ma Mère a poussé un cri de joie quand, après environ quatre ans, elle est
retournée à Nazareth, quand elle est rentrée dans sa maison, quand elle a
embrassé les murs où son "Oui" a ouvert son sein pour recevoir le
Germe de Dieu. Joseph a salué avec joie ses parents et ses neveux
,
augmentés en nombre et grandis. Il a joui de constater que ses concitoyens se
souvenaient de lui et tout de suite ils le demandaient pour sa compétence.
J'ai été sensible aux amitiés et j'ai souffert comme d'une crucifixion
morale, de la trahison de Judas.
Et, pour autant, ni ma Mère ni Joseph n'ont fait passer leur amour pour la
maison et les parents avant la volonté de Dieu.
35.9 -
Et moi, je n'ai pas retenu les paroles, quand il fallait les dire,
susceptibles de m'attirer soit la haine des Hébreux, soit l'animosité de
Judas. Je savais — et j'aurais pu le faire — que l'argent aurait suffi pour
l'attacher à moi : non pas à moi Rédempteur, mais à moi riche. Moi qui
ai multiplié les pains, je pouvais faire foisonner l'argent si je l'avais
voulu. Mais je n'étais pas venu pour procurer des satisfactions humaines à
personne. Moins encore à ceux que j'avais appelés. J'avais prêché le
sacrifice, le détachement, une vie chaste, l'humilité de condition. Quel
Maître aurai-je été et quel Juste, si j'avais donné à quelqu'un, parce que
c'était le moyen de le retenir, de l'argent pour flatter sa cupidité et sa
sensualité ?
Dans mon Royaume on devient
"grand" en se faisant "petit". Qui veut être "grand"
aux yeux du monde n'est pas capable de régner dans mon Royaume
.
C'est de la paille pour le lit des démons. Car la grandeur mondaine est en opposition
avec la Loi de Dieu.
Le monde appelle "grands" ceux qui, presque toujours par des moyens
illicites, savent s'emparer des meilleures places.
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238> Pour y arriver ils utilisent le prochain comme un
escabeau sur lequel ils s'élèvent en le foulant aux pieds. Il appelle
"grands" ceux qui, pour régner, savent tuer, tuer moralement ou
physiquement, qui extorquent les places ou conquièrent les pays et
s'enrichissent eux-mêmes en dépouillant autrui des richesses particulières ou
collectives. Souvent le monde donne le titre de "grands" à des
criminels. Non. La "grandeur" n'est pas compatible avec le crime.
Elle réside dans la bonté, l'honnêteté, l'amour, la justice. Voyez vos
"grands" quels fruits empoisonnés ils vous offrent, ils les cueillent dans la perversion démoniaque de leur jardin
intérieur !
35.10
- La dernière vision — puisque je veux en parler et ne pas
m'arrêter à parler d'autre chose qu'il serait inutile de proposer à un monde
qui ne veut pas entendre la vérité qui le concerne — cette dernière vision
éclaire un point particulier cité deux fois dans l'Évangile de Matthieu, une
phrase répétée deux fois : "Lève-toi, prends l'Enfant et sa Mère et
parts en Égypte" (Cf. Matthieu 2,13); "Lève-toi, prends l'Enfant
et la Mère de Celui-ci et regagne le pays d'Israël" (Cf. Matthieu 2,20).
Et tu as vu que Marie était seule, dans sa pièce, avec le Bébé.
Elle est très combattue par ceux qui étant fange et pourriture n'admettent
pas qu'une créature humaine comme eux, puisse être aile et lumière, la virginité de
Marie après l'enfantement et la chasteté de Joseph. Ils sont
déchus en leur âme tellement corrompue, en leur esprit prostitué à la chair,
au point d'être incapables de penser qu'un homme puisse respecter la femme en
voyant en elle l'âme et non la chair et s'élever au point de vivre dans une
atmosphère surnaturelle, désirant non ce qui est charnel, mais ce qui est
divin.
Eh bien, à ces négateurs de la beauté suprême, à ces vers incapables de
devenir papillons, à ces reptiles souillés de la bave de leurs passions,
incapables de comprendre la beauté d'un lys, Moi, je dis que Marie fut et
demeura vierge, et que l'âme seulement fut mariée à Joseph, comme son esprit
fut uniquement uni à l'Esprit de Dieu et par son opération conçut l'Unique
qu'Elle porta : Moi, Jésus Christ, Fils Unique de Dieu et de Marie.
Ce n'est pas une tradition qui a fleuri par la suite à cause d'un amoureux
respect pour la Bienheureuse qui fut ma Mère. C'est une vérité et dès les premiers
temps elle fut connue.
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239>
Matthieu
n'est pas né dans les siècles suivants. Il était contemporain de Marie.
Matthieu n'était pas un pauvre ignorant, un sauvage crédule et susceptible de
croire à une quelconque histoire. C'était un receveur, diriez-vous
maintenant, un gabelou, disions-nous alors. Il savait voir, entendre,
comprendre, distinguer la vérité de l'erreur. Matthieu n'a pas appris les
choses par ouï-dire, par des personnes interposées. Il a recueilli ses
renseignements des lèvres de Marie à laquelle son amour pour le Maître et la
vérité, l'avait engagé à demander des renseignements.
Je ne pense pas que ces négateurs de l'inviolabilité de Marie pensent qu'elle
ait pu mentir. Mes parents eux-mêmes auraient pu la démentir si elle avait eu
d'autres enfants. Jacques, Jude,
Simon et Joseph
étaient des contemporains de Matthieu. Il était donc facile à ce dernier de
confronter les versions s'il avait existé plusieurs versions. Or Matthieu ne
dit jamais : "Lève-toi et prends ta femme". Il dit :
"Prends la Mère de Celui-ci". Il dit d'abord : "Vierge
épousée à Joseph"; "Joseph son époux".
35.11
- Qu'ils ne viennent pas me dire, ces négateurs, que c'était une
manière de parler des Hébreux, comme si le terme de "femme" eût été
infamant. Non, négateurs de la Pureté. Dès les premières paroles de la Bible,
on lit : "...et il s'unira à sa femme" .
Avant la consommation du mariage, on l'appelle "compagne" et après
"femme" à diverses reprises et en plusieurs chapitres. Il en est
ainsi pour les épouses des fils d'Adam .
De même de Sara appelée "femme" d'Abraham : "Sara ta
femme" .
Et : "Prends ta femme et tes deux filles", est-il dit à Lot .
Dans le livre de Ruth est-il écrit : "La Moabite femme de Mahlôn" .
Dans le premier Livre des Rois, on dit "Elqana eut deux femmes" ;
et de plus : "Puis Elqana connut sa femme Anne" ;
et encore "Elle bénit Elqana et la femme de celui-ci"
.
Et, toujours au Livre des Rois, il est dit : "Bethsabée, femme
d'Urie le Hittite, devint femme de David et lui donna un fils" .
Et que lit-on dans le Livre de Tobie, livre d'azur que l'Église vous chante à
vos noces pour vous conseiller d'être saints dans le mariage ? On
lit : "Or quand Tobie accompagné de sa femme et de son fils
arriva... "
et encore : "Tobie réussit à s'enfuir avec son fils et sa femme ".
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240> Et dans les Évangiles, c'est-à-dire
à l'époque du Christ où par conséquent on écrivait en langage moderne -
moderne pour ce temps-là - et où il n'y avait pas lieu par conséquent de
supposer possibles des erreurs de transcription, il est dit précisément dans
Matthieu au chapitre 22 : "...et le premier, ayant pris femme,
mourut et laissa sa femme à son frère" .
Et Marc au chapitre 10 : "qui répudie sa femme"
.
Et Luc appelle Élisabeth femme de Zacharie, quatre fois de suite. Et au
chapitre 8 : "Jeanne, femme de Chouza".
Comme vous le voyez, ce nom n'était pas un vocable proscrit par ceux qui
suivaient les chemins du Seigneur, un vocable impur qu'il ne fallait pas
proférer et encore moins écrire, là où il était question de Dieu et de ses
œuvres admirables. Et l'ange en disant : "l'Enfant et la Mère de
Celui-ci" vous montre que Marie fut la vraie Mère de Jésus sans être la
femme de Joseph. Elle restera toujours la Vierge épouse de Joseph.
Voilà le dernier enseignement de ces visions. C'est une auréole qui resplendit sur la tête de Marie et de Joseph.
La Vierge Inviolée. L'homme chaste et juste. Les deux lys au milieu desquels
j'ai grandi, n'entendant parler que de parfum de pureté.
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