TEXTES DES MESSES.
Missel de saint Pie X en usage à
l’époque.
IMMACULEE
CONCEPTION.
Introït : Isaïe
61,10 | Psaume 29
(hébreu 30), 2.
Collecte : O Dieu, qui par la Conception
Immaculée de la Vierge, avez préparé une digne demeure à votre Fils, nous
vous demandons que, comme en prévision de la mort de ce même Fils, vous l’avez
préservée de toute tache, ainsi purifiés par son intercession, vous nous
accordiez de parvenir à vous. Par le même Jésus Christ ton Fils. "
Lecture : Proverbes
8, 22-35.
Lire les commentaires qu’en fait Dom Guéranger, Abbé de Solesmes, en la solennité.
Graduel : Judith
13, 23 (aujourd’hui verset 18) | 15, 10 | Cantique 4,
7.
Trait : Judith 15, 10 | Psaume 86
(Hébreu 87), 1-3.5 -| Cantique 4,
7.
Évangile : Luc 1,
26-28.
Offertoire : Luc 1, 28.
Secrète : Agrée, Seigneur, ce
sacrifice, instrument du salut, que nous t'offrons en la fête de l'immaculée
conception de la bienheureuse Vierge Marie et, de même que ta grâce, comme
nous le proclamons, la préserva par avance de toute tâche, que son
intercession nous délivre de toute faute. Par N.S.J.C.
Communion : On a proclamé ta
gloire, Marie, car le Tout-Puissant a accompli en toi de grandes choses.
Postcommunion : Puisse le
sacrement que nous avons reçu guérir en nous, Seigneur notre Dieu, les blessures
de cette faute dont, par une grâce sans pareille, tu as préservé la
bienheureuse Marie en sa conception immaculée. Par J.C.N.S.
2ème DIMANCHE DE
L'AVENT.
Introït : Isaïe 30, 30 - Psaume 79 (Hébreu 80), 2.
Collecte : Encourage nos cœurs,
Seigneur, à préparer les voies de ton Fils unique, afin que sa venue nous
donne de te servir d'une âme purifiée. Lui qui étant Dieu...
Epître : Romains 15, 4-13.
Graduel : Psaume 49 (Hébreu 50),
2-3.5.
Alléluia : Psaume 121 (Hébreu 122),
1.
Évangile : Matthieu 11, 2-10.
Offertoire : Psaume 84 (Hébreu 85),
7-8.
Secrète : Laisse-toi fléchir,
Seigneur, par nos humbles prières et par nos offrandes, et puisque nous
n'avons aucun mérite qui puisse plaider pour nous, viens toi-même à notre
secours. Par N.S.J.C.
Communion : Baruch 5, 5 | 4, 36.
Postcommunion : " Rassasiés
par cette nourriture spirituelle, nous te supplions de nous apprendre,
Seigneur, par la participation à ce mystère, l'oubli des choses de la terre
et l'amour des choses du ciel. Par N.S.J.C.
La naissance de la Vierge Marie.
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Dimanche 8 décembre 1946.
Immaculée Conception de Marie.
305> Azarias dit :
Méditons en chantant les gloires de la très sainte Vierge Marie. La messe de cette
festivité n'est qu'un hymne à la puissance de Dieu et à la gloire de Marie.
Pour bien comprendre cette liturgie de lumière et de feu, mettons-nous dans
les sentiments de la Reine et Maîtresse de toutes les créatures qui aiment le
Seigneur.
Reine et Maîtresse ! Des hommes, mais aussi des anges. Il y a des mystères
que vous ignorez, et qu'il ne nous est pas accordé de dévoiler complètement.
Mais il est permis d'en soulever un voile afin que certaines âmes très aimées
puissent en jouir. Je soulève donc pour toi un pan de voile. Une fois cet
obstacle retiré, il te sera accordé de porter ton regard spirituel sur cette
infinie lumière qu'est le ciel; alors, tu comprendras mieux. Regarde, écoute
et sois heureuse.
Quand le péché de Lucifer bouleversa l'ordre
du paradis et précipita dans le désordre les esprits les moins fidèles, une
grande horreur nous frappa tous, comme si quelque chose s'était déchiré,
détruit, sans jamais plus d'espoir de le revoir rétabli. Et c'était bien la
réalité. La pleine charité qui, auparavant, était seule à exister
là-haut, venait de tomber dans un gouffre dont s'exhalaient des puanteurs
d'enfer.
L'absolue charité des anges était détruite, et la Haine était apparue.
Effrayés comme on peut l'être au ciel, nous, les fidèles du Seigneur, nous
pleurions pour la douleur de Dieu et pour son courroux. Nous pleurions sur la
paix outragée du paradis, sur l'ordre violé et sur la fragilité des esprits.
Nous ne nous sentions plus certains d'être impeccables parce que faits de pur
esprit.
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306> Lucifer et ses semblables nous
avaient prouvé que même un ange peut pécher et devenir démon. Nous sentions
que l'orgueil était latent et pouvait se développer en nous. Nous avons
craint que personne, hormis Dieu, ne puisse y résister puisque Lucifer y
avait cédé. Nous tremblions à cause de ces forces obscures car nous ne
pensions pas qu'elles pouvaient nous atteindre, je puis même dire que nous
ignorions qu'elles existaient; et voilà que brutalement elles se révélaient à
nous. Abattus, nous nous demandions avec des élans de lumière : « Mais alors, il
ne sert donc à rien d'être aussi purs? Qui donc donnera à Dieu l'amour qu'il
exige et mérite, si nous aussi sommes capables de pécher? »
Alors, élevant notre contemplation, de l'abîme et
de la désolation, à la Divinité, fixant sa splendeur avec une crainte
jusqu'alors ignorée, nous avons contemplé la seconde révélation de
l'éternelle Pensée. Et si la connaissance de la première a amené le désordre
créé par les orgueilleux qui refusèrent d'adorer la Parole divine,
la seconde a rétabli en nous la paix qui s'était troublée.
Nous avons vu Marie dans la pensée éternelle ! La voir et posséder
cette sagesse qui est réconfort, sécurité et paix, ce fut une seule et même
chose. Nous avons salué notre future Reine par le chant de notre lumière, et
nous l'avons contemplée avec ses perfections gratuites et volontaires. Oh !
Beauté de ce moment où, pour réconforter de ses anges, l'Eternel nous a
présenté la perle de son amour et de sa puissance ! Nous avons vu Marie
humble au point de réparer à elle seule tout l'orgueil des créatures.
Elle fut alors notre maîtresse sur
la manière de ne pas faire des dons autant d'instruments de perte. Ce n'est
pas son image corporelle, mais sa spiritualité qui nous parla sans paroles,
et nous avons été préservés de toute pensée d'orgueil pour avoir, contemplé
un instant la très humble Vierge Marie dans la pensée de Dieu. Nous avons
œuvré durant des siècles dans la douceur de cette révélation éclatante. Durant
des siècles, pour l'éternité, nous avons joui, nous jouissons et nous
jouirons de posséder celle que nous avions spirituellement contemplée. La
joie de Dieu est notre joie, nous nous tenons dans sa lumière pour en être
pénétrés et pour donner toute joie et toute gloire à celui qui nous a créés.
Maintenant que nous sommes remplis
de ses mêmes élans, méditons la liturgie qui parle d'elle.
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307> « Avec joie » La
caractéristique de la véritable humilité, c'est la vraie joie que rien ne
trouble.
Celui qui est humble de façon relative
trouve toujours une raison de se troubler, même dans les plus purs triomphes.
En revanche, celui qui est vraiment et complètement humble ne se trouble pour
rien. Il est joyeux, sans crainte, quel que soit le don ou le triomphe qui le
revêt de vêtements spéciaux, car il sait et reconnaît que, ce qui le rend
différent de la foule des hommes, il ne l'a pas obtenu par des moyens
humains, mais cela vient d'autres sphères et personne ne peut le lui ravir.
Il le contemple et le considère comme un vêtement de grande valeur qui lui a
été donné pour qu'il le porte un certain temps, et qui doit donc être utilisé
avec le soin particulier avec lequel nous traitons ce qui ne nous appartient
pas, et qui doit être rendu intact à celui qui l'a donné.
Il sait aussi que ce vêtement royal, qui n'a pas été demandé par soif
d'apparaître, lui a été donné par une sagesse infinie qui a jugé bon qu'il en
soit ainsi. Il n'y a donc pas de souci à avoir pour l'obtenir ni pour le
conserver. Celui qui est réellement humble ne désire pas des choses
extraordinaires, et il ne se trouble pas si celui qui a donné reprend. Il
dit: « Tout est bien parce que c'est ce que veut la sagesse ». C'est pourquoi l'humble est toujours dans
la joie. Il ne désire pas, il n'est pas avare de ce qui lui est donné, il ne
se sent pas lésé si cela lui est enlevé.
Marie a connu cette joie. De sa naissance à son assomption, elle l'a
connue même parmi les larmes de son long calvaire de mère du Christ, même
sous cet océan de tortures que fut le calvaire de son Fils. Elle connut,
malgré sa douleur qui ne fut semblable à aucune autre, la joie débordante de
faire, jusqu'au sacrifice total, ce que Dieu voulait, ce que Dieu lui
avait fait comprendre qu'il attendait d'elle depuis le moment où il l'avait
revêtue des vêtements du salut et couverte du manteau de justice comme une
épouse ornée de joyaux.
Mesure quelle chute aurait été celle de Marie si, bien qu'ayant
bénéficié de sa conception immaculée, de la justice et tout autre joyau
divin, elle avait méprisé tout cela pour suivre la voix de l'éternel
Corrupteur ? En mesures-tu la profondeur ? Il n'y aurait plus eu pour les
hommes ni rédemption, ni ciel ni possession de Dieu.
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308> Marie vous a obtenu tout cela parce
qu'elle a su porter ses vêtements de bien-aimée de l'Éternel avec la vraie
joie des humbles, parce qu'elle a su chanter les louanges de Dieu et de lui
seul, même au milieu des sanglots et des désolations de la passion.
Elle a exulté ! Quel mot profond ! Son esprit a toujours exulté en
magnifiant le Seigneur, même quand son humanité subissait la raillerie de tout
un peuple, même submergée et oppressée par sa douleur et par celle de sa
créature. Elle a exulté en pensant que sa douleur, et la douleur de son Jésus
rendaient gloire à Dieu en sauvant les hommes.
Au-delà des gémissements de la Mère, au-delà de ses lamentations de
femme, son esprit de corédemptrice chantait. Il chantait avec soumission en
cette heure redoutable, plein d'espérance dans les paroles de la Sagesse. Son
esprit chantait l'amour qui bénissait Dieu de l'avoir transpercée !
La longue passion de Marie l'a rendue parfaite en unissant aux
merveilles que Dieu avait faites en elle, les merveilles qu'elle savait faire
pour le Seigneur. Vraiment, tandis que ses entrailles de mère criaient sa
torture,
son esprit fidèle chantait : "Je
t'exalte, Seigneur, car tu m'as protégée et tu n'as pas permis que mes
ennemis puissent se réjouir à mon sujet".
Vois-tu cette humilité ? N'importe qui d'autre aurait dit: « Je suis
content d'avoir su rester fidèle même dans l'épreuve. Je suis content d'avoir
fait la volonté de Dieu ». Ces mots ne sont pas péchés,
néanmoins un filet d'orgueil se cache encore en elles. « Je suis content
de ce que j'ai fait » cache le « moi » de
la créature qui se sent l'unique auteur du bien accompli. Marie la très
sainte dit : « Je t'exalte parce que tu m'as protégée ». C'est
à Dieu qu'elle attribue le mérite de l'avoir gardée sainte en ces heures de
lutte. Dieu avait préparé une digne demeure pour son Verbe. Mais Marie a su
garder cette demeure digne de Dieu, qui devait s'incarner en elle.
Imitez-la, vous les créatures, dans une
mesure un peu moindre, certes, puisque vous n'avez pas à concevoir le Christ.
Cependant, comme il vous est nécessaire de le porter en vous, Dieu vous donne
les moyens et les dons capables de faire de vous des temples et des autels.
Imitez Marie, en sachant garder la demeure de votre cœur digne du Saint qui
demande à y entrer pour
jouir de vous et vivre parmi les fils des hommes qu'il aime sans mesure.
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309> Si toutefois vous n'avez pas su l'imiter,
si votre cœur est une demeure profanée ou démolie par les excès qui l'ont
habité, reconstruisez-le en Marie, cette aimable et infatigable Mère qui
engendre les enfants du Seigneur ! On parvient à la vie éternelle par Marie.
Par conséquent, celui qui est mourant ou déjà mort et n'ose plus lever les
yeux vers le Seigneur, peut encore redevenir vivant et agréable à l'Éternel
s'il entre dans le sein, dans le cœur qui a donné le Sauveur au monde.
Le Seigneur t'a expliqué la lumière du chapitre
des Proverbes.
Proverbes 8, 22-35
Missel grégorien 1933.
Je ne me permets pas de m'exprimer là
où il a déjà parlé. Pour confirmer mon propos, cependant, je te fais
remarquer les paroles que la Sagesse applique à Marie : "...
trouvant mes délices parmi les enfants des hommes",
parmi ces enfants qui lui ont coûté tant de larmes. Mais c'est le propre des
vraies mères de pleurer et d'aimer, d'aimer autant qu'elles pleurent, d'aimer
au point de porter à l'amour, de pleurer au point de convertir les pervers.
Cette femme bénie a le ciel pour demeure éternelle, elle eut pour demeure le
merveilleux sein de Dieu et fut elle-même la demeure de Dieu, son peuple est
celui des anges et des bienheureux : pourquoi trouverait-elle son délice
à rester parmi les hommes, si ce n'est pour reconstruire les pauvres cœurs
que le monde et Satan, la chair et les passions ont dévastés ? Pourquoi y
trouverait-elle son délice, si ce n'est pour que, parmi vous, elle vous
enfante de nouveau à Dieu ?
Entendez-la chanter dans sa lumière de perle : "Heureux ceux
qui gardent mes voies". Les voies de
Marie aboutissent dans le cœur de Dieu. "Écoutez l'instruction et devenez
sages, ne la méprisez pas". Une mère sainte comme l'est Marie
ne peut que prononcer des paroles de vie. Voyez quel trésor aura laissé la
Parole portée durant neuf mois dans celle qui est pleine de grâce et de
sagesse ! De son enfance à sa mort, le Verbe reposa sur ce sein, dans ce cœur
très pur durant trente-trois ans ! Dieu le Fils n'est jamais resté inactif
envers son aimable Mère, jamais, lui qui n'est pas même resté inactif envers
les hommes coupables. C'est pourquoi toute la sagesse s'est uni à toute la
pureté, et Marie ne peut que redire la parole de Dieu, cette parole que le
Christ a appelée vie pour celui qui l'écoute.
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310> Elle chante, Marie, elle qui sait ce
qui est en elle : "Heureux l'homme qui m'écoute, qui
veille jour après jour à mes portes et pour en garder les montants !"
Réceptacle de Dieu, elle sait que celui qui entre en elle le trouve. C'est
pourquoi elle chante : Qui me trouve, trouve la vie, il obtient la faveur du
Seigneur.
Qui vit en elle obtient le salut, la vie, la sagesse, la gloire, la
joie et l'honneur. Elle est vraiment tout cela, car ses racines se trouvent
en Dieu lui-même ; établie comme elle l'est sur la montagne de Dieu pour
en être le Temple, elle est plus aimée par le Seigneur que toute autre
créature puisqu'elle est destinée à être pour l'éternité la Mère de l'Homme.
Oh ! Parole peu méditée, et encore moins
comprise, dans laquelle est résumée toute la figure de Marie. Qui est Marie ?
C'est la Réparatrice. Elle annule Eve. Elle ramène les choses bouleversées au
point où elles étaient quand le serpent rusé et Eve l'imprudente les mirent
sens dessus dessous. L'ange la salue : "Ave".
On dit que Ave est le renversement de Eva (Ève). Mais Ave est encore
un écho qui rappelle Yahvé, le très saint nom de Dieu, tout comme le rappelle
encore plus vivement, je te l'ai déjà expliqué, le nom du Verbe : Jeoscué.
Dans le tétragramme sacré que les enfants du peuple de Dieu avaient
formé pour prononcer, dans le temple secret de l'esprit, le nom à ne pas
dire, on trouve déjà Ave, le commencement de la parole par laquelle Dieu fit
de la Toute-Belle la sainte Mère et Corédemptrice. Ave : il en est presque
comme si - ce qui advint réellement - le Seigneur, s'annonçant par son nom,
entra en son sein pour se faire chair, en l'unique sein qui pouvait contenir
l'Unique.
Ave, Marie, mère de l'Homme comme Eve, et
plus qu'Eve, tu as ramené l'homme, par l'intermédiaire de l'Homme, à sa
patrie, à son héritage, à sa condition de fils et à sa joie.
Ave, Marie, sein de sainteté dans lequel est déposée la semence de
l'espèce, pour que l'éternel Abraham ait les fils dont la jalousie de Satan
l'avait rendu stérile.
Ave, Marie, mère "déipare"
de l'éternel Premier-Né, mère compatissante de l'humanité lavée dans tes
larmes et dans le Sang qui est aussi ton sang.
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311> Ave, Marie, perle du ciel, lumière
d'étoile, beauté suave, paix de Dieu.
Ave, Marie pleine de grâce en qui se trouve le Seigneur, jamais séparée de
celui qui trouve en toi ses délices et son repos.
Ave, Marie, femme bénie entre toutes les femmes, amour vivant, devenue par
l'Amour épouse et mère de l'Amour.
En toi se trouvent la pureté, la paix, la sagesse, l'obéissance, l'humilité,
les trois et les quatre vertus sont parfaites en toi...
Le ciel délire d'amour à contempler Marie. Son chant atteint des notes
incomparables. Aucun mortel, aussi saint qu'il soit, ne peut comprendre ce
qu'est Marie pour tout le ciel.
Tout a été fait pour le Verbe.
Mais aussi, toutes les œuvres les plus grandes ont été faites par l'Amour
éternel en Marie et pour Marie. La puissance de Dieu est dans ses mains de
lys très pur pour être répandue sur ceux qui recourent à elle.
Ave ! Ave ! Ave ! Marie ! »
Deuxième dimanche de l'Avent.
« Ave Marie, par toi le Seigneur
vient sauver les nations et faire entendre sa gloire dans la joie du Sauveur
accordé au monde.
La liturgie de la messe du deuxième dimanche de l'Avent s'harmonise très bien
avec la messe propre de l'Immaculée Conception, parce que c'est encore par
Marie que le Sauveur vient sauver les peuples, et être l'Agneau qui est le
bon pasteur et le guide des justes dans les pâturages du Seigneur. Les justes
sont représentés par Joseph, doux et juste comme une brebis obéissante à tout
commandement de l'Éternel, Pasteur suprême des peuples.
C'est encore par Marie que les pauvres et faibles hommes parviennent à
obtenir les moyens du salut et les richesses éternelles. Jean avait anticipé
le Christ en préparant ses voies. Marie anticipe le Christ en préparant son
chemin dans vos cœurs. Ouvrez votre cœur à Marie, remettez votre âme entre
ses mains maternelles pour qu'elle les prépare à la venue de Dieu. Imitez
Marie en ce temps de l'Avent, et vous serez prêts à accueillir Noël et ses fruits
surnaturels d'une façon digne de l'éloge angélique.
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312> Paul
dit que tout ce qui a été écrit pour vous instruire dans le Seigneur, l'a été
pour que vous possédiez l'espérance.
Quelle espérance ? Celle des promesses divines. Certes, les promesses sont
sûres, et il s'ensuit qu'il faut faire mieux qu'espérer, il faut croire, et
croire de façon absolue, qu'elles s’accompliront ; toutefois, elles
s'accompliront si vous savez persévérer et vous conduire dans les diverses
contingences de la vie avec patience et avec cette force qui vient des
consolations, dont déborde l'Écriture.
Cette vie est en effet un combat continuel, toujours nouveau, plein
d'inconnu et de surprises, un combat qui exténuerait même un héros s'il
n'était soutenu par quelque chose de surnaturel. Ce quelque chose, c'est
Dieu, sa Loi et ses promesses, c'est la certitude de la vie future, la foi
certaine que l'Homme qui s'est immolé pour vous ne pouvait être que Dieu, car
personne d'autre que le Christ n'a jamais su vivre et mourir comme il a vécu
et comme il est mort. Voilà ce qui alimente vos forces de combattants à
présent, de vainqueurs demain. Ce sont les certitudes et les réconforts que
le Dieu de la patience et des consolations vous infuse pour que vous sachiez
lutter avec le Christ et pour le Christ, et parvenir à la gloire que, par
lui, vous pouvez obtenir.
Avec la foi et l'espérance, Paul rappelle la
charité sans laquelle tout le reste est vain. Vivre les vertus plus austères
serait vain si ce n'était uni à la charité. Celui qui pratiquerait les plus
austères pénitences, qui serait tempérant, honnête, continent, qui croirait
et espérerait en Dieu, qui observerait les commandements et les préceptes,
mais n'aimerait pas son prochain, celui-là mortifierait ses vertus au point qu'il
devrait bien longuement expier son péché d'égoïsme.
L'amour de Dieu est saint, l'obéissance aux préceptes est sainte, la
tempérance est sainte et l'honnêteté bonne. Mais sans amour du prochain, tout
cela n'est-il pas semblable à un arbre trop taillé dont il ne reste que le
tronc dur, sans branches ni feuilles, sans fleurs ni fruits? Il est alors
inutile au voyageur qui souffre de la chaleur et recherche de l'ombre,
inutile pour se protéger de l'averse, inutile à l'homme découragé qui, rien
qu'à la vue des fleurs, y aurait trouvé comme une parole d'espérance pour
l'avenir, inutile à l'affamé qui ne peut refaire ses forces languissantes
grâce au fruit cueilli sur ses branches et sentir qu'il y a un Dieu qui
veille sur les besoins de ses enfants, inutile même à l'oiseau qui cherche en
vain un refuge sur ce tronc dépouillé.
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313> Vraiment,
la vertu rigide et privée d'amour est une triste vision de tronc vigoureux,
mais sec et destiné à mourir. C'est encore de l'égoïsme. C'est encore du
pharisaïsme. C'est un paganisme qui se substitue au vrai culte. Car la vraie
religion s'appuie sur les deux colonnes des deux amours de Dieu et du
prochain, et tout l'édifice est précaire, sans harmonie, s'il est soutenu par
une seule colonne.
La Loi demande d'aimer Dieu et de s'aimer entre frères, en
s'accueillant les uns les autres, en se soutenant, en s'instruisant, en
compatissant comme fit le Christ.
Toi, petite «voix», tu vois comme le Christ a aimé aussi bien les
circoncis - c'était leur droit en tant que membres du Peuple de la promesse
-, que les incirconcis, comme c'était son droit de les aimer, en tant
que peuple nouveau du Roi des rois. Il les a tant aimés que les premiers en
firent un chef d'accusation injuste contre lui, tout comme les « circoncis » actuels, ceux qui pour être, ou pour se
croire les élus parmi les nations, font, des pages qui révèlent
l'incomparable amour du divin Maître pour les païens, un sujet de scandale et
un objet de négation. Les rabbis d'alors ne comprenaient pas plus que ceux de
maintenant la suprême charité qui voit dans les hommes autant de frères à
aimer : comme tels s'ils sont saints, et pour qu'ils le deviennent s'ils ne
le sont pas.
Je te dis avec Paul que ce nouveau peuple dépasse dans l'amour qu'il
rend à l'Amour ceux qui se croient parfaits. Il en est toujours ainsi,
maintenant comme il y a vingt siècles. Les sages ignorants, c'est-à-dire ceux
qui connaissent la lettre mais non pas son esprit, ne savent pas comprendre,
croire et accepter que Jésus Christ, le Sauveur, est venu, et qu'il vient,
plus pour les païens que pour les siens, plus pour les brebis sauvages,
blessées, galeuses et sans berger, que pour les quatre-vingt-dix-neuf brebis
qui sont déjà à l'abri dans sa bergerie.
Jésus Christ a été, est et sera, le salut de tous ceux qui savent le
chercher ou le désirer.
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314> Sachez
donc aimer, souffrir, agir, sans faire de différence entre ceux qui sont du
troupeau et ceux qui n'en sont pas, en pensant que, il y a vingt siècles, le
ciel s'est ouvert pour accorder le Sauveur et Maître, non pas à Bethléem, à
Nazareth ou à Jérusalem, ni même à la Palestine tout entière ou à l'Israël
encore plus vaste puisque disséminé de par le monde, mais pour le donner à
tous les hommes.
Voici quel doit être l'esprit de préparation à la venue du Christ,
suprême amour de Dieu : un esprit d'amour universel qui désire le Royaume de
Dieu, la Maison du Père, pour tous les hommes.
Mais toi, c'est un devoir d'amour encore plus grand qui te revient. Tu
sais pourquoi et pour qui. Que la grandeur d'amour qui t'est demandée ne te
décourage pas. Celui que tu as reçu est tellement grand ! Sois donc
généreuse, de toutes les façons, et jusqu'à la consommation totale. Sois
héroïque. Sois victime. Sois héroïque. Le temps passe et la paix vient. Sois
héroïque. Après, tout te semblera avoir été si peu de choses par
rapport à ce que tu auras.
Elève ton esprit ! Regarde la joie qui vient de ton Dieu, regarde ton
Dieu qui est ta joie, et qui vient à toi pour te réconforter.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit. »
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La procession (de Notre-Dame
de Lourdes) est passée. J'ai voulu voir... l'effort que j'ai dû faire pour me
soulever et regarder m'a complètement épuisée... Le souvenir de tant de
choses m'a émue... J'ai jeté des baisers et mon cœur aux pieds de Marie...
J'aurai voulu être pour toujours à la place de la petite Bernadette... mais
au ciel, non pas ici sur la terre. Vierge sainte, si je t'ai présenté tous
mes hommages de fidèle, et tu le sais, tu sais aussi que je me suis souvenue
de bien plus que ton image, j'ai regardé spirituellement ton effigie, parce
que celui qui te voit comme je te vois trouve la plus belle des
reproductions, si froide, si matérielle, si avilie qu'il ne la peut voir sans
souffrir.
C'est notre torture de voyants. La réalité spirituelle est trop différente de
la réalité matérielle, et cela nous donne une impression de froideur, presque
de... malaise. Oh ! Toi ! Toi ! Toi telle que nous te voyons, telle que tu es
! Quel artiste pourrait te sculpter ou te peindre sans te trahir, de sorte
que nous puissions te regarder sans en avoir de la peine, la peine de celui
qui voit avili ce qui est une ineffable beauté ?
Mon Dieu, comme tu nous aimes ! Ce don de vous voir tels que vous êtes,
suffit à nous consoler de ce qui est pénible.
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