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Texte original.


TEXTES DE LA MESSE.
Missel de saint Pie X en usage à l’époque[1].

Introït : Poussez vers Dieu des cris de joie, terre entière, alléluia ; chantez un hymne à son nom, alléluia, alléluia. Ps. Dites à Dieu : que vos œuvres sont redoutables, Seigneur ! À cause de votre toute puissance, vos ennemis vous flattent. Gloire … Psaume 65 (Hébreu 66), 1-3.

Collecte: O Dieu qui manifestez la lumière de votre vérité aux égarés, afin qu’ils puissent entrer dans la voie de la justice ; donnez à tous ceux qui font profession d’être chrétiens, de rejeter ce qui déshonore ce nom, et de pratiquer ce qui lui est conforme. Par N.S.J.C. »

Épître :
1 Pierre 2, 11-19.

Alléluia : Le Seigneur a envoyé la délivrance à son peuple. Il fallait que le Christ souffrit, et ressuscitât d’entre les morts pour entrer ainsi dans sa gloire.
Psaume 110 (Hébreu 111), 9 - Luc 24, 46.

Évangile : Vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse sera changée en joie.
Jean 16, 16-22.

Offertoire : Loue le Seigneur, ô mon âme ; je louerai le Seigneur pendant ma vie, je chanterai les louanges de mon Dieu, tant que je vivrai, alléluia.
Psaume 145 (Hébreu 146), 2.

Secrète : Que par ces mystères, Seigneur, il nous soit donné, en modérant l’ardeur des désirs terrestres, d’apprendre à aimer les bienfaits célestes. Par N.S.J.C.

Communion : Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, alléluia : et encore un peu de temps et vous me verrez, parce que je vais à mon Père, alléluia.
Jean 16, 16.

Postcommunion : Faites, s’il vous plaît, Seigneur, que les sacrements reçus, par leurs aliments restaurent nos âmes, et par leurs secours protègent nos corps. Par N.S.J.C.

 

















Accueil >> Plan du site >> Index du Livre d'Azarias.

Traduction automatique de cette fiche :
 -  -

Le Livre d'Azarias.
3e dimanche après Pâques.
Actuellement 4ème dimanche de Pâques.

Le dimanche 12 mai 1946.

92>  Azarias dit :          

"Il serait en fait bien juste que la terre entière chante avec allégresse des louanges au Seigneur. Les êtres inférieurs de la terre le font par les facultés qui leur ont été accordées, parce que le simple fait d'exécuter ce pourquoi ils ont été créés a valeur de chant de louange au Dieu créateur. Le roi de la terre, l'homme, ce roi des créatures animales, ce patron qui exploite les règnes animaux, végétaux, aquatiques et minéraux, ne sait le faire ni par ordre ni par amour - l'ordre selon la nature animale qui assimile l'homme à toutes les espèces créées à partir de la matière mais lui laisse la première place des êtres qui vivent sur terre ; l'amour en raison de la nature spirituelle dont Dieu l'a doté afin que ce trait d'union entre la matérialité des brutes et la spiritualité des anges lui soit semblable -, cet être auquel Dieu a réservé une vie immortelle, puisque ce qui est une parcelle de Dieu ne saurait finir dans le néant, cet être pour lequel il a créé un Royaume de béatitude éternelle.       

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93>  L'homme viole l'ordre, tous les ordres, en conséquence de quoi il viole même l'amour. Le désordre est déjà la haine qui conduit à commettre des œuvres préjudiciables à ses frères et à faire preuve de négligence envers Dieu. L'homme nuit à ses frères en se servant des règnes sur lesquels il est un roi capable de les exploiter, il nuit à ses frères en se servant de l'intelligence supérieure dont il est doté, se prenant pour un petit dieu d'un temps en réalité bien bref durant lequel il ne sait pas témoigner à Dieu le respect et l'obéissance qui lui sont dus ; ce faisant, l'homme montre qu'il contrevient à l'ordre et, de fait, qu'il est un désordonné dans l'ordre ; il montre sa haine envers ses semblables et envers Dieu, puisqu'il lèse les premiers et offense Dieu de mille manières.           

La liturgie rappelle le devoir de l'homme, cet être qui vit sur la terre, d'aimer et louer le Seigneur. C'est son devoir premier parmi toutes les formes d'amour révérenciel envers celui qui est digne de toute louange ; c'est aussi un acte prudent car le fait de garder l'esprit tourné vers Dieu retient l'être d'accomplir les œuvres auxquelles seuls ceux qui sont sans foi peuvent se livrer. Mais trop peu nombreux sont ceux qui écoutent ce conseil, cette invitation liturgique, et la terre manque trop de voix humaines dans le chœur de louange de la création à son Créateur. Les plus belles voix de cet immense chœur sont bien rares parce que trop d'hommes ne se souviennent pas qu'ils n'existent que parce que Dieu les maintient.    

Aux temps du psalmiste, les œuvres de la création étaient encore attribuées à Dieu. Aujourd'hui, l'homme ne le reconnaît même plus. Et cet être qui, de lui-même, ne sait pas créer le moindre brin d'herbe, un seul et insignifiant mais innocent et utile brin d'herbe, prétend nier à Dieu l'attribut de Créateur ; le plus souvent, il met l'obscure et pesante matière à la place du Dieu lumineux. Il répète la maudite phrase du Rebelle : "Comme toi, je suis." Il se fait créateur de mort et de souffrance en prenant des choses créées par Dieu et qui "étaient bonnes"
[2] pour créer ce qui "n'est pas bon", ce qui est tourment et aversion.         

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94>  Cependant, comme au temps du psalmiste, tandis qu'ils agissent en actes et en pensée contre Dieu, contre l'ordre, contre la paix, contre tout, ils s'opposent également à la sincérité et, par hypocrisie, calcul et lâcheté, ils flattent bassement Dieu par de fausses cérémonies utilitaires, destinées à tromper le prochain, et surtout aptes à offenser Dieu plus encore qu'une loyale absence de culte. 

O hypocrites qui avez sans cesse à la bouche le mot : "Dieu ! Dieu !" alors que vous dites en votre cœur : "Moi ! Moi !", vos œuvres recouvrent la terre. De quoi ? De ruine, de douleur, de mort ! Le caractère terrible et sublime de Dieu a donné " de bonnes choses " par sa terrible puissance, selon l'antique façon d'exprimer le grandiose, la perfection d'une puissance ; il les a données par son infinie puissance, selon l'expression d'une juste reconnaissance de Dieu. Et ces œuvres terribles en puissance, faites par Dieu, avaient rempli la création de choses, d'êtres, d'éléments, d'aides, de lois naturelles et surnaturelles qui prodi­guaient la construction, la joie, la vie.    

Mais voici que l'homme, qui n'a d'amour ni pour Dieu ni pour ses frères, l'homme fait ses propres œuvres, vraiment terribles dans le sens actuel du mot, épouvantables, cruelles, qui détruisent ce que Dieu avait fait, qui piétinent tout droit et tout devoir, qui se moquent de toute loi naturelle et surnaturelle, qui annulent l'amour et causent la ruine, la souffrance, la mort.         

 Cette avalanche produite par les hommes sans Dieu peut-elle être freinée par l'homme lui-même ? C'est possible individuellement en n'y coopérant pas mais en menant une vie vraiment chrétienne dans l'ordre, la justice et l'amour. Et Dieu aide ces volontaires en leur procurant tous les moyens de vivre selon l'ordre, la justice et l'amour.      

Il leur rend la grâce par les mérites du Christ, la soutient par les sacrements, amplifie la foi par les preuves de la vérité et de l'amour de Dieu. De la naissance à la mort de l'homme, Dieu ne fait que renforcer ces aides et d'autres encore, toutes surnaturelles, parmi lesquelles le minis
tère des anges n'est pas le dernier, pour faire en sorte que l'homme parvienne à la mort en état de grâce et de paix, et ainsi à la possession de l'éternelle gloire. 

Il est aussi possible de freiner cette avalanche collectivement si l'homme s'unit à ses autres frères dans un bon esprit fraternel, opposant ainsi une société chrétienne à une société antichré
tienne, une famille de fils fidèles au Père à une famille de fils dégénérés qui ont abandonné le Père des lumières pour élire comme père, le père des Ténèbres [3].      

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95> Toutefois, l'homme est si faible que sa volonté ne suffit pas à résister à la force du mal qui, de mille manières, ravage le monde, le défigure et corrompt les âmes de façon définitive ou périodique par des assauts imprévus. De lui-même, l'homme ne peut résister à Satan qui le combat personnellement car Satan, c’est lui-même, la chair et le monde. Alors prions ensemble, nous les anges unis aux bonnes âmes humaines, pour demander au Tout-Puissant, qui a donné aux pécheurs tout le nécessaire pour revenir dans les voies de la justice, d'accorder à ceux qui sont déjà sur ce chemin, mais qui pourraient encore tomber sous le joug de quelques pièges ou d'un fléchissement de leur volonté, ce qui est utile pour rejeter vigoureusement ce qui s'oppose à la vie chrétienne et pratiquer ce qui lui est conforme avec force et constance jusqu'au bout. En d'autres termes, prions Dieu de leur accorder son aide. Grâce à elle, le faible devient fort, le peureux héroïque, le sensuel tempérant, l'homme parvient à la justice, à s'y maintenir et à en vivre, car même si l'on tombe sous la violence d'un assaut à cause de quelque somnolence spirituelle momentanée, grâce à l'aide de Dieu l'on se relève bien vite pour reprendre sa route vers le but : le Ciel.       

 Méditons à présent les enseignements de Pierre qui peut parler en maître, d'une part grâce à son expérience d'homme, d'autre part parce qu'il a été instruit par le Verbe et illuminé par l'Esprit Paraclet pour être capable d'enseigner sans fin l'Église apostolique [4].  

Simon de Jonas de Capharnaüm, le "Képhas" de Jésus, peut parler aux hommes parce qu'il est lui-même un homme qui voulut et sut devenir un apôtre, un apôtre sur lequel est descendue la Flamme de la Pentecôte pour le consacrer à l'enseignement parfait
[5].        

N'as-tu jamais médité, mon âme, sur le symbole de cette langue de feu qui, comme tu l'as vu, s'est posée sur la tête de chaque apôtre tandis qu'elle couronnait celle qui est toute sainte ? Je veux te le faire comprendre. On vous dit généralement : en forme de flamme pour être sensible aux apôtres et si
gnifier l'amour et la lumière. C'est vrai, bien sûr, mais ce n'est pas tout. 

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96> Le Paraclet pouvait venir de façon suffisante dans le "grand vent impétueux", et pénétrer dans le cénacle ; le rite eucharistique y avait déjà été accompli, autrement dit le don du Dieu fait chair à ses fidèles afin qu'il soit en eux, même après la séparation et qu'ils ne soient pas désolés de l'absence de leur cher Maître. Le Paraclet, tel un globe de merveilleuses splendeurs, pouvait pénétrer et rester là pour éclairer les esprits qui de­vaient parler au monde du vrai Dieu et de son Christ.     

Mais le Paraclet ne se borna pas à cela. Lui aussi, comme le Verbe incarné, se rompit en morceaux et se donna, sous la forme d'une communion, d'une effusion de ses dons de sagesse, intelligence, conseil, science, force, piété et crainte de Dieu, tout comme Jésus s'était donné avec son Corps et son Sang, son Âme et sa Divinité. Or, malgré le baptême des apôtres dans le très précieux Sang de l'Agneau qui avait purifié leur âme mais n'avait pas détruit leur humanité - laquelle devait lutter et évoluer par elle-même jusqu'à la spiritualité parfaite -, celle-ci demeurait opaque et pesante même après la résurrection. C'est pourquoi l'ineffable Amour, créateur en union avec le Père et le Fils car l'union et la volonté des Trois qui s'aiment divinement est indissoluble, voulut créer le nouvel homme apostolique. En son temps, le Père l'avait déjà créé et amené à la vie, et le Fils à la grâce.         

 Le Paraclet, agissant sur ces deux créations, voulut les compléter et les perfectionner, en brûlant en l'homme apostolique les scories les plus toxiques et pesantes de l'humanité tenace, situées dans la tête où les cinq sens sont réunis au service de la sensualité matérielle, où est renfermé l'organe qui préside aux sensations et les transmet aux organes plus lointains, et où se trouve l'agent de la pensée. La tête est le sommet de l'homme, unique animal à se tenir debout, comme pour témoigner de sa royauté; cette érection semble symboliser que, tout comme sur les cimes où le soleil règne davantage et où descendent les éclairs de l'électricité naturelle, lui aussi, sommet de la création, recueille le soleil divin et reçoit les commandements et réconforts surnaturels, merveilleux, de son Père qui est aux cieux.       

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97> Mais ni le soleil divin ni même ses paternels messages ne peuvent pénétrer dans la tête humaine, parce qu'elle est trop souvent endurcie par les lourdes carapaces de la triple sensualité [6] tandis que montent des profondeurs du cœur les fumées viciées d'une humanité corrompue.  

Le très saint Maître l'a dit : "C'est du cœur que proviennent les mauvaises pensées, les homicides, les vols, les adultères et les fornications, les faux témoignages, les envies, les blasphèmes.
[7]" Ils montent à la tête comme la fumée d'un brasier fétide, en suscitant des pensées perturbatrices qui seront ensuite transmises aux organes exécuteurs.           

 Même s'il n'y avait pas, chez les apôtres, d'homicides, de vols, d'adultères, de fornications, de faux témoignages ou de blasphèmes, ils n'étaient néanmoins pas exempts d'une foule de misères mineures, indignes de maîtres spirituels, qui pouvait s'accroître sous l'effet de l'orgueil d'être des maîtres ayant bénéficié de manière extraordinaire des dons extraordinaires de Dieu ! Combien sont tombés dans le démérite à cause de cela ! Combien sont ceux pour lesquels les dons extraordinaires sont devenus la raison de leur ruine !          

S'il est vrai que la sélection des esprits s'accomplit par le péché, on peut également dire que ce n'est pas seulement par les moyens ténébreux que les agneaux se séparent des boucs [8] ; la sélection s'accomplit aussi par le moyen lumineux des dons extraordinaires. Dieu se communique souvent par ce genre de don. Mais il est bien rare qu'il persévère parce qu'il est mis en fuite par l'orgueil, le mensonge et la sensualité spirituelle de la créature qui en bénéficie.  

Chez les apôtres, cela ne devait pas se produire. Chez le fils de la Ténèbre, en Judas, misérable et déicide, le don du miracle avait déclenché la perte de l'apôtre. Mais chez les Douze destinés à évangéliser le monde, il ne devait plus y avoir de perte. C'est alors que l'Esprit vint, par sa communion de la Pentecôte, brûler et purifier le siège des sens et de la pensée, en d'autres termes la tête des hommes apostoliques ; en même temps, il couronna d'amour la tête de la Vierge, son épouse, pour l'embrasser par l'unique baiser digne de la bienheureuse Vierge Mère, de celle qui est tout entière grâce, fille, épouse et mère de la grâce, Marie, la reine des apôtres et de l'Église sur la terre, la reine des anges dans les cieux. Alléluia ! 

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98>  Maintenant que je t'ai expliqué le symbole de la fraction du Feu Paraclet en de nombreuses langues et leur ardeur sur la tête des apôtres, revenons à Pierre, apôtre qui, une fois devenu spirituel après la communion de l'Esprit, se souvint d'avoir été un homme. Avec charité, connaissance et vérité, il disait et rappelle encore aux hommes, ses disciples et frères, les règles permettant d'atteindre la spiritualité qui fait les saints.  

Il dit : "Je vous exhorte, comme des pèlerins et des étrangers, à vous abstenir des convoitises charnelles." 

En fait, l'homme chrétien est un étranger et un pèlerin au milieu des foules païennes. Le monde, aux mœurs païennes et l'humanité toujours plus ou moins latente, plus ou moins violente, même chez le chrétien, oblige l'esprit à avancer comme un pèlerin par des contrées qui ne sont pas les siennes, inconnues et dangereuses.       

Alors Pierre prévient : "Gardez-vous des désirs charnels" comme on se garde des gens d'une autre nation qui pourraient vous capturer pour faire de vous leurs esclaves.     

Procédez avec circonspection. Vous ne connaissez pas le vrai visage des choses qui vous entourent. Elles peuvent avoir bon aspect et, en fait, être abjectes ; l'aspect peut être innocent mais la réalité malhonnête. Faites attention. Ne concluez pas d'alliances faciles. Soyez charitables, mais ne laissez pas pénétrer en vous ce qui vient des hommes, ce qui ne vient pas de votre race élue.   

Ayez une charité qui prie, compatit et enseigne par l'attitude plus encore que par les paroles. Mais ayez aussi de la réserve. Pensez toujours que l'esprit est plus délicat qu'une vierge et que dès qu'il est défloré, il n'a plus la fraîche beauté de l'innocence. Que le pardon descende sur l'esprit repenti, il redeviendra acceptable au Seigneur par la pénitence. Mais la mémoire demeure, le souvenir de la chute, ce souvenir qui mortifie et dont Satan peut se servir pour agiter des fantasmes dans les heures obscures que rencontre tout homme, spécialement à l'heure de la mort, pour le rendre peureux et défiant à l'égard de Dieu. 

Oh ! Souveraine sécurité d'un esprit vierge de fautes mortelles et de fautes volontaires ! Sois donc recherchée et défendue, sécurité souveraine, pour que l'homme se réjouisse de toi !       

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99> Soyez donc circonspects durant ce temps où vous êtes des étrangers et des pèlerins, pour vous-mêmes et pour l'honneur de Dieu. Ne voulez-vous pas travailler à sa gloire ? Vous devez alors tendre à convertir les païens esclaves du sens et du monde. Mais comment pourriez-vous le faire si les sensuels et les mondains ont matière à vous opposer que vous êtes comme eux ? Soyez donc attentifs à ne pas provoquer de murmures sur votre compte, mais veillez au contraire à ce que vos œuvres véritablement saintes suscitent de bonnes pensées, ouvrant la route à la venue du Seigneur chez les païens du monde, lesquels, au jour de leur conversion par votre mérite, vous glorifieront comme leurs sauveurs, en union au grand et trois fois saint Dieu et Sauveur.   

 Pierre dit : "Soyez soumis à toute institution humaine, à cause du Seigneur."

Et alors ? Peut-être Dieu protège-t-il certaines autorités néfastes ? Oh ! Ne le pensez pas ! Mais ce qui accumule pour vous des mérites - c'est-à-dire votre obéissance à toute autorité humaine afin qu'il ne puisse se dire que vous êtes rebelles, turbulents et motifs de scandale -, accumule en même temps les condamnations sur ceux qui, ayant autorité, l'utilisent de manière infâme. Pour cette raison, soyez soumis. Jusqu'à quel point ? Jusqu'où va le droit humain. Mais si une autorité humaine voulait pénétrer dans le domaine de Dieu et vous imposer des lois contraires à la Loi divine, alors soyez libres et sachez mourir plutôt que trahir Dieu et sa Loi par peur d'un ou plusieurs hommes.  

Ne faites pas ceci par calcul pour vous rendre les hommes favorables, mais par esprit surnaturel qui sait distinguer le bon ordre du mauvais, et agir en conséquence sans léser son droit à la Vie ; les persécutions ne détruisent pas cette Vie, elles y poussent au contraire ceux qui sont fidèles à la sainte Loi.  

Respectez tout. Dieu laisse libre l'arbitre de l'homme. Personne n'a le droit de faire violence au libre-arbitre de ses frères. Ceux qui imposent par la violence des esclavages à la pensée humaine pour en obtenir des foules d'esclaves liés par leurs idées hérétiques et pernicieuses, ceux-là sont maudits éternellement.

Soyez les loyaux adversaires de ceux qui ne pensent pas comme vous. Cherchez à les amener à vos saintes pensées par la
sainteté de votre vie plutôt que par l'éloquence de votre parole.  

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100> Mais ne vous rendez jamais à leurs propres systèmes de délation et de violence, de mépris et de calomnies. Ils ont beau être de pauvres frères entourés d'idées hérétiques qui les dévoient, ils n'en restent pas moins vos frères. C'est aussi pour eux qu'est venu le Sauveur, qu'il a prié et souffert, qu'il est mort. Vous devez prier et souffrir pour leur conversion, à l'imitation de notre Seigneur Jésus Christ. 

Ne donnez pas aux rois ou aux chefs d'Etat un honneur plus grand que celui que vous donnez à Dieu. Vous pleurez de l'avoir fait. Vous avez pris un homme, un misérable homme, pour un envoyé de Dieu [9], en oubliant que ce sont les œuvres des hommes qui témoignent de leur appartenance à Dieu ou à Satan. Et vous êtes en train d'expier amèrement votre stupide idolâtrie. Pas une idolâtrie ne passe sans châtiment. Pensez-y. C'est pourquoi honorez les chefs, mais n'adorez que Dieu.      

 Soyez respectueux de la grande dépendance qui est celle du citoyen à l'égard de ses chefs, des enfants à l'égard de leurs parents et des serviteurs à l'égard leurs patrons, sans rancœurs ni envies, sans prévariquer ni trahir. Apprenez à voir Dieu au-delà de l'homme et, tout en obéissant aux magistrats, aux parents ou aux patrons, qui peuvent être tels qu'ils ne suscitent pas l'amour, regardez au-delà d'eux-mêmes et dites : "Père, je te sers, j'accomplis ton commandement qui dit d'être doux et obéissant [10]". Oh ! Vous verrez alors combien il est facile d'obéir si vous croyez fermement que cette obéissance est vue et bénie de Dieu comme la plus grande des œuvres méritoires de l'homme, et qu'il en est comme le dit saint François d'Assise, ton saint bien-aimé chez lequel le Christ est si visible : la joie parfaite ne réside ni dans la science ni dans les diverses choses, mais dans l'accomplissement de la volonté de Dieu et dans la capacité de souffrir les peines et les souffrances avec patience pour l'amour de Dieu.    

Tu vois donc, mon âme, comme les mots de l'apôtre font écho à ceux de François le Séraphique ; ils reconnaissent une grâce, et une grande grâce, dans le fait de savoir supporter les tourments et les souffrances injustes par amour pour Dieu alors que, lorsqu'on souffre en punition des fautes commises, ce n'en est que l'expiation, comme un débit qui se solde, et rien de plus.      

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101> En revanche, quand il vous est donné de souffrir sans avoir commis de faute, en ayant au contraire fait le bien, c'est une grande grâce qui brille aux yeux de Dieu, un trésor qui s'accumule à votre bénéfice dans le Royaume des cieux.



 À présent je te laisse, mon âme, sous le manteau de l'Épouse couronnée par l'Esprit Saint, la reine des apôtres, et pour cela reine des "voix", des grandes "Voix". Par sa mission qui se perpétue dans les siècles des siècles, Marie est la reine de toutes les "voix" qui accomplissent dignement leur mission pour la gloire de Dieu et le salut des âmes. Elle est ta reine, ô voix.  

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint Esprit."         

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Fiche mise à jour le 11/05/2020.

 



[1] Textes repris du MISSEL GRÉGORIEN 1933.

[2] Genèse 1, 1-31.

[3] Luc 1, 17.

[4] Matthieu 16, 17-19 - Jean 21, 15-17.

[5] Actes 2, 1-4.

[6] 1 Jean 2, 16.

[7] Matthieu 15, 19 - Marc 7, 21.

[8] Matthieu 25, 31-46.

[9] Maria Valtorta note sur la copie dactylographiée : Il fait allusion à Mussolini.

[10] Matthieu 11, 29.