Liste des sigles.
SS. Jean-Paul II et Maria Valtorta.
Les grands auteurs.
Les encycliques.
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Chapitre 2 : Je crois
en Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu.
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La Bonne Nouvelle : Dieu a
envoyé son Fils.
422
"Mais quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d’une
femme, né sujet de la loi, afin de racheter les sujets de la loi, afin de
nous conférer l’adoption filiale" (Galates 4, 4-5). Voici "la Bonne
Nouvelle touchant Jésus-Christ, Fils de Dieu" (Marc 1, 1) : Dieu a
visité son peuple (cf. Luc 1, 68), il a accompli les promesses faites à
Abraham et à sa descendance (cf. Luc 1, 55) ; il l’a fait au-delà de
toute attente : Il a envoyé son "Fils bien-aimé" (Marc 1, 11).
423
Nous croyons et confessons que Jésus de Nazareth, né juif d’une fille
d’Israël, à Bethléem, au temps du roi Hérode le Grand et de l’empereur César
Auguste ; de son métier charpentier, mort crucifié à Jérusalem, sous le
procureur Ponce Pilate, pendant le règne de l’empereur Tibère, est le Fils
éternel de Dieu fait homme, qu’il est "sorti de Dieu" (Jean 13, 3),
"descendu du ciel" (Jean 3, 13 ; 6, 33), "venu dans la
chair"(1 Jean 4, 2), car "le Verbe s’est fait chair et il a habité
parmi nous, et nous avons vu sa gloire, gloire qu’il tient de son Père comme
Fils unique, plein de grâce et de vérité (...). Oui, de sa plénitude nous
avons tous reçu et grâce pour grâce" (Jean 1, 14. 16).
424
Mus par la grâce de l’Esprit Saint et attirés par le Père nous croyons et
nous confessons au sujet de Jésus : "Tu es le Christ, le Fils du
Dieu Vivant" (Matthieu 16, 16). C’est sur le roc de cette foi, confessée
par S. Pierre, que le Christ a bâti son Église (cf. Matthieu 16, 18 ;
Saint Léon le Grand, sermons 4,
3 : Patrologie Latine 54, 151 ; 51, 1 : Patrologie Latine 54,
309B ; 62, 2 : Patrologie Latine 350C-351A ; 83, 3 :
Patrologie Latine 54, 432A).
"Annoncer l’insondable richesse du Christ"(Éphésiens 3, 8)
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425
La transmission de la foi chrétienne, c’est d’abord l’annonce de
Jésus-Christ, pour conduire à la foi en Lui. Dès le commencement, les
premiers disciples ont brûlé du désir d’annoncer le Christ : "Nous
ne pouvons pas, quant à nous, ne pas publier ce que nous avons vu et
entendu"(Actes 4, 20). Et ils invitent les hommes de tous les temps à
entrer dans la joie de leur communion avec le Christ :
Ce que nous avons entendu, ce que
nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont
touché du Verbe de vie ; – car la vie s’est manifestée : nous
l’avons vue, nous en rendons témoignage et nous vous annonçons cette Vie
éternelle, qui était auprès du Père et qui nous est apparue ; – ce que
nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, afin que vous aussi vous
soyez en communion avec nous. Quant à notre communion, elle est avec le Père
et avec son Fils Jésus-Christ. Tout ceci, nous vous l’écrivons pour que notre
joie soit complète (1 Jean 1, 1-4).
Au cœur de la catéchèse : le
Christ.
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426
"Au cœur de la catéchèse nous trouvons essentiellement une
Personne, celle de Jésus de Nazareth, Fils unique du Père (...), qui a
souffert et qui est mort pour nous et qui maintenant, ressuscité, vit avec
nous pour toujours (...). Catéchiser (...), c’est dévoiler dans la Personne
du Christ tout le dessein éternel de Dieu. C’est chercher à comprendre la
signification des gestes et des paroles du Christ, des signes réalisés par
lui "(Catechesi tradendae
5). Le but de la catéchèse : "Mettre en communion avec
Jésus-Christ : lui seul peut conduire à l’amour du Père dans l’Esprit et
nous faire participer à la vie de la Trinité Sainte"(ibid.).
427
"Dans la catéchèse, c’est le Christ, Verbe incarné et Fils de Dieu, qui
est enseigné – tout le reste l’est en référence à lui ; et seul le
Christ enseigne, tout autre le fait dans la mesure où il est son
porte-parole, permettant au Christ d’enseigner par sa bouche (...). Tout
catéchiste devrait pouvoir s’appliquer à lui-même la mystérieuse parole de
Jésus : ‘Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé’
(Jean 7, 16) "(ibid., 6).
428
Celui qui est appelé à "enseigner le Christ", doit donc d’abord
chercher "ce gain suréminent qu’est la connaissance du Christ"; il
faut "accepter de tout perdre (...) afin de gagner le Christ et d’être
trouvé en lui ", et de "le connaître, lui, avec la puissance
de sa résurrection et la communion à ses souffrances, lui devenir conforme
dans la mort, afin de parvenir si possible à ressusciter d’entre les
morts"(Philippiens 3, 8-11).
429
C’est de cette connaissance amoureuse du Christ que jaillit le désir de
L’annoncer, "d’évangéliser", et de conduire d’autres au
"oui" de la foi en Jésus-Christ. Mais en même temps se fait sentir
le besoin de toujours mieux connaître cette foi. À cette fin, en suivant
l’ordre du Symbole de la foi, seront d’abord présentés les principaux titres
de Jésus : le Christ, le Fils de Dieu, le Seigneur (article 2). Le Symbole confesse
ensuite les principaux mystères de la vie du Christ : ceux de son
Incarnation (article 3), ceux
de sa Pâque (articles 4 et 5),
enfin ceux de sa glorification (articles
6 et 7).
Article 2 - "Et en Jésus-Christ, son
Fils Unique, Notre Seigneur"
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I - Jésus.
430
Jésus veut dire en hébreu : "Dieu
sauve". Lors de l’Annonciation, l’ange Gabriel lui donne comme nom
propre le nom de Jésus qui exprime à la fois son identité et sa mission (cf.
Luc 1, 31). Puisque "Dieu seul peut remettre les péchés" (Marc 2,
7), c’est lui qui, en Jésus, son Fils éternel fait homme "sauvera son
peuple de ses péchés" (Matthieu 1, 21). En Jésus, Dieu récapitule ainsi
toute son histoire de salut en faveur des hommes.
431
Dans l’histoire du salut, Dieu ne s’est pas contenté de délivrer Israël de
"la maison de servitude" (Deutéronome 5, 6) en le faisant sortir
d’Égypte. Il le sauve encore de son péché. Parce que le péché est toujours
une offense faite à Dieu (cf. Psaume 51, 6), c’est Lui seul qui peut
l’absoudre (cf. Psaume 51, 12). C’est pourquoi Israël, en prenant de plus en
plus conscience de l’universalité du péché, ne pourra plus chercher le salut
que dans l’invocation du nom du Dieu Rédempteur (cf. Psaume 79, 9).
432
Le nom de Jésus signifie que le nom même de Dieu est présent en la
personne de son Fils (cf. Actes 5, 41 ; 3 Jean 7) fait homme pour la
rédemption universelle et définitive des péchés. Il est le nom divin qui seul
apporte le salut (cf. Jean 3, 5 ; Actes 2, 21) et il peut désormais être
invoqué de tous car il s’est uni à tous les hommes par l’Incarnation (cf.
Romains 10, 6-13) de telle sorte qu’"il n’y a pas sous le ciel d’autre
nom donné aux hommes par lequel nous puissions être sauvés " (Actes
4, 12 ; cf. Actes 9, 14 ; Jc 2, 7).
433
Le nom du Dieu Sauveur était invoqué une seule fois par an par le
grand prêtre pour l’expiation des péchés d’Israël, quand il avait aspergé le
propitiatoire du Saint des Saints avec le sang du sacrifice (cf. Lévitique
16, 15-16 ; Siracide 50, 20 ; He 9, 7). Le propitiatoire était le
lieu de la présence de Dieu (cf. Exode 25, 22 ; Lévitique 16, 2 ;
Nb 7, 89 ; He 9, 5). Quand S. Paul dit de Jésus que "Dieu l’a
destiné à être propitiatoire par son propre sang "(Romains
3, 25), il signifie que dans l’humanité de celui-ci, "c’était Dieu qui
dans le Christ se réconciliait le monde "(2 Corinthiens 5, 19).
434
La Résurrection de Jésus glorifie le nom du Dieu Sauveur (cf. Jean 12, 28)
car désormais, c’est le nom de Jésus qui manifeste en plénitude la puissance
suprême du "nom au-dessus de tout nom "(Philippiens
2, 9-10). Les esprits mauvais craignent son nom (cf. Actes 16, 16-18 ;
19, 13-16) et c’est en son nom que les disciples de Jésus font des miracles
(cf. Marc 16, 17), car tout ce qu’ils demandent au Père en son nom, celui-ci
le leur accorde (Jean 15, 16).
435
Le nom de Jésus est au cœur de la prière chrétienne. Toutes les oraisons
liturgiques se concluent par la formule "par notre Seigneur
Jésus-Christ ". Le "Je vous salue, Marie "culmine
dans "et Jésus, le fruit de tes entrailles, est béni ". La
prière du cœur orientale appelée "prière à Jésus "dit :
"Jésus-Christ, Fils de Dieu, Seigneur prend pitié de moi pécheur".
De nombreux chrétiens meurent en ayant, comme Ste Jeanne d’Arc, le seul mot
de "Jésus "aux lèvres (cf. P. Doncoeur
et Y. Lanhers, La réhabilitation de Jeanne la
Pucelle, p. 39. 45. 56).
II. Christ.
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436
Christ vient de la traduction grecque du terme
hébreu "Messie" qui veut dire "oint". Il ne devient le
nom propre de Jésus que parce que celui-ci accomplit parfaitement la mission
divine qu’il signifie. En effet en Israël étaient oints au nom de Dieu ceux
qui lui étaient consacrés pour une mission venant de lui. C’était le cas des
rois (cf. 1 S 9, 16 ; 10, 1 ; 16, 1. 12-13 ; 1 R 1, 39), des
prêtres (cf. Exode 29, 7 ; Lévitique 8, 12) et, en de rares cas, des
prophètes (cf. 1 R 19, 16). Ce devait être par excellence le cas du Messie
que Dieu enverrait pour instaurer définitivement son Royaume (cf. Psaume 2,
2 ; Actes 4, 26-27). Le Messie devait être oint par l’Esprit du Seigneur
(cf. Isaïe 11, 2) à la fois comme roi et prêtre (cf. Za 4, 14 ; 6, 13)
mais aussi comme prophète (cf. Isaïe 61, 1 ; Luc 4, 16-21). Jésus a
accompli l’espérance messianique d’Israël dans sa triple fonction de prêtre,
de prophète et de roi.
437
L’ange a annoncé aux bergers la naissance de Jésus comme celle du
Messie promis à Israël : "Aujourd’hui, dans la ville de David vous
est né un Sauveur qui est le Christ Seigneur "(Luc
2, 11). Dès l’origine il est "celui que le Père a consacré et envoyé
dans le monde "(Jean 10, 36), conçu comme
"saint "(Luc 1, 35) dans le sein virginal de Marie. Joseph a
été appelé par Dieu à "prendre chez lui Marie son épouse" enceinte
de "ce qui a été engendré en elle par l’Esprit Saint" (Matthieu 1,
21) afin que Jésus "que l’on appelle Christ" naisse de l’épouse de
Joseph dans la descendance messianique de David (Matthieu 1, 16 ; cf.
Romains 1, 3 ; 2 Tm 2, 8 ; Apocalypse 22, 16).
438
La consécration messianique de Jésus manifeste sa mission divine. "C’est
d’ailleurs ce qu’indique son nom lui-même, car dans le nom de Christ est
sous-entendu Celui qui a oint, Celui qui a été oint et l’Onction même dont il
a été oint : Celui qui a oint, c’est le Père, Celui qui a été oint,
c’est le Fils, et il l’a été dans l’Esprit qui est l’Onction "(S.
Irénée, Contre
les hérésies 3, 18, 3). Sa
consécration messianique éternelle s’est révélée dans le temps de sa vie
terrestre lors de son baptême par Jean quand "Dieu l’a oint de l’Esprit
Saint et de puissance "(Actes 10, 38)
"pour qu’il fût manifesté à Israël "(Jean 1, 31) comme son
Messie. Ses œuvres et ses paroles le feront connaître comme "le saint de
Dieu "(Marc 1, 24 ; Jean 6, 69 ;
Actes 3, 14).
439
De nombreux juifs et même certains païens qui partageaient leur espérance ont
reconnu en Jésus les traits fondamentaux du "fils de David"
messianique promis par Dieu à Israël (cf. Matthieu 2, 2 ; 9, 27 ;
12, 23 ; 15, 22 ; 20, 30 ; 21, 9. 15). Jésus a accepté le
titre de Messie auquel il avait droit (cf. Jean 4, 25-26 ; 11, 27), mais
non sans réserve parce que celui-ci était compris par une partie de ses
contemporains selon une conception trop humaine (cf. Matthieu 22, 41-46),
essentiellement politique (cf. Jean 6, 15 ; Luc 24, 21).
440
Jésus a accueilli la profession de foi de Pierre qui le reconnaissait comme
le Messie en annonçant la passion prochaine du Fils de l’Homme (cf. Matthieu
16, 16-23). Il a dévoilé le contenu authentique de sa royauté messianique à
la fois dans l’identité transcendante du Fils de l’Homme "qui est
descendu du ciel "(Jean 3, 13 ; cf.
Jean 6, 62 ; Deutéronome 7, 13) et dans sa mission rédemptrice comme
Serviteur souffrant : "Le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être
servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la
multitude "(Matthieu 20, 28 ; cf. Isaïe 53, 10-12). C’est
pourquoi le vrai sens de sa royauté n’est manifesté que du haut de la Croix
(cf. Jean 19, 19-22 ; Luc 23, 39-43). C’est seulement après sa
Résurrection que sa royauté messianique pourra être proclamée par Pierre
devant le Peuple de Dieu : "Que toute la maison d’Israël le sache
avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous,
vous avez crucifié " (Actes 2, 36).
III. Fils unique de
Dieu.
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441
Fils de Dieu, dans l’Ancien Testament, est un titre donné aux
anges (cf. Deutéronome 32,8; Job 1,6), au peuple de
l’Élection (cf. Exode 4, 22 ; Osée 11,1; Jérémie 3, 19 ; Siracide
36, 11 ; Sagesse 18, 13), aux enfants d’Israël (cf. Deutéronome 14,
1 ; Osée 2, 1) et à leurs rois (cf. 2Samuel 7, 14 ; Psaume 82, 6).
Il signifie alors une filiation adoptive qui établit entre Dieu et sa
créature des relations d’une intimité particulière. Quand le Roi-Messie
promis est dit "fils de Dieu" (cf. 1Chroniques 17, 13 ;
Psaumes 2, 7), cela n’implique pas nécessairement, selon le sens littéral de
ces textes, qu’il soit plus qu’humain. Ceux qui ont désigné ainsi Jésus en
tant que Messie d’Israël (cf. Matthieu 27, 54) n’ont peut-être pas voulu dire
davantage (cf. Luc 23, 47).
442
Il n’en va pas de même pour Pierre quand il confesse Jésus comme
"le Christ, le Fils du Dieu vivant" (Matthieu 16, 16) car celui-ci
lui répond avec solennité : "Cette révélation ne t’est pas venue de la chair et du sang mais de mon Père qui est dans les
cieux" (Matthieu 16, 17). Parallèlement Paul dira à propos de sa
conversion sur le chemin de Damas : "Quand Celui qui dès le sein
maternel m’a mis à part et appelé par sa grâce daigna révéler en moi son Fils
pour que je l’annonce parmi les païens..." (Galates 1, 15-16).
"Aussitôt il se mit à prêcher Jésus dans les synagogues, proclamant
qu’il est le Fils de Dieu" (Actes 9, 20). Ce sera dès le début (cf. 1 Th
1, 10) le centre de la foi apostolique (cf. Jean 20, 31) professée d’abord
par Pierre comme fondement de l’Église (cf. Matthieu 16, 18).
443
Si Pierre a pu reconnaître le caractère transcendant de la filiation divine
de Jésus Messie, c’est que celui-ci l’a nettement laissé entendre. Devant le
Sanhédrin, à la demande de ses accusateurs : "Tu es donc le Fils de
Dieu", Jésus a répondu : "Vous le dites bien, je le
suis " (Luc 22, 70 ; cf. Matthieu 26, 64 ; Marc 14, 61).
Bien avant déjà, Il s’est désigné comme "le Fils" qui connaît le
Père (cf. Matthieu 11, 27 ; 21, 37-38), qui est distinct des
"serviteurs" que Dieu a auparavant envoyés à son peuple (cf.
Matthieu 21, 34-36), supérieur aux anges eux-mêmes (cf. Matthieu 24, 36). Il
a distingué sa filiation de celle de ses disciples en ne disant jamais
"notre Père" (cf. Matthieu 5, 48 ; 6, 8 ; 7, 21 ;
Luc 11, 13) sauf pour leur ordonner "vous donc priez ainsi : Notre Père "(Matthieu 6, 9) ; et il a souligné cette
distinction : "Mon Père et votre Père" (Jean 20, 17).
444
Les Évangiles rapportent en deux moments solennels, le Baptême et la
transfiguration du Christ, la voix du Père qui Le désigne comme son
"Fils bien-aimé" (cf. Matthieu 3, 17 ; 17, 5). Jésus se
désigne Lui-même comme "le Fils Unique de Dieu" (Jean 3, 16) et
affirme par ce titre sa préexistence éternelle (cf. Jean 10, 36). Il demande
la foi "au nom du Fils unique de Dieu" (Jean 3, 18). Cette
confession chrétienne apparaît déjà dans l’exclamation du centurion face à
Jésus en croix : "Vraiment cet homme était Fils de Dieu" (Marc
15, 39). Dans le mystère pascal seulement le croyant peut donner sa portée
ultime au titre de "Fils de Dieu".
445
C’est après sa Résurrection que sa filiation divine apparaît dans la
puissance de son humanité glorifiée : "Selon l’Esprit qui
sanctifie, par sa Résurrection d’entre les morts, il a été établi comme Fils
de Dieu dans sa puissance" (Romains 1, 4 ; cf. Actes 13, 33). Les
apôtres pourront confesser : "Nous avons vu sa gloire, gloire qu’il
tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité" (Jean
1, 14).
IV. Seigneur.
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446
Dans la traduction grecque des livres de l’Ancien Testament, le nom ineffable
sous lequel Dieu s’est révélé à Moïse (cf. Exode 3, 14), YHWH, est rendu par Kyrios
("Seigneur "). Seigneur
devient dès lors le nom le plus habituel pour désigner la divinité même du
Dieu d’Israël. C’est dans ce sens fort que le Nouveau Testament utilise le
titre de "Seigneur" à la fois pour le Père, mais aussi, et c’est là
la nouveauté, pour Jésus reconnu ainsi comme Dieu lui-même (cf. 1 Corinthiens
2, 8).
447
Jésus lui-même s’attribue de façon voilée ce titre lorsqu’il discute
avec les Pharisiens sur le sens du Psaume 109 (cf. Matthieu 22, 41-46 ;
cf. aussi Actes 2, 34-36 ; He 1, 13), mais aussi de manière explicite en
s’adressant à ses apôtres (cf. Jean 13, 13). Tout au long de sa vie publique
ses gestes de domination sur la nature, sur les maladies, sur les démons, sur
la mort et le péché, démontraient sa souveraineté divine.
448
Très souvent, dans les Évangiles, des personnes s’adressent à Jésus en
l’appelant "Seigneur". Ce titre exprime le respect et la confiance
de ceux qui s’approchent de Jésus et qui attendent de lui secours et guérison
(cf. Matthieu 8, 2 ; 14, 30 ; 15, 22 ; e.a.). Sous la motion
de l’Esprit Saint, il exprime la reconnaissance du mystère divin de Jésus
(cf. Luc 1, 43 ; 2, 11). Dans la rencontre avec Jésus ressuscité, il
devient adoration : "Mon Seigneur et mon Dieu !" (Jean
20, 28). Il prend alors une connotation d’amour et d’affection qui va rester
le propre de la tradition chrétienne : "C’est le
Seigneur !" (Jean 21, 7).
449
En attribuant à Jésus le titre divin de Seigneur, les premières
confessions de foi de l’Église affirment, dès l’origine (cf. Actes 2, 34-36),
que le pouvoir, l’honneur et la gloire dus à Dieu le Père conviennent aussi à
Jésus (cf. Romains 9, 5 ; Tt 2, 13 ; Apocalypse 5, 13) parce qu’il
est de "condition divine" (Philippiens 2, 6) et que le Père a
manifesté cette souveraineté de Jésus en le ressuscitant des morts et en
l’exaltant dans sa gloire (cf. Romains 10, 9 ; 1 Corinthiens 12,
3 ; Philippiens 2, 11).
450
Dès le commencement de l’histoire chrétienne, l’affirmation de la
seigneurie de Jésus sur le monde et sur l’histoire (cf. Apocalypse 11, 15)
signifie aussi la reconnaissance que l’homme ne doit soumettre sa liberté
personnelle, de façon absolue, à aucun pouvoir terrestre, mais seulement à
Dieu le Père et au Seigneur Jésus-Christ : César n’est pas "le
Seigneur" (cf. Marc 12, 17 ; Actes 5, 29). "L’Église croit
(...) que la clé, le centre et la fin de toute histoire humaine se trouve en
son Seigneur et Maître" (Gaudium et spes 10, § 2 ; cf. 45, § 2).
451
La prière chrétienne est marquée par le titre "Seigneur", que ce
soit l’invitation à la prière "le Seigneur soit avec vous", ou la
conclusion de la prière "par Jésus-Christ notre Seigneur"ou
encore le cri plein de confiance et d’espérance : "Maran atha" ("le Seigneur
vient ! ") ou "Marana tha " ("Viens,
Seigneur ! ") (1 Corinthiens 16, 22) : "Amen, viens,
Seigneur Jésus ! " (Apocalypse 22, 20).
En bref.
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452
Le nom de Jésus signifie "Dieu qui sauve". L’enfant né de la Vierge
Marie est appelé "Jésus, car c’est Lui qui sauvera son peuple de ses
péchés"(Matthieu 1, 21) : "Il n’y a
pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes par lequel il nous faille être
sauvés" (Actes 4, 12).
453
Le nom de Christ signifie "oint", "Messie". Jésus est le
Christ car "Dieu L’a oint de l’Esprit Saint et de puissance" (Actes
10, 38). Il était "celui qui doit venir" (Luc 7, 19), l’objet de
"l’espérance d’Israël" (Actes 28, 20).
454
Le nom de Fils de Dieu signifie la relation unique et éternelle de
Jésus-Christ à Dieu son Père : Il est le Fils unique du Père (cf. Jean
1, 14. 18 ; 3, 16. 18) et Dieu lui-même (cf. Jean 1, 1). Croire que
Jésus-Christ est le Fils de Dieu est nécessaire pour être chrétien (cf. Actes
8, 37 ; 1 Jean 2, 23).
455
Le nom de Seigneur signifie la souveraineté divine. Confesser ou invoquer
Jésus comme Seigneur, c’est croire en sa divinité. "Nul ne peut dire
‘Jésus est Seigneur’ s’il n’est avec l’Esprit Saint" (1 Corinthiens 12,
3)
Article 3
"Jésus-Christ a été conçu du Saint-Esprit, Il est né de la Vierge
Marie"
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Paragraphe 1. Le
Fils de Dieu s’est fait homme.
I. Pourquoi le Verbe s’est-il fait chair.
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456
Avec le Credo de Nicée-Constantinople, nous répondons en confessant :
"Pour nous les hommes et pour
notre salut Il descendit du ciel ; par l’Esprit Saint, Il a pris
chair de la Vierge Marie et s’est fait homme".
457
Le Verbe s’est fait chair pour nous
sauver en nous réconciliant avec Dieu : "C’est Dieu qui nous
a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos
péchés "(1 Jean 4, 10). "Le Père a envoyé son Fils, le sauveur
du monde "(1 Jean 4, 14). "Celui-là a paru pour ôter les péchés "(1
Jean 3, 5) :
Malade, notre nature demandait à
être guérie ; déchue, à être relevée ; morte, à être ressuscitée.
Nous avions perdu la possession du bien, il fallait nous la rendre. Enfermés
dans les ténèbres, il fallait nous porter la lumière ; captifs, nous
attendions un sauveur ; prisonniers, un secours ; esclaves, un
libérateur. Ces raisons-là étaient-elles sans importance ? Ne
méritaient-elles pas d’émouvoir Dieu au point de le faire descendre jusqu’à
notre nature humaine pour la visiter, puisque l’humanité se trouvait dans un
état si misérable et si malheureux ? (S. Grégoire de Nysse,
or. catech. 15 : p. 45, 48B).
458
Le Verbe s’est fait chair pour que
nous connaissions ainsi l’amour de Dieu : "En ceci s’est
manifesté l’amour de Dieu pour nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans
le monde afin que nous vivions par lui "(1 Jean 4, 9). "Car
Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque
croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle"(Jean 3, 16).
459
Le Verbe s’est fait chair pour être
notre modèle de sainteté : "Prenez sur vous mon joug et
apprenez de moi... "(Matthieu 11, 29). "Je suis la voie, la
vérité et la vie ; nul ne vient au Père sans passer par
moi "(Jean 14, 6). Et le Père, sur la montagne de la Transfiguration,
ordonne : "Écoutez-le "(Marc 9, 7 ; cf. Deutéronome
6, 4-5). Il est en effet le modèle des Béatitudes et la norme de la Loi
nouvelle : "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai
aimés "(Jean 15, 12). Cet amour implique l’offrande effective de
soi-même à sa suite (cf. Marc 8, 34).
460
Le Verbe s’est fait chair pour nous
rendre "participants de la nature divine "(2 P 1,
4) : "Car telle est la raison pour laquelle le Verbe s’est fait
homme, et le Fils de Dieu, Fils de l’homme : c’est pour que l’homme, en
entrant en communion avec le Verbe et en recevant ainsi la filiation divine,
devienne fils de Dieu "(S. Irénée, hær.
3, 19, 1). "Car le Fils de Dieu s’est fait homme pour nous faire
Dieu "(S. Athanase, inc. 54, 3 : p.
25, 192B). "Le Fils unique de Dieu, voulant que nous participions à sa
divinité, assuma notre nature, afin que Lui, fait homme, fit les hommes
Dieu "(S. Thomas d’A., opusc. 57 in festo Corp. Chr. 1).
II. L’Incarnation.
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461
Reprenant l’expression de S. Jean ("Le Verbe s’est fait chair": Jean 1,14), l’Église appelle
"Incarnation" le fait que le Fils de Dieu ait assumé une nature
humaine pour accomplir en elle notre salut. Dans une hymne attestée par S.
Paul, l’Église chante le mystère de l’Incarnation :
"Ayez entre vous les mêmes
sentiments qui furent dans le Christ Jésus : Lui, de condition divine,
ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’anéantit
lui-même prenant condition d’esclave et devenant semblable aux hommes. S’étant
comporté comme un homme, il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort,
et la mort sur la Croix !"(Philippiens 2, 5-8 ; cf. Liturgia Horarum, cantique des
Vêpres du samedi).
462
L’épître aux Hébreux parle du même mystère :
C’est pourquoi, en entrant dans le
monde, le Christ dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni oblation ;
mais tu m’as façonné un corps. Tu n’as agréé ni holocauste ni sacrifices pour
les péchés. Alors j’ai dit : Voici, je viens (...) pour faire ta volonté
(He 10, 5-7, citant Psaumes 40, 7-9 LXX).
463
La foi en l’Incarnation véritable du Fils de Dieu est le signe distinctif de
la foi chrétienne : "A ceci reconnaissez l’esprit de Dieu :
Tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu dans la chair est de
Dieu "(1 Jean 4, 2). C’est là la joyeuse conviction de l’Église dès
son commencement, lorsqu’elle chante "le grand mystère de la piété ": "Il a été manifesté dans la
chair "(1 Tm 3, 16).
III. Vrai Dieu et
vrai homme.
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464
L’événement unique et tout à fait singulier de l’Incarnation du Fils
de Dieu ne signifie pas que Jésus-Christ soit en partie Dieu et en partie
homme, ni qu’il soit le résultat du mélange confus entre le divin et
l’humain. Il s’est fait vraiment homme en restant vraiment Dieu. Jésus-Christ
est vrai Dieu et vrai homme. Cette vérité de foi, l’Église a dû la défendre
et la clarifier au cours des premiers siècles face à des hérésies qui la
falsifiaient.
465
Les premières hérésies ont moins nié la divinité du Christ que son humanité
vraie (docétisme gnostique). Dès les temps apostolique la foi chrétienne a
insisté sur la vraie incarnation du Fils de Dieu, "venu dans la
chair "(cf. 1 Jean 4, 2-3 ; 2 Jean 7). Mais dès le troisième
siècle, l’Église a dû affirmer contre Paul de Samosate, dans un Concile réuni
à Antioche, que Jésus-Christ est Fils de Dieu par nature et non par adoption.
Le premier Concile œcuménique de Nicée, en 325, confessa dans son Credo que
le Fils de Dieu est "engendré, non pas créé, de la même substance (homousios
– Denzinger-Schönmetzer 125) que le
Père "et condamna Arius qui affirmait que "le Fils de Dieu est
sorti du néant "(Denzinger-Schönmetzer 130) et qu’il serait
"d’une autre substance que le Père "(Denzinger-Schönmetzer
126).
466
L’hérésie nestorienne voyait dans le Christ une personne humaine conjointe à
la personne divine du Fils de Dieu. Face à elle S. Cyrille d’Alexandrie et le
troisième Concile œcuménique réuni à Éphèse en 431 ont confessé que "le
Verbe, en s’unissant dans sa personne une chair animée par une âme
rationnelle, est devenu homme"(Denzinger-Schönmetzer 250). L’humanité du
Christ n’a d’autre sujet que la personne divine du Fils de Dieu qui l’a
assumée et faite sienne dès sa conception. Pour cela le Concile d’Éphèse a
proclamé en 431 que Marie est devenue en toute vérité Mère de Dieu par la
conception humaine du Fils de Dieu dans son sein : "Mère de Dieu,
non parce que le Verbe de Dieu a tiré d’elle sa nature divine, mais parce que
c’est d’elle qu’il tient le corps sacré doté d’une âme rationnelle, uni
auquel en sa personne le Verbe est dit naître selon la
chair"(Denzinger-Schönmetzer 251).
467
Les monophysites affirmaient que la nature humaine avait cessé d’exister
comme telle dans le Christ en étant assumée par sa personne divine de Fils de
Dieu. Confronté à cette hérésie, le quatrième Concile œcuménique, à
Chalcédoine, a confessé en 451 :
"À la suite des saints Pères,
nous enseignons unanimement à confesser un seul et même Fils, notre Seigneur
Jésus-Christ, le même parfait en divinité et parfait en humanité, le même
vraiment Dieu et vraiment homme, composé d’une âme rationnelle et d’un corps,
consubstantiel au Père selon la divinité, consubstantiel à nous selon
l’humanité, "semblable à nous en tout, à l’exception du
péché "(Hébreux 4,15) ; engendré du Père avant tout les
siècles selon la divinité, et en ces derniers jours, pour nous et pour notre
salut, né de la Vierge Marie, Mère de Dieu, selon l’humanité.
Un seul et même Christ, Seigneur, Fils unique, que
nous devons reconnaître en deux natures, sans confusion, sans changement,
sans division, sans séparation. La différence des natures n’est nullement
supprimée par leur union, mais plutôt les propriétés de chacune sont
sauvegardées et réunies en une seule personne et une seule
hypostase"(Denzinger-Schönmetzer 301-302).
468
Après le Concile de Chalcédoine, certains firent de la nature humaine du
Christ une sorte de sujet personnel. Contre eux, le cinquième Concile
œcuménique, à Constantinople en 553, a confessé à propos du Christ :
"Il n’y a qu’une seule hypostase [ou personne], qui est notre Seigneur
Jésus-Christ, un de la Trinité "(Denzinger-Schönmetzer
424). Tout dans l’humanité du Christ doit donc être attribué à sa personne
divine comme à son sujet propre (cf. déjà Cc. Ephèse :
Denzinger-Schönmetzer 255), non seulement les miracles mais aussi les
souffrances (cf. Denzinger-Schönmetzer 424) et même la mort :
"Celui qui a été crucifié dans la chair, notre Seigneur Jésus-Christ,
est vrai Dieu, Seigneur de la gloire et Un de la sainte
Trinité "(Denzinger-Schönmetzer 432).
469
L’Église confesse ainsi que Jésus est inséparablement vrai Dieu et vrai
homme. Il est vraiment le Fils de Dieu qui s’est fait homme, notre frère, et
cela sans cesser d’être Dieu,
notre Seigneur :
"Il resta ce qu’Il était, Il
assuma ce qu’il n’était pas ", chante la liturgie romaine (LH, In Solemnitate Sanctae Dei Genetricis Mariae, antiphona ad "Benedictus "; cf. S. Léon le
Grand, serm. 21, 2 : Patrologie Latine 54,
192A). Et la liturgie de S. Jean Chrysostome proclame et chante :
"O Fils unique et Verbe de Dieu, étant immortel, tu as daigné pour notre
salut t’incarner de la sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie, qui sans
changement es devenu homme, et qui as été crucifié, O Christ Dieu, qui, par
ta mort as écrasé la mort, qui es Un de la Sainte Trinité, glorifié avec le
Père et le Saint-Esprit, sauve-nous ! "(Tropaire
"O monoghenis ").
IV.
Comment le Fils de Dieu est-il homme ?
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470
Parce que dans l’union mystérieuse de l’Incarnation "la nature humaine a
été assumée, non absorbée" (Gaudium et spes 22, § 2), l’Église a été amenée au cours des siècles
à confesser la pleine réalité de l’âme humaine, avec ses opérations
d’intelligence et de volonté, et du corps humain du Christ. Mais
parallèlement, elle a eu à rappeler à chaque fois que la nature humaine du
Christ appartient en propre à la personne divine du Fils de Dieu qui l’a
assumée. Tout ce qu’il est et ce qu’il fait en elle relève "d’Un de la
Trinité". Le Fils de Dieu communique donc à son humanité son propre mode
d’exister personnel dans la Trinité. Ainsi, dans son âme comme dans son
corps, le Christ exprime humainement les mœurs divines de la Trinité (cf.
Jean 14, 9-10) :
Le Fils de Dieu a travaillé avec des
mains d’homme, il a pensé avec une intelligence d’homme, il a agi avec une
volonté d’homme, il a aimé avec un cœur d’homme. Né de la Vierge Marie, il
est vraiment devenu l’un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché (Gaudium et spes 22, § 2).
L’âme et la connaissance humaine du
Christ.
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471
Apollinaire de Laodicée affirmait que dans le Christ le Verbe avait remplacé
l’âme ou l’esprit. Contre cette erreur l’Église a confessé que le Fils
éternel a assumé aussi une âme raisonnable humaine (cf. Denzinger-Schönmetzer
149).
472
Cette âme humaine que le Fils de Dieu a assumée est douée d’une vraie connaissance
humaine. En tant que telle celle-ci ne pouvait pas être de soi
illimitée : elle était exercée dans les conditions historiques de son
existence dans l’espace et le temps. C’est pourquoi le Fils de Dieu a pu
vouloir en se faisant homme "croître en sagesse, en taille et en
grâce "(Luc 2, 52) et de même avoir à s’enquérir sur ce que dans la
condition humaine on doit apprendre de manière expérimentale (cf. Marc 6,
38 ; Marc 8, 27 ; Jean 11, 34 ; etc.). Cela correspondait à la
réalité de son abaissement volontaire dans "la condition
d’esclave "(Philippiens 2,7).
473
Mais en même temps, cette connaissance vraiment humaine du Fils de
Dieu exprimait la vie divine de sa personne (cf. S. Grégoire le Grand, ep. 10, 39 : Denzinger-Schönmetzer 475 :
Patrologie Latine 77, 1097B). "La nature humaine du Fils de Dieu, non par elle-même mais par son union au
Verbe, connaissait et manifestait en elle tout ce qui convient à
Dieu "(S. Maxime le Confesseur, qu. dub.
66 : p. 90, 840A). C’est en premier le cas de la connaissance intime et
immédiate que le Fils de Dieu fait homme a de son Père (cf. Marc 14,
36 ; Matthieu 11, 27 ; Jean 1, 18 ; 8, 55 ; etc.). Le
Fils montrait aussi dans sa connaissance humaine la pénétration divine qu’il
avait des pensées secrètes du cœur des hommes (cf. Marc 2, 8 ; Jean 2, 25 ;
6, 61 ; etc.).
474
De par son union à la Sagesse divine en la personne du Verbe incarné, la
connaissance humaine du Christ jouissait en plénitude de la science des
desseins éternels qu’il était venu révéler (cf. Marc 8, 31 ; 9,
31 ; 10, 33-34 ; 14, 18-20. 26-30). Ce qu’il reconnaît ignorer dans
ce domaine (cf. Marc 13, 32), il déclare ailleurs n’avoir pas mission de le
révéler (cf. Actes 1, 7).
La volonté humaine du Christ.
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475
De manière parallèle, l’Église a confessé au sixième Concile œcuménique
(Concile de Constantinople III en 681) que le Christ possède deux volontés et
deux opérations naturelles, divines et humaines, non pas opposées, mais
coopérantes, de sorte que le Verbe fait chair a voulu humainement dans
l’obéissance à son Père tout ce qu’il a décidé divinement avec le Père et le
Saint-Esprit pour notre salut (cf. Denzinger-Schönmetzer 556-559). La volonté
humaine du Christ "suit sa volonté divine, sans être en résistance ni en
opposition vis-à-vis d’elle, mais bien plutôt en étant subordonnée à cette
volonté toute-puissante "(Denzinger-Schönmetzer 556).
Le vrai corps du Christ.
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476
Puisque le Verbe s’est fait chair en assumant une vraie humanité, le
corps du Christ était délimité (cf. Cc. Latran en 649 :
Denzinger-Schönmetzer 504). A cause de cela, le visage humain de Jésus peut
être "dépeint "(Galates 3, 2). Au sixième Concile œcuménique
(Concile de Nicée II en 787 : Denzinger-Schönmetzer 600-603) l’Église a
reconnu comme légitime qu’il soit représenté sur des images saintes.
477
En même temps l’Église a toujours reconnu que, dans le corps de Jésus,
"Dieu qui est par nature invisible est devenu visible à nos
yeux "(MR, Préface de Noël). En effet, les particularités
individuelles du corps du Christ expriment la personne divine du Fils de
Dieu. Celui-ci a fait siens les traits de son corps humain au point que,
dépeints sur une image sainte, ils peuvent être vénérés car le croyant qui
vénère son image, "vénère en elle la personne qui y est
dépeinte "(Concile de Nicée II : Denzinger-Schönmetzer 601).
Le Cœur du Verbe incarné.
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478
Jésus nous a tous et chacun connus et aimés durant sa vie, son agonie
et sa passion et il s’est livré pour chacun de nous : "Le Fils de
Dieu m’a aimé et s’est livré pour moi "(Galates 2, 20). Il nous a
tous aimés d’un cœur humain. Pour cette raison, le Cœur sacré de Jésus,
transpercé par nos péchés et pour notre salut (cf. Jean 19, 34), "est
considéré comme le signe et le symbole éminents... de cet amour que le divin
Rédempteur porte sans cesse au père éternel et à tous les hommes sans
exception "(Pie XII, Encyclique. "Haurietis
aquas ": Denzinger-Schönmetzer
3924 ; cf. Denzinger-Schönmetzer 3812).
En bref.
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479
Au temps établi par Dieu, le Fils unique du Père, la Parole éternelle,
c’est-à-dire le Verbe et l’Image substantielle du Père, s’est incarné :
sans perdre la nature divine il a assumé la nature humaine.
480
Jésus-Christ est vrai Dieu et vrai homme, dans l’unité de sa Personne
divine ; pour cette raison il est l’unique Médiateur entre Dieu et les
hommes.
481
Jésus-Christ possède deux natures, la divine et l’humaine, non confondues,
mais unies dans l’unique Personne du Fils de Dieu.
482
Le Christ, étant vrai Dieu et vrai homme, a une intelligence et une volonté
humaines, parfaitement accordées et soumises à son intelligence et sa volonté
divines, qu’il a en commun avec le Père et le Saint-Esprit.
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