L’apôtre que Jésus a aimé plus que les autres, c’est Judas de Kérioth.
Le Cœur immaculé de Marie.
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390> Vendredi.
Jésus dit :
"Veux-tu savoir quel est l’apôtre qui a le plus aimé? Jean. Jean,
vraiment. Avant la Passion comme après. Avant la Pentecôte comme après. Lui
et moi étions deux océans d’amour dont le premier était à peine inférieur à
celui en qui il se déverse et à qui il s’unit.
Et quel est l’apôtre que j’ai le plus aimé? C’est Judas de Kérioth. N’ouvre
pas des grands yeux, ne sursaute pas. C’est ainsi. J’ai aimé Judas de Kérioth
plus que tous les autres. Je vais t’expliquer, tu comprendras.
Jean était le préféré. Chacun le sait. Et chacun sait la vérité. Il était
bon, pur, fidèle. Il est évident qu’il allait s’attirer l’amour de Dieu et
l’amour de l’Homme, autrement dit l’amour de Jésus Dieu et Homme.
Mais dis-moi : est-il plus difficile d’accomplir un acte qui exige un
effort continuel et que nous savons d’avance être inutile,
ou d’en accomplir un qui, au lieu de cela, est joie et repos? Le premier,
n’est-ce pas? Et qui en retirera le plus de mérites? Celui qui accomplit le
premier ou le second ?
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391> Le premier, dont le seul but est de faire son devoir
jusqu’au bout sans espoir d’en obtenir une récompense, ou le second que
chaque minute récompense amplement de ce que nous faisons? C’est le premier
qui aura le plus de mérites.
Et encore: sais-tu quel est l’amour de la personne, poussée seulement par
l’héroïsme de l’amour et du devoir envers Dieu et son frère, qui continue à
s’occuper et à se préoccuper de venir en aide à son frère mauvais, pour le
voir devenir bon et glorifier le Seigneur? Son amour est parfait. Un tel
amour accomplit tout et pardonne tout, triomphe de tout dans le but parfait
de faire ce qui plaît à Dieu. N’y parvient-il pas? Est-ce que c’est évident?
Est-il évident que Dieu sait qu’il n’y parvient pas? Peu importe. Il agit
tout de même. C’est là l’héroïsme du devoir accompli à la perfection. C’est
aussi la preuve de la perfection des sentiments. Car si l’on n’aimait pas en
Dieu une personne que l’on sait être délinquant, traître, une personne
dont les sentiments pervers sont incorrigibles, on ne pourrait aimer ce
délinquant. Mais on lui porte cet amour sublime qui me gonflait le cœur sur
la croix lorsque, au lieu de prier pour les justes, j'invoquais le pardon du
Père sur mes assassins.
C’est l’amour que je veux voir en toi pour tous ceux qui te détestent...
Si seulement tu savais à quel point cet amour que nous portons à ceux qui
sont nos ennemis irréductibles — les personnes impossibles à convertir
— opère des miracles ! Qu’ils soient directs, imputés à eux-mêmes comme le
fut l’amour d’Étienne pour Saul, — amour qui lui obtient de me rencontrer sur
la route de Damas —, ou indirects.
L’amour n’est jamais perdu. Tout acte d’amour, même le plus infime acte de
cette monnaie, de ce levain, de ce baume qu’est l’amour, porte du fruit. Il
est recueilli par les anges, connu de Dieu, il monte dans le trésor des cieux
et, là, sert — oh, mystérieuses opérations de Dieu — à acquérir, faire
croître, à soigner des âmes esclaves de Satan, des âmes statiques dans leur
justice à peine esquissée, des âmes blessées et malades. L’amour offert pour
la conversion de nos bourreaux et demeuré sans fruit pour eux à cause de leur
volonté perverse, apportera des fruits de grâce à d’autres âmes, inconnues
sur la terre mais qui seront connues au ciel.
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392> Pour en revenir à Judas, écoute encore. J’ai
dit: "À celui qui a beaucoup aimé il sera beaucoup pardonné. " C’est vrai et c’est
juste. Plus l’on aime et plus on mérite le pardon de l’offensé. Mais aussi:
ceux qui pardonnent plus montre qu’ils aiment beaucoup. Et ceux qui
pardonnent toujours tout, toujours tout jusqu’à ce que vienne l’heure du
jugement, ceux-là aiment, non pas beaucoup, mais totalement. C’est de
cette manière que j’ai aimé Judas de Kérioth, totalement. J’ai aimé les
autres aussi de cette manière, Jean en particulier. Mais ce n’était que justice
de les aimer ainsi. Ils étaient bons malgré leurs défauts, et ils m’aimaient
de toutes leurs forces. Ces dernières étaient-elles petites,
imparfaites? Elles le furent jusqu’à la fin, jusqu’à ce que l’Esprit Saint
les renouvelle? Peu importe, c’étaient toutes leurs forces. Mais
Judas! Mais Judas! Aimer Judas! Aimer totalement Judas dont je n’ignorais pas
un seul méandre de son cœur ténébreux! L’aimer parce qu’il est dit: " Tu
aimeras ton prochain comme toi-même "!
Vois-tu, mon âme, beaucoup répètent ce commandement, dans leurs
homélies, du haut des chaires, des autels, dans les confessionnaux... et ils
croient le comprendre pleinement parce qu’ils disent : "Aimer son
prochain comme soi-même, voilà le second commandement." Mais rares
sont ceux qui font observer — et il y a peu de maîtres spirituels par rapport
à la foule des ignorants dans ce domaine — un point essentiel de ce
commande ment d’amour. Le voici: il est dit: "Tu aimeras ton prochain
comme toi-même sans préciser: que ce dernier soit bon, mauvais, docile ou
non, aimant ou pétri de haine. Non, il est dit: “Tu aimeras ton
prochain", intégralement,
qu’il soit bon ou mauvais, que cet amour soit joyeux ou douloureux. Mais tu
l’aimeras toujours dans tout ce qu’il est.
Cet amour total pour ton prochain exige un esprit de miséricorde,
une douceur, une humilité qui soient bien formés. Il est en effet difficile,
oui, il est difficile de pouvoir aimer certaines personnes! Il faut être
vraiment bien fondé dans la charité pour le pouvoir. Mais là encore, vous
n’êtes pas sans modèle. Et votre modèle, le voici: c’est moi, Jésus!
Imitez-moi et vous serez par faits comme je le veux pour votre joie
éternelle.
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393> Dans l’Œuvre, j’ai amplement dévoilé le
personnage de Judas, horrible, sombre, et ce n’est pas sans but. Il est
certain que je n’ai eu aucun plaisir à décrire ce nœud de serpents infernaux !
Mais je vous l’ai révélé parce que, ce faisant, j’ai montré comment les
maîtres spirituels et même tous les chrétiens doivent se conduire à l’égard
des nombreux Judas qui peuplent la terre, et que tout homme rencontre un jour
ou l’autre pendant sa vie de mortel.
Je dis aux maîtres spirituels et à tous: "Imitez mon amour parfait et
vous posséderez un amour pareil à celui de Jésus, votre Maître."
Le même jour, à 21 h 30.
Je reçois la vision et la compréhension de ce qu’est le Cœur immaculé de
Marie.
Je vois un magnifique cœur pareil à une lune rayonnante, pareil à une perle
lumineuse de la lumière de la lune. Nous avons l’habitude de voir des rayons
d’or, des flammes d’or émaner du Cœur de Jésus, en
forme d’auréole autour de son Cœur rouge. Mais celui de Marie est tout de
lumière. Une lumière paradisiaque! Plus blanche que l’hostie qui rayonne dans
un ostensoir! Plus lumineuse que la lune qui brille dans le plus clair des
cieux. Plus belle qu’une énorme perle! Tout de lumière! Quelle beauté... Il
brille là, au centre de sa poitrine très pure... Une blancheur qui brille
dans la blancheur du corps glorifié de Notre-Dame de Fatima. Et puisque son
éclat surpasse le pur éclat de la Vierge dans son ensemble, que chacun
imagine ce qu’il doit être...
Puis l’Esprit Saint me donne la leçon
suivante, et je comprends :
"C’est de ce cœur que proviennent les gouttes qui ont formé le Cœur du
Verbe incarné. De cette blancheur devait provenir le sang nécessaire à la
formation de l’embryon humain du Fils de Dieu, un sang très pur d’une source
très pure. Cette pureté jaillit d’une source immaculée pour entourer de
pureté l’âme créée pour le Verbe conçu par l’Amour avec la Pureté. C’est aux
battements d’étoile toute pure de ce cœur — qui fait mon délice — que se sont
conformées les pulsations du Cœur divin.
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394> Imagine quelle absolue perfection de sentiments et de
mouvements aura connu ce Cœur immaculé sur le rythme duquel — rythme de
battements physiques du cœur, mais aussi moraux et spirituels — le Cœur du
Fils conçu de la Vierge fut formé pour devenir le Cœur de l’Homme-Dieu.
Regarde, regarde, fais-en tes délices. Il n’est pas de plus belle lumière
dans le paradis que celle-ci, après la nôtre. Il n’en est pas de plus douce. Non. Nous, les Trois glorieux, y trouvons notre
joie, et les bienheureux la leur, tout comme les anges. Le paradis resplendit
de cette lumière du Cœur immaculée de notre Marie. Cette lumière que tu dis
indescriptible — elle est la voix et la joie du paradis — émane de ce sein,
de ce Cœur de la Vierge éternelle. Si seulement l’homme acceptait qu’elle se
diffuse sur terre! Ce serait la seconde rédemption, le second pardon... le salut
final! Ah, le pardon du monde! Le pardon accordé au monde par Marie! Mais le
monde repousse la Mère qui l’enfanterait à la paix.
Aime, aime pour le monde entier. Alors la lumière du Cœur de Marie te
pénètrera de la joie qui nous rend nous-mêmes bienheureux."
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