Épouse du Seigneur, il sera sa consolation.
L’œuvre des corédempteurs consiste à tirer les âmes hors des ténèbres.
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419> À 10 h.
Jésus dit :
«Sois bonne et patiente, mon âme. Si tu sais
rester bonne et patiente, je te ferai un grand cadeau, comme j’en ai
fait à peu de personnes au cours des siècles.
Sois-en convaincue, mon âme : personne ne peut
t’aimer autant que moi. L’un déçoit et désappointe pour tel motif, l’autre
pour tel autre. Je suis le seul qui ne déçois et ne
désappointe jamais. Sois-en convaincue.
Les petites affections et les petites
consolations peuvent être utiles aux petites âmes. Mais quand l’une d’elles a
été choisie par Dieu — ce qui ne tient pas à son mérite personnel mais à
un don gratuit de celui qui la veut —, elle cesse d’être une petite âme.
Elle est nourrie par de la moelle qui transforme sa petitesse en grandeur, si
bien que les petites choses ne sont plus utiles. Elles ne servent qu’à
apporter quelque joie, comme des fleurs le long d’un sentier. Mais les fleurs
les plus abondantes, les plus parfumées, les plus belles ne sont pas du grain
qui nourrit. N’est-ce pas vrai ? Elles plaisent. On les regarde, on leur
sourit car elles sont pures et bonnes, meilleures encore, que les animaux —
eux-mêmes toujours meilleurs que l’homme —. On les cueille parfois pour y
trouver une compagnie agréable qui ne trahit pas ou une caresse dans le
simple but de consoler.
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420> On les sent pour oublier
les puanteurs qui proviennent des concupiscences humaines, des égoïsmes, des
mensonges. Nul n’aime autant les fleurs que ceux qui sont bons mais
malheureux et ceux qui sont appelés à une destinée transcendante. On peut
lire en effet, dans les fleurs, des paroles de bonté de Dieu et c’est
précisément en elles qu’on peut trouver la bonté qu’on ne voit pas ailleurs,
la compagnie qui console sans intention autre, le parfum qui rappelle
l’atmosphère des cieux. Néanmoins, on ne pourrait pas vivre de fleurs. Il
faut du pain.
Voilà ce que sont les petites choses pour une "vraie âme": ce sont
les fleurs. Certes, elles sont entrelacées de nombreuses épines, mais qu’y
faire ! Elles naissent sur les sentiers de la terre, là où l’homme passe en
les souillant de sa trace charnelle, là aussi où Lucifer dépose ses semences
de haine.
Elles sont bien différentes des fleurs de mes
sentiers, à moi. Ce sont mes larmes et celles de Marie qui les ont fait
naître, ce sont mon Sang et celui de mes corédempteurs — entre autres le
tien, âme victime — qui les ont fécondées. Ces fleurs sont éternelles. On les
atteint en passant par un rempart d’épines: le monde. Mais ensuite... oh,
ensuite! Quelle paix! Moi, qui aime, je cueille une de mes fleurs de temps en
temps et je vous l’apporte au-delà de ce rempart d’épines, car je ne veux pas
vous voir pleurer sans que vous n’obteniez de moi quelque réconfort, moi qui
sais ce que signifie la douleur d’être rédempteur et mal-aimé.
Sois-en donc
convaincue, mon âme. Tu n’es plus une femme. Tu es la mienne... Tu
n’es plus servante, comme tu le dis de toi-même, tu n’es plus esclave, comme
tu le professes, mais "épouse". Or l’Époux est le
seul qui puisse te comprendre, t’aimer et te réconforter suffisamment.
Par conséquent, allez, viens. Où peux-tu trouver une poitrine qui te serve
d’oreiller plus sûr que la mienne? Des bras pour t’enlacer qui te servent de
refuge plus assuré? Une bouche qui te dise des mots meilleurs et sache
t’embrasser avec plus de douceur que ma bouche? Un cœur qui sache battre au
rythme du tien, souffrir si tu souffres, se réjouir si tu te réjouis, comme
le fait le mien?
Viens donc. Ici ! C’est d’ici que
proviennent les doux tourments qui te blessent pour laisser en toi mon
empreinte de crucifiée comme les doux torrents de feu qui te consument pour
te porter au ciel, toute pure. C’est également d’ici que proviennent — et
c’est juste — les doux flots d’amour qui te submergent dans une douceur qui
soigne toutes les fortes blessures des hommes. Pas les miennes, les
miennes ne sont pas guéries : ce serait détruire le plus beau don qu’une
âme puisse recevoir.
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421> Mais dis-moi: qu’est la
douleur d’une blessure qui vient de moi? Une souffrance à rendre fou? Non,
c’est une souffrance qui augmente l’intelligence et la force. Seules les
blessures humaines font réellement mal, car leur dard est couvert du
venin de la haine. Mes dards à moi sont trempés du miel de l’amour et
divinisent par leur blessure.
Que ma paix soit dans ta souffrance. »
Plus tard, à 12 h, aussitôt après que j’ai fini de prier.
Jésus dit :
«Que dois-tu faire? Ce que j’ai fait, moi. Te taire et pardonner. C’est dans
ce but que je te prête mon regard.
Aucun microscope, aucun rayon électrique ou
radiologique n’est aussi puissant que mon œil pour discerner le véritable aspect
des créatures. Que tous ceux qui s’imaginent que, en tant qu’Homme, je ne
connaissais pas les personnes perdent leurs illusions. Il n’y avait pas en
eux de cachette dans laquelle je n’aie pu lire comme dans un livre ouvert
exposé à une vive lumière. C’est avec ces yeux que je te fais regarder, quand
je le veux, pour que tu puisses connaître.
Il existe des âmes abyssales. Y a-t-il
jamais eu de la lumière dans un abîme ? Non. Dans les profondeurs
marines ou terrestres, tout n’est que ténèbres. On devine parfois un restant
de lumière. Mais généralement, ces ténèbres sont absolues. Parfois, certains
êtres aveugles y vivent encore. Ils sont aveugles précisément parce que la
vue leur serait inutile, entourés de ténèbres comme ils le sont. Plus qu’être
inutile, d’ailleurs, ce leur serait une source de tourments, car ils
souffriraient de ne pas voir. Ils sont aveugles de destin et, même en
ayant ce destin, il y a encore de l’amour.
Chez les hommes, il y a des aveugles (spirituellement), mais ce n’est pas par
destin, encore moins par volonté d’amour, mais de par leur propre volonté.
La Lumière brille pour tous les
hommes. La Voix appelle tous les hommes. La Vérité est prête à
instruire tous les hommes. La Voie est ouverte à tous les hommes.
La Vie veut se donner à tous les hommes. La plupart des hommes se
bouchent les yeux et les oreilles pour ne pas voir la Lumière, pour ne pas
entendre la Voix; ils s’éloignent de la Vérité qui enseigne; ils prennent des
chemins à l’opposé de la Voie; ils se condamnent à une existence éphémère en
repoussant la Voie. Ce sont des abîmes de ténèbres.
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422> Il faut leur dire mes
paroles: "Père, pardonne-leur parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font" C’est là leur seule
circonstance atténuante: ils ne savent pas. S’ils savaient exactement
ce qu’ils font et voulaient néanmoins persister, l’enfer ne leur
serait pas une punition suffisante.
Mais ce sont des abîmes. Ils devront répondre d’avoir voulu rester des
abîmes bien que mes corédempteurs et moi ayons fait de nous un filet qui
plonge au fond de l’abîme, quitte à accepter l’amertume des ténèbres — alors que nous sommes
les fils de la Lumière — pour leur porter un souvenir de la Lumière, leur en
donner l’envie, les amener à elle.
Les sortir des ténèbres, voilà
l’œuvre des rédempteurs. Même quand il nous semble être nous-mêmes dans les
ténèbres, nous qui ne sommes pas ténèbres — car, pour avoir l’héroïsme d’être
des rédempteurs, il faut que nous soyons tous ardents, que nous ne fassions
qu’un avec la Lumière —, nous avons une telle lumière en nous qu’elle paraît
éclatante par rapport aux vraies ténèbres des âmes aveugles. Ils devraient nous
aimer pour la lumière que nous leur portons. Or ils nous détestent,
précisément pour cette raison. Bah, qu’importe! Nous, nous remontons de leur
abîme au nôtre. Car nous nous trouvons, nous aussi, dans un abîme :
en Dieu, abîme de Perfection. Nous remontons, et nous pardonnons. Plus
que cela, nous prions pour qu’ils soient pardonnés et qu’ils aient le désir
de la Lumière. Le désir est la première marche de la montée vers la Lumière.
Oh, sois généreuse ! Nous sommes si riches et ils sont, eux, si
misérables ! Nous faisons un avec le Père et nous en possédons
l’abondance spirituelle, l’éternelle abondance. Mais eux... ils auraient beau
détenir tous les trésors du monde, ils restent misérables car ils ne
possèdent que fumée et poussière que le vent disperse. Ils n’ont pas notre
Père.
Sois généreuse ! La générosité de la souffrance et du renoncement
lui-même ne sont que broutilles en comparaison de cette perfection dans la
générosité qui consiste à se dépouiller de tout ferment humain pour regarder
ses frères, les prendre en pitié, leur pardonner et les aimer, eux qui ne se
sentent ni heureux ni en sécurité même si, par orgueil, ils prennent l’air
assuré.
Ici. Sur ce cœur qui t’aime, une larme, un baiser et un pardon pour tes
pauvres frères. Maintenant tout te fait moins souffrir, n’est-ce pas?
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423> Mes paroles sont bien différentes de
celles que l’Ennemi voulait te suggérer hier. N’est-ce pas vrai? De
même, la douceur, le repos actuels sont bien différents de ce que tu as
éprouvé hier quand il tournait autour de toi. Tu percevais son souffle âcre,
tu étais brûlée par sa haine, tu souffrais parce que tu n’es pas son amie et
qu’il te répugne. Mais sens-tu maintenant ce qui émane de moi, ton Dieu?
C’est la paix, la douceur, la bonté.
Sois en sûre. Tu as mérité cette double effusion d’amour parce que, hier, tu
as aimé la Vérité au-dessus de tout calcul humain.
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