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Accueil >> Plan du site >> Index des "Cahiers" >> Sommaire de mai 1943

Traduction automatique de cette fiche :
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Note du samedi 22 mai 1943.


L'expérience mystique de la fusion en Dieu.

La joie de voir et de goûter l’essence de Dieu.

 










30>  Je m’explique mal, probablement parce que je suis une fleur sauvage : je suis née, j’ai grandi et j’ai fleuri uniquement par la volonté de Jésus et je ne possède pas le vocabulaire mystique, je ne connais pas les nuances de l’ascétisme. Rien de tout cela. J’aime parce que j’aime. Je vis comme Dieu le veut. Je jouis de ce que Dieu m’envoie et me permet ou je le subis, mais je ne sais pas "nommer" telle ou telle chose que j’éprouve. 

 Vous [1] me posez des questions auxquelles je ne sais répondre, et puisque je ne veux induire personne en erreur en donnant une idée de moi qui ne correspond pas à la vérité, je vous dis humblement ce que je sais, tel que je le sais, et rien d’autre. Peut-être qu’en me lisant et en parlant avec moi, vous comprendrez mieux à quel point j’en suis.     

Vous m’avez demandé si j’ai jamais été si absorbée en Dieu que je n’étais plus consciente d’autre chose. 

Eh bien, je ne suis pas sûre d’avoir saisi le fond de votre pensée. Si vous voulez parler d’extase, au sens où on l’entend d’habitude, il est certain que je n’ai jamais éprouvé cela. Si par contre vous parlez de cette impression d’extase, dans laquelle la vitalité humaine n’est pas supprimée, mais plutôt concentrée en un point unique, polarisée en lui, de sorte que tout le reste perd sa valeur, et on vit dans les choses de tous les jours comme entouré d’un vêtement qui nous en isole et protège, nous enveloppant comme d’un voile de feu à l’intérieur duquel on ne peut se mouvoir et agir qu’en fixant ce foyer qui nous attire, alors oui, j’ai éprouvé cela plusieurs fois. Le monde entier, qui nous presse tout autour, perd sa forme et sa valeur au point de nous apparaître, pendant quelques instants, comme une sorte de chimère, alors que la vraie réalité est ce que les pouvoirs de notre âme adorent, absorbent, vivent. Je ne sais si j’ai réussi à m’expliquer.  

Je crois que si cela durait, cela nous tuerait en peu de temps
[2].  

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31>  Je crois également que quiconque a vécu, même une seule fois, une telle expérience mystique en reste marqué pour toute la vie. C’est comme un accroissement de notre vitalité spirituelle, un passage à un âge supérieur, à la suite de quoi, après chaque immersion dans cette expérience mystique, on se retrouve grandi en grâce et en sagesse surnaturelle. Et l’on reste tel pour toujours, si on en reste digne.   

 Et ce n’est pas tout. Je crois de plus que, même si par faiblesse humaine, il nous arrive parfois de faire une dégringolade, mais sans malice, la grâce obtenue auparavant ne s’annule pas : elle reste engourdie, il est vrai, de sorte qu’en sera retardé l’avènement d’une nouvelle immersion dans la "joie de voir et de goûter l’essence de Dieu" (je crois que c’est cela qu’on éprouve), mais on ne perd pas le bienfait obtenu. On ne le perd qu’en agissant avec une malice consciente et persistante.          

 Il faut penser que cette "joie", qui nous détourne de la réalité humaine sensible pour nous plonger dans une réalité divine suprasensible, nous est donnée par Dieu et donc par un être qui ne gaspille pas ses dons en les distribuant avec une prodigalité imprévoyante. On peut supposer qu’avec la "joie", il accorde aussi d’autres forces aptes à nous rendre capables de défendre son don contre les ennemis qui sont en nous-mêmes : la chair, les passions, etc.; et par conséquent, seule une malice sacrilège et voulue peut nous rendre inca­pables de conserver le don de Dieu en nous.    

J’ose espérer avoir réussi à m’expliquer. Mais je le répète : je suis une analphabète dans les sciences mystiques et c’est pourquoi j’exprime le surhumain en paroles humaines.      

 Aujourd’hui, j’ai sur les lèvres une question que je brûle de poser : 

"Avez-vous entendu mes prières ces derniers jours ? Ont-elles atteint le but pour lequel je les faisais ?". Mais je ne vous ai rien demandé, mettant ce petit sacrifice aussi sur le bûcher où je me consume
[3] pour tant de choses, de tant de façons. Ces choses peuvent sembler des bêtises, mais quelquefois elles coûtent bien de la peine. On sue à les accomplir...    

 Oh ! Mon Père, l’amour est un vrai martyre ! L’amour qui envahit violemment un cœur trop petit pour le contenir ! 

Oh ! Mon Père, comme je comprends le désir, le besoin des amoureux du Christ d’entourer leurs ardeurs de solitude ! Comme je désire la nuit qui me permet d’être seule, au moment où l’amour m’enivre, me torture, me pousse aux larmes et au rire.   

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32> Si je pouvais faire voir ce que j’éprouve ! À certains moments, je comprends qu’on puisse mourir d’amour. Et pourtant, pour rien au monde je ne voudrais que me soit épargnée cette très suave étreinte, agonie pour la chair qui ne peut en supporter la force sans se sentir brisée, béatitude pour l’esprit.      

Je pense à une phrase du Cantique des Cantiques, dont le souvenir flotte dans mon esprit : "Étendez-moi sur les fleurs, ranimez-moi avec des pommes, car je me languis d’amour"
[4]. Ou quelque chose du genre... et c’est bien dit parce qu’on se sent réellement languir, détruit par l’amour.

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Fiche mise à jour le 02/03/2018.

 



[1] Le père Migliorini.

[2] Sainte Thérèse de L’Enfant-Jésus décrivait un état similaire, comme le Padre Pio et quasiment dans les mêmes termes. "Ma Mère, des transports d’amour, j’en ai eu beaucoup, spécialement une fois à l’époque du noviciat, et je restais alors une semaine entière comme hors de ce monde ; il me semblait qu’au-dessus de toutes les choses de la terre, il s’était tendu comme un grand voile. Mais je n’étais pas consumée par une flamme réelle, et je pouvais supporter ces délices sans espérer voir mes liens se briser sous leur poids ; tandis que, le jour dont je parle, un instant, une seconde plus, et mon âme se serait séparée de mon corps… Hélas ! Je me suis retrouvée sur la terre, et l’aridité revint immédiatement prendre possession de mon pauvre cœur".       
Padre Pio confiait : "J’ai vécu bon nombre de ces élans passionnés d’amour, et je suis resté pendant un certain temps comme hors de ce monde. Les autres fois, ce feu a été moins intense, mais cette fois-ci, un instant, une seconde de plus, et mon âme se serait séparée de mon corps… elle serait partie avec Jésus" (Lettre du 26 août 1912, au Père Agostino de San Marco in Lamis).

[3] En tant qu’âme victime, elle a passé un "contrat" avec le Seigneur : une grâce obtenue pour chaque souffrance endurée.

[4] Voir Cantique  des cantiques 2, 5.