"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta
© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 5.337 - Il sabato a Corozim. Parabola sui cuori inlavorabili guarigione di una donna curva.

 3.336 - The Crippled Woman of Korazim.

 4.337 - El sábado en Corazín. Parábola sobre los corazones imposibles de labrar. Curación de una mujer encorvada.

 6.382 - Die gekrümmte Frau von Chorazim.

 Évangile :
- Luc 13,10-17.



Samedi 3 février 29
(3 Adar I 3789)
Chorazeïn.


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Travailler les cœurs.

Miracle de la femme courbée.


Les références de l'Ancien Testament sont de David Amos.

 

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Ancienne édition : Tome 5, chapitre 25.
Nouvelle édition : Tome 5, chapitre 337.

337
Le sabbat à Chorazeïn. Parabole sur les cœurs endurcis, et guérison de la femme courbée.

Le mercredi 21 novembre 1945.

293>  337.1 – Jésus est dans la synagogue de Chorazeïn qui se remplit de gens. Les notables de l'endroit doivent avoir insisté pour que Jésus y enseigne ce jour de sabbat. Je le comprends d'après leurs raisonnements et les réponses de Jésus.   

"Nous ne sommes pas plus arrogants que les juifs ou que ceux de la Décapole" disent-ils "et pourtant tu y vas et y retournes maintes fois."          

"Ici aussi, c'est la même chose. Ici, par les paroles et les œuvres, par le silence et l'action, je vous ai donné l'enseignement."
[1]          

"Mais si nous sommes plus durs que les autres, raison de plus pour insister..."        

"C'est bien, c'est bien."   

"Certainement que cela va bien ! Nous t'accordons l'usage de la synagogue pour que tu y donnes l'enseignement justement parce que nous jugeons qu'il est bien de faire ainsi. Accepte donc l'invitation et parle."  

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294>  337.2 – Jésus ouvre les bras, signe de silence pour ceux qui sont là, et il commence son discours et il dit sur un ton de psalmodie, un récit lent, chantant et emphatique :          

"Aréuna répondit à David : 'Que le roi, mon seigneur, prenne et offre comme il lui plaît. Voici les bœufs pour l'holocauste, le char et les jougs des bœufs pour le bois
[2] ; c'est tout, ô roi, ce qu'Aréuna donne au roi '. Et il ajouta : 'Que le Seigneur Dieu accepte ton vœu ![3]'. Mais le roi répondit : 'Ce ne Sera pas comme tu voudrais. Non. Je veux acheter comptant et je ne veux pas offrir au Seigneur mon Dieu des holocaustes qui m'ont été donnés en cadeau[4]"  

Jésus abaisse son regard, car il parlait le visage presque tourné vers le plafond, et il fixe intensément le chef de la synagogue et les quatre notables qui étaient avec Lui, et il leur demande :    

"Avez- vous compris le sens ?" 

"Ceci se trouve dans le second livre des Rois
[5], quand le saint roi acheta l'aire d'Aréuna... Mais nous ne comprenons pas pourquoi tu l'as dit[6]. Ici, il n'est pas question de peste et il n'y a pas de sacrifice à offrir. Toi, tu n'es pas roi... Nous voulons dire : tu ne l'es pas encore."   

"En vérité votre pensée est lente à comprendre les symboles, et votre foi est incertaine. Si elle était assurée, vous verriez que déjà je suis Roi comme je l'ai dit, et si vous aviez une prompte intuition, vous comprendriez qu'il y a ici une peste très grave, plus que celle qui tourmentait David. Vous avez celle de l'incrédulité qui vous fait périr."          

"Eh bien ! Si nous sommes lents et incrédules, donne-nous l'intelligence et la foi, et explique-nous ce que tu as voulu dire."

"Je dis : je n'offre pas à Dieu des holocaustes que l'on m'impose, ceux qu'on offre pour un intérêt mesquin. Je n'accepte pas de parler seulement si on l'accorde à Celui qui est venu pour parler. C'est mon droit et j'en use. Sous le soleil ou entre quatre murs, sur la cime des monts ou au fond des vallées, sur la mer ou assis sur les bords du Jourdain, partout j'ai le droit et le devoir d'enseigner et d'acquérir les seuls holocaustes qui soient agréables à Dieu : les cœurs convertis et rendus fidèles par ma Parole
[7].   

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295> Ici, vous de Chorazeïn, vous avez accordé au Verbe la parole non par respect ou par foi, mais parce que vous avez dans le cœur une voix qui vous torture comme le ver qui ronge le bois : "Cette punition de la gelée, c'est à cause de la dureté de notre cœur". Et vous voulez réparer pour la bourse, non pour l'âme. Oh ! Chorazeïn païenne et entêtée ! Mais ce n'est pas Chorazeïn toute entière qui est ainsi. C'est pour ceux qui ne sont pas tels que je vais parler, par une parabole.       

 337.3 – Écoutez. À un artisan fut apporté par un riche, qui était sot, un gros bloc d'une matière blonde comme le miel le plus fin, et on lui ordonna de le travailler pour en faire une fiole ornée.          

"Cette matière ne se prête pas au travail, dit l'artisan au riche. Tu vois ? Elle est molle, élastique. Comment puis-je la sculpter et la modeler ?"

"Comment ? Elle n'est pas bonne ? C'est une résine précieuse et un de mes amis en a une petite amphore dans laquelle son vin acquiert une précieuse saveur. Je l'ai payée au poids de l'or pour avoir une amphore plus grande et mortifier ainsi mon ami qui vante la sienne, Fais-la-moi, et tout de suite, ou bien je dirai que tu es un artisan incapable". 

"Mais celle de ton ami ne serait-elle pas d'albâtre blond ?"

"Non, elle est de cette matière".

"Ne serait-elle pas d'ambre fin ?"         

"Non. Elle est de cette matière".          

"Elle est peut-être, admettons-le, de la même matière, mais rendue compacte, durcie, par l'effet des siècles ou le mélange avec d'autres matières qui l'ont solidifiée. Demande-le-lui et reviens me dire comment la sienne a été faite".        

"Non. Il me l'a vendue lui-même en me certifiant que c'est ainsi qu'il faut l'employer".          

"Et alors il t'a escroqué, pour te punir de l'envie que tu avais de sa belle amphore". 

"Attention à tes paroles ! Travaille ou je te punirai en t'enlevant l'atelier qui n'a pas une valeur comparable avec celle de cette résine extraordinaire".         

L'artisan, désolé, se mit au travail. Il en faisait de la pâte... Mais la pâte lui collait aux mains. Il essayait d'en solidifier un morceau avec des mastics et des poudres... Mais la résine perdait sa transparence dorée.    

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296> Il la portait près du creuset espérant que la chaleur la durcirait, mais en s'arrachant les cheveux, il devait l'enlever parce qu'elle se liquéfiait. Il envoya prendre de la neige gelée sur la cime de l'Hermon, et l'y plongea... Elle se durcissait, elle était belle, mais elle ne se modelait plus. "Je vais la modeler avec le ciseau" dit-il. Mais au premier coup de ciseau, la résine vola en éclats.        

L'artisan, tout à fait désespéré, déjà convaincu que rien ne pouvait permettre de travailler cette matière, tenta un dernier essai. Il ramassa les morceaux, les rendit de nouveau liquides à la chaleur du fourneau, les congela de nouveau avec la neige, mais légèrement, et dans la masse à peine ramollie, il essaya de travailler avec le ciseau et la spatule. Elle se modelait, oh ! oui ! mais à peine enlevés le ciseau et la spatule elle revenait à sa forme première, comme si cela avait été la pâte du pain gonflée dans le pétrin.        

L'homme s'avoua vaincu. Et pour fuir les représailles du riche et échapper à la ruine, pendant la nuit il mit sur un char sa femme, ses enfants, ses objets, ses instruments de travail, et il laissa au milieu de son atelier, qu'il laissait vide, la masse blonde de la résine avec dessus un écriteau et l'inscription : ''Impossible à travailler", et il s'enfuit hors des frontières...         

 337.4 – J'ai été envoyé pour travailler les cœurs, pour y faire entrer la Vérité et le Salut. Il m'est venu dans les mains des cœurs de fer, de plomb, d'étain, d'albâtre, de marbre, d'argent, d'or, de jaspe, de gemmes. Des cœurs durs, des cœurs sauvages, des cœurs trop tendres, des cœurs changeants, des cœurs endurcis par la souffrance, des cœurs précieux, toutes sortes de cœurs. Je les ai tous travaillés. Et j'en ai modelé beaucoup, suivant le désir de Celui qui m'a envoyé. Certains m'ont blessé pendant que je les travaillais, d'autres ont préféré se briser que de se laisser travailler à fond. Mais, peut-être qu'avec la haine, ils garderont toujours un souvenir de Moi.    

 Vous êtes impossibles à travailler. Chaleur de l'amour, patience de l'instruction, froideur des reproches, fatigue du ciseau, rien ne sert sur vous. A peine mes mains enlevées, vous redevenez ce que vous étiez. Vous devriez faire une seule chose pour changer : vous abandonner totalement à Moi. Vous ne le faites pas, vous ne le ferez jamais. Le Travailleur, désolé, vous abandonne à votre destin. Mais, comme il est juste, il ne vous abandonne pas tous de la même manière.   

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297> Dans sa désolation il sait choisir encore ceux qui méritent son amour, et il les réconforte et les bénit.      
 337.5 – Femme, viens ici !" dit-il en montrant du doigt une femme qui se tient près du mur, courbée au point de paraître un point d'interrogation.       

Les gens regardent dans la direction qu'indique Jésus, mais ne voit pas la femme qui, à cause de sa position, ne peut voir Jésus et sa main. 

"Va donc,
Marthe ! Il t'appelle" lui disent plusieurs.

Et la malheureuse s'en va en boitant avec son bâton, à la hauteur duquel se trouve sa tête.
      

 Elle est maintenant devant Jésus qui lui dit :        

"Femme, reçois un souvenir de mon passage et une récompense pour ta foi silencieuse et humble. Sois délivrée de ton infirmité" s’écrie-t-il en dernier lieu en lui mettant ses mains sur les épaules.       

Tout à coup, la femme se lève, et droite comme un palmier, lève le bras en criant :       

"Hosanna ! Il m'a guérie ! Il a regardé sa servante fidèle et lui a accordé son bienfait. Louange soit au Sauveur et Roi d'Israël ! Hosanna au Fils de David !"        

Les gens répondent, avec les leurs, aux hosannas de la femme qui maintenant est à genoux aux pieds de Jésus et qui baise le bord de son vêtement pendant que Jésus lui dit :

"Va en paix et persévère dans la Foi." 

 337.6 – Le chef de la synagogue, que doivent encore brûler les paroles dites par Jésus avant la parabole, veut jeter son venin à cause du reproche et s'écrie avec indignation pendant que la foule s'ouvre pour laisser passer la miraculée :        

"Il y a six jours pour travailler, six jours pour demander et pour donner. Venez donc ces jours-là, tant pour demander que pour donner. Venez guérir ces jours-là, sans violer le sabbat, pécheurs et mécréants, corrompus et corrupteurs de la Loi !"  

Et il cherche à expulser tout le monde de la synagogue, comme pourchasser la profanation du lieu de prière.   

Mais Jésus, qui le voit aidé par les quatre notables déjà mentionnés et par d'autres disséminés dans la foule qui manifestent ouvertement leur scandale et la souffrance qu'ils éprouvent du... crime de Jésus, crie à son tour, alors que les bras croisés, sévère, imposant, il le regarde :       

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298> "Hypocrites ! Qui de vous, en ce jour, n'a pas détaché son bœuf ou son âne de la mangeoire et ne l'a pas mené boire ? Et qui n'a pas porté des bottes d'herbe aux brebis du troupeau et n'a pas trait le lait des mamelles pleines ? Pourquoi donc, puisque vous avez six jours pour le faire, l'avez-vous fait aujourd'hui aussi pour quelques deniers de lait ou par crainte que votre bœuf ou votre âne ne meure de soif ? Et Moi, je ne devais pas délier cette femme des chaînes par lesquelles Satan l'a tenue pendant dix-huit ans, uniquement parce que c'est le sabbat ? Allez. Moi, j'ai pu délier celle-ci de son malheur involontaire. Mais je ne pourrai jamais vous détacher des vôtres qui sont volontaires, ô ennemis de la Sagesse et de la vérité !"          

Les gens honnêtes de Chorazeïn, qui sont parmi ceux nombreux qui ne le sont pas, approuvent et louent alors que les autres, livides de rage, s'en vont laissant en plan le chef livide de la synagogue.



Jésus aussi le laisse seul et sort de la synagogue, entouré par les bons qui continuent à l’escorter jusqu'à ce qu'il ait rejoint la campagne. Alors il les bénit une dernière fois, et prend la grand-route avec ses cousins et aussi Pierre et Thomas...  

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Fiche mise à jour le 12/11/23.

 



[1] Jésus est venu aider par son travail la veuve du menuisier que tous abandonnaient à sa faillite. Cf. EMV 268.2.      

[2] Aréuna (transcription phonétique de Arauna) : habitant de Jérusalem qui possédait une aire sur le mont Moriya. David, qui y avait vu un ange, l’acheta pour y élever un autel à l’Éternel afin de faire cesser la plaie qui sévissait. C’est à cet endroit que Salomon, plus tard, construisit le temple. Aravna ou Arauna est appelé Ornan dans les Chroniques de toutes les versions françaises – 2 Samuel 24, 22.       

[3] 2 Samuel 24, 23. 

[4] 2 Samuel 24, 24. 

[5] Le second livre des Rois dans la Septante (LXX) ou partie la plus ancienne de la Bible en cours au temps de Jésus. Dans la nouvelle Vulgate (Bible actuelle), ce livre correspond au deuxième livre de Samuel.     

[6] 2 Samuel 24, 24. 

[7] Cf. Psaume 39, 6-8 (Hébreu 40).