Le mardi 17 juillet
1945.
489> 221.1 – "De Jabnia, est-ce que
nous irons à Akron ?" demandent les apôtres.
Ils marchent à travers une campagne très fertile où, au soleil, les grains
dorment leur dernier sommeil, au grand soleil qui les a fait mûrir, étendus
en gerbes dans les champs, fauchés et tristes comme d'immenses lits funèbres
maintenant qu'ils n'ont plus leur revêtement d'épis mais leurs dépouilles qui
attendent d'être transportées ailleurs.
Mais, si les champs sont dépouillés, les vergers sont en habits de fête, avec
les fruits qui se hâtent de mûrir, qui passent du vert du fruit acerbe au
vert tendre, jaune, rosée, brillant du fruit qui arrive à la maturation. Les
figuiers ouvrent l'écrin de leurs fruits, en faisant éclater la peau
élastique, le doux écrin du fruit-fleur, sous la fente verte-blanche ou
blanche et violette la gélatine transparente est criblée de petits grains
plus foncés que la pulpe. Une brise légère agite les olives, couleur de jade,
au milieu du feuillage vert-argenté des oliviers. Les noyers imposants
présentent, solides sur leurs pieds, leurs fruits qui se gonflent sous la
peluche de leur brou pendant que les amandes achèvent de mûrir dans leur
enveloppe dont le velours se ride et change de couleur. Les vignes gonflent
leurs grains et quelques grappes bien exposées commencent à prendre la
couleur transparente du topaze et du futur rubis des grains mûrs. Pendant ce
temps, les cactées de la plaine ou des bas coteaux revêtent de couleurs de
jour en jour plus gaies les ovules de corail bizarrement posés par un joyeux
décorateur au sommet des spatules charnues qui semblent des mains qui forment
en se fermant des étuis piquants qui tendent vers le ciel les fruits qu'elles
ont fait croître et mûrir.
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490> Des
palmiers isolés et des caroubiers groupés, rappellent déjà l'Afrique toute
proche. Les premiers font résonner les castagnettes de leurs feuilles dures
en éventail et les caroubiers revêtus de vert foncé plastronnent tous fiers
de leur revêtement somptueux. Des chèvres blanches et des chèvres noires,
grandes, agiles, aux longues cornes recourbées, aux yeux doux et vifs
broutent les cactées et donnent l'assaut aux agaves charnus, à ces énormes
pinceaux de feuilles dures et épaisses qui sont comme des artichauts ouverts
au milieu desquels se dresse le candélabre de cathédrale, à la tige géante
aux sept bras sur lesquels flambe une fleur jaune et rouge au parfum
agréable. L'Afrique et l'Europe se donnent la main pour recouvrir le sol de
splendeurs végétales.
221.2 – Le groupe apostolique vient de
quitter la plaine pour prendre un sentier qui gravit une colline
littéralement couverte de vignes, sur cette côte qui regarde la mer. Cette
côte, pierreuse, calcaire permet au raisin de se transformer en quelque chose
de précieux en faisant de la sève un véritable sirop. Voilà qu'ils découvrent
la mer, ma mer, la mer de Jean, la mer de Dieu.
Elle se montre dans sa draperie démesurée de crêpe de soie bleue et elle
parle de lointain, d'infini, de puissance, chantant avec le ciel et le soleil
le trio des gloires de la création. Et la plaine se déploie toute entière,
dans toute la beauté de ses ondulations, avec ses semblants de collines qui
s'élèvent de quelques mètres, succédant à des zones plates, à des dunes
dorées, à des villes et des pays qui dressent au bord de la mer leur
blancheur sur le fond d'azur.
"Comme c'est beau ! Comme c'est beau !" murmure Jean
extasié."
"Mais, mon Seigneur, ce garçon se nourrit d'azur. Ce doit être son
destin. Il semble voir l'épouse quand il voit la mer !" dit Pierre
qui ne voit pas beaucoup de différence entre les eaux de la mer et celles du
lac, et il rit d'un air bon enfant.
"Oui, il a déjà sa destinée, Simon. Vous avez tous votre destin."
"Oh ! bien ! Et moi, où est-ce que tu m'enverras ?"
"Oh ! toi… !"
"Dis-le-moi. Sois complaisant !"
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491> "Dans un endroit
plus grand que ta ville et la mienne et que Magdala et Tibériade
réunies."
"Je m'y perdrai."
"N'aie pas peur. Tu sembleras une fourmi sur un grand squelette. Mais
par tes allées et venues inlassables, tu ressusciteras le squelette."
"Je n'y comprends rien... Sois plus clair."
"Tu comprendras, tu comprendras… !"
Et Jésus sourit.
"Et moi ?"
"Et moi ?"
Tous veulent savoir.
"Voici comment je ferai."
Jésus se penche - ils se trouvent le long de la rive graveleuse d'un torrent
qui roule encore beaucoup d'eau en son milieu - et il prend une poignée de
graviers très fins. Il la jette en l'air et elle s'éparpille dans toutes les
directions.
"Voici : il n'y a que ce gravier qui soit resté dans mes cheveux.
Vous aussi, vous serez ainsi dispersés."
"Et Toi, frère, tu représentes la Palestine n'est-ce pas ?"
dit sérieusement
Jacques d'Alphée.
"Oui."
"Je voudrais savoir quel sera celui qui restera en Palestine"
demande encore Jacques.
"Prends ce caillou, en souvenir."
Et Jésus donne le gravier resté accroché à ses cheveux à son cousin Jacques,
et il sourit.
"Ne pourrais-tu pas me laisser en Palestine ?" dit Pierre.
"Je suis le plus apte parce que je suis le moins débrouillard, dans
notre maison, encore, je sais me retourner. Mais, au dehors… !"
"Tu es le moins indiqué, au contraire, pour rester ici.
221.3 – Vous avez des préventions
contre le reste du monde et vous croyez qu'il est plus facile d'évangéliser
dans des pays de fidèles que dans des pays d'idolâtres et de gentils, alors
que c'est justement le contraire.
Si vous réfléchissez à ce que vous offre la vraie Palestine dans ses
classes élevées et aussi, bien qu'à un moindre degré, dans son peuple, et si
vous pensez qu'ici, en un lieu où le nom de la Palestine est haï, et celui de
Dieu, en son véritable sens, inconnu, nous n'avons certainement pas été
accueillis plus mal qu'en Judée, en Galilée et dans la Décapole.
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492> Alors vos préventions
tomberaient et vous verriez que j'ai raison de dire qu'il est plus facile de
convaincre des gens qui ignorent le Dieu Vrai que les gens du Peuple de Dieu,
idolâtres subtils, coupables et qui orgueilleusement se croient parfaits et
entendent rester comme ils sont.
Que de pierres précieuses, que de perles mon œil voit où vous ne voyez que la
terre et la mer ! La terre des multitudes qui ne sont pas la
Palestine. La mer de l'Humanité qui n'est pas la Palestine et qui,
comme mer, ne demande qu'à accueillir les chercheurs pour leur donner ces
perles et qui, comme terre, qu'on la fouille pour livrer les pierres
précieuses. Il y a des trésors partout, mais il faut les chercher. Toute
motte de terre peut cacher un trésor et nourrir une semence, toute profondeur
peut cacher une perle. Mais quoi ? Vous prétendriez peut-être que la mer
retourne ses profondeurs par des tempêtes horribles pour arracher à leurs
bancs les huîtres perlières, pour les ouvrir par le choc des vagues et les
offrir ensuite sur le rivage aux paresseux qui ne veulent pas faire d'effort,
aux pusillanimes qui ne veulent pas s'exposer au danger ? Vous
prétendriez que la terre transforme en un arbre un grain de sable pour vous
donner des fruits sans semence ? Non, mes chers amis. Cela exige de la
fatigue, du travail, de la hardiesse. Et par-dessus tout, il ne faut pas de
préventions.
221.4 – Vous, je le sais, vous
désapprouvez, qui plus, qui moins, ce voyage en pays philistin. Même les
gloires que rappellent ces terres,
les gloires d'Israël qui parlent de ces champs fécondés par le sang des
hébreux répandu pour faire d'Israël une grande nation, de ces villes qui
furent arrachées une à une aux mains de ceux qui les possédaient, pour
couronner Juda et en faire une nation puissante, rien de cela ne peut vous
faire aimer ce pèlerinage. Et je ne vous parle pas non plus de l'idée de
préparer le terrain à recevoir l'Évangile et de l'espérance de sauver des
esprits, cela ne peut vous persuader. Je ne vous en parle pas parmi les raisons
que je présente à votre esprit pour vous faire considérer le bienfondé de ce
voyage. Cette pensée vous dépasse encore trop. Vous y arriverez un jour, et
alors vous dites : "Nous croyions que c'était un caprice, nous
croyions que c'était une prétention, nous croyions que c'était manque d'amour
du Maître de nous faire aller si loin par des chemins longs et pénibles au
risque de passer de très mauvais moments.
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493> Et, au contraire,
c'était de l'amour, c'était de la prévoyance, c'était pour nous aplanir la
route maintenant que nous ne l'avons plus et que nous nous sentons davantage
perdus. C'est qu'alors nous étions comme des sarments qui s'en vont dans
toutes les directions, mais qui savent que la vigne les nourrit et qu'à côté
d'eux il y a toujours l'échalas robuste qui peut les soutenir et maintenant
au contraire nous sommes des marcottes qui doivent créer une tonnelle par
eux-mêmes, en tirant, oui, leur nourriture du cep de la vigne mais sans plus
de tuteur pour s'y appuyer". C'est ce que vous direz, et alors vous me
remercierez.
Et puis !... N'est-il pas beau de s'en
aller ainsi, en laissant tomber des étincelles lumineuses, des notes d'un
concert céleste, des corolles qui viennent du ciel, des parfums de vérité
pour le service de Dieu et sa louange sur des terres enveloppées de ténèbres,
sur des cœurs muets, sur des esprits stériles comme des déserts, pour vaincre
les puanteurs du Mensonge, et de le faire ensemble, Moi et vous, vous et Moi,
le Maître et les apôtres en n'étant tous qu'un seul cœur, un seul désir, une
seule volonté ? Pour que Dieu soit connu et aimé, pour que Dieu
rassemble toutes les nations sous son étendard, pour que là où Il est tous
se trouvent avec Lui. C'est l'espérance, le désir, la faim de Dieu !
Et c'est l'espérance, le désir, la faim des esprits, qui, eux, ne sont pas de
races différentes mais qui appartiennent à une unique race : celle
que Dieu a créée, car étant tous les fils de l'Unique, ils ont les mêmes
désirs, la même espérance, la même faim du Ciel, de la Vérité, de l'Amour
réel...
221.5 – Il semble que des siècles
d'erreur ont changé l'instinct des esprits. Mais non. L'erreur enveloppe les
âmes parce que les âmes sont fondues avec la chair et subissent l'effet du
poison que Satan a inoculé à l'animal homme. Et ainsi l'erreur peut
envelopper le cœur parce que lui aussi est greffé sur la chair et en subit
les poisons. La triple concupiscence mord le sens, le sentiment et la pensée.
Mais l'esprit n'est pas greffé sur la chair, Il sera étourdi par les coups
que Satan et la concupiscence lui porteront. Il sera presque aveuglé par les
murs que dresse devant lui la chair et par les éclaboussures du sang
bouillant de l'animal-homme dans lequel il est répandu, mais il n'a pas
changé son aspiration vers le Ciel, vers Dieu. Il ne peut changer.
Voyez l'eau pure de ce torrent ? Elle est descendue du ciel et elle
retournera au ciel par l'évaporation de l'eau sous l'influence du vent et du
soleil. Elle descend et elle remonte. L'élément ne se détruit pas mais
revient à son origine.
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494> L'esprit revient à
son origine. Cette eau, parmi les pierres, si elle pouvait parler vous dirait
qu'elle aspire à remonter pour que les vents la poussent à travers les beaux
champs du firmament, fraîche, blanche, ou encore rosée à l'aurore et cuivrée
au coucher du soleil ou violette comme une fleur au crépuscule étoilé. Elle
vous dirait qu'elle voudrait servir de crible aux étoiles qui regardent à
travers les éclaircies des cirrus pour rappeler le Ciel aux hommes, ou bien
de voile à la lune pour qu'elle ne voie pas les horreurs des nuits, au lieu
d'être ici, enfermée entre les bords du torrent, menacée de se transformer en
boue, contrainte de connaître les mariages des couleuvres et des crapauds
alors qu'elle aime tant la liberté solitaire de l'atmosphère. Les esprits
aussi, s'ils osaient parler, diraient tous la même chose ;
"Donnez-nous Dieu ! Donnez-nous la Vérité !" Mais ils ne
le disent pas, car ils savent que l'homme ne remarque pas, ne comprend pas ou
tourne en ridicule la supplication des "grands mendiants", des
esprits qui cherchent Dieu, pour apaiser leur effroyable faim. La faim de la
Vérité.
221.6 – Ces idolâtres, ces romains,
ces athées, ces malheureux que nous rencontrons sur notre route, que toujours
vous rencontrerez, ces gens méprisés dans leur désir de Dieu, ou par
politique, ou par égoïsme de la famille, ou par une hérésie née d'un cœur
dépravé et qui s'est développée dans des nations, ces gens ont faim. Ils
ont faim ! Et j'ai pitié d'eux. Et n'en aurais-je pas pitié, étant
Celui que je suis ? Si je pourvois à la nourriture de l'homme et du
passereau parce que j'en ai pitié, pourquoi n'aurais-je pas pitié des esprits
devant lesquels on a dressé des obstacles pour les empêcher d'appartenir au
Vrai Dieu et qui tendent les bras de leurs esprits en disant :
"Nous avons faim !" ? Vous les croyez mauvais, sauvages,
incapables d'arriver à aimer la religion de Dieu, et Dieu lui-même ?
Vous êtes dans l'erreur. Ce sont des esprits qui attendent amour et lumière.
Ce matin, nous avons été réveillés par les bêlements menaçants du bouc qui
voulait chasser ce gros chien, venu pour me flairer. Et vous avez ri en
voyant comment le bouc pointait ses cornes menaçantes, après avoir arraché la
corde qui l'attachait à l'arbre sous lequel nous dormions. Il s'est lancé
d'un seul bond entre Moi et le chien sans penser qu'il pouvait être attaqué
et égorgé par le molosse au cours d'un combat inégal.
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495> C'est la même chose
pour les peuples qui à vos yeux semblent des boucs sauvages. Ils sauront se
dresser courageusement pour défendre la Foi du Christ quand ils auront appris
que le Christ est Amour et qu'il les invite à sa suite. Il les invite.
Oui. Et vous devez les aider à venir.
221.7 – Écoutez une parabole.
Un homme se maria et il eut plusieurs enfants de son épouse. Mais l'un d'eux
naquit avec un corps difforme et semblait d'une race inférieure. L'homme le
considéra comme un déshonneur et ne l'aima pas, bien que la créature fût
innocente. L'enfant grandit, négligé parmi les serviteurs de la plus basse
condition, c'est pourquoi il était inférieur même en pensée à ses frères. La
mère, morte en lui donnant le jour, ne pouvait adoucir la dureté du père,
empêcher le mépris de ses frères, corriger les idées erronées nées dans la
pensée sauvage de l'enfant. C'était un petit fauve qu'on supportait
difficilement près de la maison des enfants que le père aimait.
C'est dans cette situation que l'enfant devint un homme. Sa raison se
développa tardivement mais finit par arriver à la maturité. Il comprit que ce
n'était pas être fils que de vivre dans les étables, recevoir un quignon de
pain, un vêtement en guenilles et jamais un baiser, jamais une parole, jamais
une invitation à entrer dans la maison paternelle. Et il souffrait, souffrait
en gémissant dans sa tanière : "Père ! Père !" Il
mangeait son pain, mais rien n'apaisait la faim de son cœur. Il se couvrait
de son vêtement, mais il lui restait un grand froid au cœur. Il avait pour
amis les animaux et quelques personnes du pays qui le prenaient en pitié.
Mais c'était pour lui la solitude du cœur. "Père !
Père !"... Ce cri parvenait aux oreilles des serviteurs, de ses frères,
de ses compatriotes. C'était un perpétuel gémissement, comme s'il avait perdu
la raison. Et on l'appelait "le fou".
Finalement un serviteur osa aller le trouver alors qu'il était devenu comme
un fauve, et il lui dit : "Pourquoi ne te jettes-tu pas aux pieds
de ton père ?"
"Je le ferais bien, mais je n'ose pas..."
"Pourquoi ne viens-tu pas à la maison ?"
"J'ai peur".
"Mais voudrais-tu le faire ?"
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496> "Oh !
oui ! Car c'est de cela que j'ai faim, c'est cela qui me glace, et je me
sens seul comme dans un désert. Mais je ne sais pas comment on vit dans la
maison de mon père".
Le bon serviteur se mit alors à l'instruire, à le rendre plus présentable, à
lui enlever la terreur d'être odieux à son père, en lui disant :
"Ton père te voudrait bien, mais il ne sait pas si tu l'aimes. Tu le
fuis toujours... Enlève à ton père le remords d'avoir été trop sévère et sa
douleur de te voir errer seul. Viens. Même tes frères maintenant ne veulent
plus te mépriser parce que je leur ai raconté ta peine".
Et le pauvre fils s'en alla un soir, conduit par le bon serviteur, à la
maison paternelle et il cria :
"Père, je t'aime ! Laisse-moi entrer. Le père qui, vieux et triste,
songeait à son passé et à son avenir éternel, sursauta en entendant cette
voix, et il dit :
"Ma douleur s'apaise enfin, car dans la voix du fils difforme, j'ai
entendu la mienne et son amour prouve que son sang est mon sang et que sa
chair est ma chair. Qu'il vienne donc prendre sa place parmi ses frères et
que béni soit le bon serviteur qui a rendu complète ma famille en replaçant
le fils rejeté au milieu de tous les enfants du père".
221.8 – Ceci c'est la parabole. Mais
dans son application vous devez penser à ceux qui sont atteints d'une
difformité spirituelle : les schismatiques, les hérétiques, les séparés.
Dieu est leur Père et Il a été contraint à la rigueur par des difformités
volontaires, voulues par eux. Mais son amour n'a jamais fléchi. Il les
attend. Amenez-les- Lui. C'est votre devoir.
Je vous ai appris à dire : "Donne-nous aujourd'hui notre pain, ô notre
Père". Mais savez-vous ce que veut dire ce "notre" ? Il
ne s'agit pas de vous douze en tant que disciples du Christ. Il s'agit de vous
en tant qu'hommes. La demande, vous la faites pour tous les hommes, pour ceux
qui vivent maintenant, pour ceux qui vivront plus tard. Pour ceux qui
connaissent Dieu et pour ceux qui ne le connaissent pas. Pour ceux qui aiment
Dieu et son Christ et pour ceux qui ne l'aiment pas ou l'aiment mal. La
prière que j'ai mise sur vos lèvres, elle est pour tous. C'est votre
ministère. Vous qui connaissez Dieu, son Christ, et les aimez, vous devez
prier pour tous.
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497> Je vous ai dit que ma
prière est universelle et elle durera autant que la terre. Mais vous vous devez prier dans un esprit universel, unissant vos voix
et vos cœurs d'apôtres et de disciples de l'Église de Jésus à celles et à
ceux qui appartiennent à d'autres Églises qui seront chrétiennes mais pas
apostoliques. Et insistez, puisque vous êtes frères, vous dans la
maison du Père, eux en dehors de la maison du Père commun avec leur faim et
leur nostalgie, jusqu'à ce que vienne, donné à eux comme à vous, le vrai
"pain "qui est le Christ du Seigneur servi sur les tables
apostoliques, et non sur d'autres où il est mêlé à des aliments impurs. Insistez
tant que le Père n'a pas dit à ces frères "difformes" :
"Ma douleur s'apaise parce qu'en vous, dans votre voix, j'ai entendu la
voix et les paroles de Celui qui est mon Unique, mon Premier-Né. Que soient
bénis ces serviteurs qui vous ont amenés dans la maison de votre Père pour
que ma famille soit complète". Serviteurs d'un Dieu infini, vous devez
mettre l'infinité dans toutes vos intentions. Vous avez compris ?
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