Vision du mercredi 31
mai 1944
169> 26.6 – Marie dit :
"Que personne n'interprète d'une manière inexacte ma pâleur. Elle ne
provenait pas d'une crainte humaine. Humainement j'aurais dû m'attendre à la
lapidation. Mais ce n'était pas le motif de ma crainte. Je souffrais de la douleur
de Joseph. Même la pensée qu'il m'aurait accusée ne me troublait
pas en elle-même. Seulement il me déplaisait qu'en s'arrêtant à la pensée de
m'accuser il manquât à la charité. Quand je le vis, mon sang ne fit qu'un
bond à cause de cela. C'était le moment où un juste aurait pu offenser la
Justice en manquant à la charité. Et qu'un juste y manquât, lui qui n'y
manquait jamais, cela m'aurait causé la plus extrême douleur.
26.7 – Si je n'avais pas porté
l'humilité à son extrême limite comme je l'ai dit à Joseph, je n'aurais pas
mérité de porter en moi Celui qui, pour effacer l'orgueil de la race humaine
s'anéantissait, Lui, qui était Dieu, jusqu'à devenir un homme.
26.8 – Je t'ai fait voir cette scène
qu'aucun évangile ne rapporte parce que je voulais attirer l'attention des
hommes trop étrangère aux conditions essentielles pour plaire à Dieu et
recevoir dans le cœur sa continuelle venue.
Foi. Joseph a cru aveuglément à la parole du messager céleste. Il ne
demandait qu'à croire parce qu'il était sincèrement convaincu que Dieu est
bon et qu'à lui, qui avait espéré dans le Seigneur, le Seigneur n'aurait pas
réservé la douleur d'être trahi, trompé, bafoué
par son prochain. Il ne demandait qu'à croire en moi, parce que, honnête
comme il l'était, il ne pouvait penser qu'avec douleur que les autres ne le
fussent pas. Il vivait la Loi, et la Loi dit : "Aime ton
prochain comme toi-même ". Nous nous aimons tellement que nous nous croyons
parfaits même quand nous ne le sommes pas. Pourquoi alors cesser d'aimer le
prochain à la pensée qu'il est imparfait ?
Charité absolue . La
charité qui sait pardonner, qui veut
pardonner. Pardonner d'avance, en excusant dans son cœur les défauts du
prochain. Pardonner tout de suite en accordant toutes les circonstances
atténuantes au coupable.
Humilité absolue comme la charité.
Savoir reconnaître qu'on a manqué, même par une simple pensée, et ne pas
avoir l'orgueil, plus nuisible encore que la faute qui précède, de se refuser
à dire : "Je me suis
trompé".
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159> Dieu excepté, tout le monde se
trompe. Quel est celui ou celle qui peut dire : "Je ne me trompe
jamais" ? Et l'humilité encore plus difficile : celle qui sait tenir
cachées les merveilles de Dieu en nous, quand il n'est pas nécessaire de les
faire connaître pour Lui en donner la louange, pour ne pas déprécier le
prochain qui n'a pas reçu ces dons particuliers de Dieu. S'il le veut,
oh ! s'il le veut, Dieu se révèle Lui-même en son serviteur !
Élisabeth me "vit" telle que j'étais, mon époux me reconnut pour ce
que j'étais, quand ce fut l'heure pour lui de le savoir.
26.9 – Laissez au Seigneur le soin de vous proclamer ses serviteurs. Il en
est amoureusement pressé, car toute créature qu'Il élève à une mission particulière,
est une gloire nouvelle qui s'ajoute à la sienne infinie, parce que c'est le
témoignage de ce qu'est l'homme tel que Dieu le voulait : une perfection
mineure qui reflète son Auteur. Restez dans l'ombre et dans le silence, ô
privilégiés de la Grâce, pour pouvoir entendre les uniques paroles qui sont
"vie", pour pouvoir mériter d'avoir au-dessus de vous et en vous le
Soleil qui éternellement resplendit.
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