7> Maria Valtorta naquit à Caserte (Italie)
le 14 mars 1897. Elle était fille unique
d'un sous-officier de cavalerie, Joseph Valtorta, né à Mantoue en 1862, et
d'une enseignante de français, Iside Fioravanzi,
née à Crémone en 1861.
Elle avait à peine dix-huit mois, lorsque ses parents durent s'établir avec
leur enfant au nord de l'Italie, se fixant d'abord à Faenza, et après quelques années à Milan, où ils lui
firent fréquenter l'école maternelle chez les Ursulines. C'est là qu'elle eut
le premier signe de sa vocation : elle voulait s'identifier au Christ
dans la douleur volontairement acceptée par amour.
À sept ans, toujours à Milan, elle fréquenta les écoles primaires à
l'Institut des sœurs Marcelliennes, où en 1905 elle reçut le sacrement de la confirmation des mains du saint cardinal
Andrea Ferrari. Elle continua ensuite ses études à l'école publique de
Voghera, où la famille se fixa en 1907. Elle fit sa première Communion à
Casteggio en 1908.
C'est sous la contrainte de sa mère, femme très autoritaire, qu'elle dut rentrer en 1909 au Collège Bianconi de Monza, où elle se distingua par son
intelligence très vive et son caractère bien trempé. Elle était très douée
pour les matières littéraires, mais pas du tout pour les mathématiques. C'est
à la suite d'efforts constants qu'elle obtint son diplôme d'études
techniques, études qui lui furent imposées par sa mère. Malgré cela, elle
était satisfaite du Collège; mais voilà que sa mère,
quatre ans après, voulut qu'elle en sortit. Maria alors adressa sa fervente
prière à Dieu, qui encore une fois ne manqua pas de l'éclairer sur son
avenir.
En attendant, son père prenait sa retraite pour des raisons de santé et la
petite famille alla vivre à Florence, où Maria se fiança avec un brave jeune
homme, qu'elle dut pourtant quitter à cause du mauvais caractère de sa mère.
Après une période de grande crise, en 1916 elle eut de la part du Seigneur un
autre signe révélateur, et en 1917 elle entra dans les rangs des infirmières
"samaritaines". Elle prodigua, pendant dix-huit mois, tous ses
soins aux soldats de l'hôpital militaire de Florence.
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8> Le 17 mars 1920, pendant qu'elle marchait dans la rue en compagnie
de sa mère, un extrémiste la frappa aux reins avec une barre de fer, qui laissa sur elle les
premiers signes de sa future infirmité.
Après avoir gardé le lit pendant trois mois, c'est en octobre de cette même année qu'elle se rendit avec ses parents à Reggio de Calabre, où elle demeura deux ans environ chez
ses parents maternels Belfanti, propriétaires
d'hôtels. La longue période qu'elle passa dans cette belle ville maritime au
sud de l'Italie, fut riche d'expériences fortifiantes pour son esprit, mais
elle fut aussi marquée par l'aversion de sa mère, qui s'opposait à de
nouvelles offres de mariage. Maria retourna alors à Florence (c'était en
1922) et y séjourna pendant deux autres années parmi des souvenirs
douloureux.
En 1924 eut lieu le déplacement définitif à Viareggio, qui marqua le
commencement d'une nouvelle vie toute tendue à une continuelle montée vers
Dieu. Elle observait en cachette (à cause de l'intolérance
maternelle) toutes les pratiques religieuses, et elle réussit ainsi à
s'engager dans l'Action catholique. Toujours animée du désir de se
donner, en 1925 elle s'offrit à l'Amour miséricordieux, et en 1931, après
avoir prononcé ses vœux, c'est avec une conscience plus résolue qu'elle
voulut s'offrir aussi à la Justice divine.
Affligée par des souffrances croissantes, elle ne quitta plus son lit à partir du 1er avril 1934 : la
voilà dorénavant instrument docile dans les mains de Dieu. L'année suivante
arriva chez elle Marthe Diciotti, qui resta sa fidèle compagne et qui ne la
quitta plus pendant toute sa vie; c'est à ce moment-là que Maria eut la très
grande douleur de la mort de son père, qu'elle aimait et considérait le
meilleur des hommes.
En 1942 elle reçut la visite d'un pieux prêtre, autrefois missionnaire, le
Père Romuald M. Migliorini, des Servites de Marie, qui fut son directeur spirituel pendant quatre ans. En 1943,
l'année même de la mort de sa mère. Maria Valtorta commençait son activité
d'écrivain.
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9> De l'Autobiographie, voulue par le Père
Migliorini et écrite selon ses capacités, Maria passa aux "dictées"
et aux "visions", qu'elle déclarait recevoir par révélation. Tout
en gardant son lit et malgré ses grandes souffrances, elle écrivait de sa
propre main et d'un seul jet, à n'importe quelle heure, même pendant la nuit,
sans se sentir nullement dérangée par des interruptions occasionnelles,
gardant toujours son aspect naturel. Les seuls livres qu'elle pouvait
consulter étaient la Bible et le Catéchisme de Pie X.
À partir de 1943 jusqu'en 1947, mais en mesure moindre jusqu'en 1953, Maria écrivit environ quinze mille
pages de cahiers. Ce sont des commentaires sur l'Écriture sainte, des leçons
de doctrine, des récits de premiers chrétiens et martyrs, des compositions de
piété, sans compter des pages de journal spirituel. Mais les deux tiers à peu
près de la production littéraire de Maria Valtorta ont été occupés par
l’œuvre monumentale de la vie de Jésus.
Après avoir offert tout à Dieu, jusqu'à sa propre intelligence, Maria commença à se renfermer graduellement, pendant
plusieurs années, dans une sorte d'isolement psychique, jusqu'au jour où elle
s'éteignit comme si elle obéissait à l'exhortation du prêtre qui, appelé à
son chevet de mourante, priait avec les paroles : "Proficiscere, anima christiana,
de hoc mundo" {Pars, ô âme chrétienne, de ce
monde !). C'était le 12 octobre 1961. Elle avait laissé, comme souvenir,
la phrase suivante: "J'ai fini de souffrir, mais je continuerai à
aimer".
Ses funérailles eurent lieu à la paroisse de St Paulin le 14 octobre, de bon
matin et très simplement, selon ses volontés, et tout de suite après, sa dépouille mortelle fut enterrée au
cimetière de Viareggio. Mais le 2 juillet 1973 les restes mortels de Maria
Valtorta purent avoir leur
sépulture privilégiée à
Florence, dans la Chapelle du Chapitre au Grand Cloître de la
"Santissima Annunziata".
Son œuvre la plus importante, celle sur la vie de Jésus, fut écrite à partir de 1944 jusqu'en 1947 à l'exception de quelques chapitres des
années suivantes. Elle est publiée en Italie dès 1956 sous le titre "II poema dell'Uomo-Dio". La
première édition parut en quatre grands volumes; elle fut suivie d'une
nouvelle édition critique en dix volumes, avec des notes théologiques et
doctrinales du Père Corrado
M. Berti des Servites de Marie.
L'œuvre, continuellement réimprimée et diffusée sans aucune publicité, est
désormais largement connue en Italie et dans le monde entier.
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10> En 1971 un professeur français, monsieur Félix Sauvage, lut "Il
poema dell'Uomo-Dio
" et se sentit poussé à le traduire en sa propre langue. De
Pont-Audemer, où il habitait, il nous informait continuellement sur les
progrès de son travail, et nous sollicitait à prendre nos décisions pour la
publication, étant donné son âge bien avancé. Il ne nous parlait jamais de
lui-même, sauf lorsqu'il voulut nous assurer sur ses propres capacités, nous
déclarant qu'il avait fait ses études de philosophie et de théologie, et
qu'il avait passé toute sa vie dans l'enseignement.
Ce fut au mois de décembre 1976 que nous nous rendîmes en Normandie pour retirer la traduction
française des dix volumes, que monsieur Sauvage avait écrite de sa propre
main, mais ce n'est qu'après quelque temps que nous commençâmes à l'examiner.
Nous nous aperçûmes qu'il fallait la réviser. Cette traduction, bien que
corrigée amplement, a le mérite d'avoir été réalisée par un homme âgé,
soutenu dans son travail par une foi qui le rajeunissait.
Malheureusement, Félix Sauvage n'a pu pas voir la publication de l’œuvre traduite : il est mort le 16 septembre
1978, à l'âge de 87 ans. Nous avons respecté son ferme désir de ne point
ajouter des notes explicatives et de commentaire au texte de Maria Valtorta,
et de faire rejaillir la nature de l’œuvre de son titre même.
Toutefois, nous prévenons nos lecteurs que pour toute explication et
approfondissement restent toujours valables les notes de l'édition italienne. Pour ce qui concerne la nature de
l’œuvre, nous sommes convaincus qu'il s'agit d'une des plus grandes révélations
privées : elles sont
d'ailleurs admises par la théologie catholique comme des manifestations
possibles, subordonnées à la Révélation publique et dignes de foi humaine,
que Dieu accorde à certaines personnes pour le profit spirituel de tous les
hommes.
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