CHAPITRE
5
12 Ainsi donc, par un seul homme le péché est entré dans le
monde, et avec le péché la mort; et la mort s'est étendue à tous les hommes,
parce que tous (en Adam) ont péché.
RETOURS
AUX FICHES
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Samedi14 février 1948.
Romains 5, 12.
Le Très-Divin Auteur dit :
Qu'il s'agisse des temps, des manières, ou
des personnes, ce que Dieu établit est toujours parfait. Voilà donc qu'après
avoir été promis au début du châtiment, le
Christ fait son apparition au moment parfait. D'une façon toujours plus
claire, et avec des détails de plus en plus précis, les siècles se
transmettent la voix de la promesse divine qui annonce un Messie Rédempteur,
une Femme sans concupiscence, la Femme qui punira le Prévaricateur en donnant
naissance au Vainqueur du Péché et de la Mort.
Nombreux sont les symboles et les voix qui répètent la promesse au cours des
siècles. Mais il y a une parole divine qui n'a pas encore été comprise dans
sa vérité.
Au chapitre 9 de la Genèse il est dit :
« (...) Je poserai mon arc-en-ciel dans les nuées, et il sera le signe
du pacte noué entre Moi et la Terre. Lorsque j'aurai accumulé les nuages (les
châtiments) dans le ciel, dans les nuées apparaîtra mon Arc-en-ciel, et je me
souviendrai de mon pacte (...), du pacte éternel établi entre Dieu et toute
chair qui se trouve sur la Terre ».
Arc-en-ciel : signe de paix. Arc-en-ciel : pont entre Ciel et Terre.
Marie, pont pacifique qui relie le Ciel à la Terre, elle est la Très-Aimée
qui par sa seule présence obtient miséricorde pour les pécheurs. Dans les
siècles qui ont précédé le Christ, lorsque les prévarications des hommes
accumulaient les nuages des châtiments divins sur l'humanité à l'esprit
orgueilleux et à la cervelle dure, en contemplant, dans sa Pensée, celle qui
depuis toujours avait été établie Arche de la Parole divine, Source de la
Grâce, Siège de la Sagesse, Joie pacifique de son Seigneur, Dieu a dispersé
les nuages du châtiment inévitable, et il a concédé un répit supplémentaire à
l'Humanité qui attendait le Salut.
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La voix de la Vierge non encore née :
« Paix ! Pitié ! Ô mon Seigneur ! ». Son parfait amour et sa
parfaite obéissance étaient connus de Dieu avant que l'Étoile très pure ne
soit dans le monde. Sacrifice de suave odeur, ils apaisaient la colère du
Seigneur. Et dans les siècles qui ont suivi le Christ, Marie est toujours
paix et miséricorde pour l'Humanité. Avec l'augmentation des péchés, avec
l'accroissement des nuages de la colère divine et des fumées sataniques,
Marie est toujours celle qui disperse les nuages, désarme les foudres, et
lance son pont mystique à l'humanité tombée dans l'abîme, pour qu'elle
remonte par une voie suave vers son Bien.
« Je poserai mon arc-en-ciel parmi les nuées et je me souviendrai de mon
pacte ».
Oh! Vraiment l'Arc-en-ciel de paix, la Corédemptrice,
est parmi les nuées, au-dessus des nuées, doux astre qui resplendit à la
présence de Dieu pour lui rappeler qu'il a promis aux hommes la miséricorde,
et a donné son Fils pour que les hommes obtiennent le pardon. Elle y est non
comme une douceur pensée, mais comme une réalité vraie, complète, avec son
âme sans tache et sa chair sans corruption. Elle ne se contente pas d'y être
bienheureuse et adorante. Elle se montre active.
Elle appelle et attire l'humanité au Salut.
L'heure de Marie. Cette heure-ci.
L'arche de Noé n'a pas sauvé tous
les hommes, mais
seulement ceux que Dieu a trouvés justes en sa présence. De même, à l'heure actuelle,
l'heure qui commence en ce moment et qui devra s'écouler en toute sa
longueur, et toujours plus noire de nuages, l'Arche de Dieu ne réussira pas à
sauver tous les hommes parce que les hommes, beaucoup d'entre eux, ne
voudront pas se sauver. Ils ne voudront pas être sauvés par le moyen de
l'Arche de Dieu.
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Après le déluge, l'arc-en-ciel a été vu uniquement
par les justes qui survécurent. Mais
à l'heure actuelle, dans une surabondance de miséricorde, l'arc-en-ciel, le
signe de paix, Marie, sera vu par plusieurs qui ne sont pas justes. Sa voix,
son parfum, ses prodiges, seront connus des justes et des pêcheurs. Et parmi
ces derniers, bienheureux ceux sur qui la colère de Dieu ne se déchaînera pas
grâce à l'Arc-en-ciel de Dieu, et qui se tourneront vers la justice et la foi
en Jésus, en qui est le salut.
Le Christ est donc venu au temps fixé pour rétablir l'ordre troublé par la
Faute originelle, et pour renouer entre Dieu et les hommes les liens de
filiation, brisés. Victime désignée, il est venu pour mourir non seulement
pour les justes mais aussi pour les pécheurs, surtout pour les pécheurs.
Pécheurs ils l'étaient tous, au moins du
péché héréditaire. Seulement Marie était sans péché. Les œuvres saintes des
justes, bien que bénies par l'Éternel, ne donnaient pas à l'esprit des justes
l'accès à l'héritage du Royaume de Dieu. C'était une grave fatigue que d'être
justes parce que la Grâce n'était pas dans les esprits. La Loi était cause de
péché plus que de salut. Dans
le peuple de Dieu, trop nombreux étaient ceux pour qui la Loi était devenue
désormais une « cause de colère », tellement elle était manipulée
et violée. La Sagesse était faussée dans ses voix, on les adaptait pour
prêcher non pas ce qui faisait la gloire de Dieu mais ce qui faisait
l'affaire des maîtres avides.
Un chaos plus grave, car de nature spirituelle, avait succédé à la simple et
parfaite Loi du Seigneur. Les esprits s'égaraient dans ce chaos. Parfois ils
s'y égaraient complètement, ce qui avait pour conséquence de provoquer leur
mort spirituelle. La conscience du plus grand nombre cultivait une idolâtrie
qui était pire que celle du "veau d'or".
Chaque puissant d'Israël était un "veau d'or" qui s'idolâtrait
lui-même, et prétendait à l'idolâtrie des foules.
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Le Temple n'était plus qu'un nom. Les rites n'étaient plus qu'une
représentation mimée. Pour croire à l'invisible et divine présence du Saint
des Saints il ne restait que les gens simples, les plus petits de ce peuple
qui portait le nom de saint. Les Prêtres et les Rabbins enseignaient encore
que Dieu était dans son Temple, magnifique dans sa gloire, parlant à ses
ministres. Mais ils savaient bien, eux, que Dieu avait abandonné le Temple,
où désormais on n'adorait plus le vrai Dieu mais, à sa place, les intérêts
des Princes des Prêtres, Scribes et Pharisiens. Ceux-ci savaient le vide qui
avait succédé à la Présence. Un vide irrémédiable. Aucune ruse humaine ne
peut combler le vide de Dieu. Ni œuvres ni industries humaines, rien n'est en
mesure de combler, ou même seulement de cacher, le vide d'un autel abandonné
de Dieu. Rien. Et rien ne saurait tromper ni rendre la paix à celui qui sait,
dans sa conscience intime, que Dieu s'en est allé, en abandonnant les
orgueilleux à leur destinée, à leurs concupiscences et à leurs idolâtries.
C'est à ce moment-là que Jésus est venu. Si
Dieu eût voulu juger les choses avec des critères humains, jamais le choix d'un
temps destiné à réaliser l'heure de la Miséricorde n'aurait été moins propice
que celui-là. Mais l'heure n'était pas seulement à la Miséricorde, elle était
aussi à la Justice. Justice pour le peuple d'Israël qui ne méritait plus
d'être le Peuple de Dieu. Il fallait qu'un autre peuple soit élu à sa place :
le peuple chrétien.
La fin du Temple était arrivée. La Loi nouvelle, perfection de l'ancienne,
s'imposait, prêchée aux hommes directement par Dieu. La Charité de Dieu se
montrait aux hommes dans sa plénitude.
Bien qu'elle soit toute miséricorde, jamais la charité ne veut dire
injustice. Charité veut dire de tout accomplir par amour des hommes. Ce
précepte est celui donné par Jésus.
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Mais Jésus, la Perfection, ne s'est pas
contenté d'enseigner en paroles qu'il n'y a pas d'amour plus grand que celui
de quelqu'un qui donne sa vie pour ses amis. Il
est mort en offrant sa vie, en l'offrant non seulement pour ses amis, pour
les justes, et pour ceux qui sont attirés par le bien — ces derniers aussi
sont les amis de Dieu, même s'ils sont encore faibles et spirituellement
informes - mais aussi pour ses ennemis. Sur
la croix il n'a pas prié pour ses amis, mais pour ses ennemis.
Le Christ, sagesse éternelle et infinie, savait bien de quelle façon le
péché, avec la mort, avait été introduit dans le monde par l'homme; et
comment ce péché s'était étendu à tous les hommes, même avant la Loi. Si le
péché n'eût pas existé on n'aurait pas eu besoin d'un code contre lui. Ce qui
fait fermenter le péché et lui fait prendre des formes multiples, c'est
l'orgueil, la gourmandise, l'avarice: les mêmes vices qui ont rendu fous les
premiers Parents au point de les rendre rebelles à Dieu. La violence faite à
l'ordre de Dieu, et donc à Dieu, a été suivie de la violence faite à
l'innocence, violée et détruite, donnant lieu à la malice. À cette violence a
succédé celle faite au frère: le fratricide commis par Caïn et l'homicide de Lamec. Puis
est venue la luxure des fils de Dieu convoi tant les filles des hommes, puis
l'orgueil des constructeurs de Babel, puis l'avidité des peuples et des
tribus, puis les multiples péchés de Sodome et Gomorrhe, intensifiés au cours
des siècles.
Et le Christ, en mourant, prie pour les ennemis de Dieu pour qu'ils
obtiennent le pardon et reviennent à la justice. Jésus est le restaurateur de
l'ordre.
Si en prenant une balance à deux plats on place sur un plat un poids
disproportionné au poids qui déjà fait l'équilibre, la balance penche toute
d'un côté; mais si on rétablit l'équilibre, les deux plats de la balance se
remettent sur la même ligne.
Voilà : beaucoup sont morts pour le délit
d'un seul. La
balance de Dieu penchait toute du côté de la Justice. Mais, par le sacrifice
du Christ, la Grâce et la Vie sont données à tous ceux qui ont foi en Jésus.
De cette façon l'équilibre est rétabli. Non seulement l'équilibre est rétabli
mais, puisque le sacrifice de l'Homme-Dieu est d'une valeur infinie et
qu'infinis sont les mérites du Christ Sauveur, alors que la faute d'Adam,
malgré sa gravité n'est jamais sans limites, la balance de Dieu penche du
côté de la Miséricorde: miséricorde et pardon débordent du plateau comble du
Sang divin répandu pour le salut du monde.
Le fait que la faute d'Adam, si grave
fût-elle, ait pu être réparée démontre qu'elle n'était pas sans limites. Si
elle avait été sans limites elle n'aurait jamais pu être réparée. Dans ce cas
les deux infinis, celui de la Grâce et celui de la Faute, se seraient
affrontés sans pouvoir se combattre, sans que l'un ou l'autre ait pu sortir
vainqueur. En effet deux forces égales qui s'opposent restent telles quelles,
l'une en opposition à l'autre.
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