Maria Valtorta
sa vie, son œuvre.

Se repérer

Consulter la Bible en ligne

Aller sur le forum partagé

Qui sommes-nous ?

 

 

Accueil > Sommaire du dossier Maria Valtorta.

Traduction automatique de cette fiche :
 -  -  -

Conférence du 13 mars 2022 chez un groupe des Focolari.
Bruyères-le-Châtel (91)
par François-Michel Debroise.

 

Les circonstances de cette conférence.

La conférence était faite à l’occasion de la sortie du livre Prier 15 jours avec Maria Valtorta aux éditions Nouvelle Cité.   

Elle s’est déroulée dans le cadre des animations régulières de ce groupe des Focolari appelées
Dimanche respir

Elle a eu comme objectifs principaux d’aborder :
- la complémentarité masculine/féminine dans l’Église à la lueur des écrits de Maria Valtorta,        
- et de situer en quoi ses visions actualisent l’Évangile éternel dans le contexte défaillant de son annonce.

Derrière son Œuvre, il y a la sainteté de Maria Valtorta.           
Haut de page.

(Présentation de l’intervenant).

(Courte vie de Maria Valtorta).

"Je n’ai longtemps été fasciné que par l’œuvre de Maria Valtorta (L’Évangile tel qu’il m’a été révélé principalement), réduisant celle qui la transcrivait à sa seule biographie. Mais quand il m’a fallu parler de sa spiritualité j’ai dû mettre au premier plan son chemin de sainteté.       

J’y suis allé avec beaucoup d’appréhensions sur mes capacités personnelles à en rendre compte, mais j’y ai découvert des trésors.         

Ces trésors sembleront à beaucoup des évidences, des lieux communs mais c’était pour moi la première fois que je pénétrais dans le secret d’une âme capable de donner un tel amour à son Dieu.          

Certes Maria Valtorta n’est pas la seule mystique à le faire, heureusement, ce n’est peut-être pas la plus connue ni la plus grande, mais c’est à son service que le Ciel m’a attaché. Ce n’est pas non plus la seule que j’ai étudié, mais c’est la seule avec qui j’ai vraiment et intimement cheminé.     

À l’occasion de ce livre que Nouvelle Cité m’a proposé d’écrire
[1], j’ai découvert notamment une phrase, qui m’a frappé au cœur.   

En 1932, peu avant Noël, Maria Valtorta donne sa dernière conférence à l’Action catholique, un mouvement promu par Pie XI, le pape de l’époque. Ses conférences sont un succès. Celle-ci avait pour sujet Jeanne d’Arc, patronne de la jeunesse féminine. La salle était comble. Ce sera sa dernière car dès le début une angine de poitrine la terrasse. Elle parlera malgré cela pendant deux heures jusqu’à l’épuisement. Elle rentrera chez elle et n’en sortira plus. Bientôt elle sera définitivement clouée au lit pendant 27 ans. *         

Dans cette conférence elle a cette réflexion :

La femme chef de tout un peuple est bien sûr une figure rare, car son ingéniosité la conduit plus facilement à être la conseillère de l'homme et de son cœur, intermédiaire entre la terre et le ciel.

Cette phrase, qui définit la médiation d’un "ange gardien", a donné sens brusquement aux femmes qui ont structuré ma vie : ma femme, ma mère et, sur le plan spirituel, la Vierge Marie. Toutes celles qui m’ont permis aux moments cruciaux de mes errances, de prendre le bon chemin, par un mot, un geste, une attitude, une prière, parfois un sanglot.

L’Homme complet créé par Dieu est masculin et féminin. 
Haut de page.

Il m’est alors apparu encore plus clairement la complétude de l’humanité que définit la Genèse : "homme et femme, il le créa" (Genèse 1,27).

Cette complétude de la masculinité et de la féminité, (plus exacte que « l’homme et la femme » au sens strict), se retrouve aussi dans l’Évangile.

Il y a la foi du centurion qui ne connait que les commandements sans nuances, le clan à défendre, la mission à accomplir sans autres questionnements
[2]. Ce centurion avait probablement commis de nombreuses exactions mais il avait donné sa confiance sans détours à la parole qu’il recevait.         

Et puis il y a, d’un autre côté, la foi de Marie de Magdala une figure qui fascine Maria Valtorta.  Selon l’Évangile, il lui fut beaucoup pardonné de sa vie dissolue parce qu’elle avait beaucoup aimé (
Luc 7,47). Absolue dans ses errements, Marie Madeleine devint absolue dans son amour pour le Maître. Pour Lui, elle passe outre les conventions et les qu’en-dira-ton. À cause de cela elle est devenue l’apôtre de la Miséricorde et la messagère de la Résurrection (Jean 20,11-18). Elle fut jugée digne d’être la première à voir Jésus dans sa Gloire, si on excepte l’apparition à sa Mère comme le supposait Jean-Paul II et le rapporte Maria Valtorta[3].         

L’amour de Marie de Magdala est si puissant qu’il domine la peur d’être présente au pied de la Croix sous les quolibets, les cris de haine, les injures et les menaces.   

Cet amour qui s’identifie au Crucifié par amour des hommes, se concrétise entre autres dans les stigmatisés qui reçoivent les signes visibles de leur adhésion à la Passion du Christ. Passion prit dans le double sens d’amour absolu et de souffrances offertes.       

Maria Valtorta reçut, à sa demande, les stigmates mais invisibles comme d’autres (Ste Faustine, Luisa Picaretta …). On comprend difficilement ce scandale de la Croix choisie par amour et c’est pour beaucoup une folie qu’on puisse dire comme Maria Valtorta :

Bénie sois-tu, ô souffrance, qui m’as unie à Jésus sur la même croix en une unique mission, qui depuis vingt siècles se perpétue, pour porter les âmes au Royaume de Dieu et le Royaume de Dieu aux âmes ! Jamais je ne cesserai de te bénir, ô souffrance, ô ma joie, car en toi j’ai trouvé la paix ![4]

Ce n’est pas le cadre de cette rencontre d’entrer dans le détail de cette "corédemption" dont St Paul définissait la puissance :

Avec le Christ, je suis crucifié. Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi[5].

Mais Maria Valtorta explique très bien, dans son Autobiographie comment le corps peut subir la rage de Satan quand l’esprit se repose dans le cœur de Jésus car si l’âme quitte le corps, c’est la mort, mais si l’esprit s’évade de l’âme, c’est l’extase. Dans le martyre d’Étienne on a un aperçu de ce mystère[6].

Au début du XXe siècle on recensait officiellement 321 stigmatisés visibles dont 85% étaient des femmes. Ce pourcentage de femmes stigmatisées m’a toujours semblé être l’indicateur de la relation privilégiée de la femme à l’amour telle que j’ai pu la constater au cours de mes 78 ans de vie.       

Fondamentalement, Maria Valtorta aime et plusieurs fois elle pensera avoir goûtée à la plénitude de l’amour :

À chaque sacrifice que j’accomplissais, je sentais grandir l’amour en moi. Je me disais pourtant chaque fois : “J’ai atteint le sommet. On ne peut pas aller plus haut”. Ah ! Comme je me trompais ! Monter vers la perfection est une montée perpétuelle[7].

La soif de perfection dans l’amour est absolue chez elle. Son ascension est perpétuelle, elle le découvre, mais elle sait aussi, par expérience, son âpreté. L’amour, elle l’a fait éclore dans la solitude et le dénuement affectif. Elle a su dépasser les douleurs indélébiles des amours déçues pour n’aimer que Celui qui ne déçoit pas. Elle a transformé la possible rancune de l’attentat en offrande d’elle-même.     

Elle aurait pu récriminer contre le sort qui la clouait au lit dans sa solitude d’orpheline. Au lieu de cela elle demande à progresser sans limite quand elle découvre cette Présence de Jésus qui devient jubilation et réconfort.      

Elle partagera les trésors des visions tout en voulant rester anonyme pour rendre gloire à son Auteur. Elle défendra ce don comme une mère défend sa progéniture quand les embuches surviendront. Elle prendra sur elle les incompréhensions, les trahisons, les privations, les menaces, les tentations.          

Quand Jésus lui dira en parlant des visions et des dictées : "je t’ai tout donné, donne-moi tout", elle cherchera ce qui lui restait à offrir et ne trouvera que son esprit. Elle le lui donnera, finissant sa vie en prostration, le corps sur terre et l’âme déjà au Ciel.       

J’ai lu ce qu’elle a vu, mais tout cela tombe dans ma tête en gouttes éparses qui se faufilent tant bien que mal dans le cœur. Il en est tout autrement pour Maria Valtorta qui n’a pas cette épaisseur : son âme s’envole immédiatement vers son unique désir : aimer Jésus.

Seigneur, je ne te demande pas la gloire des visions, mais la grâce de t’aimer toujours plus[8].

La complétude de la masculinité et de la féminité n’est pas seulement une affaire de Genèse et d’Évangile : elle constitue aussi la marche du Peuple de Dieu, présent ou à venir. Cette complétude se trouve bien sûr dans la relation personnelle de chacun à Jésus ou à la Vierge Marie, mais aussi dans l’apostolat : Il n’y a pas de Ste Thérèse d’Avila sans St Jean de la Croix, pas de St François d’assise sans Ste Claire, pas de Marguerite-Marie Alacoque sans Claude La Colombière, pas de St Vincent de Paul sans Ste Louise de Marillac, etc. et Ste Thérèse de Lisieux, docteure de l’Eglise et patronne des missions sans avoir quitté l’anonymat de son couvent justifiait cette complémentarité au Père Rouland, un missionnaire :

Ma seule arme est l’amour et la souffrance, votre glaive est celui de la parole et des travaux apostoliques.

Ste Thérèse ne fut jamais le prêtre qu’elle ambitionnait, mais on ne peut qu’être frappé par l’immense rayonnement qu’elle a obtenu, humainement disproportionné au regard de sa courte vie : présente dans tant d’églises, diffusant son simple journal à un demi-milliard d’exemplaires dit-on, en influençant tant de saints dont Maria Valtorta de qui elle fut la marraine spirituelle.      

Maria Valtorta, n’eut pas la vocation religieuse qu’elle enviait pourtant. Le monde devait être son arène de combat. Si elle fut sainte par sa vie, elle devint évangélisatrice à partir de son grabat en n’étant qu’un "instrument" anonyme, le porte-plume de Dieu, pour qu’aujourd’hui existe une œuvre diffusée à millions d’exemplaires en 28 langues et qui suscite tant de conversions et de vocations.

L’Œuvre de Maria Valtorta est une actualisation de l’Évangile éternel.        
Haut de page.

De tous les écrits de Maria Valtorta, le plus important est de loin l’Évangile tel qu’il m’a été révélé édité en 10 tomes. Il regroupe très fidèlement les visions de la vie de Jésus qu’elle reçut.         

En 652 chapitres, il recouvre intégralement tous les épisodes des évangiles, sans omissions et sans contradictions. Mais il rajoute des épisodes qui ne sont qu’évoqués dans les Évangiles et d’autres complètement absents.

Les scènes sont décrites minutieusement par Maria Valtorta mieux qu’une caméra car elle le fait avec ses 5 sens. Ces descriptions sont si précises qu’elles ont permis d’identifier sur place la maison de Philippe l’apôtre dans les ruines de Bethsaïde. C’est un village dont on a découvert les ruines que récemment (1987) et pourtant Jésus donne sa localisation à MV, 42 ans avant la découverte (
EMV 179.1).  

Mais la véracité des récits va bien au-delà de ces exemples. Le chercheur Jean-François Lavère a recensé et validé plus de 25.000 données historiques et scientifiques à ce jour. Dans tous les domaines : géographique, sociologique, zoologique, botanique, chronologique et cela interroge : comment Maria Valtorta, sans culture, diplômes, érudition, retrouve-t-elle les données les plus cachées d’il y a deux millénaires ? Le hasard, comme la tricherie, sont totalement exclus.  

Il est humainement impossible que Maria Valtorta soit à l’origine de ces données. C’est pourquoi Mgr Ugo Lattanzi, doyen de la faculté pontificale du Latran, la plus romaine des universités, a conclu que l’Œuvre était "préternaturelle", c’est-à-dire au-delà des possibilités humaines sans en attribuer l’origine précise.      

Mais qu’est-ce que le lecteur peut trouver dans ce récit ? Comment expliquer l’enthousiasme parfois débordant de ses lecteurs ?     

On y trouve d’abord l’attention portée à des détails de l’Évangile qu’on lit trop vite. Ainsi, si on demande quand Jésus a chassé les marchands du Temple, la plupart répondra en citant le récit de Jean au début de la vie publique
[9]. Mais Jésus a chassé par deux fois les marchands du Temple : une fois au début de sa vie publique, comme le dit Jean et une autre fois au soir du dimanche des Rameaux comme le rapportent les synoptiques[10] et cela fait sens : une fois pour avertir de ne pas transformer la Maison de Dieu en caverne de brigands, une deuxième fois pour constater l’endurcissement à le faire.   

Si on interroge pour savoir quels fidèles étaient au pied de la Croix, la plupart citera Jean et Marie, peut-être les saintes femmes dont Marie Madeleine, mais beaucoup oublieront les nombreux disciples qui se tiennent à distance selon Marc
[11]. Cela fait sens aussi.       

Tous ces points se trouvent dans Maria Valtorta et dans l’Évangile.

Il y aura un autre apport : celui d’expliciter certains passages difficiles comme la parabole de l’intendant malhonnête qui trafique les comptes
[12] ou la parabole des talents[13] dans laquelle celui qui semble le plus pauvre avec un seul talent, se trouve dépouillé au profit du plus riche qui en a reçu dix, ou l’épisode de la cananéenne[14] qui supplie un Jésus devenu insensible à sa détresse et qui la traite de chien, même s’il dit "petit chien". Les récits de Maria Valtorta les expliquent simplement et en parfaite conformité avec le reste de l’Évangile dont ils ne détournent pas mais qu’ils élucident dans leurs contradictions apparentes, car Dieu ne se contredit jamais.   

Mais peut-être ces écrits sont-ils des amusettes pieuses pour croyants en mal de sensation ? Voyons cela.         

Le socle de l’Évangile n’est pas un carcan, mais une fondation en dehors de laquelle rien ne tient.          

Sinon, en tant que catholique, pourrais-je croire à l’Assomption qui n’y est pas mentionnée ? Aux agrapha
[15] ou paroles que Jésus a dites et que ne rapportent aucun évangéliste ? St Paul en mentionne une dans les Actes des apôtres (20, 35) :

Il faut secourir les faibles et se souvenir des paroles du Seigneur Jésus, car lui-même a dit : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.

Pourrais-je honorer le voile de Véronique à la 6ème station du chemin de croix alors que l’Évangile l’ignore ? Pourrai-je honorer Anne et Joachim comme les parents de la Vierge Marie alors que ni Matthieu ni Luc, les évangélistes de l’enfance, ne les nomment ? Pourrais-je fêter Ste Photine la samaritaine le 10 mars, ou St Longin le centurion du Calvaire le 15 mars ou St Dismas le bon larron le 25 mars puisque ces noms connus de la Tradition et de Maria Valtorta ne ressortent pas de l’Évangile ?      

Oui, pour Maria Valtorta il y a effectivement des constructions au-dessus de ce socle de l’Évangile, mais aucune qui soit à-côté.         

Après l’Ascension, Dieu n’est pas devenu muet : il est avec nous tous les jours jusqu’au temps ultime (Matthieu 28,20). D’ailleurs on en voit tout de suite l’effet : saint Paul annonce un Évangile reçu par révélation :

Je tiens à ce que vous le sachiez, l’Évangile que j’ai proclamé n’est pas une invention humaine. Ce n’est pas non plus d’un homme que je l’ai reçu ou appris, mais par révélation de Jésus Christ. (Galates 1, 11-12).

Au bout de 14 ans, il monte à la suite d’une révélation (encore) exposer son Évangile à Pierre, Jacques et Jean afin de le valider, mais déjà, dans l’ombre, "Il y avait les faux frères, ces intrus, qui s’étaient infiltrés comme des espions pour voir quelle liberté nous avons dans le Christ Jésus, leur but étant de nous réduire en esclavage (Galates 2,4).  

Si on regarde l’histoire de l’Église, on retrouvera ces mêmes situations dans la vie des plus grands docteurs de l’Eglise, hommes ou femmes, qui ont été inquiétés, condamnés, tourmentés, persécutés, jusqu’à encore une époque récente. On connait l’histoire de Padre Pio interdit de messe. On alla jusqu’à poser des micros dans son confessionnal, dit un biographe
[16], pour tenter de percer le secret des dons qui affluait à San Giovanni Rotondo.    

Ce sont les mêmes qui condamnèrent Maria Valtorta, car elle n’échappa pas à la condamnation avant que Dieu ne brise ce fouet de la mise à l’Index des livres interdits qui la sanctionna. Il fut supprimé en droit et en conséquence, comme Jésus l’avait prophétisé à Maria Valtorta
[17] et dont certains nostalgiques veulent ressusciter la dépouille.

L’Évangile ne s’est construit pas au fil des ans comme certains le disent : c’est son dévoilement qui se déploie car même si la Révélation publique est achevée, elle n’est pas complètement explicitée. Tout a donc existé il y a 2000 ans. C’est ce que dit Jésus dans son adieu à l’Œuvre (
EMV 652).      

Le Christ n’a eu qu’une seule vie racontée complémentairement par les quatre évangélistes. C’est ce Big-bang spirituel si condensé qui, en quelques pages, a fondé le christianisme et fonde l’évangélisation aux dimensions du monde dès lors qu’il est accueilli dans le cœur. "Malheur à moi si je n’évangélise pas" dit St Paul, et les apôtres ont été envoyés dans le monde entier proclamer l’Évangile à toute la création (Marc 16,15).

Sans Évangile, il n’y a pas d’évangélisation.        
Haut de page.

Mais qu’en est-il aujourd’hui ? 

Il y a des pharisiens modernes qui enfouissent l’Évangile sous un amoncellement de "fais-pas-ci, fais-pas-çà !", de "c’est interdit, c’est condamné !", sans plus d’explications. Mais ces donneurs perpétuels de leçons, qui chassent ainsi des églises tous les pécheurs, oublient le fondement même de l’Évangile : la Miséricorde. Dieu est Miséricorde parce que Dieu est Amour. Dieu n’est pas venu pour remplir l’Enfer ! Dieu n’est pas le salarié de Satan ! Quoique nous ayons fait et quelques soient les chemins de nos vies, Dieu a donné sa vie parce qu’il nous aime et que nous avons du prix à ses yeux comme il l’annonce par la bouche d’Isaïe (43,4).

C’est ce même Isaïe qui proclame ce qu’est vraiment l’annonce de l’Évangile, ce que confirmera Jésus :

L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur (Isaïe 61,1-2).

Ces pharisiens, ne comprenant pas l’humanité de Jésus, ne peuvent supporter que l’ainé d’une multitude de frères comprenne nos défaillances, nos insuffisances, nos erreurs, nos joies. Ils ne peuvent comprendre pourquoi Jésus-Christ a choisi comme premier racheté, un voleur et un meurtrier sauvé par un seul acte de foi et d’amour et non par une vie vertueuse[18]. Oui, Dieu a pitié de nous "pauvres pécheurs[19]".        

Il y a, de l’autre côté, les sadducéens qui ne croient ni aux anges, ni aux révélations, ni à l’Enfer. Comme leurs ancêtres, ils ne croient qu’à la rémunération terrestre des actes et pour eux l’Église n’est pas plus qu’une puissante ONG : "Tu ne vas pas croire aux rois mages !", proclament-ils. "Tu ne vas pas croire que Jésus a marché sur les eaux !", "Tu ne vas pas croire qu’un gamin de 13 ans a pu tenir tête aux savants de son époque !" ... Autrement dit, ils annoncent un évangile auquel il ne faut surtout pas croire !           

Mais si on n’annonce plus l’Évangile, qui peut y croire ? Si on le déforme et le transforme, qui peut le comprendre ? S’il disparait sous le fatras des propos humains, qui peut le suivre ? Et si personne ne le suit, qui peut empêcher les lieux de culte de se vider ?       

C’est pourquoi Jésus qui s’inquiétait de savoir s’il retrouverait la Foi à son retour, a bien prophétisé que l’Esprit suscitera l’anamnèse
[20] de son Évangile : son rappel et son actualisation :

Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit (Jean 14, 25-26). 
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître (Jean 16,13-14).

Même si la Révélation publique et les révélations privées n’ont pas la même autorité elles viennent toutes de la même source : l’Esprit ! et conduisent à un seul but : le Christ.        

De plus, il n’est pas possible d’écrire un nouvel Évangile. On le voit dans les multiples « vies de Jésus » qui peuplent les bibliothèques. La plupart (mais pas toutes) sont critiques au nom d’une bien petite science, celle qui ne prend que quelques épisodes, quelques sources, quelques détails, mais aucune qui ne reprend intégralement les quatre évangiles dans tous ses détails.      

Tous ces écrits ne décrivent que l’avis de leurs auteurs, et jamais aucun n’a pu réécrire les Évangiles modifiés de leurs découvertes. Pourquoi ? parce qu’ils sont Parole de Dieu, une parole qu’on peut critiquer, qu’on peut singer, qu’on peut déformer, qu’on peut occulter mais qu’on ne peut jamais égaler. C’est vrai aussi pour Maria Valtorta et c’est une évidence pour ses lecteurs qu’elle n’a pas pu le faire d’elle-même.       

Pas possible, dira-t-on ? Mais qui croit qu’une étoile morte depuis des millions d’années brille encore, peut croire que Dieu est capable de montrer à des âmes choisies ce qui a existé il y a 2000 ans. "Rien ne se perd" affirme la Science
[21]. 

Paradoxalement, c’est dans le sein de l’œuvre de Maria Valtorta que l’on trouve les données vérifiables qui authentifient objectivement l’Évangile éternel car elles en assurent le bien-fondé et la cohérence.    

Oui, cette Œuvre est signe de contradiction, mais Gamaliel, dans les Actes des apôtres, nous indique bien ce qui sépare les œuvres des hommes, de celles de Dieu (5, 38-41) :

Je vous le dis : ne vous occupez plus de ces gens-là, laissez-les. En effet, si leur résolution ou leur entreprise vient des hommes, elle tombera. Mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les faire tomber. Ne risquez donc pas de vous trouver en guerre contre Dieu.

Diffusé à millions d’exemplaires depuis 70 ans, malgré les obstacles, l’œuvre de Maria Valtorta ne semble pas près de tomber d’elle-même.

Merci.

 

 

Haut de pageNous contacter
Fiche mise à jour le 17/12/2022

 

 




[1] Prions 15 jours avec … Maria Valtorta, éd. Nouvelle Cité, janvier 2022.


[2]
Matthieu 8,5-13 | Luc 7,1-10.


[3]
EMV 618. Le Pape Jean-Paul II, dans son audience du 21 mai 1997, confirme l'hypothèse de l'apparition de Jésus à sa mère et laisse supposer que ce fut, effectivement, la première.


[4] Autobiographie, page 306.


[5] Galates 2,19-20.


[6] Actes 7,55 et 59-60.


[7] Autobiographie, p. 321.


[8] Cahiers de 1944, 14 juillet, p. 442.


[9] Cf. Jean 2,13-21. (
EMV 53.4)


[10] Cf. Matthieu 21,13-13 | Marc 11, 15-17 | Luc 19,45-46. (
EMV 590.19).


[11] Marc 15,41.


[12] Luc 16,1-18 (EMV 381).


[13] Cf. Matthieu 25,14-30 (EMV 281.9).


[14] Cf. Matthieu 15,21-28. | Marc 7,24-30 (EMV 331.4).


[15] Les agrapha, (au singulier agraphon) sont des paroles de Jésus rapportées dans d'autres textes que les quatre évangiles canoniques, à la différence des logia, paroles de Jésus rapportées uniquement dans ces quatre évangiles. On les trouve par exemple en Actes 20,35 | 1 Corinthiens 7,10 | 1 Corinthiens 9,14 | Romains, 14,14 |1Thessaloniciens, 4, 15-17.


[16] Luigi Peroni, Padre Pio, le saint François du XXe siècle, 1999, éditions saint-augustin.


[17] Lettere a Monsignor Carinci {it}, message du 21 novembre 1948, rapporté ultérieurement dans la correspondance du 24 juillet 1950.


[18] Cf. Luc 23,40-43.


[19] Cf. la seconde partie du Je vous salue Marie : "Sainte Marie, Mère de Dieu, Priez pour nous pauvres pécheurs, Maintenant et à l’heure de notre mort".


[20] Anamnèse : opposé de l’amnésie, l’anamnèse rappelle, actualise et explique une chronologie passée. En liturgie, la Consécration en est une.


[21] "Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme" est une phrase d’Antoine Laurent de Lavoisier (1743-1794).