Encyclique "Mit brennender sorge" sur le site du Vatican (en
anglais)
Google : traduction automatique de la page en français.
Saint Maximilen Kolbe.
Bienheureux Franz Jägerstätter.
Google : traduction automatique de cette page en
français.
Hermann Rauschning.
Dans
les ouvrages de Maria Valtorta :
« …De
nos jours, une grande hérésie s’établit, une hérésie des plus sacrilèges. Une
nouvelle foi est proclamée par le fils de Satan, par l’un de ses fils, un des
plus grands, pourrais-je même dire. Il n’est pas le plus grand dans le passé,
(c’est Judas), ni le plus grand de l’avenir, (ce sera l’Antéchrist), mais
c’est l’un de ceux qui vivent aujourd’hui pour le châtiment de l’homme: en
effet, ce dernier a adoré l’homme à la place de Dieu, se donnant ainsi la
mort par la main de l’homme alors que moi, Dieu, je lui avais donné la Vie
par ma mort - méditez sur cette différence! -. Ce fils de Satan proclame donc
une nouvelle foi, qui est une parodie tragique, sacrilège et maudite de la
foi en moi. Un nouvel évangile est proclamé, une nouvelle église est fondée, un
nouvel autel est élevé, une nouvelle croix est dressée, un nouveau sacrifice
est célébré. Cet évangile, cette église, cet autel, ce sacrifice sont ceux de
l’homme, pas de Dieu ».
Les Cahiers de 1944, dictée du 17 janvier,
page 70.
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Chapitre
VII
L'ANTÉCHRIST.
Je me souviens de la conversation qui va suivre jusque dans ses moindres
détails. Elle m'a laissé une impression indestructible; elle marque le début
de mon éloignement progressif du parti : c'est ce jour-là que j'ai commencé à comprendre ce qu'était le
national-socialisme et surtout ce qu'il voulait être. Nous étions réunis à la
Chancellerie, dans, les appartements d'Hitler. Un petit canapé, quelques
sièges, une table. Mme Raubal, Mme Goebbels, Forster, Goebbels et moi, assis
en rond. Derrière nous, le "Führer", Le nouveau Chancelier du
Reich, était à sa table de travail et feuilletait des documents en discutant
avec Julius Streicher et Wagner de Munich. On servit du thé et des petits
gâteaux. Mme Raubal, la sœur de lait du Führer essaya bien d'amorcer une
conversation banale, mais nous étions tous très fatigué.
Mme Goebbels, fardée comme il n'était pas permis à une allemande, écoutait
attentivement Hitler et de mon côté, pour rien au monde, je ne me serais
laissé arracher à là conversation qui se. tenait derrière moi et qui me semblai de plus en plus
passionnante.
La soirée était déjà fort avancée. Hitler avait été au cinéma, honorer de sa
présence un mauvais film patriotique à la gloire de Frédéric le Grand. Nous
étions arrivés à la Chancellerie avant Hitler et nous attendions son retour. Goebbels entra le premier :
"Quel film fabuleux ! s'écria-t-il, un grand film; exactement celui
qu'il nous fallait"
Quelques instants plus tard, le Führer sortit de l'ascenseur. "Alors, et
ce film ?" lança Forster en guise de salut. "Une horreur, une
immondice ! Il faut le faire interdire par la police ! Vraiment on commence à
abuser de ces âneries patriotiques !" – "Vous avez tout à fait
raison mon Führer" approuva Goebbels en s'avançant. "C'est un film
bien faible et bien mauvais. Ah ! nous avons encore une grande mission
éducatrice à remplir".
Le prince Auguste-Wilhelm de Prusse qui avait accompagné Hitler et qui
voulait rentrer chez lui, laissa tomber avec nonchalance sur le seuil de la
porte : "Il serait temps de faire une loi dans le genre de la loi sur la
protection dès animaux, afin d'empêcher qu'on maltraite les souvenirs
historiques".
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Si la date de cette soirée m'est restée
gravée dans la mémoire, c'est aussi à cause du jour qui la suivit.
J'étais à midi chez Hitler J'avais été lui faire mon rapport de bonne heure.
Ce jour était d'une importance capitale car il avait vu naître l'institution
des Statthalter ou représentants du
Reich dans les divers pays. Cette
mesure n'avait d'autre but que d'étouffer à temps les tendances séparatistes
qui commençaient à se faire jour un peu partout. En Bavière, par exemple, le
mouvement autonomiste redevenait très dangereux pour les
nationaux-socialistes. Si la Bavière avait su profiter de l'heure et surtout
si le Kronpinz Rupprecht avait montré plus de décision, il est probable
qu'une monarchie bavaroise aurait préparé au mouvement national-socialiste
une fin rapide et brutale. La réforme de la vieille Allemagne aurait pris une
autre direction et d'autres formes…
Notre conversation nocturne avait porté sur les graves soucis que causaient
ces tendances. C'était pour en discuter en détail que deux Gauleiters
bavarois Streicher, de Franconie, et Wagner, de Munich, avaient été convoqués
à Berlin. Je n'avais pas écouté le début de la conversation. Mais derrière
moi là voix d'Hitler s'éleva, stridente pour répondre à un propos de
Streicher et je prêtai l'oreille.
"Les religions ? Toutes se valent. Elles n'ont plus, l'une ou l'autre,
aucun avenir. Pour les Allemands tout au moins. Le fascisme peut, s'il le
veut, faire sa paix avec l'Eglise. Je ferai de même. Pourquoi pas? Cela ne m'empêchera nullement d'extirper
le christianisme de l'Allemagne. Les Italiens, gens naïfs, peuvent être
en même temps des païens et des chrétiens. Les Italiens et les Français, ceux
qu'on rencontre à la campagne, sont des païens. Leur christianisme est
superficiel, reste à l'épiderme. Mais l'allemand est différent. Il prend les
choses au sérieux : il est chrétien ou païen, mais non l'un et l'autre.
D'ailleurs comme Mussolini n'arrivera jamais à faire de ses fascistes des
héros, peu importe qu'ils soient païens ou chrétiens."
"Pour notre peuple, au contraire, la religion est affaire capitale. Tout
dépend de savoir s'il restera fidèle à la religion judéo-chrétienne et à la
morale servile de la pitié, ou s'il aura une foi nouvelle, forte, héroïque,
en un Dieu immanent dans la nature, en un Dieu immanent dans la nation même,
en un Dieu indiscernable de son destin et de son sang".
Après une légère pause, Hitler poursuivit : "Laissons de côté les
subtilités.
Qu'il s'agisse de l'Ancien Testament ou du Nouveau, ou des seules paroles du
Christ, comme le voudrait Houston Stewart Chamberlain, tout cela n'est qu'un
seul et même bluff judaïque.
Une Eglise allemande ! Un christianisme allemand ? Quelle blague ! On est ou
bien chrétien ou bien allemand, mais
on ne peut pas être les deux à la fois.
Vous pourrez rejeter Paul l'épileptique de la chrétienté. D'autres l'ont déjà
fait. On peut faire de Jésus une noble figure et nier en même temps sa
divinité, on l'a fait de tous temps. Je crois même qu'il existe en Amérique
et, en Angleterre, encore aujourd'hui, des chrétiens de cet acabit, qu'on
nomme des "unitaires" ou quelque chose dans ce goût-là. Toute cette
exégèse ne sert exactement à rien. On n'arrivera pas ainsi à se délivrer de cet esprit chrétien que nous voulons
détruire. Nous ne voulons plus d'hommes qui louchent vers
"l'au-delà". Nous voulons des hommes libres, qui savent et qui
sentent que Dieu est en eux".
À une observation de Streicher, ou de Gœbbels, que je n'entendis d'ailleurs
point, Hitler reprit : "Ce serait folie de notre part de vouloir faire
de Jésus un Aryen. Ce que Chamberlain a écrit, là-dessus est tout simplement
idiot; encore suis-je poli. Ce que nous ferons ? Je vais vous le dire : nous
empêcherons que les Églises fassent autre chose que ce qu'elles font à
présent, c'est-à-dire perdre tous les jours un peu plus de terrain.
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Croyez-vous, par hasard, que les masses redeviendront jamais
chrétiennes ? Stupidité ! Jamais plus. Le film est terminé, plus personne
n'entrera dans la salle, et nous y veillerons. Les curés devront creuser leur
propre tombe. Ils nous vendront d'eux-mêmes leur bon Dieu ! Pour conserver
leurs fonctions et leur misérable traitement, ils consentiront à tout.
"Et nous, quel programme devrons-nous suivre ? Exactement celui de
l'Église catholique, lorsqu'elle a imposé sa religion aux païens : conserver
ce qu'on peut, conserver et réformer le reste. Par exemple, Pâques ne sera
plus la Résurrection, mais l'éternelle rénovation de notre peuple. Noël sera
la naissance de notre sauveur,
c'est-à-dire de l'esprit d'héroïsme et d'affranchissement.
Pensez-vous qu'ils n'enseigneront pas ainsi notre Dieu dans leurs églises,
ces prêtres libéraux qui n'ont plus aucune croyance et qui exercent
simplement une fonction ? qu'ils ne remplaceront pas leur Croix par notre croix
gammée ? Au lieu de célébrer le sang de leur Sauveur d'autrefois, ils
célébreront le sang pur de notre peuple; ils feront de leur hostie le symbole
sacré des fruits de notre terre allemande et de la fraternité de notre
peuple. Mais oui, je vous l'assure, ils mangeront ce pain-là, et alors,
Streicher, vous verrez les églises de nouveau remplies. Si nous le voulons ce
sera notre culte à nous qui sera célébré dans les églises. Mais ce n'est pas
encore pour aujourd'hui".
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Hitler se recueillit un instant. Mme Raubal me posa quelques
questions à propos de ma famille, mais Hitler reprit aussitôt : "Pour le
moment, on peut laisser les choses aller leur train. Mais cela ne durera pas.
À quoi bon une religion unitaire; une Eglise allemande, détachée de Rome? Ne
voyez-vous pas que tout cela est déjà dépassé ? Chrétiens allemands, Eglise
allemande, chrétiens schismatiques ! Vieilles histoires que tout cela. Je sais
bien ce qui doit fatalement arriver, et quand le moment sera favorable, nous
nous en chargerons.
Sans religion propre, le peuple allemand peut avoir de stabilité. Que sera
cette religion ? personne ne le sait encore. Nous le sentons, mais cela ne
suffit pas". Quelqu'un lui posa une question que je n'entendis pas et à
laquelle il répondit : "Non, ces professeurs et ces ignorantins qui
échafaudent des mythes nordiques ne valent rien pour nous. Ils me gênent dans
mon action. Vous me demanderez pourquoi je les tolère ? Parce qu'ils
contribuent à la décomposition, parce qu'ils provoquent du désordre, et que
tout désordre est créateur. Si vaine que soit leur agitation, laissons-les
faire, parce qu'ils nous aident à leur façon, comme les curés à la leur. Nous
les obligerons, les uns comme les autres, à détruire eux-mêmes leurs
religions par effondrement intérieur, en les vidant de toute autorité et de
tout contenu vivant, en ne laissant subsister qu'un vain rituel de phrases
creuses. Nous y arriverons, n'en doutez pas".
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La conversation devint plus calme, Goebbels s'assit à notre
table. Hanfstangel entra dans le salon. Les
deux Gauleiter bavarois dénoncèrent quelques exemples de résistance
caractérisée de la part de l'Eglise catholique en Bavière.
"Il ne faut pas que les hommes noirs se fassent des illusions, gronda
Hitler. Leur temps est révolu. Ils ont perdu la partie".
Il déclara qu'il se garderait bien de faire comme Bismarck. "Je suis
catholique. La Providence l'a voulu. En effet, seul un catholique connaît les
points faibles de l'Eglise. Je sais de quelle manière on peut attaquer ces
gens-là. Bismarck a été stupide. Il était protestant et les protestants ne
savent pas bien ce que c'est que l'Eglise. Bismarck a eu ses décrets et son
sergent de ville prussien, et il n'est arrivé à rien. Moi, je ne me lancerai
pas dans un nouveau Kulturkampf, ce serait vraiment trop bête. Je ne tiens
pas à ce que les hommes noirs puissent se parer de la couronne des martyrs
devant de pauvres femmes. Mais, je saurai les mater, soyez-en sûrs".
Hitler s'échauffait, retombait sans s'en apercevoir dans le dialecte viennois
: "L'Eglise catholique, c'est une grande chose. Ce n'est pas rien pour
une institution d'avoir pi tenir pendant deux mille ans. Nous avons là une
leçon à apprendre. Une telle longévité implique de l'intelligence et une
grande connaissance des hommes. Oh : ces ensoutanés connaissent bien leur
monde et savent exactement où le bât les blesse. Mais leur temps est passé.
Du reste, ils le savent bien. Ils ont assez d'esprit pour le comprendre et
pour ne pas se laisser entraîner dans le combat. Si toutefois ils voulaient
entamer la lutte, je n'en ferais certainement pas des martyrs. Je me
contenterais de les dénoncer comme de vulgaires criminels. Je leur
arracherais du visage leur masque de respectabilité. Et si cela ne suffit
pas, je les rendrais ridicules et méprisables. Je ferais tourner des films
qui raconteront l'histoire des hommes noirs. Alors on pourra voir de près
l'entassement de folie, d'égoïsme sordide, d'abrutissement et de tromperie
qu'est leur Église. On verra comment ils ont fait sortir l'argent du pays,
comment ils ont rivalisé d'avidité avec les Juifs, comment ils ont favorisé
les pratiques les plus honteuses. Nous rendrons le spectacle si excitant que
tout le monde voudra le voir et qu'on fera de longues queues à la porte des
cinémas; Et si les cheveux ne se dressent sur la tête des bourgeois dévots,
tant mieux. La jeunesse sera la première à nous suivre. La jeunesse et le
peuple.
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Quant aux autres, je n'ai pas besoin d'eux. Je vous garantis
que, si je le veux, j'anéantirai l'Église en quelques années, tant cet
appareil religieux est creux, fragile et mensonger. Il suffira d'y porter un
coup sérieux pour le démolir. Nous les prendrons par leur rapacité et leur
goût proverbial des bonnes choses. Je leur donne tout au plus quelques années
de sursis. Pourquoi nous disputer ? Ils avaleront tout, à la condition de
pouvoir conserver leur situation matérielle. Ils succomberont sans combat.
Ils flairent déjà d'où souffle le vent, car ils sont loin d'être bêtes.
Certes, l'Église a été quelque chose autrefois. A présent, nous sommes ses
héritiers, nous sommes nous aussi, une Église. Ils connaissent leur
impuissance. Ils ne résisteront pas. D'ailleurs peu m'importe. Dès l'instant
où j'ai la jeunesse avec moi les vieux peuvent aller moisir au confessionnal
si çà leur chante. Mais pour la jeunesse c'est autre chose, et c'est moi que
cela regarde".
À l'époque où j'entendis cette conversation,'j'ai d'abord cru qu'il
s'agissait de simples vantardises, d'une concession au pornographe Streicher.
Cependant elle m'avait profondément troublé. Je n'avais jamais encore pensé
qu'Hitler pût faire preuve d'un tel cynisme. Je me suis souvent rappelé ces
propos quand on a poursuivi plus tard les prêtres catholiques pour trafic de
devises ou pour attentats aux mœurs afin de les représenter aux yeux de la
masse comme des criminels et de leur enlever, par avance, la palme du martyre
et le bénéfice de la persécution. Ce fut, comme on peut le voir, une
entreprise cynique et depuis fort longtemps préméditée par Hitler, et Hitler
seul, porte toute la responsabilité.
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Je n'entendis plus grand chose de la suite de la conversation.
Je retiens cependant le mépris qu'il affichait pour l'Eglise luthérienne. Il
ne partageait aucunement les conceptions et les espoirs d'un grand nombre de
protestants combatifs et ennemis de Rome, qui voulaient détruire l'Eglise
catholique à l'aide du national-socialisme, pour créer une Eglise unitaire
allemande, essentiellement évangélique, et dans laquelle les fidèles
catholiques auraient été incorporés de force et auraient formé une section
spéciale. Je me suis entretenu plus tard, à plusieurs reprises, avec l'Évêque
du Reich Muller, qui avait failli être mon prédécesseur à la présidence du
Sénat de Dantzig. Ses plans ambitieux étaient orientés dans le sens que je
viens d'indiquer.
"Les pasteurs protestants, dit encore Hitler, n'ont même pas l'idée de
ce qu'est une Église. On peut se permettre avec eux tout ce qu'on voudra, ils
s'inclineront toujours. Ils sont habitués aux humiliations; ils ont appris à
les endurer chez leurs hobereaux, qui les invitaient le dimanche à venir
manger le rôti d'oie. Mais ils n'avaient pas leur place à la grande table;
ils mangeaient avec les enfants ou les précepteurs. C'était déjà beau qu'on
ne les eût pas obligés à partager le repas des domestiques. Ce sont de
pauvres diables besogneux, soumis jusqu'au baisemain et transpirant de
confusion quand on leur adresse la parole. Au fond, ils n'ont aucune foi
qu'ils prennent au sérieux et ils n'ont pas non plus une grande position à
défendre comme Rome".
La conversation, qui s'était un instant égarée sur des détails insignifiants
et de faciles injures, redevint intéressante quand Hitler aborda le thème de
notre paysannerie. Il prétendit que même chez nous, sous la carapace
chrétienne, il y avait le vieil et éternel paganisme qui toujours,
reparaissait à la surface. "Vous. êtes bien agriculteur, n'est-ce pas ?
me dit-il. Qu'en pensez-vous ? Comment les choses se passent-elles chez vous
?" Je me levai et m'approchai de lui. "Chez nous, répondis-je, la
paysannerie est déjà très instruite. Elle a conservé bien peu de choses des
anciennes coutumes. Cependant si l'on grattait un peu la surface, il est
probable qu'on en retrouverait les vieilles croyances ancestrales".
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"Vous voyez bien, triompha Hitler. C'est là-dessus que je
bâtis. Nos paysans n'ont pas oublié leurs croyances d'autrefois, la vieille
religion vit toujours. Elle n'est que recouverte par la mythologie
chrétienne, qui est venue se superposer, comme une couche de suif, et a
conservé le contenu du pot.
"J'ai dit à Darré qu'il était temps d'aborder la vraie Réforme. Darré
m'a fait des propositions étonnantes que j'ai immédiatement approuvées. Il
remettra en honneur les anciennes coutumes par tous les moyens. Pendant la
Semaine Sainte et dans les expositions agricoles mobiles, il fera connaître
notre conception religieuse par l'image et d'une façon si expressive que le
paysan le plus borné la saisira. On ne fera plus comme autrefois, on
n'évoquera pas le passé avec des cavalcades et mascarades romantiques. Le
paysan doit savoir ce que l'Église lui a dérobé : l'appréhension mystérieuse
et directe de la Nature, le contact instinctif, là communion avec l'Esprit de
la terre. C'est ainsi qu'il doit
apprendre à haïr l'Église. Il doit apprendre progressivement par quels
trucs les prêtres ont volé leur âme aux Allemands. Nous gratterons le vernis
chrétien et nous retrouverons la religion de notre race. C'est par la campagne
que nous commencerons, et non par les grandes villes, Goebbels !
"Nous n'allons pas nous mêler à la stupide propagande marxiste de
l'athéisme. Dans les masses des grandes villes, il n'y a plus rien. Là où
tout est mort, on ne peut plus rien rallumer. Mais nos paysans vivent encore
sur des croyances païennes et c'est en. partant de là que nous pourrons un
jour évangéliser les masses des grandes villes. Nous en sommes d'ailleurs
encore bien loin".
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La conversation était terminée. Nous restâmes assis pendant
quelques instants autour de la table. Hitler était assis avec nous. Mme
Goebbels se montra particulièrement attentive à la santé du Führer. Elle
décréta qu'il était l'heure de se retirer. "Vous avez derrière vous, mon
Führer, une journée chargée, et une journée tout aussi chargée vous attend
demain".
Nous prîmes, donc congé et je rentrai dans mon petit hôtel, près de la gare
de Friedrichstrasse.
Par la suite, tout ce qu'Hitler avait prédit s'est réalisé. On a fait et on
fait encore toutes sortes de tentatives pour déchristianiser les paysans
allemands. J'ai vu les sections spéciales de déchristianisation dans les
expositions agricoles; j'ai vu la série des affiches, réunies avec une réelle
astuce pédagogique, représentant la lutte des paysans de Steding, contre
l'Église de Brême. Tous les visiteurs piécette exposition ont pu observer
comme moi l'habile mélange des leçons de choses agronomiques et de la
propagande contre les religions établies et pour la renaissance d'un nouveau
paganisme dont les dogmes restaient dans le vague. Les personnalités du parti
qui étaient, comme moi-même, à la tête de districts paysans recevaient
régulièrement des invitations aux
nouvelles assemblées "sans Dieu" des nationaux-socialistes aux
"soirées religieuses" où l'on essayait de définir un rituel du
nouveau culte. Il était évident que ces invitations, qui émanaient de Darré
en personne, étaient la pierre de touche permettant de vérifier si l'on pouvait
nous compter dans la véritable élite, et jusqu'à quel point nous prenions au
sérieux la révolution totale du national-socialisme; on estimait ainsi,
suivant notre attitude, jusqu'à quel point on pouvait nous faire confiance.
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Telle a été la première étape. La deuxième a été l'obligation
pour nous de renier officiellement les Églises. Les choses ont marché à pas
de géant. J'ai pu m'en rendre compte par l'exemple d'un de mes amis,
l'agronome Meinberg, type splendide du terrien allemand. C'était un homme
dont la sincérité et la conviction ne pouvaient être mises en doute.
Meinberg, conseiller provincial, Führer local des paysans, et représentant de
Darré à l'Office du Ravitaillement du Reich, se montra un catéchumène docile.
Une nouvelle cheminée fut installée dans sa vieille demeure paysanne en guise
de foyer runique; des runes et des maximes païennes décorèrent les murs. Les
croix avaient fait place à d'autres emblèmes pieux. Wotan, le vieux chasseur,
retrouva un autel chez Meinberg, et devant son foyer la flemme perpétuelle
fut rallumée.
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