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du Catéchisme Catéchisme de l’Église catholique |
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Chapitre
troisième : Je crois en l’Esprit Saint. Article 9 : "Je crois à la Sainte ÉGLISE
catholique" 748 749 L’article sur l’Église dépend aussi entièrement de celui sur le
Saint-Esprit qui le précède. " En effet, après avoir montré que
l’Esprit Saint est la source et le donateur de toute sainteté, nous
confessons maintenant que c’est Lui qui a doté l’Église de
sainteté " (Catech. R. 1, 10, 1).
L’Église est, selon l’expression des Pères, le lieu " où fleurit
l’Esprit " (Saint Hippolyte, trad. ap.
35). 750 Paragraphe 1. L’Église dans
le dessein de Dieu. I. Les noms et les images de l’Église 751 752 Dans le langage chrétien, le mot " Église "
désigne l’assemblée liturgique (cf. 1 Co 11, 18 ; 14, 19. 28. 34. 35),
mais aussi la communauté locale (cf. 1 Co 1, 2 ; 16, 1) ou toute la
communauté universelle des croyants (cf. 1 Co 15, 9 ; Ga 1, 13 ; Ph
3, 6). Ces trois significations sont en fait inséparables.
" L’Église ", c’est le Peuple que Dieu rassemble dans le
monde entier. Elle existe dans les communautés locales et se réalise comme
assemblée liturgique, surtout eucharistique. Elle vit de la Parole et du
Corps du Christ et devient ainsi elle-même Corps du Christ. Les symboles de l’Église 753 Dans l’Écriture Sainte, nous trouvons une foule d’images et de figures
liées entre elles, par lesquelles la révélation parle du mystère inépuisable
de l’Église. Les images prises de l’Ancien Testament constituent des
variations d’une idée de fond, celle du " Peuple de
Dieu ". Dans le Nouveau Testament (cf. Ep 1, 22 ; Col 1, 18),
toutes ces images trouvent un nouveau centre par le fait que le Christ
devient " la Tête " de ce peuple (cf. Lumen Gentium 9) qui est dès lors son Corps. Autour de ce
centre se sont groupés des images " tirées soit de la vie pastorale
ou de la vie des champs, soit du travail de construction ou de la famille et
des épousailles " (Lumen Gentium 6). 754 " L’Église, en effet, est le bercail dont le
Christ est l’entrée unique et nécessaire (cf. Jn
10, 1-10). Elle est aussi le troupeau dont Dieu a proclamé lui-même à
l’avance qu’il serait le pasteur (cf. Is 40, 11 ; Ez
34, 11-31), et dont les brebis, quoiqu’elles aient à leur tête des pasteurs
humains, sont cependant continuellement conduites et nourries par le Christ
même, Bon Pasteur et Prince des pasteurs (cf. Jn
10, 11 ; 1 P 5, 4), qui a donné sa vie pour ses brebis (cf. Lumen Gentium 6 ; Jn 10, 11-15) ". 755 " L’Église est le terrain de culture, le champ
de Dieu (1 Co 3, 9). Dans ce champ croît l’antique olivier dont les
patriarches furent la racine sainte et en lequel s’opère et s’opérera la
réconciliation entre Juifs et Gentils (cf. Rm 11,
13-26). Elle fut plantée par le Vigneron céleste comme une vigne choisie (cf.
Matthieu 21, 33-43 par. ; cf. Is 5, 1-7). La Vigne véritable, c’est le
Christ : c’est lui qui donne vie et fécondité aux rameaux que nous
sommes : par l’Église nous demeurons en lui, sans qui nous ne pouvons
rien faire (cf. Jn 15, 1-5) " (Lumen Gentium 6). 756 " Bien souvent aussi, l’Église est dite la construction
de Dieu (cf. 1 Co 3, 9). Le Seigneur lui-même s’est comparé à la pierre
rejetée par les bâtisseurs et devenue pierre angulaire (Mt 21, 42 par. ;
cf. Ac 4, 11 ; 1 P 2, 7 ; Ps 118, 22).
Sur ce fondement, l’Église est construite par les apôtres (cf. 1 Co 3, 11),
et de ce fondement elle reçoit fermeté et cohésion. Cette construction est
décorée d’appellations diverses : la maison de Dieu (cf. 1 Tm 3, 15),
dans laquelle habite sa famille, l’habitation de Dieu dans l’Esprit
(cf. Ep 2, 19-22), la demeure de Dieu chez les hommes (cf. Ap 21, 3), et surtout le temple saint, lequel,
représenté par les sanctuaires de pierres, est l’objet de la louange des
saints Pères et comparé à juste titre dans la liturgie à la Cité sainte, la
nouvelle Jérusalem. En effet, nous sommes en elle sur la terre comme les
pierres vivantes qui entrent dans la construction (cf. 1 P 2, 5). Cette Cité
sainte, Jean la contemple descendant du ciel d’auprès de Dieu à l’heure où se
renouvellera le monde, prête comme une fiancée parée pour son époux (cf. Ap 21, 1-2) "(Lumen Gentium 6). 757 " L’Église s’appelle encore " la Jérusalem
d’en haut " et " notre mère " (Ga 4, 26 ;
cf. Ap 12, 17) ; elle est décrite comme
l’épouse immaculée de l’Agneau immaculé (cf. Ap 19,
7 ; 21, 2. 9 ; 22, 17) que le Christ ‘a aimée, pour laquelle il
s’est livré afin de la sanctifier’ (Ep 5, 26), qu’il s’est associée
par un pacte indissoluble, qu’il ne cesse de ‘nourrir et d’entourer de soins’
(Ep 5, 29) " (Lumen Gentium 6). II. Origine, fondation et
mission de l’Église. 758 Un dessein né dans le cœur du Père 759 " Le Père éternel par la disposition absolument libre et
mystérieuse de sa sagesse et de sa bonté a créé l’univers ; il a décidé
d’élever les hommes à la communion de sa vie divine ", à laquelle il
appelle tous les hommes dans son Fils : " Tous ceux qui
croient au Christ, le Père a voulu les appeler à former la sainte
Église ". Cette " famille de Dieu " se
constitue et se réalise graduellement au long des étapes de l’histoire
humaine, selon les dispositions du Père : en effet, l’Église a été
" préfigurée dès l’origine du monde ; elle a été
merveilleusement préparée dans l’histoire du peuple d’Israël et dans
l’Ancienne Alliance ; elle a été instituée enfin en ces temps qui sont
les derniers ; elle est manifestée grâce à l’effusion de l’Esprit Saint
et, au terme des siècles, elle sera consommée dans la gloire "
(Lumen Gentium 2). L’Église – préfigurée dès l’origine du monde 760 De même que la volonté de Dieu est un acte et qu’elle s’appelle
le monde, ainsi son intention est le salut des hommes, et elle s’appelle
l’Église (Clément d’Alexandrie, pæd. 1, 6). L’Église – préparée dans l’Ancienne Alliance 761 Le rassemblement du Peuple de Dieu commence à l’instant où le péché
détruit la communion des hommes avec Dieu et celle des hommes entre eux. Le
rassemblement de l’Église est pour ainsi dire la réaction de Dieu au chaos
provoqué par le péché. Cette réunification se réalise secrètement au sein de
tous les peuples : " En toute nation, Dieu tient pour agréable
quiconque le craint et pratique la justice " (Ac
10, 35 ; cf. Lumen Gentium 9 ; 13 ;
16). 762 La préparation lointaine du rassemblement du Peuple de
Dieu commence avec la vocation d’Abraham, à qui Dieu promet qu’il deviendra
le père d’un grand peuple (cf. Gn 12, 2 ; 15,
5-6). La préparation immédiate commence avec l’élection d’Israël comme Peuple
de Dieu (cf. Ex 19, 5-6 ; Dt 7, 6). Par son
élection, Israël doit être le signe du rassemblement futur de toutes les
nations (cf. Is 2, 2-5 ; Mi 4, 1-4). Mais déjà les prophètes accusent
Israël d’avoir rompu l’alliance et de s’être comporté comme une prostituée
(cf. Os 1 ; Is 1, 2-4 ; Jr 2 ; etc.). Ils annoncent une
alliance nouvelle et éternelle (cf. Jr 31, 31-34 ; Is 55, 3).
" Cette Alliance Nouvelle, le Christ l’a instituée "
(Lumen Gentium 9). L’Église – instituée par le Christ Jésus 763 Il appartient au Fils de réaliser, dans la plénitude des temps,
le plan de salut de son Père ; c’est là le motif de sa
" mission " (cf. Lumen Gentium
3 ; Ad gentes 3). " Le Seigneur Jésus posa le commencement de
son Église en prêchant l’heureuse nouvelle, l’avènement du Règne de Dieu
promis dans les Écritures depuis des siècles " (Lumen Gentium 5). Pour accomplir la volonté du Père, le Christ
inaugura le Royaume des cieux sur la terre. L’Église " est le Règne
du Christ déjà mystérieusement présent " (Lumen Gentium
3). 764 " Ce Royaume brille aux yeux des hommes dans la
parole, les œuvres et la présence du Christ " (Lumen Gentium 5). Accueillir la parole de Jésus, c’est
" accueillir le Royaume lui-même " (ibid.). Le germe et
le commencement du Royaume sont le " petit troupeau " (Lc 12, 32) de ceux que Jésus est venu convoquer autour de
lui et dont il est lui-même le pasteur (cf. Matthieu 10, 16 ; 26,
31 ; Jn 10, 1-21). Ils constituent la vraie
famille de Jésus (cf. Matthieu 12, 49). A ceux qu’il a ainsi rassemblés
autour de lui, il a enseigné une " manière d’agir "
nouvelle, mais aussi une prière propre (cf. Matthieu 5-6). 765 Le Seigneur Jésus a doté sa communauté d’une structure qui
demeurera jusqu’au plein achèvement du Royaume. Il y a avant tout le choix
des Douze avec Pierre comme leur chef (cf. Marc 3, 14-15). Représentant les
douze tribus d’Israël (cf. Matthieu 19, 28 ; Lc
22, 30) ils sont les pierres d’assise de la nouvelle Jérusalem (cf. Ap 21, 12-14). Les Douze (cf. Marc 6, 7) et les autres
disciples (cf. Luc 10, 1-2) participent à la mission du Christ, à son
pouvoir, mais aussi à son sort (cf. Matthieu 10, 25 ; Jn 15, 20). Par tous ces actes, le Christ prépare et
bâtit son Église. 766 L’Église – manifestée par l’Esprit Saint 767 768 L’Église – consommée dans la gloire 769 III. Le mystère de l’Église.
770 L’Église – à la fois visible et spirituelle 771 " Le Christ, unique médiateur, constitue et
continuellement soutient son Église sainte, communauté de foi, d’espérance et
de charité, ici-bas, sur terre, comme un tout visible par lequel il répand, à
l’intention de tous, la vérité et la grâce ". L’Église est à la
fois : – " société dotée d’organes hiérarchiques et Corps
Mystique du Christ ; – assemblée visible et communauté spirituelle ; – Église terrestre et Église parée de dons
célestes ". Ces dimensions constituent ensemble " une seule
réalité complexe, faite d’un double élément humain et divin "
(Lumen Gentium 8) : Il appartient en propre à l’Église d’être à la fois humaine et
divine, visible et riche de réalités invisibles, fervente dans l’action et
occupée à la contemplation, présente dans le monde et pourtant étrangère.
Mais de telle sorte qu’en elle ce qui est humain est ordonné et soumis au
divin ; ce qui est visible, à l’invisible ; ce qui relève de
l’action, à la contemplation ; et ce qui est présent, à la cité future
que nous recherchons (Sacrosanctum Concilium 2).
Humilité ! Sublimité ! Tente de Cédar
et sanctuaire de Dieu ; habitation terrestre et céleste palais ;
maison d’argile et cour royale ; corps mortel et temple de
lumière ; objet de mépris enfin pour les orgueilleux et épouse du
Christ ! Elle est noire mais belle, filles de Jérusalem, celle qui,
pâlie par la fatigue et la souffrance d’un long exil, a cependant pour
ornement la parure céleste (Saint Bernard, Cant. 27, 7, 14 : PL 183,
920D). L’Église – mystère de l’union des hommes avec Dieu 772 C’est dans l’Église que le Christ accomplit et révèle son
propre mystère comme le but du dessein de Dieu : " récapituler
tout en Lui " (Ep 1, 10). S. Paul appelle " grand
mystère " (Ep 5, 32) l’union sponsale du Christ et de l’Église.
Parce qu’elle est unie au Christ comme à son Époux (cf. Ep 5, 25-27),
l’Église devient elle-même à son tour mystère (cf. Ep 3, 9-11). Contemplant
en elle le mystère, S. Paul s’écrit : " Le Christ en vous,
l’espérance de la gloire " (Col 1, 27). 773 Dans l’Église cette communion des hommes avec Dieu par
" la charité qui ne passe jamais " (1 Co 13, 8) est la
fin qui commande tout ce qui en elle est moyen sacramentel lié à ce monde qui
passe (cf. Lumen Gentium 48). " Sa
structure est complètement ordonnée à la sainteté des membres du Christ. Et
la sainteté s’apprécie en fonction du ‘grand mystère’ dans lequel l’Épouse
répond par le don de l’amour au don de l’Époux " (MD 27). Marie
nous précède tous dans la sainteté qui est le mystère de l’Église comme
" l’Épouse sans tâche ni ride " (Ep 5, 27). C’est
pourquoi " la dimension mariale de l’Église précède sa dimension
pétrinienne " (MD 27). L’Église – sacrement universel du salut 774 Le mot grec mysterion a été
traduit en latin par deux termes : mysterium
et sacramentum. Dans l’interprétation ultérieure, le terme sacramentum
exprime davantage le signe visible de la réalité cachée du salut, indiquée
par le terme mysterium. En ce sens, le
Christ est Lui-même le mystère du salut : " Non est enim aliud Dei mysterium, nisi
Christus " (" Il n’y a pas d’autre mystère que le
Christ ", S. Augustin, ep. 187, 11,
34 : PL 33, 845). L’œuvre salvifique de son humanité sainte et
sanctifiante est le sacrement du salut qui se manifeste et agit dans les
sacrements de l’Église (que les Églises d’Orient appellent aussi
" les saints mystères "). Les sept sacrements sont les
signes et les instruments par lesquels l’Esprit Saint répand la grâce du
Christ, qui est la Tête, dans l’Église qui est son Corps. L’Église contient
donc et communique la grâce invisible qu’elle signifie. C’est en ce sens
analogique qu’elle est appelée " sacrement ". 775 " L’Église est, dans le Christ, en quelque sorte le
sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et l’instrument de l’union intime
avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain " (Lumen Gentium 1) : Être le sacrement de l’union intime
des hommes avec Dieu : c’est là le premier but de l’Église. Parce
que la communion entre les hommes s’enracine dans l’union avec Dieu, l’Église
est aussi le sacrement de l’unité du genre humain. En elle, cette
unité est déjà commencée puisqu’elle rassemble des hommes " de toute
nation, race, peuple et langue " (Ap 7,
9) ; en même temps, l’Église est " signe et
instrument " de la pleine réalisation de cette unité qui doit
encore venir. 776 Comme sacrement, l’Église est instrument du Christ.
" Entre ses mains elle est l’instrument de la Rédemption de tous
les hommes " (Lumen Gentium 9),
" le sacrement universel du salut " (Lumen Gentium 48), par lequel le Christ " manifeste
et actualise l’amour de Dieu pour les hommes " (GS 45, § 1). Elle
" est le projet visible de l’amour de Dieu pour
l’humanité " (Paul VI, discours 22 juin 1973) qui veut " que
le genre humain tout entier constitue un seul Peuple de Dieu, se rassemble
dans le Corps unique du Christ, soit construit en un seul temple du
Saint-Esprit " (Ad gentes 7 ; cf. Lumen Gentium
17).
Paragraphe 2. L’Église –
Peuple de Dieu, Corps du Christ, temple de l’Esprit Saint.
I. L’Église – Peuple de Dieu. 781 Les caractéristiques du Peuple de Dieu 782 Le Peuple de Dieu a des caractéristiques qui le distinguent
nettement de tous les groupements religieux, ethniques, politiques ou
culturels de l’histoire : – Il est le Peuple de Dieu : Dieu n’appartient en
propre à aucun peuple. Mais Il s’est acquis un peuple de ceux qui autrefois
n’étaient pas un peuple : " une race élue, un sacerdoce royal,
une nation sainte " (1 P 2, 9). – On devient membre de ce Peuple non par la naissance
physique, mais par la " naissance d’en haut ",
" de l’eau et de l’Esprit " (cf. Jean 3, 3-5),
c’est-à-dire par la foi au Christ et le Baptême. – Ce Peuple a pour Chef [Tête] Jésus le Christ [Oint,
Messie] : parce que la même Onction, l’Esprit Saint, découle de la Tête
dans le Corps, il est " le Peuple messianique ". – " La condition de ce Peuple, c’est la
dignité de la liberté des fils de Dieu : dans leurs cœurs, comme dans un
temple, réside l’Esprit Saint ". – " Sa loi, c’est le commandement nouveau
d’aimer comme le Christ lui-même nous a aimés (cf. Jn
13, 34) ". C’est la loi " nouvelle " de
l’Esprit Saint (Rm 8, 2 ; Ga 5, 25). – Sa mission, c’est d’être le sel de la terre et la lumière
du monde (cf. Matthieu 5, 13-16). " Il constitue pour tout le genre
humain le germe le plus fort d’unité, d’espérance et de salut ". – Sa destinée, enfin, c’est le Royaume de Dieu, commencé
sur la terre par Dieu lui-même, Royaume qui doit se dilater de plus en plus,
jusqu’à ce que, à la fin des temps, il soit achevé par Dieu
lui-même " (Lumen Gentium 9). Un Peuple sacerdotal, prophétique et royal 783 Jésus-Christ est celui que le Père a oint de l’Esprit Saint et
qu’il a constitué " Prêtre, Prophète et Roi ". Le Peuple
de Dieu tout entier participe à ces trois fonctions du Christ et il porte les
responsabilités de mission et de service qui en découlent (cf. RH 18-21). 784 En entrant dans le Peuple de Dieu par la foi et le Baptême, on
reçoit part à la vocation unique de ce Peuple : à sa vocation sacerdotale :
" Le Christ Seigneur, grand prêtre pris d’entre les hommes a
fait du Peuple nouveau ‘un royaume, des prêtres pour son Dieu et Père’. Les
baptisés, en effet, par la régénération et l’onction du Saint-Esprit, sont consacrés
pour être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint " (Lumen Gentium 10). 785 " Le Peuple saint de Dieu participe aussi à la
fonction prophétique du Christ ". Il l’est surtout :par le sens surnaturel de la foi qui est celui du
Peuple tout entier, laïcs et hiérarchie, lorsqu’il " s’attache
indéfectiblement à la foi transmise aux saints une fois pour
toutes " (Lumen Gentium 12) et en
approfondit l’intelligence et devient témoin du Christ au milieu de ce monde 786 Le Peuple de Dieu participe enfin à la fonction royale
du Christ. Le Christ exerce sa royauté en attirant à soi tous les hommes par
sa mort et sa Résurrection (cf. Jn 12, 32). Le
Christ, Roi et Seigneur de l’univers, s’est fait le serviteur de tous,
n’étant " pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner
sa vie en rançon pour la multitude " (Mt 20, 28). Pour le chrétien,
" régner, c’est le servir " (Lumen Gentium
36), particulièrement " dans les pauvres et les souffrants, dans
lesquels l’Église reconnaît l’image de son Fondateur pauvre et
souffrant " (Lumen Gentium 8). Le Peuple
de Dieu réalise sa " dignité royale " en vivant
conformément à cette vocation de servir avec le Christ. De tous les régénérés dans le Christ le signe de la Croix fait
des rois, l’onction du Saint-Esprit les consacre comme prêtres, afin que, mis
à part le service particulier de notre ministère, tous les chrétiens
spirituels et usant de leur raison se reconnaissent membres de cette race
royale et participants de la fonction sacerdotale. Qu’y a-t-il, en effet,
d’aussi royal pour une âme que de gouverner son corps dans la soumission à
Dieu ? Et qu’y a-t-il d’aussi sacerdotal que de vouer au Seigneur une conscience
pure et d’offrir sur l’autel de son cœur les victimes sans taches de la
piété ? (Saint Léon le Grand, serm. 4,
1 : PL 54, 149). II. L’Église – Corps du
Christ. L’Église est communion avec Jésus 787 788 Lorsque sa présence visible leur a été enlevée, Jésus n’a pas
laissé orphelins ses disciples (cf. Jn 14, 18). Il
leur a promis de rester avec eux jusqu’à la fin des temps (cf. Matthieu 28,
20), il leur a envoyé son Esprit (cf. Jn 20,
22 ; Ac 2, 33). La communion avec Jésus en est
devenue, d’une certaine façon, plus intense : " En
communiquant son Esprit à ses frères, qu’il rassemble de toutes les nations,
Il les a constitués mystiquement comme son corps " (Lumen Gentium 7). 789 La comparaison de l’Église avec le corps jette une lumière sur
le lien intime entre l’Église et le Christ. Elle n’est pas seulement
rassemblée autour de lui ; elle est unifiée en lui, dans
son Corps. Trois aspects de l’Église – Corps du Christ sont plus
spécifiquement à relever : l’unité de tous les membres entre eux par
leur union au Christ ; le Christ Tête du Corps ; l’Église, Épouse
du Christ. "Un seul corps" 791 L’unité du corps n’abolit pas la diversité des membres :
" Dans l’édification du corps du Christ règne une diversité de
membres et de fonctions. Unique est l’Esprit qui distribue des dons variés
pour le bien de l’Église à la mesure de ses richesses et des exigences des
services " . L’unité du Corps mystique
produit et stimule entre les fidèles la charité : " Aussi un
membre ne peut souffrir, que tous les membres ne souffrent, un membre ne peut
être à l’honneur, que tous les membres ne se réjouissent avec lui "
(Lumen Gentium 7). Enfin, l’unité du Corps mystique
est victorieuse de toutes les divisions humaines : " Vous
tous, en effet, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ ; il
n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme
ni femme ; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ
Jésus " (Ga 3, 27-28). " De ce Corps, le Christ est la Tête " 792 Le Christ " est la Tête du Corps qui est
l’Église " (Col 1, 18). Il est le Principe de la création et de la
rédemption. Élevé dans la gloire du Père, " Il a en tout la
primauté " (Col 1, 18), principalement sur l’Église par laquelle il
étend son règne sur toute chose : 793 Il nous unit à sa Pâque : Tous les membres doivent s’efforcer de
lui ressembler " jusqu’à ce que le Christ soit formé en
eux " (Ga 4, 19). " C’est dans ce but que nous sommes
introduits dans les mystères de sa vie, (...) associés à ses souffrances
comme le corps à la tête, unis à sa passion pour être unis à sa
gloire " (Lumen Gentium 7). 794 Il pourvoit à notre croissance (cf. Col 2,
19) : Pour nous faire grandir vers lui, notre Tête (cf. Ep 4, 11-16), le
Christ dispose dans son corps, l’Église, les dons et les services par
lesquels nous nous aidons mutuellement sur le chemin du salut. 795 Le Christ et l’Église, c’est donc le " Christ
total " (Christus totus). L’Église
est une avec le Christ. Les saints ont une conscience très vive de cette
unité : Félicitons-nous donc et rendons grâces de ce que nous sommes
devenus, non seulement des chrétiens, mais le Christ lui-même.
Comprenez-vous, frères, la grâce que Dieu nous a faite en nous donnant le
Christ comme Tête ? Soyez dans l’admiration et réjouissez-vous, nous
sommes devenus le Christ. En effet, puisqu’il est la Tête et que nous sommes
les membres, l’homme tout entier, c’est lui et nous (...). La plénitude du
Christ, c’est donc la Tête et les membres ; qu’est-ce à dire : la
Tête et les membres ? Le Christ et l’Église (Saint Augustin, ev. Jo. 21, 8).
Notre Rédempteur s’est montré comme une seule et même personne
que l’Église qu’il a assumée (Saint Grégoire le Grand, mor. præf. 1, 6, 4 : PL 75, 525A). Tête et membres, une seule et même personne mystique pour ainsi
dire (Saint Thomas d’A., s. th. 3, 48, 2, ad 1). Un mot de Ste Jeanne d’Arc à ses juges résume la foi des saints
Docteurs et exprime le bon sens du croyant : " De Jésus-Christ
et de l’Église, il m’est avis que c’est tout un, et qu’il n’en faut pas faire
difficulté " (Jeanne d’Arc, proc.). L’Église est l’Épouse du Christ 796 Voilà le Christ total, Tête et Corps, un seul formé de
beaucoup. (...) Que ce soit la Tête qui parle, que ce soit les membres, c’est
le Christ qui parle. Il parle en tenant le rôle de la Tête (ex persona capitis) ou bien en tenant le rôle du Corps (ex
persona corporis). Selon ce qui est écrit : " Ils seront deux
en une seule chair. C’est là un grand mystère, je veux dire en rapport avec
le Christ et l’Église " (Ep 5, 31-32). Et le Seigneur lui-même dans
l’Évangile : " Non plus deux, mais une seule chair "
(Mt 19, 6). Comme vous l’avez vu, il y a bien en fait deux personnes
différentes, et cependant, elles ne font qu’un dans l’étreinte conjugale.
(...) En tant que Tête il se dit " Époux ", en tant
que Corps il se dit " Épouse " (Saint Augustin, Psal. 74, 4).
III. L’Église – Temple de
l’Esprit Saint. 797 C’est à l’Église elle-même, en effet, qu’a été confié le Don de
Dieu. (...) C’est en elle qu’a été déposée la communion avec le Christ,
c’est-à-dire l’Esprit Saint, arrhes de l’incorruptibilité, confirmation de
notre foi et échelle de notre ascension vers Dieu (...) Car là où est
l’Église, là est aussi l’Esprit de Dieu ; et là où est l’Esprit de Dieu,
là est l’Église et toute grâce (Saint Irénée, hær.
3, 24, 1). 798 L’Esprit Saint est " le Principe de toute action
vitale et vraiment salutaire en chacune des diverses parties du
Corps " (Pie XII, enc. " Mystici Corporis " : DS 3808). Il opère de
multiples manières l’édification du Corps tout entier dans la charité (cf. Ep
4, 16) : par la Parole de Dieu, " qui a la puissance de
construire l’édifice " (Ac 20, 32), par
le Baptême par lequel il forme le Corps du Christ (cf. 1 Co 12, 13) ;
par les sacrements qui donnent croissance et guérison aux membres du
Christ ; par " la grâce accordée aux apôtres qui tient la
première place parmi ses dons " (Lumen Gentium
7), par les vertus qui font agir selon le bien, enfin par les multiples
grâces spéciales [appelés " charismes "] par lesquels il
rend les fidèles " aptes et disponibles pour assumer les diverses
charges et offices qui servent à renouveler et à édifier davantage
l’Église " (Lumen Gentium 12 ; cf.
AA 3). Les charismes.
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