| Le vendredi 12
  octobre 1945. 38/39>  300.1 - La ville
  de Naïm est toute en fête, Jésus est son hôte, pour la première fois depuis
  la résurrection du jeune Daniel. 
 Précédé et suivi par un grand nombre de personnes, Jésus traverse la ville en
  la bénissant. À ceux de Naïm se sont unies d'autres
  personnes d'autres lieux, provenant de Capharnaüm où ils étaient allés le
  chercher et d'où on les avait envoyés à Cana, et de là à Naïm. J'ai
  l'impression que maintenant qu'il a de nombreux disciples, Jésus a organisé
  une sorte de réseau d'informations, de sorte que les voyageurs qui le
  cherchent puissent le trouver malgré ses continuels déplacements, bien que de
  quelques milles par jour, suivant que le permettent la saison et la brièveté
  des jours. Et parmi ceux qui sont allés le chercher d'ailleurs, il ne manque
  pas de pharisiens et de scribes très polis en apparence...
 
 
  300.2 - Jésus est
  reçu dans la maison du jeune ressuscité. S'y trouvent aussi rassemblés les
  notables du pays, la mère de Daniel, voyant les scribes et les pharisiens : sept comme
  les vices capitaux, les invite humblement en s'excusant de ne pas leur
  offrir une demeure plus digne. 
 "Il y a le Maître, il y a le Maître, femme. Cela donne de la valeur même
  à une caverne, mais ta maison est bien mieux qu'une caverne et nous y entrons
  en disant : "Paix à toi et à ta maison"
 
 En effet la femme, tout en n'étant certainement pas riche, s'est mise en
  quatre pour honorer Jésus. Certainement sont entrées en lice toutes les
  richesses de Naïm réunies pour orner la maison et la table. Et les
  propriétaires respectives observent, de tous les points possibles, la troupe
  qui passe dans le couloir d'entrée donnant accès à deux pièces dans
  lesquelles la maîtresse de maison a préparé les tables. Peut-être ont-elles
  demandé cela seulement pour le prêt de la vaisselle, des nappes et des sièges
  et pour le travail aux fours : voir de près le Maître et respirer là où
  il respire. Et maintenant elles se présentent çà et là, rouges, enfarinées,
  couvertes de cendre ou avec leurs mains dégoulinantes, selon leurs
  occupations culinaires. Elles regardent, elles prennent leur petite part de
  regard divin, leur petite part de voix divine, boivent la douce bénédiction
  et la douce figure de tous leurs yeux et de toutes leurs oreilles, et elles
  retournent encore plus rouges à leurs fours, leurs huches et leurs éviers :
  heureuses.
 
 Haut de page.
 
 40> Très heureuse aussi celle qui, avec la maîtresse de
  maison, offre les bassins des ablutions aux hôtes de marque. C'est une jeune
  fille aux cheveux et aux yeux noirs et au teint couleur de rose. Et elle
  devient encore plus rose, lorsque la maîtresse de maison avertit Jésus que
  c'est l'épouse de son fils et que ce sera bientôt les noces.
 
 "Nous avons attendu ta venue pour les célébrer, pour que la maison toute
  entière fût sanctifiée par Toi, Mais maintenant bénis-la
  elle aussi pour qu'elle soit une bonne épouse dans cette maison."
 
 Jésus la regarde et comme la jeune épouse s'incline, il lui impose les mains
  en disant :
 
 "Que refleurissent en toi les vertus de Sarah, de Rébecca et de Rachel et que de toi naissent de vrais enfants de Dieu, pour
  sa gloire et pour la joie de cette demeure."
 
 Maintenant Jésus et les notables sont purifiés et ils entrent dans la salle
  du festin avec le jeune maître de maison, alors que les apôtres et d'autres
  hommes de Naïm moins influents entrent dans la pièce en face. Et le repas a
  lieu.
 
 
  300.3 - Je
  comprends d'après les conversations qu'avant le commencement de la vision,
  Jésus avait prêché et opéré des guérisons à Naïm, mais les pharisiens
  s'arrêtent peu à cela. Par contre ils accablent de questions les gens de Naïm
  pour avoir des détails sur la maladie dont était mort Daniel, combien
  d'heures s'étaient écoulées entre la mort et la résurrection, si on l'avait
  complètement embaumé, etc., etc. 
 Jésus s'abstrait de toutes ces recherches et il parle avec le ressuscité qui
  est tout à fait bien et qui mange avec un appétit formidable. Mais un
  pharisien appelle Jésus pour Lui demander s'il était au courant de la maladie
  de Daniel.
 
 "J'arrivais d'En-Dor, tout à fait par hasard, ayant voulu faire plaisir à Judas de Kérioth comme je l'avais
  fait pour Jean de Zébédée. Je ne savais même pas que je devrais passer par Naïm
  quand j'avais commencé le voyage pour le pèlerinage pascal" répond
  Jésus.
 
 "Ah ! Tu n'étais pas allé exprès à En-Dor ?" demande un
  scribe étonné.
 
 Haut de page.
 
 41> "Non. Je n'avais pas la moindre intention d'y
  aller, alors."
 
 "Et pourquoi donc alors y es-tu allé ?"
 
 "Je l'ai dit : parce que Judas de Simon voulait y aller."
 
 "Et pourquoi ce caprice ?"
 
 "Pour voir la grotte de la magicienne."
 
 "Peut-être tu lui en avais parlé..."
 
 "Jamais ! Je n'avais pas de raison."
 
 "Je veux dire... peut-être tu as expliqué avec cet épisode d'autres
  sortilèges, pour initier tes disciples à..."
 
 "À quoi ? Pour initier à la sainteté, il n'est pas besoin de
  pèlerinages. Une cellule ou une lande déserte, un pic sur la montagne ou une
  maison solitaire suffit pour cela. Il suffit que chez celui qui enseigne il y
  ait austérité et sainteté, et en celui qui écoute la volonté de se
  sanctifier. Voilà ce que j'enseigne, et rien d'autre."
 
 "Mais les miracles qu'ils font eux, les disciples, que sont-ils, sinon
  des prodiges et..."
 
 "Et volonté de Dieu. Cela seulement. Et plus ils deviendront saints, et
  plus ils en feront. Par l'oraison, le sacrifice et l'obéissance à Dieu. Pas
  autrement."
 
 "En es-tu sûr ?" demande un scribe en tenant son menton dans
  sa main et en regardant Jésus par-dessous. Et son ton est discrètement
  ironique et même compatissant.
 
 
  "Moi, je leur ai donné ces armes et
  cette doctrine. Si ensuite, parmi eux, et ils sont si nombreux, il se trouve
  quelqu'un qui s'abaisse à d'indignes pratiques, par orgueil ou autre chose,
  ce n'est pas de Moi que sera venu le conseil. Je peux prier pour essayer de
  racheter le coupable. Je peux m'imposer de dures pénitences expiatoires pour
  obtenir de Dieu qu'Il l'aide particulièrement par les lumières de sa sagesse
  à voir l'erreur. Je peux me jeter à ses pieds pour le supplier, de tout mon
  amour de Frère, de Maître, d'Ami, de quitter la faute. Et je ne penserais pas
  m'avilir en le faisant, car le prix d'une âme est tel qu'il vaut la peine de
  subir n'importe quelle humiliation pour obtenir cette âme. Mais je ne peux
  faire plus que cela. Et si malgré cela, la faute continue, mes yeux et mon
  cœur de trahi et incompris Maître et Ami répandront pleurs et sang." 
 Haut de page.
 
 42> Quelle douceur et quelle tristesse dans la voix et dans
  l'aspect de Jésus !
 
 Scribes et pharisiens se regardent entre eux. Tout un jeu de regards, mais
  ils ne disent rien d'autre sur ce sujet.
 
 
  300.4 - Au
  contraire ils demandent au jeune Daniel s'il se souvient ce que c'est que la
  mort, ce qu'il a éprouvé en revenant à la vie, et ce qu'il a vu dans
  l'intervalle entre la vie et la mort. 
 "Moi, je sais que j'étais mortellement malade et j'ai souffert l'agonie.
  Oh ! quelle chose redoutable ! Ne m'y faites pas penser !...
  Et pourtant un jour viendra où je devrai la souffrir de nouveau !
  Oh ! Maître !..."
 
 Il le regarde terrorisé, pâle à la pensée de devoir
  mourir de nouveau. Jésus le réconforte doucement en disant :
 
 "La mort en elle-même est expiation. Toi, en mourant deux fois, tu seras
  complètement purifié des taches et tu jouiras tout de suite du Ciel. Que
  cette pensée pourtant te fasse vivre en saint, pour qu'il n'y ait en toi que
  des fautes involontaires et vénielles."
 
 Mais les pharisiens reviennent à l'attaque :
 
 "Mais qu'as-tu éprouvé en revenant à la vie ?"
 
 "Rien. Je me suis trouvé vivant et sain comme si je m'étais éveillé d'un
  long et lourd sommeil."
 
 "Mais tu te rappelais que tu étais mort ?"
 
 "Je me souvenais que j'avais été très malade, jusqu'à l'agonie. C'est
  tout."
 
 "Et qu'est-ce que tu te rappelles de l'autre monde ?"
 
 "Rien. Il n'y a rien. Un trou noir, un espace vide dans ma vie...
  Rien."
 
 "Alors, pour toi, il n'y a pas de Limbes, pas de Purgatoire, pas
  d'Enfer ?"
 
 "Qui dit qu'il n'y en a pas ? Bien sûr qu'il y en a. Mais moi, je
  ne m'en souviens pas."
 
 "Mais es-tu sûr d’avoir été mort ?"
 
 Tous les gens de Naïm bondissent :
 
 "S'il était mort ? Et que voulez-vous de plus ? Quand nous
  l'avons mis sur la civière, il commençait déjà à sentir mauvais. Et
  puis ! Avec tous les baumes et toutes les bandelettes un géant même en
  serait mort."
 
 "Mais toi, tu ne te souviens pas d’être mort ?"
 
 Haut de page.
 
 43> "Je vous ai dit que non."
 
 Le jeune homme s'impatiente et il ajoute :
 
 "Mais qu'est-ce que vous voulez prouver avec ces longs discours ?
  Que tout un pays a fait semblant que j'étais mort, y
  compris ma mère, y compris mon épouse qui était au lit, mourant de chagrin, y
  compris moi-même ligoté, embaumé, alors que ce n'était pas vrai ? Que
  dites-vous ? Qu'à Naïm tous étaient des enfants ou des idiots qui
  voulaient plaisanter ? Ma mère a blanchi en quelques heures. On a dû
  soigner mon épouse parce que le chagrin et la joie l'avaient rendue comme
  folle. Et vous, vous doutez ? Et pourquoi aurions-nous fait
  cela ?"
 
 "Pourquoi ? C'est vrai ! Pourquoi l'aurions-nous
  fait ?" disent les gens de Naïm.
 
 
  300.5 - Jésus ne
  parle pas. Il joue avec la nappe comme s'il était absent. Les pharisiens ne
  savent que dire... Mais Jésus ouvre la bouche à l'improviste quand la
  conversation et la discussion semblent terminées, et il dit : 
 "Voici le pourquoi. Eux (et il montre les pharisiens et les scribes)
  veulent prouver que ta résurrection n’est qu'un jeu bien combiné pour
  accroître ma réputation auprès des foules. Moi l'inventeur, vous les
  complices pour trahir Dieu et le prochain. Non. Je laisse les tromperies aux
  indignes. Je n'ai pas besoin de sorcelleries ni de stratagèmes, de jeux ou de
  complicités, pour être ce que Je suis. Pourquoi voulez-vous refuser à Dieu le
  pouvoir de rendre l'âme à une chair ? Si Lui la donne quand la chair se
  forme, et quand Il crée les âmes à chaque fois, ne pourra-t-Il pas là rendre
  quand l'âme, revenant à la chair à la prière de son Messie, peut être la
  cause de la venue à la Vérité de foules nombreuses ? Pouvez-vous refuser
  à Dieu le pouvoir du miracle ? Pourquoi voulez-vous le Lui
  refuser ?"
 
 "Es-tu Dieu !"
 
 "Je suis celui qui suis. Mes miracles et ma doctrine disent qui je suis."
 
 "Mais alors pourquoi ne se souvient-il pas, alors que les esprits
  évoqués savent dire ce qu'est l'au-delà ?"
 
 "Parce que cette âme dit la vérité, déjà sanctifiée comme elle l'est par
  la pénitence d'une première mort, alors que ce qui parle sur les lèvres des
  nécromanciens n'est pas vérité."
 
 "Mais Samuel..."
 
 Haut de page.
 
 44> "Mais Samuel vint sur l'ordre de Dieu, non de la
  magicienne, pour apporter à celui qui était traître à la Loi le
  verdict du Seigneur dont on ne se moque pas dans ses commandements."
 
 
  300.6 - "Et
  alors pourquoi tes disciples le font-ils ?" 
 La voix arrogante d'un pharisien qui, piqué au vif, monte le ton de la discussion,
  appelle l'attention des apôtres qui sont dans la pièce en face, séparée par
  un couloir large d'un mètre, sans portes ni lourdes tentures qui isolent.
  Entendant qu'on les met en cause, ils se lèvent et viennent, sans faire de
  bruit, dans le couloir où ils écoutent.
 
 "En quoi le font-ils ? Explique-toi, et si ton accusation est
  vraie, je les avertirai de ne plus faire de choses contraires à la Loi."
 
 "En quoi, moi, je le sais et avec moi, beaucoup d'autres. Mais Toi qui
  ressuscites les morts et qui te dis plus qu'un prophète, découvre-la par
  Toi-même. Nous ne te la dirons certainement pas. Tu as des yeux, du reste,
  pour voir aussi beaucoup d'autres choses faites quand on ne doit pas les
  faire ou omises quand on doit les faire, et qui sont commises par tes
  disciples. Et tu ne t'en soucies pas."
 
 "Voulez-vous m'en indiquer quelqu'une."
 
 "Pourquoi tes disciples transgressent-ils les prescriptions des anciens ? Aujourd'hui, nous
  les avons observés. Aujourd'hui même, pas plus tard qu'il y a une
  heure ! Ils sont entrés dans leur salle pour manger et ne se sont pas
  purifiés, auparavant, les mains !"
 
 Si les pharisiens avaient dit : "et ils ont avant égorgé des
  habitants" ils n'auraient pas eu un ton d'aussi profonde horreur.
 
 
  300.7 - "Vous
  les avez observés, oui. Il y a tant de choses à voir, et qui sont belles et
  bonnes. Des choses qui font bénir le Seigneur de nous avoir donné la vie pour
  que nous ayons la possibilité de les voir et parce qu'Il a créé ou permis ces
  choses. Et pourtant vous ne les regardez pas, et avec vous beaucoup d'autres.
  Mais vous perdez votre temps et la paix à poursuivre ce qui n'est pas bon. 
 Haut de page.
 
 45> Vous semblez des chacals : ou plutôt des hyènes
  qui suivent à la trace une puanteur en négligeant les ondes parfumées que le
  vent apporte des jardins pleins d'arômes. Les hyènes n'aiment pas les lys et
  les roses, le jasmin et le camphre, les cinnamomes et les œillets. Pour elles
  ce sont des odeurs désagréables. Mais la puanteur d'un corps en putréfaction
  au fond d'un ravin, ou dans une ornière, enseveli sous les ronces où l'a
  enseveli un assassin, ou rejeté par la tempête sur une plage déserte, gonflé,
  violet, crevé, horrible, oh ! quel parfum agréable pour les
  hyènes ! Et elles flairent le vent du soir, qui condense et transporte
  avec lui toutes les odeurs que le soleil a évaporées après les avoir
  chauffées, pour sentir cette vague odeur qui les attire et, après les avoir
  découvertes et en avoir trouvé la direction, les voilà qui partent en
  courant, le museau à l'air, les dents déjà découvertes dans ce frémissement
  des mâchoires semblable à un rire hystérique, pour aller là où se trouve la
  putréfaction. Et que ce soit un cadavre d'homme ou de quadrupède, ou d'une
  couleuvre tuée par le paysan, ou d'une fouine tuée par la ménagère, serait-ce
  simplement un rat oh ! voilà qui plaît, qui plaît, qui plaît ! Et
  dans cette puanteur repoussante, elles enfoncent leurs crocs et se régalent
  et se pourlèchent les lèvres...
 
 Des hommes se sanctifient de jour en jour ? Ce n'est pas une chose qui
  intéresse ! Mais si un seul fait du mal, ou plus d'un néglige une chose
  qui n'est pas un commandement divin mais une pratique humaine - appelez-la
  même tradition, précepte, comme vous voulez, c'est toujours une chose humaine
  - voilà alors qu'on se dérange, que l'on note. On suit même un soupçon...
  seulement pour se réjouir, en voyant que le soupçon est une réalité.
 
 
  300.8 - Mais
  alors répondez, répondez, vous qui êtes venus non par amour, non par foi, non
  par honnêteté, mais dans une intention méchante, répondez : pourquoi
  transgressez-vous le commandement de Dieu par une de vos traditions ?
  Vous ne viendrez tout de même pas dire qu'une tradition est plus qu'un
  commandement ? Et pourtant Dieu a dit : "Honore ton père et ta mère, et qui maudira
  son père ou sa mère mérite la mort" ! Et vous au contraire vous
  dites : "Quiconque a dit à son père et à sa mère : 'Corban est
  ce que tu devrais avoir de moi' celui-là n'est plus obligé de s'en servir
  pour son père et sa mère". Vous avez donc, par votre tradition, annulé
  le commandement de Dieu. 
 Haut de page.
 
 46>
  Hypocrites ! C'est bien de vous
  qu'Isaïe en prophétisant, a dit : "Ce peuple m'honore des lèvres,
  mais son cœur est loin de Moi, car il m'honore vainement en enseignant des
  doctrines et des commandements humains". 
 Vous, alors que vous transgressez les commandements de Dieu, vous vous en
  tenez aux traditions des hommes, au lavage des amphores et des calices, des
  plats et des mains, et d'autres choses semblables. Alors que vous justifiez
  l'ingratitude et l'avarice d'un fils en lui offrant l'échappatoire de
  l'offrande du sacrifice pour ne pas donner un pain à celui qui l'a engendré
  et qui a besoin d'aide et qu'on a l'obligation d'honorer parce qu'il est
  père, vous vous scandalisez pour quelqu'un qui ne se lave pas les mains. Vous
  altérez et violez la parole de Dieu pour obéir à des paroles que vous avez
  faites et que vous avez élevées à la dignité de préceptes. Vous vous
  proclamez ainsi plus justes que Dieu. Vous vous arrogez le droit de
  législateurs alors que Dieu seul est le Législateur dans son peuple.
  Vous..."
 
 Et il continuerait, mais le groupe ennemi sort sous la grêle des accusations
  en bousculant les apôtres et ceux qui étaient dans la maison, hôtes ou aides
  de la maîtresse, et qui s'étaient rassemblés dans le couloir, attirés par
  l'éclat de la voix de Jésus.
 
 
  300.9 - Jésus,
  qui s'était levé, s'assoit en faisant signe à ceux qui sont là d'entrer tous
  là où il est, et il leur dit : 
 "Écoutez-moi tous et entendez cette vérité. Il n'est rien en dehors de
  l'homme qui, entrant en lui, puisse le contaminer. Mais ce qui sort de
  l'homme, c'est cela qui contamine. Entende qui a des oreilles pour entendre
  et qu'il mette en œuvre son intelligence pour comprendre, et sa volonté pour
  agir. Et maintenant allons. Vous de Naïm, persévérez dans le bien et que ma
  paix soit avec vous."
 
 Il se lève, salue en particulier le maître et la maîtresse de maison, et
  s'éloigne par le couloir.
 
 Mais il voit les femmes amies qui, rassemblées dans un coin, le regardent
  enchantées et il va directement vers elles en disant :
 
 "Paix à vous aussi. Que le Ciel vous récompense pour m'avoir reçu avec
  un amour qui ne m'a pas fait regretter la table maternelle. J'ai ressenti
  votre amour de mère en toute miette de pain, en toute sauce ou rôti, dans la
  douceur du miel, dans le vin frais et parfumé.
 
 Haut de page.
 
 47> Aimez-moi toujours ainsi, braves femmes de Naïm. Et une
  autre fois ne vous donnez pas tant de mal pour Moi. Il me suffit d'un pain et
  d'une poignée d'olives assaisonnée de votre sourire maternel et de votre
  regard honnête et bon. Soyez heureuses dans vos maisons car la reconnaissance
  du Persécuté est sur vous et il part consolé par votre amour."
 |