"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 2.159- Discorso a Gherghesa. La risposta sul digiuno ai discepoli del Battista.

 2.159- Jesus at Gherghesa. John's Disciples.

  3.159 - Discurso en Guerguesa. La respuesta sobre el ayuno a los discípulos de Juan el Bautista.


  3.198 - Jesus in Gergesa; Die Jünger des Johannes.

  Évangile :
-
Matthieu 9,14-17
-
Marc 2,18-22
- Luc 5, 33-39.

Lundi 24 janvier 28.
(9 Scébat 3788).
Guerguesa.



  Il ne faut pas être mort pour recevoir récompense ou châtiment.

  Fréquenter les gentils.

  Pourquoi les disciples de Jean font-ils de grands jeûnes et pas les tiens ?

  Le vin nouveau dans les vieilles outres.


  Les références de l'Ancien Testament sont de David Amos.

 Les commentaires de bas de page sont de Jean-François Lavère et de l’éditeur.

 Voir aussi l'infographie de Carlos Martinez.


 Les versions audio de ce chapitre sont aimablement prêtées par la Librairie des éditions catholiques qui les édite.

Accueil >> Plan du Site >> Sommaire du Tome.

Ancienne édition : Tome 3, chapitre 19.
Nouvelle édition : Tome 2, chapitre 159.

159
Discours à Guerguesa (Gerghesa) sur la sincérité dans la foi. La réponse sur le jeûne aux disciples de Jean-Baptiste.

Le mercredi 9 mai 1945.


édition de 1985.

533/534>  159.1 – Jésus parle dans une cité que je n'ai jamais vue [1]. C'est du moins ce qui me semble, car elles ont toutes à peu près le même style et il est difficile de les différencier à première vue. Ici aussi une rue borde le lac et les barques sont toutes près de la rive. Maisons et maisonnettes sont sur l'autre bord de la rue, mais les collines sont ici beaucoup plus en retrait et ainsi la petite cité se trouve dans une plaine riante qui se prolonge sur la rive orientale du lac[2], à l'abri des vents que les collines arrêtent. Elle jouit donc d'un climat tiède qui ici, plus encore que dans les autres campagnes, favorise la floraison des arbres.

Il semble que le discours soit commencé, car Jésus dit :     

"...C'est vrai. Vous dites : "Nous ne t'abandonnerons jamais, car t'abandonner ce serait abandonner Dieu". Mais, ô peuple de Guerguesa, rappelle-toi que rien n'est plus changeant que la pensée humaine. Je suis convaincu qu'en ce moment vous avez réellement cette pensée.
 Ma parole et le miracle survenu[3] vous ont exaltés en ce sens et en ce moment vos paroles sont sincères.   

 159.2 – Mais, je vais vous rappeler un épisode. Je pourrais en citer mille, lointains ou proches. Je ne vous cite que celui-là.    

Josué, serviteur du Seigneur rassembla, avant de mourir, autour de lui les tribus, avec leurs anciens, leurs chefs, leurs juges, leurs magistrats
[4], et leur parla en présence du Seigneur. Il leur rappela tous les bienfaits et les prodiges accomplis par le Seigneur par son entremise[5]. Après avoir énuméré toutes ces choses, il les invita à rejeter tout dieu qui ne serait pas le Seigneur ou, du moins, à être francs dans leur foi [6] en choisissant avec sincérité ou le vrai Dieu, ou les dieux de Mésopotamie et des Amorites de façon qu'il y eût une nette séparation entre les fils d'Abraham et ceux qui s'attachent au paganisme. [7]        

Une erreur décidée vaut toujours mieux qu'une hypocrite profession de foi ou un mélange de croyances qui est un opprobre pour Dieu et une mort pour les esprits. Et il n'est rien de plus facile et de plus commun que ce mélange. L'apparence est bonne, mais par-dessous la réalité ne vaut rien. Toujours, fils. Toujours. Les fidèles qui mélangent l'observance de la Loi avec ce qu'elle interdit, ces disgraciés qui hésitent comme des gens ivres entre la fidélité à la Loi et l'intérêt des marchés et des compromissions avec les gens qui ne sont pas soumis à la Loi dont ils espèrent tirer profit, ces prêtres ou scribes ou pharisiens qui ne font plus du service de Dieu le but de leur vie, mais une politique astucieuse pour triompher des autres et pour avoir tout pouvoir contre les autres plus honnêtes, parce qu'ils sont les serviteurs non pas de Dieu mais d'un pouvoir qu'ils savent fort et précieux pour les buts qu'ils poursuivent, ne sont que des hypocrites qui mélangent notre Dieu avec des dieux étrangers.  

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535> Le peuple répondit à Josué : "Qu'il n'arrive jamais que nous abandonnions le vrai Dieu pour servir des dieux étrangers" [8]. Josué leur dit ce que Moi, je vous ai dit naguère sur la sainte jalousie du Père [9], sur sa volonté d'être aimé exclusivement, avec tout nous-mêmes [10], de son équité dans la punition de ceux qui sont menteurs [11]. Punir !  Dieu peut punir comme Il peut récompenser. Il ne faut pas être mort pour avoir récompense ou châtiment. Regarde, ô peuple hébreux, si Dieu, après t'avoir tant donné en te délivrant des pharaons, en te conduisant sain et sauf à travers le désert et les embûches des ennemis, en te permettant de devenir une nation grande et respectée, riche de gloires, ne t'a-t-Il pas, par la suite, une, deux, dix fois puni pour tes fautes [12] ! Regarde ce que tu es devenu à présent ! Et Moi qui te vois te précipiter dans la plus sacrilège des idolâtries, je vois aussi dans quel gouffre tu vas te précipiter pour ton obstination à retomber toujours dans les mêmes fautes. Et c'est pour cela que je te rappelle, peuple qui est deux fois mon peuple parce que je suis le Rédempteur et que je suis né de toi. Ce n'est pas de la haine, pas de la rancœur, pas de l'intransigeance. Mon rappel, même s'il est sévère, c'est encore de l'amour. 

 159.3 – Josué dit alors : "Vous êtes témoins : vous avez choisi le Seigneur", et tous répondirent : "Oui" [13]. Et Josué, qui était sage et pas seulement brave, sachant combien est faible la volonté de l'homme écrivit sur un livre toutes les paroles de la Loi et de l'alliance et il les plaça dans le temple et de plus, dans ce sanctuaire du Seigneur, à Sichem qui contenait pour l'occasion le Tabernacle, il posa une grande pierre en témoignage [14], disant : "Cette pierre qui a entendu les paroles que vous avez dites au Seigneur restera ici en témoignage pour que vous ne puissiez pas renier votre parole et mentir au Seigneur votre Dieu" [15].

Une pierre, si grande et si dure qu'elle soit, peut toujours être réduite en poussière par l'homme, par la foudre ou par l'érosion des eaux et du temps. Mais Moi, je suis la Pierre Angulaire
[16] et Éternelle et je ne puis subir la destruction. Ne mentez pas à cette Pierre Vivante. Ne l'aimez pas seulement parce qu'elle fait des prodiges.  

Aimez-la parce que par elle vous toucherez le Ciel. Je vous voudrais plus spirituels, plus fidèles au Seigneur.     

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536> Je ne dis pas à Moi. Moi, je ne suis que parce que je suis la Voix du Père. En me piétinant, vous blessez Celui qui m'a envoyé. Je suis l'intermédiaire. Lui est le Tout. Recueillez de Moi et conservez en vous ce qui est saint, pour rejoindre ce Dieu. N'aimez pas l'Homme, aimez le Messie du Seigneur, non pour les miracles qu'il fait mais parce qu'il veut faire en vous le miracle intime et sublime de votre sanctification."     


édition de 1985.


 159.4 – Jésus bénit et se dirige vers une maison.      

Il se trouve presque sur le seuil quand il est arrêté par un groupe d'hommes âgés qui le saluent avec respect et Lui disent :          

"Pouvons-nous t'interroger, Seigneur ? Nous sommes des disciples de Jean
[17] et puisque lui parle toujours de Toi et aussi parce que la renommée de tes prodiges est venue jusqu'à nous, nous avons voulu te connaître. Maintenant, en t'écoutant, il nous est venu à l'esprit une question."      

"Dites-la. Si vous êtes disciples de
Jean, vous êtes déjà sur le chemin de la justice."     

"Tu as dit, en parlant des idolâtries habituelles chez les fidèles, qu'il y a parmi nous des personnes qui commercent entre la Loi et les gens qui sont en dehors de la Loi. Toi aussi, cependant tu es leur ami. Nous savons que tu ne dédaignes pas les romains. Alors ?"

"Je ne le nie pas. Mais, cependant, pouvez-vous dire que je le fais pour en tirer un avantage ? Pouvez-vous dire que je les flatte pour avoir même seulement leur protection ?"

"Non, Maître, et nous en sommes plus que certains. Mais le monde n'est pas composé de nous seuls qui ne voulons croire qu'au mal que nous voyons et non pas au mal dont on vient nous parler. Maintenant dis-nous les raisons qui rendent plausible la fréquentation des gentils, pour nous guider et te défendre, si on te calomnie en notre présence." 

 "Il est mal d'avoir des contacts quand ce n'est que dans un but humain. Ce n'est pas mal de les fréquenter pour les amener au Seigneur notre Dieu. C'est ce que je fais. Si vous étiez des gentils, je pourrais m'attarder à vous expliquer comment tout homme vient d'un Dieu unique. Mais vous êtes hébreux et disciples de Jean. Vous êtes donc la fleur des hébreux et il n'est pas nécessaire que je vous explique cela. Vous pouvez donc comprendre et croire qu'il est de mon devoir, étant le Verbe de Dieu, de porter sa parole à tous les hommes, fils d'un Père universel."      

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537> "Mais eux ne sont pas des fils puisqu'ils sont païens..."         

"Par la Grâce non, ils ne le sont pas. Pour leur foi erronée, ils ne le sont pas. C'est vrai. Mais, jusqu'à ce que j’aie racheté l'homme, même l'hébreu aura perdu la Grâce. Il en sera privé, parce que la tâche d'origine fait écran au rayon ineffable de la Grâce, l'empêchant de descendre dans les cœurs. Mais, par la création, l'homme est toujours fils de Dieu. D'Adam, chef de l'humanité, viennent tant les hébreux que les romains, et Adam est fils du Père qui lui a donné sa ressemblance spirituelle."    

 159.5 – "C'est vrai. Une autre question, Maître. Pourquoi les disciples de Jean font-ils de grands jeûnes et pas les tiens ? Nous ne disons pas que tu ne dois pas manger. Même le prophète Daniel fut saint aux yeux de Dieu, tout en étant un grand de la cour de Babylone, et Toi tu es plus que lui. Mais eux..."   

"Bien souvent, ce qu'on n'obtient pas par le rigorisme, on l'obtient par la cordialité. Il y a des êtres qui ne viendraient jamais au Maître, et c'est le Maître qui doit aller à eux. D'autres viendraient au Maître, mais ils ont honte d'y aller parmi la foule. Vers eux aussi le Maître doit aller. Et puisqu'ils me disent: "Sois mon hôte pour que je puisse te connaître" j'y vais, en tenant compte non pas de la jouissance d'une table opulente, ni des conversations qui pour Moi sont tellement pénibles, mais encore et toujours de l'intérêt de Dieu. Ceci pour Moi. Et puisque souvent au moins une des âmes que j'aborde de cette façon se convertit, et toute conversion est une fête nuptiale pour mon âme, une grande fête à laquelle prennent part tous les anges du Ciel et que bénit le Dieu éternel, ainsi mes disciples, les amis de Moi-l'Epoux, jubilent avec l'Époux leur Ami. Voudriez-vous voir les amis dans la douleur pendant que Moi je jubile ? Pendant que je suis avec eux ? Mais le temps viendra où ils ne m'auront plus. Et alors ils feront de grands jeûnes.    

 159.6 – À temps nouveaux, nouvelles méthodes. Jusqu'à hier : auprès du Baptiste, c'était la cendre de la Pénitence. Aujourd'hui, dans mon aujourd'hui, c'est la douce manne de la Rédemption, de la Miséricorde, de l'Amour. Les méthodes anciennes ne pourraient se greffer sur mon action, comme mes méthodes n'auraient pu être mises en œuvre alors, hier seulement, car la Miséricorde n'était pas encore sur la terre, maintenant, elle y est. Non plus le Prophète, mais le Messie à qui tout a été remis par Dieu, est sur la terre.

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538> À chaque temps les choses qui lui sont utiles. Personne ne coud un morceau d'étoffe neuve sur un vieux vêtement, parce qu'autrement, surtout au moment du lavage, l'étoffe neuve se rétrécit et déchire l'étoffe vieille et la déchirure s'élargit encore.        

De la même façon, personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres parce qu’autrement le vin fait éclater les outres incapables de supporter le bouillonnement du vin nouveau et celui-ci se répand hors des outres qu'il a crevées. Mais le vin vieux qui a déjà travaillé, on le met dans de vieilles outres, et le vin nouveau dans des outres neuves. Car une force doit s'équilibrer avec une autre qui doit lui être égale. Il en est ainsi maintenant. La force de la nouvelle doctrine impose des méthodes nouvelles pour sa diffusion. Et Moi, qui sais, je les emploie." 

 159.7 – "Merci, Seigneur. Maintenant nous sommes contents. Prie pour nous. Nous sommes de vieilles outres. Pourrions-nous résister à ta force ?"     

"Oui, parce que le Baptiste vous a tannés et parce que ses prières, unies aux miennes, vous donneront cette possibilité. Partez avec ma paix et dites à Jean que je le bénis."   

"Mais... selon Toi, vaut-il mieux pour nous rester avec le Baptiste ou avec Toi ?"      

"Tant qu'il y a du vin vieux, il est plus agréable de le boire parce qu'il flatte davantage le palais. Plus tard... parce que l'eau malsaine qui se trouve partout vous dégoûtera, vous aimerez le vin nouveau."        

"Crois-tu que le Baptiste sera repris ?"



"Certainement. Je lui ai déjà envoyé une mise en garde [18]. Allez, allez. Jouissez de votre Jean tant que vous le pouvez et faites-lui plaisir. Après, vous m'aimerez, Moi. Et cela vous sera pénible aussi... car personne, après avoir goûté le vin vieux ne désire tout de suite le vin nouveau. Il dit : "Le vin vieux était meilleur". Et en effet, j'aurai une saveur spéciale qui vous paraîtra âpre. Mais vous vous habituerez à la longue à cette saveur vitale. Adieu, amis. Dieu soit avec vous."    

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Fiche mise à jour le 29/02/2024.

 



[1] Il a déjà été question de Guerguesa en EMV 62.4 et en EMV 109.4, mais c'est la première évocation d'un passage de Jésus en ce lieu.        

[2] Il faut remarquer qu'en 1945, au moment où Maria Valtorta écrit ces lignes, l'emplacement exact de Guerguesa était encore inconnu. Elle nous en donne une description conforme aux découvertes les plus récentes.      

[3] C'est beaucoup plus loin, au EMV 458.1 lors d'un autre passage de Jésus à Guerguesa, qu'on apprend qu'il s'agit probablement de la guérison de Siméon, l'époux violent d'Arria.  

[4] Josué 24,1.          

[5] Josué 24,2-13.    

[6] Josué 24,14.        

[7] Josué 24,15.        

[8] Josué 24,16.        

[9] Jésus semble évoquer un discours donné à la Belle-Eau devant plus de cent pèlerins, dont peut-être quelques geraghéniens... (Voir EMV 120.4).    

[10] Josué 24,19.      

[11] Josué 24,20.      

[12] Josué 24,17-18.

[13] Josué 24,22.      

[14] Josué 24,25-26.

[15] Josué 24,27.      

[16] C'est la première fois que Jésus évoque ce symbole de la Pierre Angulaire. Il y revient plusieurs fois ensuite, surtout pendant la semaine Sainte.       

[17] La discussion qui suit est brièvement évoquée par les synoptiques (Matthieu 9,14-17 - Marc 2,18-22 - Luc 5, 33-39).    

[18] Jésus a donc agit rapidement après l'information donnée par Jeanne de Kouza en EMV 158.3.