Table des matières
CHAPITRE
X
5 En fait Moïse dit de la justice qui vient de la Loi: « Celui
qui l'aura accomplie vivra par elle ».
6 Mais voici comment parle la justice qui vient de la foi : "Ne dis pas
dans ton cœur : Qui montera au ciel ? », c'est-à dire faire descendre le
Christ, 7 ou bien : "Qui descendra vers l'Abîme ? », c'est-à dire faire
remonter Christ d'entre les morts ? 8 Que dit-elle donc l'Écriture ? « Tu as avec toi la parole : elle
est dans ta bouche et dans ton cœur ». C'est là la parole de la foi que nous
prêchons. 9 Si donc tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur, et si tu
crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, tu seras
sauvé. 10 Car c'est en croyant de cœur qu'on parvient à la justice et c'est
en confessant de bouche qu'on parvient au salut 11 selon que dit l'Écriture : «
Quiconque croit en Lui, ne sera pas confondu ». 12 Il n'y a pas de différence
entre le Juif et le Gentil, parce que le même Christ est le Seigneur de tous,
magnanime envers tous ceux qui l'invoquent. 13 En fait "tous ceux qui
invoquent le nom du Seigneur seront sauvés
». 14 Comment donc invoqueraient-ils celui en qui ils n'ont pas encore
cru ? Et comment croiraient-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler ?
Et comment en entendraient-ils parler s'il n'y a pas de prédicateurs ? 15 Et
comment prêcheront-ils s'ils ne sont pas envoyés ? Selon qu'il est écrit : « Qu'ils
sont beaux les pieds de ceux qui annoncent le bonheur ! ». 16 Mais tous n'ont
pas obéi à l'Evangile, car Isaïe dit : « Seigneur, qui a cru à ce qu'il a
entendu de nous ? ». 17 La foi vient donc de ce qui est entendu, elle naît de
la parole du Christ. 18 Mais je demande : « N'ont-ils pas entendu ? ».
Pourtant c'est par toute la terre que leur voix a retenti, et leurs paroles
jusqu'aux extrémités de la terre . 19 Je demande
encore : « Israël n'en a-t-il pas eu connaissance ? ». Moïse le premier a dit :
"J'exciterai votre jalousie contre une nation qui n'en est pas une,
j'exciterai votre colère contre une nation sans intelligence ». 20 Isaïe,
lui, a l'audace de dire
: « J'ai été trouvé par ceux qui ne m'ont pas cherché, je me
suis manifesté à ceux qui ne me demandaient pas ». 21 Mais à Israël il dit :
« J'ai tendu mes bras tout le jour vers un peuple incroyant et rebelle ».
RETOURS
AUX FICHES
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Jeudi 14 septembre 1950.
Exaltation de la Sainte Croix.
Romains 10, 5-21.
270> « Au temps où ce commandement et cet
enseignement n'avaient pas encore été donnés et sans cesse répétés par le
Christ, mais confiés à une seule personne, Moïse, et pour un nombre très
limité de fois, celui-ci, voyant venir la fin de son temps mortel, donna
l'ordre de rassembler son peuple et de promulguer la Loi à la présence des
Aînés et des tribus. Ainsi que les
malédictions et les bénédictions attachées aux œuvres réalisées selon la Loi
ou contre la Loi de Dieu, cette solennité se termina par les paroles que Paul
nous a ici répétées.
La justice découle vraiment de l'accomplissement de la Loi, et il n'y avait
pas d'excuse, ni avant le Christ ni au temps du Christ, pour ceux qui ne la
pratiquaient pas. Parce que les commandements avaient été énoncés en toute
clarté et celui qui les avait reçus les avait rendus manifestes à tout le
peuple.
Ce n'était pas la première fois que Dieu faisait connaître ses ordres aux
fils de son peuple. À plusieurs reprises, depuis Adam jusqu'à Moïse, Dieu
avait instruit l'un ou l'autre de ses fils. Mais jamais les directives et les
ordres n'avaient été aussi complets comme au Sinaï, et pas seulement pour
l'un ou l'autre des enfants de Dieu, mais
pour tout son Peuple élu. Et pour que ces lois ne soient pas perdues, elles
ont été écrites par le doigt de Dieu sur des table de pierre encore plus que par la
main de Moïse sur les tables du témoignage, et conservées dans l'Arche de
l'Alliance sainte.
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271> Par conséquent les Israélites ne pouvaient
plus recourir à des excuses s’ils ne pratiquaient pas la Loi, car cette Loi
n'était plus renfermée au Ciel et dans l'Esprit divin. Et pour croire qu’elle
venait d’en-haut, il n'était pas nécessaire non plus qu’un choisi par Dieu
soit ravi en esprit jusqu'au Ciel pour y apprendre la révélation, ou qu'un
esprit descendit du Ciel pour leur communiquer la révélation.
Depuis le Sinaï, comme dit Moïse, la parole de Dieu est
devenue « très proche des membres du Peuple d'Israël ». Elle était
dans l'Arche qui avait été placée à l'intérieur du Tabernacle, qui était
toujours avec les gens d'Israël, au milieu d'eux. Et maintenant qu'elle était
connue, elle était aussi « dans le cœur et sur les lèvres » des
fils d'Israël, si bien que les justes d'Israël pouvaient vivre d'après cette
Loi.
À plus forte raison ceux-là, qui étaient les contemporains et avaient l'âge
du Christ, auraient dû vivre selon la justice de la Loi. Ils n'avaient plus
seulement la Loi et la prophétie de Moïse sur le Messie futur, qui
annonçait : « Le Seigneur ton Dieu suscitera dans ta nation, parmi
ses fils (et frères de Moïse) un grand prophète. Écoute-le. Il sera prophète
comme toi, mais je placerai ma Parole sur ses lèvres. Il dira tout ce que je
lui ai commandé de dire. Si quelqu'un ne veut pas l'écouter, ni écouter ma
Parole qui parlera en mon Nom, j'en ferai vengeance » (Deutéronome 18,
15-19). Mais c'est de la bouche même du Christ qu'ils entendaient ces
paroles : « Ma doctrine n'est pas ma doctrine, mais de Celui qui
m'a envoyé (Jean 7, 16). Je dis ce que mon Père m'a appris (Jean 8, 28).
Celui qui ne croit pas en moi est condamné (Jean 3, 18). Je suis venu au nom
de mon Père, et vous ne me recevez pas... Je ne vous accuserai pas devant mon
Père, parce qu'il y a déjà celui qui vous accuse : c'est Moïse en qui
vous espérez... C'est de moi qu'il a écrit. Mais si vous ne croyez pas à ses
paroles, si vous ne les acceptez pas, comment allez-vous croire et accepter
les miennes ? (Jean 5, 43-47). Vous cherchez à me tuer parce que ma
parole ne pénètre pas en vous (Jean 8, 37) ».
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272> Mais, d'après la prophétie d'Isaïe : « Ils
avaient des yeux mais ils n'ont pas vu, ils avaient des oreilles et ils n'ont
pas entendu, ils avaient un cœur dur qui n'a pas compris, parce qu'il n'a pas
voulu comprendre ». Par conséquent, bien que le Verbe de Dieu soit
descendu lui-même du Ciel pour les instruire, et bien qu'il soit revenu des
enfers afin de les persuader, et de les instruire encore pour les convertir,
ils ne se sont pas convertis. Ils n'ont pas voulu reconnaître le Christ,
achèvement de la Loi et sa perfection. C'est cela qui a entraîné leur
condamnation.
Sur Terre, depuis la Terre, et au-delà de la Terre, cette même condamnation
frappera de façon plus ou moins temporaire et terrible tous ceux qui ne croient
pas au Christ et n'en pratiquent pas la Loi. Ceux-là aussi, qui, de surcroît,
tel l'ancien Israël, lui nient le droit aux saintes œuvres d'évangélisation à
travers ses élus. Elle frappera ceux qui n'acceptent pas les lampes mystiques
que Dieu allume constamment pour que ce monde ne périsse pas dans l'obscurité
et dans le gel spirituel. Elle frappera ceux qui persécutent ces élus et les
tournent en dérision.
Il ne suffit pas de croire en Dieu, au Christ, à l'autre vie, à
la récompense, et aux nombreuses autres vérités de foi qu'on n'a pas le droit
de rejeter. Il faut aussi croire à la toute-puissance de Dieu, et à sa
miséricorde infinie. Comme Dieu a envoyé son Fils à évangéliser le monde, et
son Esprit à donner ses lumières et ses dons aux Apôtres et aux disciples de
la nouvelle Eglise, pour que la Terre connaisse le Christ, Sauveur de ceux
qui croient en lui, ainsi il envoie les
feux et les lumières de l'Esprit Saint à qui il veut, et à ceux qui ont
mérité de tels dons, afin qu'ils alimentent les flammes de la charité, afin
qu'ils réveillent et entretiennent les vérités dans les cœurs. C'est ainsi
que la foi et l'amour sont alimentés de façon constante parmi la masse des
hommes. Ceux qui périssent parmi ces hommes, ne périssent pas toujours par
choix volontaire de périr, mais parce qu'il leur a manqué l'aide
extraordinaire pour les faire sortir des faiblesses et de la mort
spirituelle. C'est ainsi que Jésus ramenait à la vie, à une nouvelle vie, les
languissants ou les morts de la chair ou de l'esprit.
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273> « Vous êtes d'autres Christ » a été dit par bouche
inspirée. Est-il impossible que "d'autres Christ" véritables
accomplissent des œuvres de sagesse et de salut semblables -à celles que le
Christ a réalisées ? N'avait-il pas dit : « Vous accomplirez
des œuvres semblables aux miennes, et plus grandes encore » ? N'a-t-il pas
appelé à la lumière et conduit dans son Royaume des païens, des Gentils, des
Grecs et des Juifs ? Et les évènements, n'ont-ils pas confirmé les
paroles de Paul : « Il n'y a pas de distinction entre le Juif et le
Grec » ? Et
encore : « Jamais personne qui parle au nom du Saint-Esprit de Dieu
ne va prononcer un anathème contre Jésus... Il y a variété de dons mais c'est
le même Esprit qui œuvre en chacun pour le bien de la
communauté » ?
Par conséquent, quiconque croit et invoque le Seigneur –et s'il a recours à
lui, c'est parce qu'il l'aime – est sauvé. Il vit en Dieu, il sert Dieu
d'après la façon que Dieu veut être servi par ce serviteur. Une récompense
égale attend ceux qui, ayant reçu de Dieu des missions différentes et des
dons différents conformes à ces missions, auront servi le Seigneur, chacun à
sa manière.
Qu'ils sont beaux les pieds de celui qui se
fatigue pour aller évangéliser ! Également beaux
sont les intelligents et les cœurs des contemplatifs qui prient pour ceux qui
se consomment dans la vie active. Et beaux aussi sont les esprits obéissants,
attentifs et humbles, qui font la volonté de Dieu, même si elle est
extraordinaire, qui, sans laisser divaguer leur esprit, échappent au piège de
l'orgueil du fait d'être devenus l'oreille qui écoute le Seigneur,
l'instrument des révélations privées destinées aux frères.
Qu'ils sont beaux tous ceux qui se voient persécutés à cause de cela !
Leur couronne de justice est enrichie d'une deuxième couronne, celle du
martyre, car ils ont souffert pour la justice. En fait, ils sont bienheureux de toutes les béatitudes.
Ils sont pauvres
en esprit, car ils ne s'attachent pas aux richesses ou aux louanges. Ils
ne s'adonnent pas au trafic des dons de Dieu. Ils ne claironnent pas sur les
toits au sujet de leur mission extraordinaire. Sur le secret du Roi, ils baissent le voile
de leur humilité. Ils prodiguent aux frères nécessiteux des sources cachées
de sagesse, et ne souhaitent pas recevoir les applaudissements des gens, dont
ils n'éprouveraient qu'ennui.
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274> À cause de tout cela, le Royaume des Cieux est déjà dans leur
cœur, et ouvre ses mystères à leurs sens spirituels en attendant de pouvoir
les accueillir pour toujours dans l'autre vie.
Ils sont doux à la volonté de Dieu,
même si cette volonté est pour eux douloureuse. Ils possèdent la Terre, parce
qu'en travaillant dans l'ombre comme ils font, et comme très peu savent
faire, ils attirent des nombreuses âmes à Dieu. Ils sont des rois et des
maîtres pour beaucoup, dans cette vie et dans l'autre. À leur sujet on
pourrait dire ce qui est dit dans le Cantique de Cantiques : « On
courra après l'odeur de leurs parfums de sagesse diffusée comme un baume. Et
beaucoup guériront spirituellement et en seront soulagés ».
Ils sont affligés et pleurent. Ils
versent des larmes amères à cause de l'incompréhension du monde humain, qui
vit dans la brume fumeuse de l'orgueil, si ce n'est dans l'obscurité totale.
Pour toutes les larmes qu'ils ont versées, le Roi des douleurs et la Mère de
miséricorde les consolent mille fois mille dans le monde à venir et ici, dans
le monde présent.
Ceux qui, à cause de leur faim et soif
de justice, ont savouré : cendre, bile, absinthe et vinaigre de la
part des hommes, sont comblés de l'Esprit d'amour, leur manne journalière. À
la fin ils seront assis au banquet nuptial de l'Agneau, et Dieu-même les
rassasiera, en se dévoilant à eux dans tous ses merveilleux mystères.
Par esprit de miséricorde ils n'ont
pas refusé le service de Dieu, même s'ils savaient fort bien qu'ils auraient
rencontré et subi le manque de miséricorde de la race humaine, toujours
envieuse envers les élus, et qui se venge sur eux de mille et une façon, pour
que leur élection soit vraiment une croix. À cause de leur miséricorde, ces
élus trouvent et trouveront toute miséricorde dans le cœur de la Miséricorde
indestructible qui est Jésus, de même que dans le cœur de cette Femme qui n'a
pas haï les bourreaux de son Fils, mais a prié pour leur conversion.
Ils ont le cœur pur, puisqu'ils
n'ont pas d'autres intérêts que ceux du Seigneur, désireux qu'ils sont de le
servir toujours et promptement. Ils ne peuvent pas entendre d'autres voix, ni
celles des sens ni celles des tentations, car ils sont intéressés uniquement
par ce qui vient du Ciel.
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275> Leur connaissance de Dieu, bien qu'encore limité, est déjà
grande. Ils goûtent déjà à la béatitude de la vision de Dieu, et ils
attendent en toute pureté le moment où ils le verront tel qu'il est, et pour l'éternité.
Ils sont pacifiques, car ils sont
fils et serviteurs du Roi de la paix. Ils sont saturés des paroles du
Pacifique, dont ils suivent l'exemple même à l'égard de leurs adversaires.
Ils sont des véritables fils de Dieu, et c'est ainsi qu'ils seront appelés
pour l'éternité. Ils demeureront dans
les tabernacles du Seigneur Dieu, après l'avoir accueilli dans leur cœur, car
Dieu est avec l'homme de paix.
Ils ont l'amour de la justice, et
pour avoir tout fait pour qu'elle augmente dans les cœurs, de façon à ce que beaucoup
viennent à elle, ils ont souffert toutes sortes de persécutions. On ne peut
pas dire que la persécution soit seulement dans le martyre sanglant. Celle-ci
a le seul avantage d'être rapide. Non. Le maître du monde et ses serviteurs,
qui sont plus ou moins conscients d'être ses serviteurs, ont mille manières
de persécuter, des manières qui sont tantôt sournoises, cachées, lentes,
tantôt basées sur le mensonge, la calomnie, ou l'injustice. Et celles qu'ils
exercent sur les serviteurs de Dieu avec une ruse raffinée, sont des tortures
surtout pratiquées sur les parties du moi qu'aucun bourreau ordinaire ne
saurait torturer, les parties non corporelles: l'intellect et surtout
l'esprit. Ces bourreaux de l'esprit dépouillent les serviteurs de Dieu de
tout. Ils leur refusent jusqu'au droit de servir le Seigneur, et de
travailler pour apporter la justice aux frères, le droit à un bon nom,
jusqu'au droit à la vérité et à l'information sur leur condition. Ils les
recouvrent des accoutrements de la dérision avec lesquels les ennemis du
Christ ont habillé le Christ, et ils se moquent
d'eux avec les mêmes paroles : « Si tu es vraiment ce que tu
racontes, dis au Seigneur d'intervenir en ta faveur ». Mais à chaque
dépouillement, à chaque dérision subie en ce monde, correspond un nouvel
ornement sur le vêtement nuptial qui les attend au Ciel. Un surcroît de
gloire pour ces citoyens assurés du Ciel, et un plus grand éloge de la part
des saints et de la part des anges qui des hauteurs du Ciel voient et jugent
les actions des hommes avec une justice surnaturelle.
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276> Hélas, les hommes n'obéissent pas tous à l'Évangile,
qui est loi et doctrine de charité, vérité et justice. Vérité qui vous
apprend que Dieu ne fait pas acception des personnes, ne regarde pas la
richesse, le rang social ou la culture, mais regarde le cœur et l'esprit de
chacun. Et puisque là où il y a plus d'humilité de vie et de simplicité des
coutumes, il y a aussi, en général, plus d'humilité d'esprit et de cœur, plus
de simplicité dans les sentiments, et de pureté dans les objectifs, Dieu
choisit ses instruments parmi les simples, les humbles, les purs de cœur et
d'intention. Tout comme a agi le Christ en choisissant les douze Apôtres
parmi les simples et les humbles.
La pauvreté de l'instrument sert par ailleurs à faire resplendir la puissance
et l'action directe de Dieu. Mais ces instruments peuvent bien crier la
plainte des prophètes et des apôtres, répétée et réaffirmée par Paul : « Qui a
cru à ce que nous avons dit ? ».
Toutefois, que mes élus ne se découragent pas
à cause des persécutions, des vexations, des oppressions, des calomnies, ou
des moqueries qu'ils peuvent subir de la part de ceux qui reprennent les
manières employées envers le Christ par l'ancien Temple, et par les grands de
ce monde, estimés tels à cause de leur rang social et de leur orgueil
d'Israélites. Qu'ils regardent lui, le Christ, et qu'ils l'imitent sans
s'arrêter dans leur mission, et sans se décourager.
La Parole de Dieu a été tournée en dérision, calomniée et éteinte sur la
croix. Mais depuis vingt siècles elle triomphe, emplit l'univers, résonne non
seulement le long des chemins qui conduisent aux extrémités de la Terre, mais
aussi, comme un écho qui ne peut être étouffé, comme une lumière qui ne peut
être éteinte, elle se trouve là où le Christ est persécuté dans ses fils. Ni
l'épée ni la torture ne peuvent séparer du Christ ceux qui aiment le Christ a
affirmé Paul. Les païens romains
n'y ont pas réussi avec les premiers chrétiens. Les serviteurs démonisés de
l'Antéchrist actuel, eux non plus ne le
réussissent pas avec leurs sujets.
Elle est, cette Parole, comme une lampe mystique renfermée dans les cœurs,
prête à rentrer en fonction et à flamboyer de nouveau. Elle est alimentée par
les larmes des fidèles qui sont persécutés pour leur foi, par les larmes de
ceux qui, jamais comme maintenant, cherchent le Christ et son Royaume.
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277> Elle est leur unique paix, leur unique lumière dans
l’obscurité, et parmi les atrocités qui règnent là où le Christ est persécuté
et chassé. Elle est leur unique espoir d'une vie de bonheur après
l'oppression terrestre.
Rien n'est si puissant que la persécution d’une
idée ou d'une religion pour en augmenter la force. Le Christ lui-même, par la
longue persécution morale et par la féroce persécution finale dont il a été
l'objet, a obtenu le sceau de gloire impérissable par lequel il règne et
règnera comme le Saint des saints, même dans sa nature d'homme. Ceux qui le
cherchent par amour, le trouvent. De même qu'il se présente avec des conforts
inattendus, connus à lui seul, aux opprimés, aux affligés, à ceux qui sont
courbés sous un joug transitoire, de même il se présente et se fait trouver
avec son jugement sévère à ceux qui l'ont persécuté ou le persécutent
présentement dans ses fidèles, qu'il s'agisse de ses ennemis Juifs
d'autrefois ou de ses ennemis actuels.
Non seulement « toute la journée », mais pendant toute sa vie
humaine Jésus a étendu ses mains, ouvert son cœur, et déversé les trésors de
la Parole éternelle sur le peuple d'Israël. Mais les grands de ce
peuple n'ont pas voulu voir ce geste, ni venir à ce cœur, ni puiser à ces
trésors.
De même sur la Croix il accepta – car
c'est seulement par son acceptation libre qu'il a pu être ainsi soulevé –
de rester les bras ouverts et étendus, Prêtre et Amant qui s'offrait pour son peuple, et à son peuple. Bien que mort, il a
voulu que son cœur soit ouvert, enseignement posthume
et silencieux donné à toute l'humanité sur la charité immense de Dieu, et sur
ce cœur, porte sainte qui accueille tous ceux qui se tournent vers
l'Homme-Dieu avec un esprit de droiture et de bonté dans le royaume de sa
miséricorde infinie.
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