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Texte original.



Les versets 14 à 25 du chapitre 7 sont une règle pour juger les hommes et indiquer le jugement de Dieu pour les pécheurs repentis.

Exemple de la conversion de Paul : l'utilité d'avoir connu la faiblesse.

Le choix des douze et des soixante-douze.

 

CHAPITRE 7      

Impuissance de la Loi dans la lutte entre la chair et l'esprit.


14 Nous savons en effet que la Loi est spirituelle; mais moi je suis charnel, vendu et sujet du péché. 15 Je ne sais pas ce que je fais : je ne fais pas le bien que je veux, mais le mal que je déteste. 16 Or, si je fais ce que je ne voudrais pas, je reconnais par-là que la loi est bonne. 17 Mais alors ce n'est plus moi qui opère mais le péché qui m'habite. 18 Car je sais que le bien n'habite pas en moi, dans ma chair. J'ai bien la volonté de faire le bien, mais je ne trouve pas le moyen de le faire, 19 car je ne fais pas le bien que je veux, mais le mal que je ne veux pas. 20 Or si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, c'est le péché qui habite en moi.
21 Je trouve donc cette loi en moi : quand je veux faire le bien, le mal m'est déjà à côté. 22 En fait je prends plaisir dans la Loi de Dieu, selon l'homme intérieur, 23 mais je vois dans mes membres une autre loi qui lutte contre la loi de ma raison et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres. 24 Malheureux que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? 25 La grâce de Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. Ainsi donc moi-même alors que par l'esprit je suis l'esclave de la Loi de Dieu, par la chair (je le suis) de la loi du péché.

 

 

Jeudi 20 mai 1948.

127> Le Doux Hôte me dit :     

 La leçon qui va du verset 14 au verset 25 (impuissance de la Loi dans la lutte entre la chair et l'esprit) est une de celles que les maîtres spirituels devraient toujours se répéter à eux-mêmes, et répéter aux pharisiens d'esprit qui voient le grain de poussière dans l'œil des frères. Ils les condamnent âprement, sans voir la poutre de l'anti-charité qui se trouve dans le leur[1], en train d'écraser leur esprit sous le poids de l'égoïsme et de l'orgueil. Elle devrait être répétée aussi aux pauvres âmes qui, après avoir succombé au péché, pleurent en craignant le Seigneur, Juge de leur faiblesse. Ces âmes ont péché mais elles sont moins coupables que celles des pharisiens. Elles regrettent leurs péchés et avouent être pécheresses. L'humilité et le repentir sont déjà une absolution.           

Ces douze versets sont une règle pour juger les hommes, et une mesure qui vous fait comprendre la manière dont se fera le jugement de Dieu au sujet des pécheurs repentis.   

 C'est Paul qui les a écrits. Paul, pharisien, fils de pharisiens, disciple de Gamaliel
[2], de ce Gamaliel qui était une vraie bibliothèque vivante de toute la doctrine d'Israël. Au tout début, Paul persécutait avec férocité ceux qu'il croyait des anathèmes. Par la suite, il est devenu un vase d'élection et de justice, un apôtre parfait, un évangélisateur héroïque, héroïque aussi dans la façon de réprimer son propre moi ancien.    

128> Avec la partie supérieure de son âme, il a été digne de monter au troisième ciel et d'y entendre les mystérieuses paroles divines[3]. Enfin, voilà un homme qui, à cause de l'intransigeance qui caractérise la première période de sa vie, et à cause de l'héroïsme démontré au cours de la deuxième époque de sa vie, pourrait facilement être considéré comme un être qui a toujours été au-dessus des appétits de la chair.      

Cependant s'il eût été tel, il n'aurait pas pu devenir "l'apôtre des Gentils", c'est-à-dire de ceux que les mœurs licencieuses du paganisme transformaient en brutes, un état inférieur à celui des hommes munis d'une raison et d'une conscience. Tout le monde vivait d'une façon païenne, à l'exception d'un petit nombre dont l'esprit était naturellement vertueux. Il n'y a que Jésus, Homme-Dieu, pour comprendre les pécheurs sans être pécheur lui-même. Pour tous les autres maîtres, le fait d'avoir cédé peu ou beaucoup aux tentations du démon, du monde, ou de la chair, c'est un bien, si douloureux soit-il. Le fait d'avoir connu ce que c'est que la force des tentations, et constaté sa propre faiblesse, permet au maître spirituel d'atteindre le niveau de sagesse qui le rend capable d'être maître et médecin: et de diriger ses disciples et ses frères pécheurs.    

 Je veux que vous observiez attentivement le critère employé par le Maître divin pour choisir les membres de son collège apostolique et ses 72 disciples. Parmi les apôtres il n'y avait que Jean qui était vierge. Des 72 disciples, tous sauf quelques-uns qui étaient presque des enfants au moment de leur choix, avaient déjà mordu au fruit appétissant qui ouvre la porte à toutes les autres faiblesses. C'étaient des hommes, rien de plus. Des fils d'Adam. La concupiscence s'agitait dans leur corps comme un serpent. La concupiscence de la chair était vivante même au sein des plus justes parmi eux, c'est-à-dire de ceux qui avaient déjà dompté la concupiscence de l'or et l'orgueil de la vie.        

Personne n'était sans imperfections. Même Jean, qui était le séraphin des disciples du Maître, n'était pas parfait. Il était porté à la colère, comme son frère, et il s'est attiré le surnom
de "fils du tonnerre" de la part de Celui qui l'aimait[4].  

129/130> L'apôtre de la Charité, parfait dans son amour envers le Maître, est devenu apôtre de la charité en contemplant la mansuétude, la charité, la miséricorde du divin Martyr, le vendredi de Pâques, de l'aube jusqu'au soir. Devant la très-sainte nudité du Roi des rois qui s'est dépouillé même de son immortalité divine pour connaître la mort et sauver l'homme, Jean a déposé pour toujours l'habit de la colère.      

En parcourant la Terre, Jésus, qui était Dieu – il aurait pu le faire s'il avait voulu le faire – aurait trouvé parmi les trois continents d'alors, 12 et 72 justes plus justes que les 12 et les 72 qu'il a choisis en Israël. Car Dieu Créateur a mis (et continue de mettre) dans l'âme de chaque être humain un don sublime, qui développe chez les meilleurs une vie de sainteté, indépendamment de leur connaissance de la Divinité : ce don, c'est la loi naturelle. Celui qui la respecte et la reconnaît comme émanant de l'Etre suprême, de Dieu, ou de la plus haute divinité de sa religion, peut être considéré comme étant un esprit uni au vrai Dieu, le Dieu Unique et Trine. Donc, par sa simple volonté, le Roi de l'univers aurait pu appeler à lui, depuis les trois continents, les 12 et les 72, de la même façon qu'il avait déjà appelé vers lui les trois Mages par la voix des astres
[5]. Cela lui aurait permis d'avoir à son service un Collège de justes. Il ne l'a pas fait.

 Il a pris des êtres très humains, une matière à l'état brut, à l'état informe, avec bien des parties impures. Il l'a façonnée. Pendant le processus de formation, Il a souffert à cause des défections et des trahisons de certaines parties de cette matière. Mais au moment de son Ascension, il a laissé une Église enseignante capable de le continuer dans la rédemption du monde. Capable de le faire grâce à sa doctrine, et grâce à l'exemple reçu directement de lui, le Verbe; grâce aussi à l'aide de l'Esprit Saint, reçu une première fois de Jésus ressuscité
[6], et une deuxième fois dans le même Cénacle, dix jours après l'Ascension, par l'action directe de l'Esprit Saint selon la promesse divine[7]. Une Église capable de le continuer grâce à la connaissance que chacun d'entre eux avait acquise de sa propre faiblesse humaine et des luttes à soutenir pour se relever des chutes, et se former dans la justice. Une Église capable d'agir en maîtresse, de comprendre, de compatir, de soutenir, de guider ceux qui venaient au christianisme avec toute leur faiblesse humaine, et avec toute leur faiblesse de païens, le paganisme étant une doctrine de matérialité et de plaisirs effrénés. Il fallait que les 12 soient remplis de l'Esprit Paraclet, et qu'ils puissent le transmettre à leurs successeurs dans le ministère sacerdotal.

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Voilà le prologue de la leçon tirée des versets que je t'ai indiqués. Je te les expliquerai davantage demain, car ton état physique ne te permet pas de continuer le travail.       

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Fiche mise à jour le
05/12/2020.

 



[1] Matthieu 7, 1-5 – Luc 6, 37-42.

[2] Actes 5,34 – Actes 22,3.

[3] 2 Corinthiens 12, 1-4.

[4] Marc 3,17.

[5] Matthieu 2,1-12.

[6] Jean 20, 22-23.

[7] Actes 2,1-4.