Les lois de l’Univers divin, Jean-Marcel Gaudreault.
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Dictée du lundi 2 février 1948.
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L'Auteur Très-Divin,
en réponse à mon objection concernant une phrase de la dictée du 6 janvier
1948 (cf. Leçon n° 3) : "L'Arche
très aimée (Marie)... qui Nous contient, comme Nous la contenons",
me dit :
Il est dit que le corps de l'homme est le
temple de l'Esprit-Saint.
C'est une vérité, et il faut la croire. C'est une vérité qui vous stimule à
vivre une vie de perfection, afin de mériter de posséder l'Hôte divin, l'Esprit
éternel qui vit dans l'âme des justes. Mais il ne faut pas croire que
seulement cette Troisième Personne demeure en vous. C'est elle qui est nommée
parce qu'elle embrasse et contient les Deux qui la précèdent. Mais puisque
l'Unité-Trinité est indivisible, là où se trouve l'Une de ces trois
Personnes, les Autres s'y trouvent aussi. De ce fait, si l'Esprit Saint
demeure en vous, en vous demeure aussi l'Amour tout entier, c'est-à-dire Dieu
Un et Trine.
Il est dit : "L'Esprit du Seigneur
emplit le monde entier".
Le monde entier. Depuis toujours. Et pour toujours. Dieu suit le monde dans
ses diverses évolutions, qui sont toutes décrétées par son vouloir divin.
Oui, elles sont voulues de Dieu. Il ne s'agit pas d'auto-évolutions, mais
d'évolutions décrétées par le Créateur, le Seigneur Tout-Puissant, l'Éternel.
Il est dit aussi: "L'Esprit de Dieu se
mouvait au-dessus des eaux".
C'est une des premières phrases de la merveilleuse histoire de la Création.
Dieu était déjà. Il a toujours été. C'est par son Être qu'il a pu créer le
tout à partir du rien, l'ordre à partir du désordre, l'achevé à partir du non
achevé, le formé à partir du non formé, par la loi de sa science et de sa
sagesse ultra puissantes. Du chaos sortit l'univers. À partir de l'anarchie
des éléments et de vapeurs chargées de molécules entremêlées, "Dieu créa
le Ciel et la Terre", et de suite son Esprit "se mouvait au-dessus
des eaux".
Au fur et à mesure que les œuvres de la Création s'accomplissaient,
"l'Esprit du Seigneur" planait au-dessus d'elles avec ses lois et
ses providences. Œuvres successives et toujours plus puissantes. C'est
d'abord le chaos qui se sépare.
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On pourrait dire qu'il se range par familles : le solide avec le solide, de
façon à former le globe de la Terre en tant que planète, l'humide avec
l'humide pour former par ordre de succession les mers, les lacs, les rivières
et les ruisseaux. Ensuite apparait la lumière, première chose à avoir été
créée à partir non pas d'éléments déjà existants dans le chaos, mais avec son
pouvoir à elle, à partir de rien.
Comme il n'y avait pas de lumière, "les ténèbres couvraient la face de
l'abîme",
c'est-à-dire qu'elles couvraient le chaos dans lequel se heurtaient de façon
confuse des masses de vapeurs chargées d'humidité, de gaz et de molécules. Et
Dieu créa la lumière. Sa lumière. À l'univers qui, par son vouloir émergeait
du néant, Dieu a accordé sa qualité, son attribut, l'un de ses attributs : la
lumière.
Dieu est Lumière.
Il est le Père de la Lumière et de toutes les lumières. Et la Terre, première
créature de Dieu, reçoit de son Créateur le don de la lumière. Semblablement
l'homme – perfection de la création, et dernière des œuvres réalisées par
Dieu au cours des six journées à la fin desquelles "Dieu se reposa"
– reçoit de Dieu l'attribut qui le rend semblable à son Créateur: l'esprit
libre, immortel, le souffle divin. Ce souffle est transmis à la matière pour
qu'elle soit animée de la vie divine et acquière le droit au Ciel, à la
Demeure du Père.
Dans son extrême bonté, Dieu le Père de toute bonté avait déjà préparé pour
l'esprit de l'homme la plénitude de la Vie et de ses dons. C'est par son
Christ qu'il l'a fait. Et le Christ viendra lorsque l'heure de sa venue aura
sonné, et que les hommes auront la plénitude de la Vie, de la Grâce et de
l'Union, par les mérites du Christ, et grâce aux Sacrements qui par lui
seront institués.
Mais ce n'est pas dans cette leçon que je vais te parler de ce don ultime et
suprême.
Ici, j'ai plutôt l'intention de t'instruire au sujet du doute qui te fait
craindre d'avoir mal compris et mal écrit, pour t'enlever ce doute et pour
que tu acquières la sagesse.
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Le corps de l'homme est animé du souffle
divin. Ceci est vrai pour chaque homme. L'Esprit de Dieu s'étend sur chaque
homme, et pénètre en chaque homme avec les droits d'un Roi et l'amour d'un
Père Créateur. Même avant la Rédemption, l'Esprit du Seigneur – l'Amour – fut
guide des patriarches, et maître des prophètes et des justes. Sa voix
retentit dans les esprits depuis le commencement des temps. Elle retentit et
elle retentira. Ceci parce que la Providence de Dieu Créateur ne veut refuser
à personne la direction dont il a besoin.
Et plus l'homme est mû par la bonne volonté d'honorer et de servir l'Être
Suprême, plus cette direction augmente. Cet Être Suprême auquel les religions
prêtent différentes physionomies, et que les peuples nomment de différentes
façons, est ressenti par les croyants de tous ces peuples comme très vivant
et comme digne de toute adoration.
Dieu aurait pu habiter dans l'homme de façon parfaite si l'homme n'avait pas
péché. Par la Passion du Christ et par votre appartenance à son Église,
l'Ordre est à nouveau rétabli. Et la Grâce de l'inhabitation de Dieu, du
Règne de Dieu en vous, vous est de nouveau accordée.
De même que votre âme est en vous, (bien qu'elle vous contienne, étant chose
supérieure à la chair à cause de son origine et de son immortalité), ainsi
vous contenez Dieu dans le temple de votre corps dans lequel se trouve – tel
un Saint des Saints – votre âme en état de grâce. Mais Dieu vous enveloppe
puisqu'il est l'Infini qui dans son Immensité enveloppe tous ses bien-aimés.
Ceci étant dit, je te pose la question suivante : si vous, pécheurs que vous
êtes, pouvez avoir l'Esprit Saint en vous, c'est-à-dire dans le temple de
votre corps, est-il encore permis de croire que Marie n'avait pas Dieu en
elle en même temps qu'elle était en lui ? En vous, pécheurs, demeure la
cicatrice de la grosse plaie du péché originel, avec ses mauvais appétits qui
parfois troublent même les êtres les plus héroïques dans le Bien. Malgré cela
vous avez en vous la Charité qui vous embrasse. Au fur et à mesure
qu'augmente votre propre charité vous fusionnez toujours plus avec elle. Vous
vous retrouvez donc dans la Charité, en qui se trouve tout ce qui est saint.
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Marie, c'est celle que la divine Pensée –
Vouloir et Pouvoir parfaits – a conçu Immaculée et Pleine de Grâce :
Fille, Épouse, Mère de Dieu depuis toute éternité. Marie, c'est celle qui a su
correspondre pleinement au Vouloir divin avec sa volonté libre, aussi libre
que celle de Jésus. Marie, c'est celle qui a voulu se servir de sa libre
volonté pour marcher constamment à la présence de Dieu, et être parfaite.
Marie elle aussi "ne pécha pas parce qu'elle ne voulut pas pécher".
Seconde Ève, elle n'a pas imité la première.
Elle a écrasé le Serpent. Toute perdue qu'elle était en Dieu qui trônait dans
son esprit et l'embrassait avec amour, elle a été sourde, aveugle, absente à
tout ce qui n'était pas Dieu et amour pour lui.
Marie, Arche bien plus sainte que celle en bois d'acacia,
a abrité en elle la Trinité et le Verbe Incarné, et ensuite la Trinité et le
Christ Eucharistique. Maintenant elle Nous
contient toujours, car Nous sommes en elle, et elle est en Nous.
Dieu, où repose-t-il ? Dans l'esprit des
justes. Qu'est-ce que l'esprit ? La meilleure partie de votre âme. Quand
votre esprit cesse-t-il d'être le trône de Dieu ? Lorsque la
concupiscence y prend le dessus. Quand l'âme quitte-t-elle votre corps ?
À l'heure de la mort, lorsqu'elle se sépare de son corps pour être jugée,
pour attendre la résurrection de la chair, et pour recevoir avec elle le
jugement final, qui est éternel.
Mais Marie ne mourut pas. Elle passa de la
Terre au Ciel dans un ravissement; et dans ce passage son esprit très pur a
été plus que jamais le siège du Très-Haut. Et cette même condition aurait dû
être l'héritage de tous les hommes si l'humanité entière n'eût pas péché dans
la personne d'Adam.
Marie ne fut pas jugée. Elle était l'Innocente. Elle ne fut pas soumise à la
mort et au jugement, comme c'est le cas pour vous tous. La chair de Marie,
immaculée autant que son âme, et rendue incorruptible pour avoir porté le
Fils de Dieu et de l'Homme, ne retourna pas à la poussière. Marie fut élevée
au Ciel, corps et âme, par les Anges. Pas même à l'heure du trépas son âme ne
fut totalement séparée. Intellectuellement et complètement elle monta non pas
au troisième Ciel, mais jusqu'au Ciel suprême, l'Empyrée.
Et là elle adora l'Esprit Un et Tripe. Et l'Esprit ne quitta pas son doux
tabernacle virginal où il avait son repos.
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Marie est au Ciel, en corps et âme, aussi
vivante qu'elle l'a été sur Terre, bienheureuse comme elle seule peut l'être
au Ciel. Dieu, qui l'habitait sur Terre, continue de l'habiter au Ciel. Rien
n'est changé. Placée au centre du Feu divin, qui sur elle fait converger son
amour ardent, elle nous répète pour l'éternité: "Voici la Servante, oh
Dieu".
Elle nous ouvre son cœur et nous reçoit dans un mystère d'amour ineffable.
Les saints amoureux de Marie ont compris
cela. Ils ont proclamé que ceux qui veulent trouver Dieu, le Salut, la Vie,
doivent aller à Marie. En elle, se trouvent la
Charité, la Vie, la Lumière, la Sagesse. C'est là que l'homme peut renaître
et devenir un véritable fils de Dieu, d'homme qu'il était.
Marie, Mère de Dieu, est aussi la féconde et sainte Matrice qui jusqu'à la
fin des siècles accueille, et continuera d'accueillir, ceux qui veulent naître
en Dieu. De tous ces êtres faibles et mal formés, qui sont difficilement capables de vivre par eux-mêmes, de tous ces germes
inachevés, elle fait et continuera à faire des "vivants" pour le
Royaume de Dieu. Elle donne et continuera à donner ces fils à son Dieu.
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