Liste des
sigles
SS. Jean-Paul II et Maria Valtorta
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Chapitre Deuxième : Je crois en
Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu
Article 4 - Paragraphe 2. Jésus est mort crucifié
I. Le procès de
Jésus
Divisions des autorités juives à l’égard de Jésus
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Parmi les autorités religieuses de Jérusalem, non seulement il s’est trouvé
le pharisien Nicodème (cf. Jean 7, 52) ou le notable Joseph d’Arimathie pour
être en secret disciples de Jésus (cf. Jean 19, 38-39), mais il s’est produit
pendant longtemps des dissensions au sujet de Celui-ci (cf. Jean 9,
16-17 ; 10, 19-21) au point qu’à la veille même de sa passion, S. Jean
peut dire d’eux qu’"un bon nombre crut en lui", quoique d’une
manière très imparfaite (Jean 12, 42). Cela n’a rien d’étonnant si l’on tient
compte qu’au lendemain de la Pentecôte " une multitude de prêtres obéissait
à la foi " (Ac 6, 7) et que " certains du parti des
Pharisiens étaient devenus croyants " (Ac 15, 5) au point que S.
Jacques peut dire à S. Paul que " plusieurs milliers de Juifs ont
embrassé la foi et ce sont tous d’ardents partisans de la Loi " (Ac
21, 20).
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Les autorités religieuses de Jérusalem n’ont pas été unanimes dans la
conduite à tenir vis-à-vis de Jésus (cf. Jean 9, 16 ; 10, 19). Les
pharisiens ont menacé d’excommunication ceux qui le suivraient (cf. Jean 9,
22). A ceux qui craignaient que " tous croient en Jésus et que les
Romains viennent détruire notre Lieu Saint et notre nation " (Jean
11, 48), le grand prêtre Caïphe proposa en prophétisant : " Il
est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple et que la nation
ne périsse pas tout entière " (Jean 11, 49-50). Le Sanhédrin, ayant
déclaré Jésus " passible de mort " (Matthieu 26, 66) en
tant que blasphémateur, mais ayant perdu le droit de mise à mort (cf. Jean
18, 31), livre Jésus aux Romains en l’accusant de révolte politique (cf. Luc
23, 2) ce qui mettra celui-ci en parallèle avec Barrabas accusé de
" sédition " (Luc 23, 19). Ce sont aussi des menaces
politiques que les grands prêtres exercent sur Pilate pour qu’il condamne
Jésus à mort (cf. Jean 19, 12. 15. 21).
Les Juifs ne sont pas collectivement responsables de la mort de Jésus
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En tenant compte de la complexité historique du procès de Jésus manifestée
dans les récits évangéliques, et quel que puisse être le péché personnel des
acteurs du procès (Judas, le Sanhédrin, Pilate) que seul Dieu connaît, on ne
peut en attribuer la responsabilité à l’ensemble des Juifs de Jérusalem,
malgré les cris d’une foule manipulée (cf. Mc 15, 11) et les reproches
globaux contenus dans les appels à la conversion après la Pentecôte (cf. Ac
2, 23. 36 ; 3, 13-14 ; 4, 10 ; 5, 30 ; 7, 52 ; 10,
39 ; 13, 27-28 ; 1 Th 2, 14-15). Jésus lui-même en pardonnant sur
la croix (cf. Luc 23, 34) et Pierre à sa suite ont fait droit à
" l’ignorance " (Ac 3, 17) des Juifs de Jérusalem et même
de leurs chefs. Encore moins peut-on, à partir du cri du peuple :
" Que son sang soit sur nous et sur nos enfants "
(Matthieu 27, 25) qui signifie une formule de ratification (cf. Ac 5,
28 ; 18, 6), étendre la responsabilité aux autres Juifs dans l’espace et
dans le temps :
Aussi bien l’Église a-t-elle déclaré au Concile Vatican II :
" Ce qui a été commis durant la passion ne peut être imputé ni
indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni aux Juifs de notre temps.
(...) Les Juifs ne doivent pas être présentés comme réprouvés par Dieu, ni
maudits comme si cela découlait de la Sainte Écriture " (NA 4).
Tous les pécheurs furent les auteurs de la passion du Christ
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L’Église, dans le
Magistère de sa foi et dans le témoignage de ses saints, n’a jamais oublié
que " les pécheurs eux-mêmes furent les auteurs et comme les
instruments de toutes les peines qu’endura le divin Rédempteur "
(Catech. R. 1, 5, 11 ; cf. Hébreux 12, 3). Tenant compte du fait que nos
péchés atteignent le Christ Lui-même (cf. Matthieu 25, 45 ; Ac 9, 4-5),
l’Église n’hésite pas à imputer aux chrétiens la responsabilité la plus grave
dans le supplice de Jésus, responsabilité dont ils ont trop souvent accablé
uniquement les Juifs :
Nous devons regarder comme coupables de cette horrible faute,
ceux qui continuent à retomber dans leurs péchés. Puisque ce sont nos crimes
qui ont fait subir à Notre-Seigneur Jésus-Christ le supplice de la croix, à
coup sûr ceux qui se plongent dans les désordres et dans le mal
"crucifient de nouveau dans leur cœur, autant qu’il est en eux, le Fils
de Dieu par leurs péchés et le couvrent de confusion" (Hébreux 6, 6). Et
il faut le reconnaître, notre crime à nous dans ce cas est plus grand que
celui des Juifs. Car eux, au témoignage de l’apôtre, " s’ils
avaient connu le Roi de gloire, ils ne l’auraient jamais crucifié "
(1 Co 2, 8). Nous, au contraire, nous faisons profession de Le connaître. Et
lorsque nous Le renions par nos actes, nous portons en quelque sorte sur Lui
nos mains meurtrières (Catech. R. 1, 5, 11).
Et les démons, ce ne sont pas eux qui L’ont crucifié ; c’est toi qui
avec eux L’as crucifié et Le crucifies encore, en te délectant dans les vices
et les péchés (S. François d’Assise, admon. 5, 3).
II. La mort rédemptrice du Christ dans le dessein divin
de salut
"Jésus livré selon le dessein bien arrêté de Dieu"
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La mort violente de Jésus n’a pas été le fruit du hasard dans un concours
malheureux de circonstances. Elle appartient au mystère du dessein de Dieu,
comme S. Pierre l’explique aux Juifs de Jérusalem dès son premier discours de
Pentecôte : " Il avait été livré selon le dessein bien arrêté
et la prescience de Dieu " (Ac 2, 23). Ce langage biblique ne
signifie pas que ceux qui ont " livré Jésus " (Ac 3, 13)
n’ont été que les exécutants passifs d’un scénario écrit d’avance par Dieu.
600
À Dieu tous les moments du temps sont présents dans leur actualité.
Il établit donc son dessein éternel de "prédestination" en y
incluant la réponse libre de chaque homme à sa grâce : "Oui,
vraiment, ils se sont rassemblés dans cette ville contre ton saint serviteur
Jésus, que tu as oint, Hérode et Ponce Pilate avec les nations païennes et
les peuples d’Israël (cf. Ps 2, 1-2), de telle sorte qu’ils ont accompli tout
ce que, dans ta puissance et ta sagesse, tu avais prédestiné" (Ac 4,
27-28). Dieu a permis les actes issus de leur aveuglement (cf. Matthieu 26,
54 ; Jean 18, 36 ; 19, 11) en vue d’accomplir son dessein de salut
(cf. Ac 3, 17-18).
"Mort pour nos péchés selon les Écritures"
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601
Ce dessein divin
de salut par la mise à mort du "Serviteur, le Juste" (Is 53,
11 ; cf. Ac 3, 14) avait été annoncé par avance dans l’Écriture comme un
mystère de rédemption universelle, c’est-à-dire de rachat qui libère les
hommes de l’esclavage du péché (cf. Is 53, 11-12 ; Jean 8, 34-36). S.
Paul professe, dans une confession de foi qu’il dit avoir
" reçue " (1 Co 15, 3) que " le Christ est mort
pour nos péchés selon les Écritures " (ibidem ; cf.
aussi Ac 3, 18 ; 7, 52 ; 13, 29 ; 26, 22-23). La mort
rédemptrice de Jésus accomplit en particulier la prophétie du Serviteur
souffrant (cf. Is 53, 7-8 et Ac 8, 32-35). Jésus lui-même a présenté le sens
de sa vie et de sa mort à la lumière du Serviteur souffrant (cf. Matthieu 20,
28). Après sa Résurrection, il a donné cette interprétation des Écritures aux
disciples d’Emmaüs (cf. Luc 24, 25-27), puis aux apôtres eux-mêmes (cf. Luc
24, 44-45).
"Dieu l’a fait péché pour nous"
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602
S. Pierre peut en
conséquence formuler ainsi la foi apostolique dans le dessein divin de
salut : " Vous avez été affranchis de la vaine conduite
héritée de vos pères par un sang précieux, comme d’un agneau sans reproche et
sans tache, le Christ, discerné avant la fondation du monde et manifesté dans
les derniers temps à cause de vous " (1 P 1, 18-20). Les péchés des
hommes, consécutifs au péché originel, sont sanctionnés par la mort (cf. Rm
5, 12 ; 1 Co 15, 56). En envoyant son propre Fils dans la condition
d’esclave (cf. Ph 2, 7), celle d’une humanité déchue et vouée à la mort à
cause du péché (cf. Rm 8, 3), " Dieu l’a fait péché pour nous, lui
qui n’avait pas connu le péché, afin qu’en lui nous devenions justice pour
Dieu " (2 Co 5, 21).
603
Jésus n’a pas connu la réprobation comme s’il avait lui-même péché (cf.
Jean 8, 46). Mais dans l’amour rédempteur qui l’unissait toujours au Père
(cf. Jean 8, 29), il nous a assumé dans l’égarement de notre péché par
rapport à Dieu au point de pouvoir dire en notre nom sur la croix :
" Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné " (Mc
15, 34 ; Ps 22, 1). L’ayant rendu ainsi solidaire de nous pécheurs,
" Dieu n’a pas épargné son propre Fils mais l’a livré pour nous
tous " (Rm 8, 32) pour que nous soyons " réconciliés avec
Lui par la mort de son Fils " (Rm 5, 10).
Dieu a l’initiative de l’amour rédempteur universel
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604
En livrant son Fils
pour nos péchés, Dieu manifeste que son dessein sur nous est un dessein
d’amour bienveillant qui précède tout mérite de notre part :
" En ceci consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé
Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de
propitiation pour nos péchés " (1 Jean 4, 10 ; cf. 4, 19).
" La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ, alors que nous
étions encore pécheurs, est mort pour nous " (Rm 5, 8).
605
Cet amour est sans exclusion Jésus l’a rappelé en conclusion de la
parabole de la brebis perdue : " Ainsi on ne veut pas, chez
votre Père qui est aux cieux, qu’un seul de ses petits ne se
perde " (Matthieu 18, 14). Il affirme " donner sa vie en
rançon pour la multitude " (Matthieu 20, 28) ; ce
dernier terme n’est pas restrictif : il oppose l’ensemble de l’humanité
à l’unique personne du Rédempteur qui se livre pour la sauver (cf. Rm 5,
18-19). L’Église, à la suite des apôtres (cf. 2 Co 5, 15 ; 1 Jean 2, 2),
enseigne que le Christ est mort pour tous les hommes sans exception :
" Il n’y a, il n’y a eu et il n’y aura aucun homme pour qui le
Christ n’ait pas souffert " (Cc. Quiercy en 853 : DS 624).
III. Le Christ s’est offert lui-même à son Père pour
nos péchés
Toute la vie du Christ est offrande au Père
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606
Le Fils de Dieu, "descendu du ciel non pour faire sa volonté mais celle
de son Père qui l’a envoyé" (Jean 6,38), "dit en entrant dans le
monde : (...) Voici je viens (...) pour faire ô Dieu ta volonté. (...)
C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés par l’oblation du
corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes" (Hébreux 10,5-10). Dès le
premier instant de son Incarnation, le Fils épouse le dessein de salut divin
dans sa mission rédemptrice : "Ma nourriture est de faire la
volonté de celui qui m’a envoyé et de mener son œuvre à bonne fin" (Jean
4,34). Le sacrifice de Jésus "pour les péchés du monde entier"
(1Jean 2,2) est l’expression de sa communion d’amour au Père : "Le
Père m’aime parce que je donne ma vie" (Jean 10,17). "Il faut que
le monde sache que j’aime le Père et que je fais comme le Père m’a
commandé" (Jean 14,31).
607
Ce désir d’épouser le dessein d’amour rédempteur de son Père anime toute
la vie de Jésus (cf. Luc 12,50 ; 22,15 ; Matthieu 16,21-23) car sa
passion rédemptrice est la raison d’être de son Incarnation :
"Père, sauve-moi de cette heure ! Mais c’est pour cela que je suis
venu à cette heure" (Jean 12, 27). "La coupe que m’a donnée le Père
ne la boirai-je pas ?" (Jean 18, 11). Et encore sur la croix avant
que "tout soit accompli" (Jean 19, 30), il dit : "J’ai
soif" (Jean 19, 28).
"L’Agneau qui enlève le péché du monde"
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608
Après avoir
accepté de Lui donner le Baptême à la suite des pécheurs (cf. Luc 3,
21 ; Matthieu 3, 14-15), Jean-Baptiste a vu et montré en Jésus l’Agneau
de Dieu, qui enlève les péchés du monde (cf. Jean 1, 29. 36). Il manifeste
ainsi que Jésus est à la fois le Serviteur souffrant qui, silencieux, se
laisse mener à l’abattoir (cf. Is 53, 7 ; Jr 11, 19) et porte le péché
des multitudes (cf. Is 53, 12), et l’agneau Pascal symbole de la rédemption
d’Israël lors de la première Pâque (cf. Ex 12, 3-14 ; Jean 19, 36 ;
1 Co 5, 7). Toute la vie du Christ exprime sa mission : servir et donner
sa vie en rançon pour la multitude (cf. Mc 10, 45).
Jésus épouse librement l’amour rédempteur du Père
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609
En épousant dans
son cœur humain l’amour du Père pour les hommes, Jésus " les a
aimés jusqu’à la fin " (Jean 13, 1) " car il n’y a pas de
plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime " (Jean
15, 13). Ainsi dans la souffrance et dans la mort, son humanité est devenue
l’instrument libre et parfait de son amour divin qui veut le salut des hommes
(cf. Hébreux 2, 10. 17-18 ; 4, 15 ; 5, 7-9). En effet, il a
librement accepté sa passion et sa mort par amour de son Père et des hommes
que Celui-ci veut sauver : " Personne ne m’enlève la vie, mais
je la donne de moi-même " (Jean 10, 18). D’où la souveraine liberté
du Fils de Dieu quand il va lui-même vers la mort (cf. Jean 18, 4-6 ;
Matthieu 26, 53).
À la Cène Jésus a anticipé l’offrande libre de sa vie
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610
Jésus a exprimé
suprêmement l’offrande libre de Lui-même dans le repas pris avec les douze
apôtres (cf. Matthieu 26, 20), dans " la nuit où Il fut
livré " (1 Co 11, 23). La veille de sa passion, alors qu’Il était
encore libre, Jésus a fait de cette dernière Cène avec ses apôtres le
mémorial de son offrande volontaire au Père (cf. 1 Co 5, 7) pour le salut des
hommes : " Ceci est mon corps donné pour
vous " (Luc 22, 19). " Ceci est mon sang, le sang de
l’alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des
péchés " (Matthieu 26, 28).
611
L’Eucharistie qu’il institue à ce moment sera le
" mémorial " (1 Co 11, 25) de son sacrifice. Jésus inclut
les apôtres dans sa propre offrande et leur demande de la perpétuer (cf. Luc
22, 19). Par là, Jésus institue ses apôtres prêtres de l’Alliance
Nouvelle : " Pour eux Je me consacre afin qu’ils soient eux
aussi consacrés dans la vérité " (Jean 17, 19 ; cf. Cc.
Trente : DS 1752 ; 1764).
L’agonie à Gethsémani
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612
La coupe de la
Nouvelle Alliance, que Jésus a anticipée à la Cène en s’offrant lui-même (cf.
Luc 22, 20), il l’accepte ensuite des mains du Père dans son agonie à
Gethsémani (cf. Matthieu 26, 42) en se faisant "obéissant jusqu’à la
mort" (Ph 2, 8 ; cf. Hébreux 5, 7-8). Jésus prie : "Mon
Père, s’il est possible que cette coupe passe loin de moi..." (Matthieu
26, 39). Il exprime ainsi l’horreur que représente la mort pour sa nature
humaine. En effet celle-ci, comme la nôtre, est destinée à la vie
éternelle ; en plus, à la différence de la nôtre, elle est parfaitement
exempte du péché (cf. Hébreux 4, 15) qui cause la mort (cf. Rm 5, 12) ;
mais surtout elle est assumée par la personne divine du "Prince de la
Vie" (Ac 3, 15), du "Vivant" (Ap 1, 17 ; cf. Jean 1,
4 ; 5, 26). En acceptant dans sa volonté humaine que la volonté du Père
soit faite (cf. Matthieu 26, 42), il accepte sa mort en tant que rédemptrice
pour "porter lui-même nos fautes dans son corps sur le bois" (1 P
2, 24).
La mort du Christ est le sacrifice unique et définitif
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613
La mort du Christ est
à la fois le sacrifice Pascal qui accomplit la rédemption définitive
des hommes (cf. 1 Co 5, 7 ; Jean 8, 34-36) par l’Agneau qui porte le
péché du monde (cf. Jean 1, 29 ; 1 P 1, 19) et le sacrifice de la
Nouvelle Alliance (cf. 1 Co 11, 25) qui remet l’homme en communion avec
Dieu (cf. Ex 24, 8) en le réconciliant avec Lui par le sang répandu pour la
multitude en rémission des péchés (cf. Matthieu 26, 28 ; Lv 16, 15-16).
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Ce sacrifice du Christ est unique, il achève et dépasse tous les
sacrifices (cf. Hébreux 10, 10). Il est d’abord un don de Dieu le Père
lui-même : c’est le Père qui livre son Fils pour nous réconcilier avec
lui (cf. 1 Jean 4, 10). Il est en même temps offrande du Fils de Dieu fait
homme qui, librement et par amour (cf. Jean 15, 13), offre sa vie (cf. Jean
10, 17-18) à son Père par l’Esprit Saint (cf. Hébreux 9, 14), pour réparer
notre désobéissance.
Jésus substitue son obéissance à notre désobéissance
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615
"Comme par la
désobéissance d’un seul la multitude a été constituée pécheresse, ainsi par
l’obéissance d’un seul la multitude sera constituée juste "
(Romains 5, 19). Par son obéissance jusqu’à la mort, Jésus a accompli la
substitution du Serviteur souffrant qui " offre sa vie en sacrifice
expiatoire ", " alors qu’il portait le péché des
multitudes " " qu’il justifie en s’accablant lui-même de
leurs fautes " (Isaïe 53, 10-12). Jésus a réparé pour nos fautes et
satisfait au Père pour nos péchés (cf. Concile de Trente : DS 1529).
Sur la croix, Jésus consomme son sacrifice
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616
C’est
" l’amour jusqu’à la fin " (Jean 13, 1) qui confère sa
valeur de rédemption et de réparation, d’expiation et de satisfaction au
sacrifice du Christ. Il nous a tous connus et aimés dans l’offrande de sa vie
(cf. Ga 2, 20 ; Ep 5, 2. 25). " L’amour du Christ nous presse,
à la pensée que, si un seul est mort pour tous, alors tous sont
morts " (2 Co 5, 14). Aucun homme, fût-il le plus saint, n’était en
mesure de prendre sur lui les péchés de tous les hommes et de s’offrir en
sacrifice pour tous. L’existence dans le Christ de la Personne divine du
Fils, qui dépasse et, en même temps, embrasse toutes les personnes humaines,
et qui le constitue Tête de toute l’humanité, rend possible son sacrifice
rédempteur pour tous.
617
"Par sa sainte passion, sur le bois de la Croix, Il nous a mérité la
justification" enseigne le Concile de Trente (DS 1529) : soulignant
le caractère unique du sacrifice du Christ comme "principe de salut
éternel" (Hébreux 5, 9). Et l’Église vénère la Croix en chantant :
"Salut, O Croix, notre unique espérance" (Hymne "Vexilla
Regis").
Notre participation au sacrifice du Christ
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618
La Croix est l’unique sacrifice du Christ "seul médiateur entre Dieu et
les hommes" (1Timothée 2,5). Mais, parce que, dans sa Personne divine
incarnée, "il s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme"
(Gaudium et spes 22,§2), il "offre à tous les hommes, d’une façon que
Dieu connaît, la possibilité d’être associés au mystère pascal" (Gaudium
et spes 22,§5). Il appelle ses disciples à "prendre leur croix et à le
suivre" (Matthieu 16,24) car "il a souffert pour nous, il nous a
tracé le chemin afin que nous suivions ses pas" (1Pierre 2,21). Il veut
en effet associer à son sacrifice rédempteur ceux-là même qui en sont les
premiers bénéficiaires (cf. Marc 10,39 ; Jean 21,18-19 ; Colossiens
1,24). Cela s’accomplit suprêmement pour sa Mère, associée plus intimement
que tout autre au mystère de sa souffrance rédemptrice (cf. Luc 2,35)
En dehors de la Croix il n’y a pas d’autre échelle par où
monter au ciel (sainte Rose de Lima, vita).
En bref
619
" Le Christ est mort pour nos péchés selon les
Écritures " (1 Co 15, 3).
620
Notre salut découle de l’initiative d’amour de Dieu envers nous car
" c’est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de
propitiation pour nos péchés " (1 Jean 4, 10). " C’est
Dieu qui dans le Christ se réconciliait le monde " (2 Co 5, 19).
621
Jésus s’est offert librement pour notre salut. Ce don, il le signifie et le
réalise à l’avance pendant la dernière cène : " Ceci est mon
corps, qui va être donné pour vous " (Luc 22, 19).
622
En ceci consiste la rédemption du Christ : il " est venu
donner sa vie en rançon pour la multitude " (Matthieu 20, 28),
c’est-à-dire " aimer les siens jusqu’à la fin " (Jean 13,
1) pour qu’ils soient " affranchis de la vaine conduite héritée de
leurs pères " (1 P 1, 18).
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